Pradelles (Plus beaux villages de France-43)

Située aux confins du Velay, du Gévaudan et du Vivarais, la cité médiéval de Pradelles, se situe au sud du Puy-en-Velay dans le département de la Haute-Loire de la région Auvergne. Le village perché l’extrémité méridionale de la chaîne volcanique du Devès, domine ainsi la vallée de l’Allier et offre un panorama aussi unique qu’exceptionnel sur le lac de Naussac.

Ce joli bourg appelé le "balcon du Midi" est classé parmi les plus beaux villages de France, Station Verte de Vacances et Cité auvergnate de Caractère. En effet, de caractère, cette ancienne place forte n'en manque pas, avec ses anciennes fortifications, ses façades d'hôtels particuliers, les tours, les tourelles d'angles, les porches... 

Sur la voie Régordane reliant l'Auvergne au Languedoc, cette ancienne place forte était une étape importante pour les marchands important les denrées du Midi ainsi que pour les pèlerins en route vers Saint-Gilles et venant du Puy-en-Velay. Témoins de cette époque prospère, les demeures nobles aux murs de pierre et arcades, dont les hautes façades s'érigent contre les bourrasques cévenoles, ont vu passer des générations de voyageurs, parfois célèbres, à l'instar de l'écrivain écossais Robert Louis Stevenson qui a donné son nom à cette voie devenue le GR 70.

Le nom de Pradelles apparaît pour la première fois en 965 sur le cartulaire de Saint-Chaffre du Monastier où est transcrit un acte de donation d'une église dédiée à Saint-Andéol située "in pago Vivarensi, in vicaria Pratelliensi in villa quae dicitur Escolenco". Ancienne cité médiévale, fondée à l'époque de la dynastie carolingienne connu par le passé une certaine prospérité, notamment grâce à sa position sur la Voie Regordane, qui conduisait les pèlerins du Puy-en-Velay vers Saint Gilles du Gard. Cette voie permettait par ailleurs le transit de marchandises entre la "Francie occidentale" et le royaume de Provence. Ainsi pèlerins, voyageurs, marchandises, camelots et brigands se croisaient en ce lieux.

La cité de Pradelles avait un "Hôpital routier" situé en contrebas de la cité, car, si la charité ordonnait d'héberger les pèlerins de passage, la prudence vis à vis des brigands et des épidémies conseillait de la faire "hors murs". Le culte de Notre-Dame de Pradelles apparut en 1512, date à laquelle une statue fut découverte dans le sol d'un pré près de l'hôpital, aujourd'hui clocher de la chapelle. On ne connaît rien de plus sur l'histoire de cette statue. Le culte fut d'abord très local. En 1586, un incendie dévasta tout un quartier de Pradelles épargnant seulement la chapelle, attirant un peu plus l'attention sur ce petit sanctuaire. Le grand événement qui contribua à la renommée de Notre-Dame de Pradelles fut le 10 mars 1588 ; en pleine guerre de religion, les troupes huguenotes, qui ravageaient la région depuis quelque temps, vinrent attaquer Pradelles. Mais, elles furent défaites et le pillage fut épargné à la ville. Les pradellains attribuèrent à la protection de Marie cette victoire.

Les dominicains s'installèrent à Pradelles en 1608 et contribuèrent à répandre la renommée du sanctuaire dans le Velay, le Vivarais et le Gévaudan. On vient même du Gard en pèlerinage à Pradelles. Ce pèlerinage est toujours bien fréquenté. Le village vit passer les nombreux convois qui ravitaillaient les troupes des partisans d'Henri IV , dit "le Grand" ou "Le Vert Galant" qui assiégeaient la ville du Puy. Pradelles est parcouru par un réseau de souterrains qui part du cœur du village pour déboucher en plusieurs endroits au-delà de l'enceinte historique, ce qui pouvait permettre aux villageois de sortir du bourg à l'insu d'éventuels assaillants. La majorité de ces souterrains est aujourd'hui éboulée, les entrées sont obstruées volontairement pour des raisons de sécurité, toute visite étant suicidaire. Quelques entrées existent cependant encore dans certaines propriétés privées.

En déambulant dans les rues et ruelles de Pradelles vous serez projeté dans l'histoire d'un village de Haute-Loire à la croisée de ses racines médiévales et de l'époque de la renaissance. Témoins de cette époque prospère, les demeures nobles aux murs de pierre et arcades, dont les hautes façades s’érigent contre les bourrasques cévenoles, ont vu passer des générations de voyageurs, parfois célèbres, à l’instar de l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson qui a donné son nom à cette voie devenue le GR 70. La construction des maisons en pierres de pays et l'agencement des rues répondent aux caractéristiques climatiques de la régions, grands froids et neige abondante l'hivers et fortes chaleurs l'hivers.

Avant d’arriver sur un de ces multiples points de vue, vous aurez traversé Pradelles en étage, bourg antique aux pierres fauves, aux porches ténébreux surgissant au détour de minces ruelles sinueuses. Vous découvrirez la Tour de Rochely, la place de la Halle, le portail du Besset et de la Verdette, la Chapelle des pénitents, de Notre-Dame, autant de noms évocateurs d’un passé héroïque qui transpire dans les murs de la cité. Le long de la route N88 au centre du village, vous trouverez un parking sur la Place du Foirail, pour stationner votre véhicule. Sur la place trône la statue de bronze peinte d'un poilu et une fontaine. Cette grande place qui s’étend à l’extérieur des remparts était le lieu où se tenaient les foires, qui furent longtemps très importantes à Pradelles.

À l’angle nord-ouest de la Place du Foirail débouche actuellement la rue Haute, qui était le chemin venant du Puy. Pradelles se trouvait en effet sur la grande route des pèlerinages du Puy à Saint-Gilles-du-Gard, itinéraire dit aussi souvent "chemin de Regordane". Arrivant là, les voyageurs pouvaient, soit entrer en ville, par le grand portail, soit contourner les remparts par un chemin périphérique, l’actuelle rue de l’Entressac. Entrez à votre tour dans l'un des plus beaux villages de France, une cité médiévale où foisonne les vestiges d'une époque ou la cité régnait en maître sur les contrées avoisinantes. Vous voici maintenant devant la place de la Halle.

Pradelles était autrefois entourée d’un rempart et le côté nord de la place de la Halle, elle est encore bordé par un vaste et superbe bâtiment, remanié à l’époque de la Renaissance, appelé quelquefois "le château", était inclus dans ce rempart. Sur ce bâtiment s’appuyait la grande porte nord, dite aussi "le grand portail", qui était surmontée d’une tour. Il en subsiste un montant, contre le mur du "château", à l’extrémité duquel on voit encore le départ de la grande arche. Derrière, se trouve la rainure où coulissait la herse, des restes de gonds de la porte et les trous dans lesquels s’encastraient de grandes barres de bois, permettant de barrer la porte. Cet édifice, était l’officialité, mais également la maison de la famille Boutavin de Mortesagne. Devant la très belle façade sud ce bâtiment, datant du XVIe siècle, remarquez en particulier les encadrements de fenêtres moulurés.

La place de la halle est entourée de nombreuses maisons anciennes dont la maison des templiers du XVIe siècle. Le bourg de Pradelles se développe au Moyen Age en raison de sa situation sur la voie Regordane. Grâce à son enceinte fortifiée et à sa richesse, il joua un rôle militaire et religieux, notamment au XVIe siècle, pendant les guerres de religion. Les familles d'officiers et de riches marchands se firent construire des hôtels particuliers au cours des XVe et XVIe siècles. Les bâtiments place de la Halle, constituent un ensemble caractéristique des maison urbaines des bourgs marchands. Leur unité vient de la présence continue au niveau du rez-de-chaussée d'une galerie à arcades.

Sur la même place, vous pouvez voir aussi la très belle maison de la famille Vigne, avec une fenêtre également entourée d’un somptueux décor mouluré. La maison est agrémentée par un écusson portant les initiales des propriétaires, ainsi qu’une feuille de vigne et une grappe de raisin. Enfin, sur le côté de cette même maison, se trouve deux embrasures, toujours du XVIe siècle, taillées en biais pour permettre aux occupants d’avoir vue sur la place. La halle, quant à elle, a complètement disparu.

A partir de la Place de la Halle, se diriger à l'est vers la rue des Pénitents. C'est une impasse qui débouche sur l'ancienne chapelle de la Confrérie des Pénitents "Societas Gonfalonis". Il ne reste que la façade avec la croix de Malte et la date de construction sur le fronton. Nous allons ensuite, à l’extrémité d’une petite rue, voir le portail de la chapelle des Pénitents, seul élément conservé de cet édifice. Un panonceau rectangulaire porte la date 1696, en dessous on lit « Societas gonfalonis », c’est-à-dire « Société de la bannière », car les pénitents allaient en procession derrière une bannière, et au-dessous encore, on voit deux cœurs et une croix de Malte.

Suivre le chemin de ronde, qui domine la rue de l’Entressac, ancien boulevard périphérique qui permettait de contourner Pradelles, sans y pénétrer. Longez des remparts, en direction de la butte du Calvaire, située en dehors de la cité, elle devait servir à la défense et était fortifiée. Il est possible que le Calvaire soit la position d’un camp militaire primitif. Sur les hauteurs de Pradelles, ne manquez pas de montez jusqu’à la butte du Calvaire joliment aménagée en jardin public avec une table d'orientation du jardin du Calvaire. De là, un vaste panorama s’étend sous nos yeux avec le bassin de Langogne, le volcan du Plagnal en Ardèche, le lac de Naussac en Lozère et, dans le lointain, le Mont Lozère. 

Prendre la rue basse sur votre gauche. La rue Basse vous conduit maintenant à l’ensemble formé, à gauche, par la chapelle Notre-Dame construite en 1613 et, à droite, par l’ancien hôpital routier de Pradelles, qui accueillait les pèlerins de passage. Une arche au-dessus de la route relie ces deux bâtiments ; elle contient la tribune de la chapelle. Les pèlerins vers Saint Gilles se réfugiaient sous la voûte quand ils arrivaient tard.

La statue de Notre-Dame de Pradelles fut découverte en 1512 dans un champs non loin de l’hôpital. C’est à cet endroit que ce dresse aujourd’hui le clocher de la Chapelle. Dans un premier temps relativement local, son culte s’est plus largement répandu dès 1586, à la suite d’un incendie qui dévasta tout un quartier du village, et durant lequel seule la chapelle qui abrite la sainte statue fut épargnée. De nombreux bienfaits sont attribués à "la Vierge de Pradelles", c’est le 10 mars 1588, en pleine guerre de religion qu’un événement historique majeur vint contribuer à la renommée de Notre-Dame de Pradelles. En effet à cette période la région était dévastée par les exactions menées par les troupes huguenotes, qui décidèrent d’assaillir la petite ville. Malheureusement pour ces dernières, elle furent repoussées et Pradelles fut épargnée d’un pillage annoncé.

Revenir sur vos pas, puis continuer sur la rue Basse, elle se poursuit vers le Nord et là vous pouvons apprécier la façon dont la municipalité de Pradelles a su remarquablement tirer parti d’un ensemble de constructions en ruine, dont seules subsistaient de belles façades de pierres. Ces façades, élevées au XIXe siècle en remployant des pierres datant du xviie, ont été conservées. On remarque, encastré dans le mur d’une de ces maisons, un très beau linteau sculpté en remploi portant la date 1639.

Poursuivre jusqu'au portail du Besset, la porte d’entrée sud de la ville, là d’où partait le chemin de Saint-Gilles. Derrière l’arche, on voit ici aussi la rainure où coulissait la herse de fer, des restes de gonds et les trous dans lesquels s’encastraient les barres de bois ancrées dans les encoches taillées dans la pierre. La porte franchie, prendre sur votre gauche la rue des gênets pour admirer la tour de Rochely également nommé tour des "Johanny de Rochely" ou "tour de Rochelix". Pradellles a été longtemps une ville fortifiée avec ses 7 tours et ses 5 portes au milieu de ses remparts. La tour de Rochelyest la toute dernière tour d'enceinte de la cité. Les archères et meurtrières ont disparu, mais on devine leur présence dans quelques remplissages de murs. On suppose que cette tour défendait sa proche voisine, la tour de la Verdette.

Suivre la direction de l'église Notre-Dame de l'Assomption, rue du Jeu de Paume. L'ancienne église romane Saint-Pierre était devenue trop petite pour la population, elle a été entièrement reconstruite au XXe siècle dans un style néogothique, à la place de ancienne église romane. L’intérieur, très lumineux, est coloré par une impressionnante série de vitraux de Charles Borie (1877-1957) et restaurés par Emmanuel Barrois de Lavaudieu. Dans le déambulatoire du chœur, le chemin de croix est l’œuvre d’Henry Christiaën. A voir, la copie de la statue de Notre-Dame-de-Pradelles, la Vierge miraculeuse découverte.

Après votre visite de l'église Notre-Dame de l'Assomption prendre sur votre droite la rue du portelet. Arrêtez-vous devant l'un des innombrables motifs sculptés que l’on peut découvrir partout dans Pradelles. Il s’agit là d’un fenestron qui a été bouché par une gargouille, entourée de quatre pierres aux décors variés. Poursuivre par la rue du Mazel pour découvrir la  porte de la verdette. Le portail de la Verdette est une ancienne porte construite au XIIIe siècle. La Porte de l'enceinte urbaine présente une voussure plein cintre chanfreiné. La partie supérieure a conservé les corbeaux de pierre des mâchicoulis. L'intérieur a conservé les pierres primitives constituant l'escalier montant au rempart. Une Vierge à l'Enfant se trouve dans une niche, à l'intrados de la voussure. 

C'est au portail de la Verdette que se déroula, le 10 mars 1588, le fait d'armes le plus connu et le plus légendaire de l'histoire de Pradelles. Au coeur des guerres de religion, une troupe protestante, tentant de s'emparer de la cité qui commandait le passage entre la vallée du Rhône et la ville du Puy en Velay, fut repoussée après un combat acharné au terme duquel le capitaine des assaillants eut son casque "encloté" par une pierre. Néanmoins, Jacques de Chambaud survécut et eut encore l'occasion de se distinguer au service d'Henri IV, avant de mourir de congestion en 1600.

Prendre ensuite sur la gauche la rue de la Congrégation, dans cette rue, remarquez des maisons dites de "style Regordanien", présentant au rez-de-chaussée deux portes de remise et une petite porte rectangulaire ouvrant sur un escalier qui dessert l’habitation située aux étages. Les pierres formant l’arc des portes de remise, soigneusement taillées, sont souvent assemblées par embrèvement. Plus loin, vous voyez deux maisons avec chacune une tourelle d’escalier engagée dans la façade. À la base de la seconde, deux masques sculptés évoquent, la douleur à droite, la folie à gauche.

En revenant vers la place de la Halle, vous remarquez des petites tablettes de pierre encastrées dans la façade d’une maison, à côté des fenêtres. Elles servaient de réfrigérateurs, la nuit on y posait des aliments, du lait par exemple, pour les conserver.

Pour terminer votre visite de Pradelles, admirer la fontaine du Melon, la plus ancienne de Pradelles, elle donne accès à la partie basse du village. La Fontaine du Melon, ou de la Conche qui veut dire coquille a permis à de nombreux pèlerins se rendant à St-Gilles du Gard de se désaltérer en traversant la cité médiévale de Pradelles. Cette fontaine doit son nom au "melon" de pierre qui la surmonte, elle a été très longtemps le seul point d'eau potable de l'enceinte de la ville fortifiée. 

En plus du patrimoine, les amateurs de tourisme insolite apprécieront la découverte du Vélorail de Pradelles. Au départ de la gare, l'ancienne voie ferrée du Transcévenol permet plusieurs parcours à bord d'un vélorail. Vous pouvez également découvrir l'histoire des chevaux de traits, avec le musée du Cheval de Trait.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !