Saint-Céneri-le-Gérei (plus beaux villages de France & petites cités de caractère)

Lové dans un méandre de la Sarthe, Saint-Céneri-le-Gérei labellisé Plus Beaux Villages de France® et Petite Cité de Caractère® est niché au cœur des Alpes mancelles dans le département de l'Orne au sud-ouest d'Alençon aux confins de la Sarthe et de la Mayenne.

Traversé par la rivière Sarthe, niché en plein cœur du verdoyant Parc naturel régional Normandie-Maine, Saint-Céneri-le-Gérei possède un charme inégalé. Au milieu d’une nature généreuse, le village est doté d’un patrimoine bâti très ancien, remontant parfois à l’époque médiévale. La place du village, entourée de maisons de bourg, et son église sont les legs d’une ancienne vie rurale, à laquelle s’est substituée une vie paisible et touristique.

L'origine de Saint-Céneri-le-Gérei est très ancienne, elle remonterait au VIIe siècle lorsqu'un certain ermite italien Céneri, de son nom latin Serenicus ou Senericus s'y serait installé. L'histoire raconte qu'il serait venu d'Italie avec son frère Saint Cénéré dans le but d'évangéliser les contrées païennes du Nord-Ouest. Leur périple les fait passer par Saulges en Mayenne, où Saint Cénéré décidera de s'installer définitivement alors que Saint Cénéri préférera continuer. Il arrivera sur les terres actuelles de Saint-Céneri-le-Gérei où suite à divers miracles il décidera d'établir sa cellule et son oratoire.

Un monastère restera en construction avec une église dédiée à Saint-Martin de Tours. Ce monastère fut pillé et détruit par les Vikings en 903. L'église restera une dépendance de l’abbaye de Saint-Évroult. C'est seulement en 1089 qu'est entreprise la construction de l'église actuelle, elle sera terminée en 1125. Rapidement, l’église prend le nom de son fondateur, auquel le peuple décerne le titre de Saint. Ce nom devient celui du village groupé autour de l’abbaye. L'évolution du village de Saint-Céneri-le-Gérei sera ensuite très marquée par l'Histoire et notamment les différents conflits. Dès le début du XIe siècle un château y sera construit par la famille Giroie.

Le Comte de Mayenne féal du Comte d'Artois fait construire le château fort et confie la garde à Guillaume Giroie.  Le château de Saint-Céneri-le-Gérei fut assiégé par Guillaume le Conquérant en 1060 avant d'être pris par Robert Courteheuse en 1088. Pendant la guerre de Cent Ans, Ambroise de Loré parvint à défendre la forteresse jusqu’à sa mort en 1436. Celle-ci fut assiégée par John Fastolf. En 1429 Saint-Céneri est repris aux Anglais par Jean Armange Lieutenant de Lore. Une stèle à la mémoire d'Ambroise Loré et de Jean Armange, héros de la guerre de cent ans, défenseurs du château, se trouve à St Céneri. Le château sera dédruit en 1434 par les Anglais.  Du château construit sur la roche forte en 1040,  il ne subsiste que quelques vestiges, on retrouve les traces  de ses murailles dans les ruelles du centre bourg et plus particulièrement dans celles menant vers la mairie.

Après la guerre de cent ans, jusqu'au XVIIIe siècle, l'implantation de forges à Saint-Céneri-le-Gérei, fournissent du travail à la quasi totalité des hommes du village. L'année 1792, marque le début de la Chouannerie, des bandes s'installent dans les bois près du village de saint Céneri. À partir de 1855, Auguste Poulet-Malassis, éditeur issu d’une grande famille d’Alençon et au riche carnet d’adresses, convie les peintres de Fontainebleau et de Bougival à rallier le village de Saint-Céneri. Nombre d’artistes et pas des moindres vinrent poser leur chevalet, ici, sur les bords de la Sarthe, au point que l’on parle quelquefois du village comme du "Barbizon de l’Orne". Une tradition qui perdure, aujourd'hui encore, puisque les artistes continuent d'arpenter ses ruelles. Il est d'ailleurs possible de découvrir tout cela grâce à un parcours itinérant dédié. 

A votre arrivé Saint-Céneri-le-Gérei donne à voir une image de carte postale bucolique et campagnarde quasi-parfaite… Vous comprenez aisément que ce petit village, ait attiré, au fil du temps, de nombreux artistes. Après avoir stationné votre véhicule dans l'un des parkings, dirigez-vous vers le petit pont de pierre construit au XVIe siècle qui enjambe la rivière Sarthe. Sur le pont vous disposerez du point de vue emblématique de Saint-Céneri-le-Gérei avec une magnifique perspective sur l’église perchée sur son promontoire. Par ailleurs, pour l’anecdote, en son milieu le pont marque le passage de la Normandie au Maine. A droite, vous êtes en Normandie. Mais à gauche, vous êtes en Pays-de-la-Loire ! Si vous descendez au niveau de l'eau, vous pouvez voir qu'il s'agit d'un pont voûté à 4 arches. 

Saint-Céneri-le-Gérei perchée sur une roche forte possède deux faubourgs en bordure de la Sarthe, l’un à l’est surplombé par le piton rocheux, l’autre à l’ouest s’étendant en terrasse vers le Sarthon. Grimpez jusqu’au village en passant par une rue pentues qui vous dévoilera le massif rocheux sur lequel est installé le village. En flânant dans les ruelles, le charme opère vite devant ses maisons, coiffées de tuiles : elles sont bâties en pierre de Roussard, un grès ferrugineux, aux façades envahies par les glycines et les rosiers.

Continuez a monter, si le village ne manque pas de caractère, c’est également le cas de son église médiévale, c’est dans cette église qu’est à l’origine enterré Saint-Céneri.. Surmontée d'un beau clocher, l'église Saint-Céneri dédiée à Saint-Martin bâtie sur d'anciens sarcophages du début du XIIè siècle présente de nombreuses caractéristiques de l'époque romane avec des ouvertures gothiques postérieures. Entrez dans l’église de Saint-Céneri,  à l’intérieur de l’église, on remarque tout d’abord le contraste entre les murs de la nef et ceux du chœur. Sa grande richesse est également d'avoir pu conserver de remarquables peintures murales de différentes périodes dont les plus anciennes seraient peut-être datées des XIIe et XIVe siècles, dont une représentation du Christ en Majesté et de l'ermite saint Céneri.

Ces fresques de l'église Saint-Céneri, recouvertes en 1650 sous un badigeon de plâtre et de chaux furent à nouveau mises à jour à la fin du XIXe siècle puis restaurées. Des motifs floraux, étoilés et géométriques côtoient divers personnages dont une remarquable vierge étendant son manteau bleu au-dessus d’un groupe d’hommes et de femmes rassemblés. Egalement, une représentation du Christ en Majesté et de l'ermite saint Céneri. Une magnifique charpente en châtaigner orne la nef et le chœur de l’église, celle du chœur étant recouverte de dessins polychromes.

On découvre aussi dans la nef, un très beau chemin de croix contemporain de l’artiste local, Christian Malaizieux, peintre-sculpteur installé dans les Alpes Mancelles. Créée pour marquer le passage au troisième millénaire, l’œuvre offre la particularité de comporter quatorze stations au lieu des douze habituelles. Les personnages en plomb et étain, dénudés et tourmentés, sculptés dans un style contemporain très épuré, viennent animer avec vigueur les vieux murs du sanctuaire roman.

Plus haut, l'église Saint-Céneri raconte elle aussi une histoire. Elle abrite dans ses murs un nid d'abeilles censées protéger le bâtiment. La légende raconte qu'en l'an 898, des abeilles auraient précipité des soldats français, venus combattre les Normands, en bas d'une falaise. Ces derniers contestaient alors le règne du roi Charles III le Simple. Un an après le «oracle des abeilles » alors qu’ on célèbre l’anniversaire de la mort du saint, deux chevaliers attachent leurs chevaux à la porte de l’église. Sacrilège ? Piqués par les abeilles, les chevaux rompent leurs liens et se précipitent dans le vide. Miracle, ils échappent à la noyade. Le peuple ayant assisté au prodige loue la toute puissance divine. Une plaque commémore encore aujourd’hui cette ruche : « Les abeilles continuent à protéger l’église ».  Cette charmante église rurale est également souvent un lieu de culture avec des expositions temporaires et des concerts.

Juste à côté de l'église, depuis le chevet de l'église, une belle vue sur les bords verdoyants de la Sarthe s'offre au regard ! Il suffit de monter les escaliers et de profiter du chemin étroit qui entoure le bâtiment. De là, vous pourrez admirer la Sarthe, le pont et certaines maisons. Après avoir découvert l'ancien Cimetière Mérovingiens à proximité de l'église, continuez de descendre la rue de l'église vers la chapelle de Saint-Céneri. Au passage, jetez un oeil à la maison en pierres de l'ancien maire Jean Jacquenot (1905-1977). Prenez le temps d’ouvrir les yeux pour admirez le méandre de la La Sarthe à Saint-Céneri.

Plus loin, en poursuivant la rue de l’Église, surgit sous vos yeux une vaste prairie, où s’élève la petite chapelle de Saint-Céneri encerclée par les eaux de la Sarthe.  De style gothique, elle occupe la pointe de la presqu’île en bordure de la Sarthe. Le sanctuaire a été édifié au XVe siècle, à l’emplacement probable où fut fondé, au VIIe siècle, un ermitage par saint Céneri. Sa belle charpente en coque renversée est en châtaigner, bois imputrescible et répulsif des araignées et autre parasites.

La chapelle de Saint-Céneri abrite un tableau anonyme représentant saint Céneri en prières et deux statues. L’une de saint Jacques de Compostelle a été amputée, lors de la Révolution, de la main portant son coquillage. L’autre figure saint Céneri, vous serez surpris par la statue représentant le Saint et dont le socle est couvert d’aiguilles. La légende raconte que les jeunes filles souhaitant se marier viennent piquer une aiguille ; si l’aiguille reste plantée, leur vœu sera exhaussé dans l’année.

Face à cette statue, une longue pierre de granit raconte une autre légende. Au sol, une pierre de granit, qui serait un menhir couché, aurait servi de couche à saint Céneri. Deux traditions y sont également liées : les enfants souffrant d’incontinence pourraient s’y allonger pour être guéris et s’allonger sur la pierre favoriserait la grossesse des jeunes femmes désirant enfanter. En 2007, quatre vitraux polychromes réalisés par Cathy Van Hollebeke ont été installés. Ils évoquent la rivière qui enlace le pré, le coteau feuillu, et la lumière. Les couleurs sont en osmoses avec les quatre éléments qui entourent la chapelle.

Sur l’autre rive de la Sarthe, face à cette charmante chapelle se trouve la fontaine miraculeuse noyée dans la verdure, née de la prière de Saint-Céneri. Elle fut construite à l’endroit ou jaillit la source qui étancha la soif de saint Céneri et de son disciple. D’après la légende, son eau aurait des propriétés curatives, elle soignerait dit-on certaines maladies des yeux. Si vous venez visiter Saint-Céneri-le-Gérei, vous ne pouvez manquer de visiter sa chapelle et sa fontaine miraculeuse.

Remontez au village, vous ne pouvez manquer les ruines de son château fort. Pendant prés d’un siècle, du fait de la rivalité qui oppose les Giroie aux Bellème, le château subit de nombreux sièges rappelés par une pierre commémorative. Le château, dont il ne reste rien ou presque, est situé à environ cinq cents mètres de l’église. De ce château ne restent que quelques pans de murs visibles du chemin du Don­jon et, de la route venant de Caen, des piédroits d’une cheminée. Il est vraisemblable aussi que les maisons situées au bas du chemin du Don­jon soient implantées le long du rempart.

Revenez vers le centre du village Saint-Céneri-le-Gérei, sur la place de Saint-Céneri. Pittoresque et préservé, le village de Saint-Céneri-le-Gérei se découvre idéalement en flânant dans ses ruelles. Prenez ainsi le temps de vous imprégner de son atmosphère unique et d’admirer ses belles maisons anciennes. Village de peintres et d’artistes, Saint-Céneri-le-Gérei abrite encore aujourd’hui de nombreux ateliers. Depuis 1988, la vie artistique du village est dynamique grâce aux efforts des artistes et associations locales. Chaque été, vous pourrez également profiter de concerts, organisés dans le cadre de l’Académie Festival de Saint-Céneri.

Découvrez l'ancien hôtel Legangeux, devenu aujourd'hui auberge des Peintres. L’Auberge du XIXe siècle était autrefois un autre lieu de rencontre des peintres du village. Ces façades et toitures, la salle du rez-de-chaussée et les deux pièces du premier étage comportent notamment des peintures murales. Son conservé encore 28 panneaux peints directement sur les murs, forme le second site artistique de Saint-Céneri-le-Gérei, avec l'ancienne auberge de Moisy. Trois peintures les plus grandes et les plus abouties se trouvent au rez-de-chaussée dans la salle du restaurant. Il s'agit de trois paysages de Mary Renard. Les autres peintures sont situées dans une salle du premier étage, qui sert actuellement de débarras. Une autre salle adjacente, toujours au premier étage, présente un unique panneau peint : Saint Céneri et Flavard traversant la Sarthe, dont le monogramme identifie l'artiste en la personne de René Thurin. Plus généralement, on relève les signatures identifiables de Masson en 1882, Harpignies en 1891, Gardon en 1901, Foreau, et Mary Renard en 1918, 1921, 1923 et Paly en 1941. Sur les 28 panneaux, on dénombre 17 panneaux pour le seul Renard qui est le peintre le plus présent. Les artistes proposaient une peinture en guise de paiement.

Parmi les joyaux du village, nous pouvons notamment faire mention de l’auberge Moisy dite "auberge des sœurs Moisy". Dans ce bâtiment, de plus de 300 ans, étaient reçus les voyageurs, marchands. Cette auberge était l’un des lieux favoris des peintres de renom qui venaient trouver l’inspiration dans les Alpes Mancelles à la fin du XIXème siècle. A cet époque, l’invention du tube de peinture va révolutionner l’histoire de la peinture. Dorénavant les peintres pourront sortir et inventer un nouveau style : la peinture sur le motif. De nombreux peintres séjourneront ainsi à Saint-Céneri-le-Gérei et créeront l’École de Saint-Céneri.

Dans l’Auberge des Soeurs Moisy, aujourd’hui transformée en musée, revivez cette période faste de l’histoire du village. Plusieurs ateliers d'artistes en accès libre rappellent le passé de la commune, lorsque les peintres venaient en masse s'inspirer des lieux. Une soixantaine de portraits dessinés sur les murs témoigne de leur passage. Parmi les plus connus : Jean-Baptiste Camille Corot, Gustave Courbet ou encore Henri Harpignies. A découvrir à l’étage la salle dite des décapités, témoin des agapes de ces artistes de passage qui nous ont laissé sur les murs une soixantaine de profils et des témoignages. Emouvant tout autant que beau, à découvrir.

Ne manquez pas les Jardins de la Mansonière, nichés sur l’une des collines qui dominent la Sarthe. Les Jardins de la Mansonière sont un charmant jardin d’atmosphère. Ils vous invitent ici aux songes, à la réflexion et à la béatitude. Les Jardins sont ainsi divisés en plusieurs espaces floraux. Chacun présente une atmosphère, des tons et couleurs différentes, grâce à des essences de fleurs et de plantes variées.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée :

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !