Etretat est sans aucun doute l’un des lieux les plus populaires de Normandie, sur la côte d’Albâtre, la ville regorge de charme. Lors de votre visite à Etretat, devant ces majestés de calcaire, vous serez émerveillés par la splendeur de ce paysage unique au monde ! Entourée des impressionnantes falaises d’Amont et d’Aval, la plage de galets d’Etretat fait sans aucun doute partie des plus belles plages de Normandie. L'histoire d'Etretat a toujours été imprégnée par cette présence de l'esprit marin, de l'esprit de la mer aux valeurs ancestrales. L'origine du nom d'Etretat viendrait de langues scandinaves anciennes, normande ou viking, toutefois, c'est entre le XIVe siècle et le XVe siècle que le nom d'Etretat apparut dans sa version définitive.
D'après des découvertes archéologiques, l'occupation humaine du site remonterait à l'Antiquité. On ignore tout des détails de la vie et du rôle tenu historiquement par le village d'Etretat. L'activité a dû toujours être liée à la pêche, une vieille légende attribue la fondation du village à des Vikings, qui surgissant de leur drakkar, auraient tenté d'abuser d'une Dame Olive, une sainte femme fort riche, qui avait coutume de se baigner ou de laver son linge dans la fontaine au pied d'un rocher. Le nom de « Fontaine Olive » a subsisté pour désigner sur la plage, une source devenue sous-marine par le recul du littoral et matérialisée par une enceinte carrée d'époque antique.
De la période gallo-romaine, plusieurs traces ont été mises au jour, Étretat était reliée à Jvliobona ou Iuliobona (Lillebonne) par une voie romaine. Dans le jardin du presbytère, un cimetière recouvrait des ruines d'époque romaine. Il datait des Mérovingiens et regroupait, entre autres, des tombes de militaires, comme habituellement dans la région. Au Xe siècle, le site est sous l'autorité des ducs de Normandie, avant de passer sous celle de l'abbaye de Fécamp qui fait établir des ermitages hors du village, dont l'église au XIIe siècle et des fermes.
La Révolution française et Empire seront une période charnière pour Étretat qui, de village de pêcheurs, va devenir ville balnéaire. Peu à peu, l'activité traditionnelle de la pêche va être supplantée par le tourisme. En 1761, Jean Huber décrit Estretal comme « une belle petite ville, près de la mer et a une petite distance du cap d'Antifer ». C'est de cette époque que datent les deux plus anciens bâtiments d'Étretat. Au XVIIIe siècle, la ville cultive et affine des huîtres pour Marie-Antoinette, et les bourriches d'huîtres sont livrées en une nuit à Versailles pour y être consommées fraîches au matin. Aujourd'hui, les restes des parcs à huîtres sont bien visibles au bas de la falaise d'aval. Étretat succombe à la mode des bains de mer qu'après 1843. Alphonse Karr, auteur d'un roman à succès sur la ville en 1836 Histoire de Romain d’Étretat, va beaucoup contribuer au lancement de la petite station. C'est à cette époque que l'on construit la route de Fécamp et la route du Havre.
Cet ancien village de pêcheurs est devenu une cité balnéaire au cours du XIXe siècle. Le tourisme de masse engendre un véritable problème de cohabitation entre les piétons et les automobiles dans les rues étroites, au moment des week-ends en saison et des vacances d'été. Les autorités locales ont construit de grandes aires de stationnement visant à réduire le trafic en centre-ville et à délester les zones saturées de véhicules. Elles sont situées rue Guy-de-Maupassant, près du petit temple protestant d'Étretat où s'est marié en 1895 André Gide, autre célébrité d'Étretat, et à côté de la résidence pour personnes âgées Germaine-Coty. Plus récemment, un grand parking a été construit sur la route du Havre.
Lors de votre arrivée à Étretat, la question du stationnement de votre véhicule se posera forcément. Les places de parking dans le centre-ville sont limitées et payantes. Mais il existe des parkings à distance de marche, à moins de 10 minutes du centre : le parking gratuit situé sur la D39, juste avant l’entrée dans la commune, à 15 minutes à pied du centre ; le parking payant du Valaine, sur la D940, à 15 minutes à pied du centre et également le parking payant du Grand Val, au 25 rue Guy de Maupassant, à 5 minutes à pied du centre.
Très souvent, on résume cette petite ville normande aux falaises d’Étretat. Et pourtant, visiter Étretat offre la possibilité de découvrir bien d’autres lieux d’intérêt. Étretat a su garder son âme de petit village, en gardant cette part de mystère ponctuée d'étapes artistiques et littéraires. Le patrimoine artistique et historique de la petite cité maritime vous réservera des surprises. Prenez le temps, promenez-vous dans les ruelles de la ville bordées de villas de la fin du XIXe siècle et de la Belle Époque dont la plupart sont construites en alternant brique et silex taillés, une spécialité de la région. Parmi elles, la maison de l’auteur Maurice Leblanc située au 15 rue Guy de Maupassant ; le Clos Lupin, devenue une sorte de musée consacré à son personnage. On y trouve une vaste collection regroupant : photos originales, vêtements, peintures ou encore écrits. Le personnage d’Arsène Lupin fait partie intégrante du village, plusieurs de ses aventures se déroulent ici. Pour l’anecdote, lorsque Maurice Leblanc a racheté la bâtisse, elle portait le nom suivant : Le Sphynx. Il l’a ensuite renommé en Clos Lupin.
Continuez dans la Rue Guy de Maupassant pour partir sur les traces de Guy de Maupassant dans sa villa La Guillette. C'est Laure, la mère de Guy de Maupassant, d'abord installée dans la villa Les Verguies, qui acquit le terrain dans le Grand Val en 1872, pour y aménager un potager avec une cabane. Quelques années plus tard, le jeune Guy donne des fêtes dans cette cabane où se pressent ses amis. En 1882, il en devient propriétaire, et fait construire ce qui deviendra La Guillette. C'est ici qu'il écrit son premier roman, Une vie. La visite vous plonge dans sa vie, au milieu de ce jardin préservé. Des visites sont possibles et organisées par l’association des amis de la Guillette. Il convient de réserver au préalable.
Revenez sur vos pas, puis tournez à droite dans l'allée des Genets qui débouche sur la Rue Jacques Offenbach où se trouve un autre d’intérêt étretatais : le Château des Aygues. Le Château des Aygues, ancienne propriété du Prince Jósef Lubomirski, est une demeure balnéaire d'exception liée au souvenir des Reines d'Espagne Marie Christine de Bourbon-Siciles et Isabelle II qui y séjournèrent à plusieurs reprises. Surplombant la mer, le château des Aygues est construit en 1866 par l’architecte Théodore Huchon (1824-1895) pour Amédée Boyer (1805-1875), créateur de l’Eau de mélisse des Carmes Boyer. Le nom actuel a été donné au château en 1913, il provient du nom d’une source qui se trouve dans son parc.
L’édifice jouit d’un style balnéaire éclectique, chacune des trois façades ayant un style propre : néo-gothique, italien, néo-Louis XIII. L’ensemble reste maîtrisé grâce à une symétrie rigoureuse. L’utilisation de pierre et de deux couleurs de briques, blonde et rousse, participe autant à l'unité architecturale qu’à la variété des styles. Les grilles extérieures, les décors intérieurs de ferronnerie (dont le lustre monumental) et les boiseries sculptées sont l’œuvre du Rouennais Ferdinand Marrou (1836-1917). Parmi les nombreux souvenirs historiques exposés aux Aygues, figure une importante collection de pièces chinoises des périodes Song, Yuan Ming et Ts'ing exposée en hommage au Comte de Pouvourville, éminent orientaliste, qui fut propriétaire des Aygues dans la première moitié du XXè siècle.
Dirigez-vous vers l'Église Notre-Dame d’Étretat, située à l'écart du centre du bourg, au niveau de l'avenue Nungesser et Coli. C'est un grand édifice comparativement à l'importance du village autrefois, ce qui peut s'expliquer par sa dépendance ancienne à la puissante abbaye de Fécamp. Sa construction remonte aux XIIe et XIIIe, remanié au XIXe. L'église a un plan traditionnel en croix latine. Au-dessus de la croisée du transept s'élève une tour-lanterne sur quatre piliers, caractéristique des styles gothiques normand et anglais. Elle est éclairée par huit fenêtres à lancettes. Les deux niveaux d'élévation de la nef sont communes dans le style normand. Le corps de l'église est entouré par une série de corbeaux pittoresques romans. Le chevet rectangulaire se dissimule derrière la sacristie qui fut rajoutée au XIXe siècle. La tour lanterne et son escalier en vignot sont typiques de l'architecture gothique. Des soldats du Commonwealth, morts pendant la Première Guerre mondiale, reposent dans une partie du cimetière autour de l'église. Un hôpital militaire fonctionnait en effet à Étretat durant cette période.
Revenez vers le coeur du bourg, pour admirer les Halles d’Étretat que l’on appelle plus couramment le Vieux Marché. Ce marché couvert est l'un des passages incontournables des visiteurs d'Étretat ! Jusqu'au milieu du XIXe siècle, se trouvaient là une mare et un canal d'écoulement des eaux de pluie. Puis mare et canal furent bouchés pour laisser la place à un marché. En 1927, voulant embellir son centre-ville, la Ville fit appel à l'architecte Émile Mauge, créateur du manoir de la Salamandre et de l’hôtel de la Résidence. Sur ses plans, le marché couvert fut réalisé par les Compagnons de la Manche. Aujourd'hui, le lieu abrite sous sa solide charpente des boutiques de souvenirs. Un passage à l’intérieur du bâtiment s’impose pour admirer son architecture typique du Pays de Caux avec des poutres apparentes à l’intérieur et une toiture en ardoise.
A proximité découvrez l'Hotel La Residence et le Manoir de la Salamandre, situé dans la rue principale près de la halle, mais du côté opposé, Boulevard Président René Coty. Comme indiqué ci-dessus, c’est l’architecte du Vieux Marché qui est à l’origine des plans de cette imposante bâtisse. L'édifice fait partie des édifices les plus anciens d'Étretat, mais il s'agit d'un remontage selon les plans de l'architecte fécampois Émile Mauge au XXe siècle . En effet, cette demeure, caractéristique d'une habitation citadine du pays d'Auge, se trouvait jadis à Lisieux, Grande Rue, au no 50. Elle était à l'enseigne de Plantefor cirier.
Elle fut démontée de son emplacement d'origine en 1889 pour être rebâtie ici, mais en en modifiant quelques éléments, par exemple : un encorbellement a été ajouté sur le pignon ; la grande lucarne couverte d'un essentage de tuiles et non plus d'ardoises, se trouvait autrefois à gauche du pignon et la petite n'existait pas. En outre, le nom est usurpé, car le Manoir de la Salamandre était un autre logis de Lisieux, sis dans la Rue aux Fèvres, aujourd'hui disparu. Seules quelques sculptures sont en fait imitées du manoir. Les sculptures intérieures et extérieures sont dues au sculpteur et ébéniste Rabot. C’est l’un des monuments emblématiques. Impossible de visiter Étretat sans passer devant cet édifice et sans remarquer son architecture originale. On dit souvent que c’est l’endroit le plus photographié ici, après l’Aiguille Creuse.
Dirigez-vous vers la grève, en amont, il est possible d’emprunter un escalier ou un train pour se rendre au sommet de la falaise d’Amont où trônent une petite chapelle des années 1950 et un monument en forme de flèche. On y découvre également la porte d’Amont, l’Aiguille de Belval et les jardins d’Étretat fixés à la pente. Commencez par arpenter les jardins d’Étretat, lieu d’inspiration pour Claude Monet. Un endroit magique sur la Falaise d’Amont, avec une vue exceptionnelle sur la fameuse Aiguille.
En 1905, Mme Thébault devient propriétaire d'une maison Belle Époque construite sur la falaise d'Amont à Étretat. Elle nomme la maison "Villa Roxelane", une référence à Hurrem Sultan, dite Roxelane, l'épouse légendaire du sultan Soliman le Magnifique. Mme Thébault était amie avec le peintre français Claude Monet, qui venait régulièrement dans les jardins pour peindre. Inspiré par les falaises d'Étretat, Monet a créé sa série de peintures « Les Falaises à Étretat », tout en inspirant Thébault pour créer un jardin d'avant-garde au sommet de la falaise. Une terrasse rend hommage à Claude Monet, c’est l’endroit où la vue est la plus impressionnante.
Créés par l’architecte paysager Alexandre Grivko, les jardins d’Étretat, à la fois, extraordinaires et surprenants s’inscrivent complètement dans la nature environnante. Les sculptures végétales ainsi créées sont des tableaux de verdure aux étendues infinies s’avançant vers la mer, invitant plus que jamais à la contemplation. Mêlant poétiquement art paysager et sculptures, les jardins semblent être là depuis toujours. Il ravira aussi bien les amateurs de topiaires et les amoureux des paysages de l’impressionnisme que les admirateurs d’art contemporain.
Empruntez l'avenue Damilaville pour vous rendre au Musée du patrimoine d'Étretat, situé près des jardins d’Etretat, le musée propose une découverte de l’histoire d’Etretat, de ses origines à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et une salle réservée aux aviateurs Nungesser et Coli. Aller voir la Chapelle Notre-Dame-de-la-Garde qui se trouve au sommet de la falaise d’Amont. La chapelle Notre-Dame-de-la-Garde d’Étretat, surnommée chapelle des Marins, fait face au monument "L'Oiseau Blanc" Nungesser et Coli qui essayèrent de traverser l'Atlantique en 1927. La chapelle de style néo-gothique et sa nef en forme de carène fait référence à la vocation de lieu de culte pour les marins de l’endroit. Silhouette de pierre, coiffée d’un toit à deux pentes, recouvert d’ardoises, et aux façades en pierre de taille, ornée de gargouilles à têtes de poisson.
La Chapelle Notre-Dame-de-la-Garde fut édifiée à la suite d’une mission prêchée par le Révérend Père Michel en 1854, les habitants décidèrent d’élever une chapelle dédiée à la Sainte Vierge. Les marins portèrent à dos et à bras les matériaux destinés à l’édifice. Le 6 août 1856, elle fut bénie chapelle des pêcheurs et des marins. L’occupant allemand décida de sa destruction en 1942. C’est seulement après sa reconstruction en 1950, qu’elle sera rebaptisée sous son nom actuel de « Notre Dame de la Garde » lors d’une bénédiction faite par Monseigneur Martin, alors archevêque de Rouen et sous l’égide de René Coty, Vice Président du Conseil de la République. Ce lieu de culte particulièrement photogénique est visible depuis le centre.
Mais ce qui fait la réputation mondiale d’Étretat c’est avant tout ses falaises de craie plongeant dans la mer. De chaque côté de la plage de galets de la ville, elles sont accessibles à pied et offrent un panorama magnifique sur la mer, la ville, ainsi que sur la valleuse. Merveilles naturelles, ces géantes qui culminent à près de 90 mètres sont des témoins très anciens de l’évolution de la côte normande. Les falaises et l’Aiguille Creuse ont fait la renommée mondiale de la ville d’Etretat. Des escaliers et un sentier de terre conduisent au sommet de la falaise d’Aval où se trouve un vaste terrain de golf face à la mer. Vous pourrez aussi admirer la porte d’Aval, l’une des plus belles arches du monde sculptée dans la craie ; l’Aguille, trésor géologique célèbre grâce à Leblanc qui nomma l’un de ses romans d’Arsène Lupin L'Aiguille creuse ; la Manneporte, une impressionnante arche ; le Trou à l’homme, une grotte dans la paroi de la falaise.
La Villa Orphée, qui domine la baie d'Étretat avec sa vue sur la falaise d'aval, a été construite pour Jacques Offenbach en 1858 grâce au succès d'Orphée aux Enfers. Jacques Offenbach y organisa de nombreuses réceptions et y séjourna à maintes reprises jusqu'à sa mort, le 5 octobre 1880. N'oubliez pas avant la station balnéaire, Etretat etait un village de pêcheurs. Etretat, petit port d’échouage déjà bien connu à l’époque romaine a longtemps vécu au rythme des activités liées à la pêche. Les traces de cette époque sont toujours visibles sur le front de mer : vous pourrez ainsi observer les cabestans utilisés pour remonter les bateaux sur les galets ou encore les caloges, d’anciens bateaux recouverts de chaumes.
II n'y a qu'à Étretat que l'on peut voir encore ces étranges cabanes constituées d'une barque chapeautée d'un toit de chaume (caloge, habitat des marins). C'est une tradition datant de l'époque où, sur la côte normande, les barques de pêche s'usaient très vite à force d'être tirées au sec entre deux sorties en mer. Une fois retirées du service, elles vivaient une seconde vie. Parfois rehaussées, elles devenaient des cabanes où les équipages remisaient leurs apparaux de pêche. Mais les plus grands bateaux – comme les caïques d'Yport – pouvaient se transformer en véritables petites maisons !
Se balader sur la plage principale fait partie des incontournables à faire à Étretat. Vous ne pourrez pas la rater, elle se trouve au coeur du bourg. Comme les autres plages au pied de ces immenses parois rocheuses, c’est une plage de galet. Attention, ces espaces sont fragiles et soumis aux caprices de la marée : ne ramassez pas les galets, ne laissez pas de détritus sur les sites et ne vous aventurez au pied des falaises qu’aux horaires de marée adéquates (affichés sur la plage, au poste de secours) et à distance raisonnable de la falaise toujours soumise à des risques d’éboulement.
