Dentelle d'Alençon (61)
- Par francal
- Le 15/08/2022
- Dans Artisanats
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L’histoire de la dentelle d’Alençon est longue et riche. En effet, il s’agit d’un véritable art qui a su traverser les époques pour être toujours présent de nos jours. La dentelle au Point d’Alençon possède une histoire pluriséculaire qui remonte au moins au XVIIe siècle. Son histoire vous sera parfaitement contée au musée des Beaux-arts de la Dentelle d’Alençon.
Fraises, jabots, coiffes, robes et voiles de mariées… au XVIIe siècle, toute la noblesse et le haut-clergé se parent de dentelle au point de Venise, très à la mode à cette époque. Vêtements mais aussi objets de la vie courante des nobles, comme les attelages de voitures, se couvrent de ce motifs ajourés, produits au fuseau, à l’aiguille, à la main ou au crochet.
Dans les années 1650, Marthe La Perrière (vers 1605-1677), une dentellière alençonnaise, souhaite perfectionner cet art délicat et va inciter ses jeunes apprenties à créer une technique qui leur est propre. Elle introduisit à Alençon une technique de dentelle à l’aiguille venue d’Italie, le Point de Venise. Elle y apporta des perfectionnements techniques qui donnèrent naissance à une dentelle très fine qui deviendra le Point de France puis le Point d’Alençon. Elles vont progressivement inventer la dentelle au point d’Alençon, dentelle à l’aiguille d’une extrême finesse, qui offre une qualité unique et rare. Lun des symboles du raffinement de la haute couture française.
La Dentelle au Point d'Alençon
Conscient de l’enjeu financier autour de la dentelle sur les marchés européens, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), contrôleur général des finances de Louis XIV, le 5 août 1665 accorda le privilège d'installer une manufacture royale à Alençon et fait de ce point, apprécié unanimement, une référence en la matière afin d’interdire toute importation de dentelles étrangères. Cette production emploiera près de 10 000 personnes dans la première moitié du XVIIIe siècle.
La dentelle au Point d’Alençon est consacrée « Reine des dentelles » en 1851 lors de la première exposition universelle à Londres. À son apogée dans le courant du XVIIIe siècle, l'industrie dentellière du Point d’Alençon employa huit à dix mille ouvrières. Toutefois, l’évolution de la mode vestimentaire porte un coup sévère à cette production jusqu’à ce que Napoléon, dans le cadre de sa politique de soutien aux industries de luxe, passe des commandes à plusieurs centres dentelliers.
Le XIXe siècle voit apparaître les tulles mécaniques et la dentelle à l’aiguille se maintient surtout à Alençon. L’art de la dentelle atteint alors son apogée créative et ornementale. C’est la dentelle la plus chère de France, mais aussi la seule au monde à être créée à l’aiguille, ce qui requiert une dextérité et une minutie sans égal : il faut sept heures de travail pour 1 centimètre carré de dentelle ! La Chambre de commerce d’Alençon, en 1902 soucieuse de sauvegarder le Point d’Alençon crée une école dentellière.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, seuls quelques passionnés maintiennent l’art du point d’Alençon. Les réalisations actuelles sont des reproductions de motifs traditionnels inspirés des travaux des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que des réalisations d’après des modèles d’artistes contemporains comme Pierrette Bloch, Paul-Armand Gette, Jean-Jacques Morel, Sylvie Skinazi, Corinne Sentou, Annabelle d’Huart, Esther Shalev-Gerz.
L’Atelier conservatoire national du Point d’Alençon, rattaché au Mobilier national et des Manufactures nationales, est créé en 1976 avec le concours des élus locaux, du Préfet et du ministère de la Culture et de la communication. Au cours des siècles, le savoir-faire des dentellières va se transmettre grâce à un enseignement traditionnel oral et gestuel. Aujourd’hui, seul l’Atelier National du point d’Alençon, œuvre avec sa dizaine de dentellières à la conservation de ce savoir-faire unique. Il faut près de dix ans aux dentellières pour maîtriser cet art qui est exclusivement réalisé à la main car aucune machine ne peut le reproduire.
Célèbre dans le monde entier pour ses mailles étroites et la multiplicité des détails, le Point d’Alençon est inimitable. Il fait naturellement son entrée à l’UNESCO, le 16 novembre 2010, et est inscrit sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
Lieu incontournable à visiter à Alençon, vous devez absolument visiter le musée de la Dentelle d'Alençon. Ce musée, installé depuis 1857 dans l’un des bâtiments de l’ancien collège des Jésuites, rassemble de très belles œuvres qui se répartissent en trois sections : Dentelle, Beaux-Arts et art Cambodgien.
C’est dans la section Dentelle qu’on retrouve les merveilles de l’Orne avec des échantillons de tous les styles et de toutes les époques. Tout un programme qui n’écarte pas les autres grandes dentelles d’Europe et leurs différents procédés de fabrication, à l’aiguille, au fuseau, ou mécaniquement. Vous y découvrirez, entre-autres, une pièce exceptionnelle et rare : un voile de mariée du XIXe siècle acquis à Drouot pour 65 000 euros. Il mesure 3,50 m de long et 2 m de large et a entièrement été réalisé au point d’Alençon et à l’aiguille. On estime que sa conception a nécessité entre 350 000 et 500 000 heures, ce qui représente une année de travail pour une centaine de dentellières.
De très beaux vêtements sont présentés dans les vitrines. Les salles consacrées à la dentelle retracent 350 ans d’histoire de la dentelle au Point d’Alençon, des créations contemporaines permettent également de saisir l’évolution de ce savoir-faire unique au monde. Outre la section dentelle, ce dernier se compose de deux autres espaces. La section Cambodge parcourt tout un pan de la culture Kmer. La section Beaux-arts s’organise autour du travail des écoles françaises, italienne et nordique du XVe au XXe siècle. Vous y verrez de très belles œuvres de Giovanni Massone, Jean Restout...
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