Balade au pays des cigognes (Normandie)
Une envie de vert hors des sentiers battus ? Direction le marais Vernier, situé au cœur du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande dans le département de l’Eure (27), sur la rive gauche de la Seine. Cette réserve naturelle tient sa richesse d’une mosaïque de milieux acides et alcalins. Cette réserve biologique vous révèlera ses trésors : 4500 hectares de roselières, prairies humides et tourbières qui abritent une avifaune rare. Balbuzards pêcheurs, courlis cendrés se succèdent au fil des saisons.
Sur les chemins, un grand oiseau survole un bosquet d’une dizaine de peupliers, ses larges ailes blanches au bout noir déployées, dans un claquement de bec caractéristique. On la croit souvent l'apanage de la seule Alsace, mais depuis quelques décennies déjà, la cigogne blanche revient régulièrement nidifier dans cette région, toujours dans des zones marécageuses comme le marais Vernier, le val et l'estuaire de Seine, les marais du Cotentin ou ceux de la Dives. Les cigognes sont historiquement absentes de l’Ouest de la France. Elles ont commencé à le coloniser à partir de la deuxième moitié du XXe siècle.
Les cigognes se retrouvent avant de repartir en migration. A cause du réchauffement climatique, les cigognes migrent de moins en moins loin, elles vont beaucoup au Maghreb, de plus en plus en Espagne et certaines vont même passer l'hiver ici en Normandie. Célèbre migratrice, la cigogne peut parcourir des milliers de kilomètres pour rallier son site d’hivernage (l’Afrique) depuis son site de nidification (l‘Europe). En Normandie et dans la Manche, les cigognes changent leur comportement en restant sur place au lieu de partir en Afrique passer la saison hivernale.
La nature vous offre de belles surprises ! Préparez-vous à vivre des rencontres insolites, hors des sentiers battus, au cours de visites nature.
Un couple s'installe toujours en hauteur, parfois dans les branches d'un arbre ou sur le toit d'un bâtiment, mais aussi sur des plates-formes spécialement aménagées par l'homme à son intention. La couvée comprend en moyenne trois ou quatre petits. Les nids peuvent se trouver jusqu’à 30 mètres de hauteur. En haut des arbres, elles sont en sécurité pour installer leurs nids, et des zones d’alimentation sont proches. En effet, grâce aux prairies humides, marais et zones agricoles de pâturage, les cigognes jouissent d’un terrain de chasse pour les insectes ; cette réserve de nourriture leur permet d’élever leurs petits. Elles chassent les pieds dans l’eau. Elles mangent beaucoup d’insectes aquatiques, et des vers quand il pleut. Les cigognes se nourissent à 80% d'invertébrés, d'insectes, de vers de terre...
Les cigognes arrivent progressivement en Normandie à partir de janvier pour s'y reproduire, couvent au mois de mars, et l’envol des jeunes a lieu au mois de juin. Ils effectuent leur migration pendant l’été, et les parents plutôt pendant la deuxième partie de l’été. Les cigognes sont visibles jusqu'en août, à condition de ne pas les déranger.
La cigogne blanche vient revoir sa Normandie !
Pourquoi sont-elles de plus en plus nombreuses ici depuis vingt ans ? Dans la réserve naturelle de l’estuaire, il y aurait une soixantaine de nids, autant de couples de cigognes. C’est l’une des plus grosses colonies de l’ouest de la France. Sous lui, les grands arbres portent de gros nids de branchages, où des couples de cigognes se reposent et couvent leurs œufs. La ponte commence à la mi-mars, un nid peut compter jusqu’à 4 à 5 œufs.
Le nid est une épaisse structure de branchages renforcée par de la terre et de l’herbe, garnie surtout de mousses. Elle peut récupérer un ancien nid de rapace. Les nids étant réutilisés d’une année sur l’autre et améliorés, ils peuvent atteindre 1,50 m de diamètre. Ils sont situés dans le tiers supérieur d’un vieil arbre, rarement au sommet. La ponte unique de 3 à 5 œufs (extrêmes : 2 à 6) est déposée à partir de mi-avril. L’incubation dure 5 semaines et l’envol a lieu peu après l’âge de 2 mois.
En 1972, il n’y avait aucune cigogne blanche dans la vallée de la Risle. Le premier nid a été observé en 1997. En 2023, la vallée de la Risle compte 33 nids, il y aurait une seconde colonie à Saint-Sulpice. Aux alentours, il y a un nid isolé vers Conteville, et une trentaine de nids dans le marais Vernier. La plus grosse population de cigognes hivernantes se situe dans les marais de la Dives - pays d'Auge, où 125 cigognes ont hiverné en 2016 et 2017, avec quelques individus venus de la vallée de la Seine. Entre 65 et 75 cigognes dans le marais de Carentan. En 2019, 202 couples ont été recensés sur ce territoire contre 100 dans les marais de la Dives et 120 dans la vallée de la Seine.
Est-il besoin de décrire la cigogne blanche, oiseau mythique dont la présence est tradionnellement liée à l'Alsace ? Il n’existe pas de vrai dimorphisme sexuel chez la cigogne blanche. Seul le cigogneau présente une livrée différente de celle des adultes dont il adopte les couleurs vers l’âge d’un an. La cigogne blanche a bien faillit disparaître de France dans les années 70. Grâce à de gros efforts de conservation, elle est aujourd’hui réhabilitée dans son environnement naturel. La cigogne blanche ne peut émettre ni chant ni véritables cris. Pour communiquer, elle chuinte et claque du bec : on dit qu’elle « craquette ».
Pour la première fois, une cigogne noire hiverne en Normandie. Il s'agit d'un jeune non bagué. Il a été vu à Billy le 22 octobre 2017, puis à Saint-Fromond le 31 octobre, dans la région d'Esquay-Saint-Gabriel du 13 au 23 novembre, et à Saint-Fromond à partir du 28 novembre. Espèce très discrète, la cigogne noire nous revient d’Afrique à chaque printemps. La Cigogne noire est solitaire. Elle ne se regroupe que sur des sites riches en nourriture ou lors des migrations. Elle se nourrit en grande partie dans les ruisseaux. Pendant la période de reproduction de mars à juillet, la cigogne noire fréquente en grande partie les régions forestières, cependant, un bocage préservé peu l’accueillir. Les couples reviennent souvent ensemble sur le site de nid.
Des balades permettent aux promeneurs d'observer les cigognes. Et si la cigogne supporte assez bien la présence humaine, il ne faut pas la déranger, comme les autres oiseaux, en période de nidification afin de ne pas compromettre la reproduction. Jumelles sur le nez, on espère apercevoir le bec rouge des cigognes, perchées dans leur nid à 30 m de hauteur. C'est un privilège exceptionnel que de voir lentement tournoyer dans le ciel, juste au-dessus de nos têtes, ces immenses oiseaux au plumage blanc et aux rémiges noires, au long bec et aux pattes rouges, le cou bien tendu. On les aperçoit aussi souvent au sol, fouillant les prairies humides à l'herbe basse, à la recherche de petits rongeurs, de reptiles, de batraciens ou de gros insectes.
S'il convient d'éviter de s'approcher des nids pour ne pas les déranger, on peut néanmoins les observer à distance respectable avec une bonne paire de jumelles, ou même les photographier à l'aide d'un téléobjectif. De quoi se faire largement plaisir en contemplant l'un de ces spectacles fabuleux que nous réserve Dame Nature. On n’oubliera évidemment pas les vergers, les pâturages, les chaumières et les bien connues vaches normandes. Une terre d’authenticité et de traditions.
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Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.
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