Différences entre une cathédrale, une basilique et une église ?

Avant de parler de l’église en tant que lieu de culte, revenons quelques instants sur l’Église avec un E majuscule. Tout d’abord, sachez que tous ces édifices religieux sont des églises. L'église, vient du latin ecclesia, issu du grec "ekklesia", qui signifie "assemblée", désigne en effet un lieu de rassemblement de chrétiens et un lieu de célébration de leur culte. En cela, tous les lieux chrétiens sont des églises. 

Dans l’Église primitive, en raison des persécutions des chrétiens dans la Rome antique, les cultes se déroulaient principalement dans des maisons privées, les "domus ecclesiae",  puis parfois édifiées à l'emplacement d'anciens lieux de culte païen. Ce n’est qu’à partir du IIIème siècle que le terme église se met à être utilisé pour désigner le bâtiment consacré au culte chrétien et où les fidèles se réunissent pour célébrer la messe. Une église peut être dirigée par un prêtre ou un pasteur.

Une cathédrale est donc une église mais toutes les églises ne sont pas des cathédrales, de même qu’une basilique est une église mais qu’une église n’est pas par défaut une basilique. Difficile à cerner pour le néophyte ! Dans tous les cas, vous avez affaire à des églises, autrement dit des édifices de culte catholique. Selon leur rang et leur fonction, l’Église leur a donné 7 titres différents : cathédrale, collégiale, église paroissiale, chapelle, abbatiale, priorale et basilique. Nous vous proposons de partir à la découverte des édifices religieux chrétiens : de l’église à la chapelle, en passant par la cathédrale ou la basilique, nous vous en disons plus sur la fonction de ces différents monuments.

Une église

Commençons avec l’église comme terme générique qui regroupe toutes ces terminologies. Le mot "église" orthographié avec une minuscule, ne doit pas être confondu avec le mot "Église" comportant une majuscule. En effet, même si ces deux termes s'écrivent pareil, à une différence près, ils ne signifient pas la même chose. Toujours d'après le dictionnaire de l'Académie française : Une Église avec une majuscule fait référence à la communauté organisée de personnes professant la même foi chrétienne et observant les mêmes rites. Exemples : l’Église primitive, l’Église universelle, les Pères de l’Église. Une église avec une minuscule est, quant à elle, un édifice consacré à la célébration du culte par diverses confessions chrétiennes.

Depuis l’antiquité tardive et le haut Moyen-Âge, les villages et les villes se constituent systématiquement autour d’une paroisse. La fameuse place de l’église. Une église est un lieu de culte qui possède une congrégation permanente dirigée par un prêtre ou un pasteur. Une église est érigée sur demande du clergé, et en fonction des époques, sa construction est financée par la dîme ou encore par des dons. Suivant ses statuts ou le clergé qui y est attaché, selon son importance (titres divers correspondant à une dignité) et sa fonction (église funéraire, commémorative, sanctuaire de pèlerinage, célébration du culte), une église catholique peut être appelée : cathédrale, basilique, abbatiale, collégiale, chapelle. Très souvent, une cathédrale ou une collégiale sont aussi des églises paroissiales. Certains types d’églises, comme les collégiales ou les priorales, sont très peu connus.

Dans les églises catholiques, on trouve dans l’abside, la partie du bâtiment en demi-cercle au bout de la nef, un autel, où l’on célèbre l’eucharistie. Des fonts baptismaux, à l’intérieur, généralement près de l’entrée. Un cimetière autour du bâtiment. Mais pour des raisons de place ou de salubrité publique, il a pu être transféré en périphérie du village ou de la ville. Son ordonnancement architectural a évolué au fil des siècles selon son importance et sa fonction. 

L’abbatiale au cœur des monastères

Abbatiale est l'église principale d'une abbaye, elle se trouve dans l’enceinte d’une abbaye toujours existante ou non. Une église abbatiale comporte plusieurs espaces. Le sanctuaire est ainsi réservé à l'autel et aux prêtres qui officient. En avant, et dépassant parfois dans la nef, les moines de chœur prennent place dans deux rangées de sièges (les stalles) en vis-à-vis, car les offices sont alternés à deux chœurs. Dans la nef enfin, une partie était réservée aux frères et une autre aux visiteurs et populations locales. Une église abbatiale est accompagnée d’autres bâtiments nécessaires à la vie d’une communauté religieuse, des moines très fréquemment : un cloître, un réfectoire, un dortoir… À la tête d’un monastère on trouve un abbé, d’où les noms d’abbatiale. 

Les plus belles abbayes de France : L’abbaye royale de Fontevraud, Fontevraud-l’Abbaye ; La Charmante Abbaye maritime de Beauport, Paimpol ; L’Abbaye de Cluny : l’une des plus prestigieuses de France ; L’Abbaye du Mont-Saint-Michel : au sommet du Mont-Saint-Michel ; L’Abbaye Notre-Dame de Sénanque : au cœur des Lavandes ; L’Abbaye Sainte-Marie de Fontfroide : proche de la nature ; L’Abbaye Saint-Victor de Marseille ; L’Abbaye de Valmagne : ancrée dans une terre de vin ; La belle Abbaye de Fontenay : des jardins remarquables...

Certaines abbayes puissantes parmi les plus prospères peuvent compter parfois jusqu’à près de 300 prieurés qui dépendent d’elles. Ces abbayes tissent ainsi une toile à la fois temporelle sur le territoire et spirituelle par leurs églises prieurales desquelles  les prières des moines s’élèvent avec ferveur.

L’église priorale

Par rapport à l’abbatiale, on descend d’un rang. Une église priorale ou prieurale est l’église d’un prieuré. Les prieurés sont des petites communautés monastiques dépendant la plupart du temps, mais pas systématiquement, d’une abbaye. ll existe cependant des prieurés indépendants. Ces communautés sont établies dans des couvents ou dans de simples maisons pour les moins importantes d’entre elles. L’église prieurale, qui dépend donc d’un prieuré, possède une position centrale dans ces établissements voués à la prière et au travail. Ces églises sont généralement construites et entretenues par les abbayes mères dont dépendent les prieurés. À la tête d’un prieuré, on trouve naturellement un prieur, d’où les noms d’église priorale. 

Au Moyen Âge, âge d’or du monde monastique, les prieurés sont parfois fortifiés. Le clocher de l’église pouvait alors servir de tour d’observation. Elle contribuait ainsi à la défense de l’établissement religieux quand  la prospérité de certains prieurés pouvait susciter la convoitise.

Église priorale à voir en France  : L'église priorale de Saint-Pierre aux Liens de Varenne l'Arconce, en Saône et Loire, date du tout début du XIIe siècle, l'Église prieurale Saint-Nicolas de Saint-Leu-d'Esserent dans l'Oise...

La cathédrale

Concernant la cathédrale maintenant, on retient souvent qu’une cathédrale est une grande église. Mais quelle est la différence entre une église et une cathédrale ? Les catholiques emploient souvent les termes "cathédrale" et "église" pour désigner les lieux de culte chrétiens, ce qui peut facilement entretenir une certaine confusion pour ceux qui n’ont pas l’habitude de les fréquenter. Le nom église désigne  tout bâtiment où les fidèles se rassemble pour le culte public. Ainsi, toute cathédrale est une église, mais toute église n’est pas une cathédrale.

Le nom "cathédrale" est donné aux églises principale d’un diocèse, la zone géographique régie par un évêque, nommé par le Pape et depuis lesquelles il préside aux cérémonies religieuses. En fait, son nom vient de la cathèdre qui est le siège réservé à l’évêque. La cathédrale tient son nom de la présence du siège de l’évêque appelé "cathèdre", du latin cathedra qui signifie "siège". Ce trône se trouvant traditionnellement placé au fond du chœur du bâtiment. L’évêque prend place sur celui-ci durant la célébration de la messe ou d’autres événements liturgiques. Le mot latin sede, qui signifie "trône", est à l’origine du terme "siège" (apostolique) pour désigner l’autorité de l’évêque sur un certain territoire : diocèse ou archidiocèse. Il n’y a qu’une seule cathédrale par diocèse, elle porte le nom du lieu auquel elle est attachée.

Le siège épiscopal est considéré comme le signe et le symbole de la juridiction des évêques. La cathédrale n'est pas seulement une église dédiée au service du culte, elle conserve, surtout durant les premiers siècles du christianisme, le caractère d'un tribunal sacré, analogue à celui de la basilique antique. Pour des raisons historiques, certains diocèses possèdent plusieurs cathédrales, comme pour les diocèses voisins d'Arras et de Soissons. S’il y a une autre cathédrale elle sera attachée à un nom de saint et non pas au lieu. 

Dans une cathédrale, l’évêque partageait son autorité avec des chanoines. Leur rôle consistait entre autres à prier en commun à l’intérieur du chœur de la cathédrale. Et ce plusieurs fois par jour et à heures fixes. Depuis la Révolution, on ne trouve plus de chanoines dans les cathédrales, mais vous pourrez repérer, toujours en place, leur siège dans le chœur : les stalles.

Destinée aux grands regroupements diocésains, la cathédrale est de fait souvent un monument très imposant : il doit pouvoir recevoir les foules pour les grandes cérémonies, et notamment les ordinations presbytérales. Le chœur doit pouvoir accueillir un grand nombre de célébrants, et notamment le Jeudi Saint, jour de la messe chrismale, où l'évêque célèbre entouré de tous ses prêtres, auxquels il remet le saint chrème qui sera utilisé pour tous les baptisés et confirmés de l'année à venir.

Une cathédrale peut avoir le rang de primatiale, comme la cathédrale Saint-Jean de Lyon. Une primatiale est la cathédrale d’un évêque qui est primat, du latin primus, « premier ». C’est un titre de préséance qui n’a plus qu’une valeur honorifique aujourd’hui : l’évêque de Lyon est le primat des Gaules, l’évêque de Bourges est le primat des Aquitaines, l’évêque de Rouen le primat de Normandie. Il y en a onze en France.

Les cathédrales ne se sont pas toujours contentées d'être des lieux de culte. Elles ont été, grâce à leur parvis, les premières scènes de théâtre. Les sujets, qui étaient surtout inspirés de l'Ancien Testament, étaient les précurseurs des pièces classiques jouées aujourd'hui à la Comédie-Française. Et les acteurs évoluaient sur le parvis de la cathédrale, histoire de mettre le théâtre à la portée de tous.

Parmi les plus grandes cathédrales existantes en France, on peut citer  : la Cathédrale de Notre-Dame de Paris, l'une des plus connues au Monde ; la cathédrale de Reims, avec son Ange au Sourire qui a vu le couronnement de presque tous les rois de France ; la cathédrale Strasbourg ; la cathédrale d'Amiens ; la cathédrale de Metz, la cathédrale de Rouen, dont Monet a peint les couleurs changeantes ou ou encore la magnifique Cathédrale de Chartres, connue pour le bleu si particulier de ses vitraux. Il y a environ 180 cathédrales en France, mais ce chiffre inclut des édifices qui ont perdu leur titre après le déplacement ou la suppression de l’évêché.

La France métropolitaine compte 158 cathédrales catholiques, dont 93 servent toujours d'église principale du diocèse. Une cathédrale peut donc être à la fois une basilique et une église : c’est le cas de la basilique-cathédrale de Saint-Denis.

La collégiale

Passons maintenant la collégiale, les chanoines se réunissent dans la collégiale, peut-être l'édifice le moins connu de la liste. Pourtant il existe environ 500 collégiales en France. La vie des chanoines est habituellement communautaire, ils se réunissent en collège (le chapitre), d’où le nom de leur église. Les chanoines portent ce titre initialement destiné à des religieux. Les chanoines réguliers vivent généralement selon la règle de Saint Augustin. Les chanoines séculiers sont des clercs diocésains, membres d’un chapitre cathédral ou collégial, ou de certaines basiliques. La fonction essentielle des chanoines est de réciter l’office divin, mais aussi de veiller d’autres fonctions telle que l’attention au secours aux pauvres. Les chanoines, et particulièrement ceux du chapitre cathédral, du fait de leur piété, ont souvent été des conseillers ou des acteurs auprès de l’évêque.

Tous les chanoines possèdent un siège dans le chœur de l'église afin de s'y réunir et d'y chanter ou réciter l'office divin, une maison canoniale, un revenu et des fonctions précises. Comme une cathédrale, une collégiale est une église capitulaire : c'est-à-dire qu'elle possède un chapitre de chanoines. À ce collège de prêtres, il incombe de chanter quotidiennement l'office divin et d'accomplir les fonctions liturgiques plus solennelles dans l'église. Le code de droit canonique de 1917 distinguait plusieurs catégories de collégiales. Certaines collégiales étaient dites insignes ou très insignes.

Ne cherchez pas les chanoines, la Révolution les a chassés des cathédrales comme des collégiales, toutefois, il en reste dans quelques monastères. En conclusion, une collégiale, c’est comme une cathédrale sauf qu’il n’y a pas d’évêque et donc pas de cathèdre. Les collégiales sont aujourd’hui de simples églises paroissiales d'une certaine importance dotée de fonctions et d'œuvres pieuses ou charitables particulières qui s'étendent sur d'autres paroisses, comme l'instruction des enfants, le secours des pauvres,...

La basilique

Et notre basilique dans tout cela ? Une fois encore ce mot vient du grec, basileús, signifiant « roi », et basilikós, « royal », emprunté au latin basilica, qui vient lui-même du grec basilikḗ stoá, « portique royal, où siège l'archonte-roi ». Il s'agit donc d'une importance particulière que l'on entend donner à cette église, qui n'est que rarement la cathédrale du diocèse. Une basilique peut avoir différentes significations selon les époques de l'Histoire :

Ce terme est un héritage historique qui provient de l’empire romain. En effet, à l’Antiquité romaine, une basilique désigne : un grand édifice public couvert, de forme rectangulaire, divisé en plusieurs nefs par des colonnades et terminé par une abside, qui était affecté à divers usages : banque, commerce, bourse, tribunal, et bien d’autres.

Les premiers chrétiens, dont la religion se développe au sein de l’Empire romain, si ils font de leurs maisons leurs premiers lieux de cultes, à partir du IIIe et surtout du IVe siècle, ils bâtissent ensuite leurs églises sur le modèle des basiliques romaines. Des endroits capables d’accueillir de grandes assemblées. Les premiers chrétiens ajoutent à leurs basiliques deux ailes (le transept), pour adopter un plan cruciforme, en souvenir du Christ en croix, et un clocher ou un campanile : clocher séparé du reste du bâtiment.

Toutefois, ce n’est plus aujourd’hui la forme qui fait d’un lieu de culte une basilique, c’est sa symbolique. Une basilique est dotée d’une dignité singulière, c’est-à-dire qu’elle peut abriter des reliques, avoir été construite là où un saint a vécu, ou encore accueillir le tombeau d’un saint ou qui est en tout cas un lieu de pèlerinage. Le pape peut honorer une église du nom de basilique en raison de son importance religieuse. Le Sacré Cœur dans le quartier de Montmartre à Paris est par exemple une basilique.

Autrement dit, c’est un titre honorifique qui ne renvoie pas à une fonction spécifique, à la différence des précédents exemples. En concéquence, le terme peut s’appliquer aussi bien à une cathédrale comme par exemple la basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France ; à une abbatiale comme à Vézelay, départ d’un chemin de Saint-Jacques de Compostelle ; à la basilique Notre-Dame-du-Rosaire à Lourdes, lieu de pèlerinage mondialement connu voué aux apparitions de la Sainte Vierge à la jeune Bernadette Soubirous au XIXe siècle ; la basilique du Sacré-Cœur à Paris, dédiée au Christ, construite en « réparation » de l’effondrement spirituel jugé responsable de la défaite de 1870 face aux Prussiens. ; ou encore la basilique Saint-Remi à Reims où repose les restes du saint évêque de la capitale de la Champagne. 

Des privilèges particuliers (indulgences) sont accordés à ceux qui viennent y prier ou y célébrer, afin d'y attirer les fidèles, ou d'y organiser des célébrations importantes (pèlerinage, vénération de reliques). Le titre de basilique lui donne préséance sur les églises d'un diocèse, et parfois d'une région, à l'exception de la cathédrale. La religion chrétienne accordant un rôle très important à Marie, pourtant assez discrète dans la Bible, les basiliques sont souvent dédiées à Notre Dame. Le responsable (curé) d'une basilique porte le titre de recteur ou de recteur-archiprêtre si la basilique est également une cathédrale

On trouve deux types de basiliques : Basiliques majeures : il s’agit des quatre églises personnelles du Pape et elles sont situées dans la ville de Rome et ses environs. Sainte-Marie-Majeure ; Saint-Jean-de-Latran : ancienne résidence des papes ; Saint-Paul-hors-les-Murs : lieu présumé du tombeau de Paul de Tarse ; Saint-Pierre : au Vatican. Basiliques mineures : ce sont quant à elles les lieux de culte consacrés par le Pape qu’on peut trouver partout dans le monde.

En conclusion, seul le pape peut attribuer le titre de basilique à une église. Une cathédrale peut donc obtenir le titre de basilique et réciproquement. Une cathédrale et une église peuvent donc être en même temps des basiliques. Le titre de basilique est donné à une église particulièrement honorable par ses origines, son architecture ou sa renommée.

La chapelle

Poursuivons par la chapelle, elle se trouve en bas de la hiérarchie des édifices religieux, c’est le type d’église le plus courant. On n’y baptise pas.Il s’applique aux petits édifices religieux, qui n’ont pas de fonctions paroissiales. Le mot chapelle évoque une origine latine, par le mot bas latin cappa, signifiant « le capuchon, le manteau à capuchon », ou son diminutif cappella. La cappa désigne au viie siècle un grand manteau à capuchon. Ce mot latin fait référence au verbe transitif capello, capellare signifiant « enlever, ôter » en latin classique. Il a laissé en ancien français le mot féminin chape et surtout son dérivé toujours de genre féminin chapete, le petit manteau, attesté au XIIe siècle. D'un point de vue hagiographique, la chape saint Martin ou capa sancto Martino désigne initialement la relique du manteau d'officier de saint Martin. Il a donné son nom au trésor des reliques rassemblées par le puissant abbé de Tours, sous l'autorité régalienne.

Une chapelle est un lieu de culte qui dispose d’un autel. Les chapelles sont souvent présentes dans des établissements tiers pour répondre aux besoins d’une communauté particulière. Si elle dépend d'une paroisse, elle est alors destinée au culte d'un saint, d'une confrérie ou d'un quartier. Des seigneurs avaient leur chapelle privée pour y faire leurs dévotions dès le début de la journée. Lorsqu’une chapelle est rattachée à un château ou à un château-fort, elle est qualifiée de « castrale » et en est un des éléments constitutifs. Elle possède autant un rôle religieux qu'un rôle de représentation. Elle est dite « palatine », si elle est rattachée à un palais. Dans d’autres chapelles, on enterrait les membres d’une famille ; un chapelain y célébrait des messes à chaque anniversaire de la mort d’un défunt.

On parle de "chapelle intérieure" lorsqu’elle se situe à l’intérieur d’une plus grande église. Sachez aussi qu’on parle aussi de chapelle au sein d’une église pour désigner un espace latéral qui dispose d’un autel et qui est souvent dédié à un saint. D’ailleurs, des reliques dudit saint peuvent s’y trouver, comme à la Sainte-Chapelle à Paris construite pour les reliques de la couronne et de la croix du Christ par le roi Louis IX (Saint-Louis). On pense également à la somptueuse chapelle royale de Versailles, ou à la sublime chapelle de la Trinité à Fontainebleau.

Oratoire

Pour finir l'oratoire (public ou privé), c’est un lieu destiné à la prière ; construction d'importance variable allant d'un édifice monolithe doté d'une niche abritant une statue protégée par une grille à un édifice plus important analogue à une chapelle ; parfois privé il est le plus souvent en bordure de route.

L’oratoire peut succéder à d’anciens lieux de culte christianisés. Mais si certaines images sont des témoignages de christianisation de symboles païens, tels que menhirs, roches, arbres ou sources, toutes n’ont pas cette origine. Elles peuvent aussi marquer le souvenir de lieux miraculeux ou d’apparitions, être érigées en ex-voto ou en souvenir, y compris celui d’un accident. Elles peuvent aussi rappeler des lieux désertés, ou bien être une étape sur un pèlerinage ou un itinéraire de procession.  L’origine et la fonction de l’oratoire peuvent donc être très diverses, mais il a un lien profond avec les croyances populaires et le désir profond de relation avec Dieu.

Maintenant que vous savez faire la différence entre église, cathédrale et basilique, voyez à présent les différences architecturales qu'elles présentent afin que vous puissiez les reconnaître visuellement lors d'une étape sur la route de vos vacances.

Rappelons tout d'abord qu'une église est le terme général employé pour faire référence aux différents lieux de culte, c'est pourquoi il n'y a pas à proprement parler de différence de plan architecturale entre une basilique, une cathédrale et une église. Cependant, les églises qui font partie de notre patrimoine culturel, ont été construites à différentes époques, ce qui suppose qu'elles n'appartiennent donc pas toutes au même style architecturale. Parmi ces styles architecturaux, nous pouvons citer l'art roman, l'art gothique ou encore l'art baroque. À titre d'exemple, voyons à quel style architecturale appartiennent les basiliques et cathédrales les plus connues :

Appartiennent à l'art roman : la basilique Notre-Dame-du-Port de Clermont-Ferrand, la cathédrale Saint-Pierre d’Angoulême, l’église Notre-Dame la Grande de Poitiers.

Appartiennent à l'art gothique : la cathédrale de Notre-Dame de Paris, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, la cathédrale Notre-Dame de Rouen.

Appartiennent à l'art baroque : la basilique Saint-Pierre de Rome, la cathédrale Saint-Jacques de Compostelle, l’église Saint-Nicolas de Prague.

Afin de vous fournir encore plus d'informations et que vous puissiez différencier cathédrale et basilique, nous avons relevé quelques spécificités architecturales concernant ces édifices religieux :

Autrefois, une cathédrale se composait d'un ou deux édifices de culte, un baptistère et parfois un lieu d'accueil pour les voyageurs. Généralement, une cathédrale est assez large et présente quatre ou cinq nefs et est décorée de marbre et de mosaïques. Elle tire son inspiration architecturale de la basilique civile romaine. Plus tard, les cathédrales prennent des allures de monastères et bien souvent l'un des deux lieux de culte disparaît tandis que l'autre est réaménagé. Fait également son apparition, le cloître. Puis, à l'époque romane, les cathédrales subissent d'autres changements architecturaux et prennent l'aspect d'une croix latine. À l'époque gothique, les cathédrales se voient agrandies et présentent un gigantisme particulièrement frappant.

Concernant les basiliques, il existe un "plan basilical" dans l'architecture paléochrétienne qui est en fait un type de plan d'église qui a été construit en longueur. Les basiliques qui suivent le plan basilical comportent généralement entre trois et cinq nefs parallèles séparées par des rangs de colonnes en marbres ou bien des arcades. Elles possèdent également une nef centrale beaucoup plus importante qui mène à l'abside principale située au fond de l'église. L'architecture basilicale ne se limite pas seulement aux églises du plan basilical.

Pour aller plus loin dans vos connaissances sur les différences entre église, cathédrale et basilique, il est important de savoir distinguer les personnes qui composent les églises. 

Un chanoine du nom latin médiéval canonicus de même sens, lui-même issu de l'adjectif du latin classique canonicus : « relatif à une règle, régulier » ; et du grec ancien kanôn, « règle » est un clerc (voire un laïc) appartenant à un chapitre ou à une congrégation, et consacré à la prière liturgique au chœur, à la prédication, au secours des pauvres, ainsi qu'à la direction du chœur professionnel (le « bas-chœur ») conjointement à une fonction d'enseignement dans le but de pouvoir diriger le chœur d'enfants (la maîtrise). L'expression clerici canonici, d'où provient le terme « chanoine », apparaît au IVe siècle et désigne alors certains des nombreux clercs affectés au service de la cathédrale qui, menant une vie commune, sont bientôt soumis à une règle.

Aujourd'hui, l'on distingue principalement : les chanoines séculiers, qui sont généralement des clercs attachés à un chapitre, cathédral ou collégial, ou, plus rarement, des clercs membres d'une congrégation de chanoines séculiers, qui ne prononcents pas de vœux religieux ; les chanoines réguliers, qui sont des clercs vivant en communauté, faisant des vœux religieux et suivant une règle monastique ; les chanoinesses, qui sont, de nos jours, des religieuses ; les chanoines laïcs. 

Le mot "abbé", attesté en français depuis 1080 sous la forme abet, est issu de l'accusatif abbatem du latin abbas, dérivé du grec ancien  abbã, lui-même provenant de l'araméen abba désignant dans une forme familière le « père ». Un abbé est tout d'abord un moine élu par ses pairs pour gouverner un monastère, une abbaye ou une communauté canoniale. L'image de l'abbé, comme « représentant du Christ » et « père de la communauté », prend sa source dans le Nouveau Testament cité par la règle de Saint-Benoît. Le terme peut désigner aussi un prêtre séculier. La charge d'abbé se nomme abbatiat. Équivalent féminin des abbés, les abbesses ont dans leurs monastères la même autorité que les abbés dans le leur, sauf les fonctions de la prêtrise.

Le terme "évêque" vient du mot gallo-roman forme raccourcie du latin episcopus, lui-même issu du grec epískopos qui, formé à partir de la préposition epí, « sur », et du verbe skopéô, « observer », signifie littéralement « surveillant » ou « superviseur », le « pilote qui contrôle la situation et dirige le navire, le berger ou le gardien qui conduit et protège le troupeau », c'est-à-dire responsable d'une organisation ou d'une communauté. Le mot episkopos est utilisé dans les Épîtres de Paul et les Actes des Apôtres, qui sont des textes parmi les plus anciens du christianisme. Avant le christianisme, le terme désignait diverses fonctions d'administrateur dans les domaines civil, financier, militaire ou judiciaire. Un évêque est donc le dignitaire de l'ordre le plus élevé de la prêtrise dans les Églises catholiques, orthodoxes et anglicanes. Il possède comme les apôtres, la plénitude du sacerdoce.

Le mot "prêtre", quant à lui, vient du latin presbyter, lui-même emprunté au grec ancien presbúteros, « ancien », est un homme ou une femme (on utilise dans ce dernier cas les termes prêtresse ou femme prêtre) qui exerce un ministère sacré dans une religion et y est chargé du service liturgique, présidant aux cérémonies de certains cultes religieux. La dignité et fonction du prêtre, ou d'un autre fonctionnaire du culte, est désignée sous le nom de sacerdoce. Le prêtre porte généralement un nom particulier, suivant la religion ou la confession considérée : curé, abbé, ecclésiastique, vicaire, prélat, confesseur, père, pasteur, pope, imam, lama, brahmane, bonze, druide, yatiri, chaman.

Un prêtre est la personne qui exerce un ministère sacré et qui préside aux cérémonies d'un culte religieux. Dans la religion chrétienne et plus précisément dans la hiérarchie des Églises catholiques, orthodoxes et anglicanes, un prêtre est celui qui a reçu le presbytérat, en vertu duquel il a le pouvoir de célébrer la messe et d'administrer les sacrements.

A présent ,la prochaine fois que vous vous trouverez dans une église, une cathédrale ou une basilique, vous saurez pourquoi elle porte ce nom et ce qu’elle représente dans la foi chrétienne.