Les mines des Corbières (Aude-11)
Que ce soit pour son patrimoine architectural, ses paysages naturels, sa cuisine délicieuse ou son vin exquis, le pays des Corbières est une destination à ne pas manquer pour tout guide touristique. il est probablement difficile de l’imaginer aujourd’hui, mais le massif des Corbières a un long passé minier. Celui-ci plonge très loin ses racines, dans l’Antiquité et probablement au-delà. Personne ne se douterait que sous le sol aride des Corbières, du Termenès à Tuchan, se cachent des richesses insoupçonnées : fer, cuivre, argent, antimoine, houille, plomb, baryte. La terre renferme également des matériaux utilisés depuis des siècles pour les constructions.
Le bassin Audois a connu un essor économique prononcé à la fin de l'âge du Fer, bénéficiant d'une position privilégiée, à la croisée d'axes d'échanges majeurs reliant les domaines gaulois et ibérique, atlantique et méditerranéen. Tout en renforçant ce dynamisme, la conquête romaine et la fondation de Narbonne à la fin du IIème siècle av. J.C., ont jeté les bases d'un nouvel ordre économique dans la région, dans lequel Narbonne a joué un rôle central, en tant que capitale de la province de Narbonnaise et pôle économique placé au carrefour des routes commerciales de l'Occident romain.
Dans ce contexte, marqué notamment par une hausse exponentielle des besoins en métaux entre le second âge du Fer et la période romaine, le potentiel minier des Corbières et de la Montagne Noire était un atout de taille. Ces deux massifs abritent en effet des gisements nombreux minéralisés essentiellement en fer, cuivre et plomb fréquemment argentifères. Ces ressources confèrent à l'arrière-pays narbonnais un intérêt économique de premier ordre qui n'a pas échappé aux Anciens. Une histoire riche et passionnante, empreintes de secrets et de mystères qui ont traversé des siècles d’histoire.
Patrimoine Minier des Corbières
Les Corbières sont des montagnes primaires, trés anciennes, complètement érodées, puis recouvertes par la mer. Elles ont été exhaussées et brisées à l’ère tertiaire, lors du surgissement des Pyrénées, et forment un somptueux chaos de crêtes et de plateaux, de défilès et de vals. Les sédiments calcaires qui se sont déposés lors de la période lagunaire contiennent des gîtes métalliques qui ont été exploités. Ces sédiments contiennent aussi du gypse, exploité notamment à Portel jusqu’en 1982 pour la fabrication du plâtre. Ces sédiments contiennent aussi du marbre. Au XVIIIe siècle, Joseph Gaspard Pailhoux, seigneur de Cascastel exploitait ce marbre à « la Ginière ».
Depuis janvier 2011, l’Association de Préservation et Mise en Valeur du Patrimoine Minier des Corbières, en abrégé Mines en Corbières, s’emploie activement à protéger et à sortir de l’oubli le patrimoine minier et métallurgique de cette région, remontant à l'Antiquité et exploité jusqu'à la fin du XXe siècle. Ce passé méconnu mérite en effet d'être protégé et porté à la connaissance du plus grand nombre.
Depuis le Néolithique, entre 5800 et 2500 ans avant notre ère environ, l’évolution des paysages des Corbières est intimement liée aux rythmes de la démographie et des activités humaines. La richesse minière des Corbières est importante, essentiellement constituée de fer et d’argent,, les premières traces d’exploitation des mines de fer remontent l’Antiquité. Les Ibères et les Celtes ont laissé des traces de leur activité métallurgique sous forme de scories et de monnaies, mais aussi dans les toponymes, des lieux. Puis exploitées, de façon très élaborée, par les Romains.
L’exploitation minière dans le monde romain a largement participé à l’enrichissement des individus, des cités et de l’État, aussi bien sous la République que sous l’Empire. Les mines qui appartenaient au domaine public faisaient l’objet d’une attention particulière de la part des autorités romaines, car elles constituaient l’un des principaux revenus de l’État : elles produisaient les métaux nécessaires à la frappe de la monnaie, à l’armement militaire et aux constructions publiques (notamment les scellements des blocs architecturaux et les canalisations pour le transport de l’eau). Bien que selon Pline l’Ancien, l’Italie ne fût pas dépourvue de mines, la plus grande partie des revenus miniers de l’État provenait des provinces.
Les Romains ont ainssi exploités ces mines de fer et d’argent afin de confectionner leurs armes mais aussi frapper leurs monnaies. Les Romains creusèrent de nombreuses galeries en quête d’or ou d’argent (méthode de la pointerolle et du feu) et de fer. D’ailleurs la phase active d’extraction de fer est située dans la deuxième moitié du Ier siècle avant J.-C.
Le Languedoc médiéval a connu une activité minière intense grâce à une géologie riche de gisements argentifères et des seigneuries importantes, solidement enracinées, qui exercent leurs regalia. Les richesses minières du Languedoc sont exploitées très anciennement. Tous ces gisements sont à nouveau mis en chantier au Moyen Âge. Ceci s’explique par une volonté seigneuriale de s’attribuer les revenus des ressources minières pour le monnayage. Des familles apparaissent alors comme de véritables seigneurs miniers, comme les Thermes, Trencavel ou encore les Anduze.
Au Moyen-âge, les mines appartenaient principalement aux seigneurs de Termes et l’abbaye de Lagrasse, ils continuèrent et amplifièrent les exploitations : argent, or et fer. On raconte que la couronne de l’archevêque de Narbonne aurait été réalisée avec l’argent des mines de la Bousole, située sur la commune de Maisons. Au XIIe siècle, la famille de Termes tire un gros bénéfice de ces mines. Les revenus des seigneurs de Termes avaient deux sources principales : l'extraction de minéraux et l'élevage de moutons, sur un territoire rural et accidenté. La région des Hautes Corbières est riche en minéraux (fer, cuivre, argent, cuivre argentifère...). Des mines ont été exploitées dès l'antiquité, et certaines l'ont été jusqu'à l'époque moderne.
Ses mines d’argent alimentent les ateliers monétaires de la région. Ils constituent l’une des bases de la puissance des seigneurs deTermes, vassaux des Trencavel qui réinvestissent les revenus miniers dans la construction de castra comme celui de Palairac. Les mines argentifères est un enjeu politique majeur pour les Trencavel. Les Trancavel ont très tôt affirmé leur puissance où ils ont conservé le pouvoir tout au long du XIIe siècle, appuyé sur un réseau dense de châteaux. En 1191, les mines sont concentrées autour des villages de Davejean, Maisons et Palairac. Le contrôle des routes signifie le libre accès pour les agents vicomtaux chargés de la surveillance des opérations minières.
Palairac est au cœur du district minier, les mines de Palairac et des environs furent l'objet de nombreux conflits pour la possession de ces mines entre les seigneurs de Termes et l'Abbaye de Lagrasse et l’archevêque de Narbonne. Par la suite les seigneurs de Termes rejettent l’autorité de l’Église catholique et adhèrent à l’hérésie cathare. L’Abbaye de Lagrasse considère que ses droits sur les mines ont été usurpés. Un accord intervient, en 1258, entre l’abbé et Olivier de Terme, partageant en deux les droits sur la seigneurie des mines, la moitié accordée au seigneur de Termes revenant à l’abbaye à la mort d’Olivier de Termes. Après 1263, ce dernier cède finalement tous ses droits à l’abbaye.
Lors de la croisade contre les Albigeois, Simon de Montfort, nouveau vicomte de Carcassonne, et Alain de Roucy, nouveau seigneur de Termes, reprennent à leur profit la politique minière de leurs prédécesseurs pour les mines du Razès, avant de restituer ses biens au seigneur de Termes, devenu un fidèle du roi de France.
Le 18 août 1283, le Roi de France et le Roi de Majorque sont venus signer un traité à Palairac concernant la baronnie de Montpellier, alors que la veille ils signaient un autre traité à Carcassonne, pour être à Toulouse trois jours plus tard... Il se peut que la véritable raison de ce déplacement à Palairac soit la visite des mines et leur future cession au Roi de Majorque ou encore un "paiement en nature", comme contrepartie de la part de Philippe le Hardi.
Durant la Période Moderne, la situation de conflit entre France et Espagne semble avoir réduit l’activité. En 1660, Colbert désigne un commis qui a pour tâche la connaissance des sites miniers pour en donner des descriptifs précis. Certains sites sont réactivés dont le bassin houiller de Ségure par le célèbre maréchal de Vauban vers 1678. Parallèlement à l’État, les grandes familles des Corbières sont aussi à la source de la reprise de l’activité.
De la Révolution jusqu’en 1850, l’exploitation reste en pointillé même si parallèlement, les grandes sociétés d’exploitation continuent à œuvrer et à étudier les ressources prometteuses du sol. Avec le développement du chemin de fer, l’activité minière s’industrialise, les concessions sont rachetées par de grandes compagnies qui apportent techniques et capitaux. Le « tramway » qui relie les sites miniers des Hautes Corbières à la gare de Lézignan et à La Nouvelle, était une grande source d’espoir pour le développement industriel des Corbières. Malheureusement, il n’eut jamais le rôle d’impulsion attendu. Au-delà de 1945, seules les mines de baryte de Montgaillard sont exploitées mais l’insuffisante rentabilité engendre l’arrêt de leur exploitation dans les années 1960.
Ce passé méconnu des Corbières vous est révélé grâce aux panneaux thématiques sur l’extraction et le traitement du fer disposés sur la boucle qui traverse le territoire des communes de Palairac, Villerouge-Termenès et Talairan. Une route touristique : "des anciennes mines des Corbières" dans Aude est également proposé. Partez à la découverte de ce patrimoine méconnu dans un circuit proposé par l’association Mines en Corbières, à réaliser en voiture ou à vélo pour les adaptes de cyclotourisme.
Un patrimoine méconnu
"Les gisements miniers du sud du département de l'Aude se concentrent dans le massif paléozoïque de Mouthoumet, dans les Hautes Corbières. Ils peuvent être groupés en trois grandes catégories : amas karstiques à fer manganésifère inclus dans les terrains dévoniens, amas barytiques à sulfures et sulfosels de cuivre (cuivres gris) des séries viséennes, et enfin, minéralisations filoniennes à cuivre, plomb, argent et antimoine, encaissées dans les formations de l'Ordovicien, du Silurien et du Carbonifère. Le massif de Mouthoumet recèle de nombreux vestiges miniers et métallurgiques, traces d’un passé industriel révolu.
Au Nord-Ouest de Tuchan, le Mont Tauch domine, à près de 950 m d’altitude, un panorama grandiose d’où la vue s’étend sur la Méditerranée. Le site sauvage, au relief fissuré, offre l’aspect d’un causse parsemé de combes ‘combe de la Grave), de ravins (ravin de Salavet, de la Glacière) et de grottes (grotte de la Caouno Feste). Le Mont Tauch présente sur ses versants quelques galeries de mines de plomb, de cuivre ou de fer, aujourd’hui désaffectées.
La zone la plus importante en mines et sites métallurgiques des Corbières se situe dans une bande en forme de croissant se développant entre Villeneuve-les-Corbières et Padern. L’association regroupe donc 15 communes situées dans cette zone : Albas, Auriac, Cascastel-des-Corbières, Davejean, Félines-Termenès, Maisons, Massac, Montgaillard, Padern, Palairac, Quintillan, Talairan, Tuchan, Villeneuve-les-Corbières, Villerouge-Termenès. Le plateau de Lacamp, entre Villerouge-Termenès et Palairac fut la principale zone minière jusqu’au début du XXe siècle. L’un des sites majeurs d’extraction se situe autour de Palairac, petit village à une quinzaine de kilomètres de Villerouge-Termenès. Le village de Bouisse au XVIIIe siècle était la plus grosse exploitation minière de France. Les ingénieurs du XIXème siècle y recensent environ 300 lieux d’extraction. Les métaux ne sont bientôt plus traités sur place mais dans des lieux riches en eau et équipés de machines comme à la Forge de Quillan.
Les traces gisements miniers sont encore bien visibles dans le paysage des Corbières pour qui prend le temps d’observer. Très souvent, une simple tranchée de quelques mètres de longueur à demi comblée est l’unique témoignage d’une recherche de minerai. Dans certains secteurs, le terrain est littéralement constellé d’excavations de formes et de tailles très diverses, d’anciens fours à demi ruinés et de restes de bâtiments effondrés, reliés par de vieux chemins qui servaient autrefois à transporter le minerai et devenus aujourd’hui de simples sentiers. Au XXème siècle, le minerai de fer quitte la mine de Palairac via un câble de 5km où des godets aériens oscillent jusqu’à la gare ferroviaire de Félines-Termenès. Ces espaces peuvent s’apparenter à de véritables friches industrielles, où le paysage a été façonné par les activités minières et métallurgiques passées.
On trouve la trace encore aujourd’hui de cette activité minière dans la toponymie. Nombreux dans les Corbières sont les noms de lieux tels que la Farga, la Ferrière, la Mena ou le Caraillet. Issus essentiellement de la langue d’oc et toujours en usage, ils rappellent la présence de mines ou d’anciennes forges, vieilles parfois de plus de 2000 ans. Ces activités ont aussi marqué la mémoire des habitants du massif. Mémoire récente, alimentée par les récits de proches qui furent mineurs ou manoeuvres ou par le souvenir d’un ballet de camions transportant le minerai sur les routes des Corbières. Mémoire plus ancienne, déformée par le temps et tenant parfois de la légende.
Ainsi, à Palairac, la mémoire orale rapporte que Louis XIV, traversant les Corbières pour faire la guerre en Espagne, aurait été accueilli à Palairac avec ses troupes. Il se serait alors rendu jusqu’à la mine de La Canal, sur la colline de Peyrecouverte, et aurait jeté quelques pièces d’or dans un puits au fond de la galerie qui s’ouvre encore aujourd’hui au pied de la colline.
Non loin de là, à Maisons, une autre légende rappelle que la mine de Sainte- Marie aurait fourni l’argent de la vaisselle de Louis XIV, encore lui. Etonnants au premier abord, ces deux récits reposent probablement sur des faits historiques. En effet, plusieurs compagnies minières sont intervenues sur les gisements d’argent de Maisons et Palairac aux XVIIe et XVIIIe siècles, dont une, précisément, était une création de Colbert, ministre de Louis XIV. Les habitants en ont probablement conservé le souvenir et se le sont transmis oralement, en le transformant, par petites touches, de génération en génération."
Les mines oubliés
Depuis plusieurs années, des passionnés d’archéologie, d’histoire et de patrimoine local se sont lancés dans des recherches, des remises en état ainsi que des sécurisations de ces anciens sites miniers. En 2011, une association de « Préservation et de Mise en Valeur du patrimoine minier en Corbières » a vu le jour, plus couramment dénommée « Mines en Corbières ».
Les mines du plateau de Lacamp : concession Serremijanes et Las Coupes
En partant du village et en se dirigeant vers Quintillan, à 1 km on arrive au col de la Gineste. Un chemin à gauche permet d’accéder au plateau. Il contourne le pech de la Calvière, passe par le col de La Croix de Pierre, le col d’en Couloum, et arrive au col de l’Homme Mort. Le plateau, situé à environ 550 m d’altitude, s’étend sur trois communes (Palairac, Villerouge et Talairan) et se développe entre deux monts un peu plus élevés, le Roc de Golta (622 m, Villerouge) et le pech de Guillaumet (630 m, Palairac). La partie du plateau se trouvant sur Palairac s’appelle le Prat de Labat ou le Pré de l’Abbé, en souvenir des champs qui y étaient cultivés jadis pour l’Abbaye de Lagrasse.
La concession de Serremijanes et Las Coupes se situe essentiellement sur Palairac et Villerouge. Elle a été instituée par ordonnance royale le 10 janvier 1821 au profit de Mr Gary. En 1913 elle fut réunie à d’autres concessions voisines et cédée à la Société des Mines de Villerouge et d’Albas. Devenue orpheline, la concession a fait l’objet de travaux de mise en sécurité en 2001. Le minerai riche en fer (45 à 50%) se présentait sous forme de carbonate ou d’hydroxyde. La plus importante période d’extraction s’est faite avant 1855, époque de la disparition des forges catalanes. Ultérieurement quelques essais de reprises ou quelques travaux de recherche ont été tentés, mais sans grand résultat. Ici aussi l’exploitation initiale remonte à la période gallo-romaine
On comptait pas moins d’une soixantaine de sites d’extraction dans le périmètre (170 Ha) de la concession. La plupart du temps à ciel ouvert, certains sites consistaient en des cavités de type karstiques peu profondes, véritables grottes naturelles remplies de minerai. On comptait aussi quelques travaux sous forme de galerie d’époque plus récente. 90 % des sites ont subi la mise en sécurité. Elle consiste, malheureusement, en la destruction pure et simple des travaux miniers : comblement des fosses, des puits, effondrement des entrées de galerie, …
Quelques sites, jugés dignes d’intérêts archéologiques, ont cependant été conservés. Toutefois, l’accès aux cavités ou aux galeries a été rendu impossible par la création d’un mur en béton d’un mètre d’épaisseur, armé avec des barres pouvant atteindre 20 mm de diamètre…
La Cauna de Mathieu Rieu (nom attribué par Gauthier Langlois, suite à ses recherches)
Cette cavité située au bord d’un ancien chemin, ressemblant aujourdhui à une petite grotte d’une quinzaine de mètres de long, a été utilisée au XVIIème comme bergerie par un berger nommé Mathieu Rieu. Au devant du porche d’entrée, il y avait un toit en tuile. Cette grotte est néanmoins un réel site minier, consistant en une poche de minerai d’une vingtaine de mètres de longeur, exploité en partie à ciel ouvert. Les travaux de Monsieur Gauthier Langlois ont permis de retrouver des tessons pouvant dater du Vème ou VIème siècle.
La mine ‘noyée’, le Caraillet ?
Las Coupes est un mamelon situé entre le bas du Pech de Guillaumet, à la ruine de Sauvère, et la colline de SerreMijane. Plusieurs sites portaient des noms comme Borde-Vieille, le Dauphin, Salimon, le Grand-Minier. La mine noyée, peut-être improprement appelée le Caraillet, se trouve au pied du Grand-Minier, dans le ruisseau. Deux cavités démarrent en descendant, l’une vers l’Ouest, l’autre vers l’Est. Celle à l’Ouest est quasiment toujours pleine d’eau, d’où le nom de mine noyée. Celle à l’Est possède des périodes séches. En 1785, Mr Varnier, constructeur de la forge de Quillan, semble avoir exploité le filon pour alimenter cette forge. L’ingénieur des mines Brochin, au début du XIXème, en parle ainsi (rapporté par G. Langlois) : « La montagne de Las Coupes, séparée au Sud de celle de Serremijanes par un ruisseau est réputée riche en mine de fer et c’est avec raison ; Mr de Varnier y a exploité à peu près seul ; l’exploitation principale appelée le Grand Minier a été poussée à une assez grande profondeur vers la base de la montagne sur le revers opposé Nord; cette exploitation que je n’ai pu voir, passe pour avoir été une des plus considérables du pays ; le minerai en était considéré comme le meilleur et le plus facile à traiter de l’arrondissement ; l’affluence des eaux a occasionné l’abandon de cette minière… »
Comme très souvent, l’exploitation est partie d’une ou plusieurs cavités naturelles dans lesquelles des travaux de recherches, par percement de galerie, ont permis de suivre, ou de retrouver, le filon en donnant accès à d’autres cavités. L’ensemble de ces vides souterrains sont issus à la fois du travail de la nature et du travail de l’homme. Le Grand-Minier communique très certainement avec ces travaux situés à sa base.
Le Grand-Minier
L’ ingénieur Brochin en parlant du Grand-Minier ne parlait pas de la mine qui vient d’être décrite. Il parlait des travaux, en grande partie à ciel ouvert, qui se trouvent juste au-dessus. Ils constituent une « minière ». Un barrenc, étroit et d’une grande longueur, balafre la colline de Las Coupes dans le sens Est-Ouest, depuis le haut de la mine noyée jusqu’au sommet, en débouchant sur l’autre versant dirigé vers Serremijane. L’endroit est surprenant, d’une rare beauté. Des parties sont encore couvertes par la roche, formant ainsi des arches naturelles, et sont probablement le siège de vestiges très anciens d’occupation humaine. Le rapport initial du BRGM, pour l’étude de la mise en sécurité de la concession, préconisait un dynamitage conséquent du site pour le sécuriser. Il est très dangereux, les falaises sont souvent invisibles, couvertes par la végétation. Toutefois l’intervention de la DRAC (Direction Régionale de Affaires Culturelles) a interdit de détruire le site par intérêt archéologique. Tout le long du barrenc on voit des amorces de recherche de minerai sous forme de départ de galerie. L’endroit est très certainement truffé de cavités en tous genres, inexplorées à ce jour.
La cauna d’Azalbert ?
Cavité démarrant à flan de colline par un orifice de 4 m de large sur 15 à 20 m de long et pénétrant verticalement à une profondeur d’au moins 100 m. A mi-chemin, un travers-banc a été creusé qui démarre au niveau du lit du ruisseau et rejoint une cavité large, servant de départ à plusieurs galeries ou fosses naturelles se développant vers le bas. Cette cavité est le siège d’une nombreuse population de chauves souris. A ce propos, lors des travaux de mise en sécurité, certains sites, jugés utiles comme habitacles de certaines espèces, ont subit une obstruction par le mur de béton dans lequel des ouvertures, au niveau du sol (pour les rampants ou non volatiles) ou en hauteur (pour les autres), ont été pratiquées pour laisser le passage à la faune concernée.
Le site découvert est encore un ensemble de fosses naturelles et de travaux faits de main d’homme destinés à exploiter au mieux le minerai s’y trouvant. Un galerie horizontale traverse à un endroit une cavité naturelle avec de surprenantes concrétions calcaires dues aux eaux de ruissellement. Pour quelques mètres, cette mine n’est pas située sur le territoire de la commune de Palairac mais celle de Villerouge-Termenès.
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