Villages et cités de caractère du Pays de la Loire

Dans les Pays de la Loire, on fait plutôt dans le Debussy. Ici, la Bretagne donne la main aux Charentes, la Normandie épouse le Val de Loire, le Poitou lance ses racines en Île-de-France. Souvent, d’ailleurs, l’impressionnisme y confine au pointillisme. Pas de réelle cohérence dans cette région de pays agglomérés, qui a bien failli être morcelée lors du débat sur la réforme des régions.

La Vendée oppose marais et bocages, plages de sable et côtes de granit. L’Anjou a son Val, ses châteaux lumineux et ses campagnes horticoles. Nantes, la capitale de la région, frise la schizophrénie, entre son passé breton et son statut de grande sœur en Pays de la Loire... En somme, la région  Pays de la Loire est une réduction fidèle de la France, qui passe pour le pays le plus varié d’Europe.

La Loire, colonne vertébrale du pays, conduit un cortège de riches terres vers cette porte du monde qu’est l’océan. Vers le nord, des villes balnéaires qui sentent bon les vacances autour de la Baule et Guérande, vers le sud celles de Vendée, spécialement indiquées pour les familles, du pays de Monts à la Tranche-sur-Mer.

Empruntez le fameux passage du Gois de Noirmoutier avec ses villages de caractère sur votre route pour le Marais poitevin avec son Parc naturel Régional de Brière, et réécrivez l’histoire de France au Puy du Fou. Une bonne introduction aux romantiques paysages de Loire, classés au Patrimoine de l’Unesco, aux nobles vignobles et aux châteaux de tuffeau en remontant le cours de l’Histoire justement. Dans le Marais poitevin, l’abbaye de Nieul ou le centre minier de Faymoreau par exemple feront l’affaire d'une visite.

Vous voici sur les traces des Plantagenêt, d’Angers à Fontevraud avec son Abbaye jusqu’au Mans, le nord des Pays de la Loire est celui des petits pays, nés des affluents de la Loire : le Loir, la Sarthe, la Mayenne. Rétrogradez aux 24 heures du Mans, vous parviendrez en douceur à Sainte-Suzanne, ravissante petite cité moyenâgeuse mayennaise classé "Plus beaux villages de France".

Difficile de faire mieux que la région troglodytique entre Saumur et Doué-la-Fontaine, au sud-est du Maine-et-Loire pour vous abriter, entre caves à vin, à champignons et villages de caractère creusés dans la falaise.

Arrêtez-vous aux châteaux de Baugé-en-Anjou et du Lude, en vallée du Loir, poussez jusqu’à Malicorne et ses faïenceries dans la Sarthe ou jusqu’aux grottes préhistoriques de Saulges en Mayenne.

Les Chaumières de Grande Brière en Loire-Atlantique, on en compte 3 000 sur ce territoire mystérieux du marais de la Brière. La plus grande concentration en France. Pimpantes sous leur toiture végétale, elles semblent rivaliser de beauté, avec leurs murs élevés en pierre, les découpes arrondies de leur chapeau, leurs huisseries colorées et les jardinets qui les ceignent.

Longtemps, les Biérons ont connu les dures exigences de l'autarcie : la chasse, la pêche, un peu d'élevage et la culture. Et la tourbe pour charbon. On continue à récolter les roseaux dont sont faits les chaumes, pratique encouragée par le Parc naturel régional de Brière qui protège le territoire. On vous le dira : un toit de chaume tient autant d'années qu'il y a de couches superposées.

Les maisons sont toutes construites sur le même modèle : une porte, une fenêtre au rez-de-chaussée, et une lucarne au grenier. Les couleurs servaient jadis à différencier les familles. Certaines dépendances de ferme sont faites entièrement en roseaux et joncs de marais. Vitrine de l'architecture biéronne : le village de Kerhinet, et son style cottage qui donne tellement envie d'une chaumière...

Les troglodytes en Maine-et-Loire, Mousseau, habitants des roches, nom d'autrefois pour les caves demeurantes, troglodytes : ces dénominations locales cachent une même réalité, celle de ces habitats taillés dans le calcaire, que la légende fait remonter à la période préromaine. En plaine ou dans le coteau, plus de 1 000 km de galeries, caves, carrières, fermes, ateliers et villages jalonnent l'un des plus vastes et des plus riches ensembles troglodytiques d'Europe.

Le pays de Saumur possède le plus vaste réseau de galeries souterraines d'Europe : les troglos de l'Anjou. Ces caves ont été créées pour extraire tuffeau et falun, roches tendres, qui servirent pendant des siècles à construire châteaux, églises et demeures angevines. Les familles les plus pauvres se firent un logis dans ses cavités à l'hygrométrie et à la température stables. On pense qu'au moyen âge, la moitié de la population locale vivait sous terre.

Les cavités ont également eu une utilisation religieuse ; en témoignent les chapelles et lieux de culte établis dans la roche. Elles ont également joué un rôle essentiel de défense passive en périodes de troubles au cours des siècles, servant de refuge, lors de différents conflits, pendant la Seconde Guerre mondiale notamment. Elles ont par ailleurs parfois rempli des fonctions de captage, d'acheminement et d'évacuation des eaux.

Aujourd'hui, une vie intense règne au sous-sol : les caves fraîches sont appréciées pour le stockage des vins, effervescents ou tranquilles ; mais également la culture des champignons : les fameux champignons de Paris sont de... Saumur. Les galeries d'art, musées, parc zoologique, restaurants de fouaces, gîtes d'étape voire discothèques, témoignent de l'intérêt que portent aujourd'hui les ligériens à ces lieux improbables.

Très différents des troglodytes de coteau, taillés, entre Loire et vignoble, de Saumur à Montsoreau, les plus beaux exemples de troglodytes de plaine se trouvent entre Rochemenier, La Fosse, Le Coudray-Macouard, Coutures et Doué-la-Fontaine où une grande cour de ferme souterraine dessert plusieurs maisons gagnées dans la pierre : les sites de Rochemenier et de la Fosse, les Perrières à Doué.

Depuis vingt ans, en quête d'une certaine forme d'exotisme, d'originalité, d'authenticité aussi, les adeptes de ce monde en sous-sol se sont fait plus nombreux, résidents à l'année ou estivants. La vague troglo est devenue un mode de vie à part entière, avec ses réseaux et ses figures hautes en couleur... toujours prêtes à parler lorsque le bouchon saute.

Les artistes ont investi ces profondeurs mystérieuses, tels Rack à Coutures, qui trouve au manoir de la Caillère l'inspiration pour ses voyages intérieurs, ou Warminski qui joua à l'Orbière du concave et du convexe pour créer un site qui ne laisse pas indifférent : l'Hélice terrestre.

Le tuffeau dans l'Anjou blanc... Le tuffeau du Saumurois, ses blancs crus et ses ocres doux, ont construit la fortune de ses maîtres tailleurs. Cette pierre précieuse a porté loin la signature de l'Anjou : sur les châteaux et abbayes des bords de Loire et même jusqu'à l'Angleterre... A l'origine, il y a 90 millions d'années, la mer recouvrait tout le Bassin parisien.

Très présent en Val de Loire, le tuffeau est une roche sédimentaire calcaire à grains fins, très perméables, constituée de restes d'organismes et de fragments de roches apportés jusqu'à la mer par les cours d'eau sous forme d'alluvions. On la trouve en très grande quantité dans le Saumurois ; c'est notamment de tuffeau qu'est constitué le coteau de Saumur.

Facile à travailler, cette pierre est extraite pour la construction, exploitation qui a laissé près de 800 km de galeries dans le Saumurois. Et de nombreuses habitations troglodytiques aujourd'hui en partie réinvesties.

Les maisons de Vendée avec quatre types d'habitations traditionnelles qui sont couramment observées en Vendée : la maison de pêcheurs est basse, de plain-pied, à façade blanche et volets peints généralement en bleu. Elle comprend une cuisine et une ou deux chambres. Avant le XIXe siècle, le mobilier était surtout constitué de coffres à linge, le plus souvent disposés au pied du lit.

C'est dans les venelles du centre de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, à la Chaume aux Sables-d'Olonne et sur l'île d'Yeu que l'on peut encore en voir le plus. Contrairement au littoral, le bocage offre une architecture plus ancienne.

La borderie est une petite maison de pierre, ou d'anciens logis en granit, maison bloc qui réunit toutes les activités sous le même toit : habitation, parcage des animaux, stockage des récoltes ; la métairie, maison de structure éclatée pour laquelle se distingue la maison d'habitation, parmi des bâtiments spécifiques à l'activité de la ferme, notamment la grange ; la bourrine, autour de laquelle se déroule la vie maraîchine.

C'est une construction en terre au toit de chaume, caractérisée par des façades peu élevées et de petites ouvertures. Souvent orientée vers le midi, elle était protégée, au pignon Ouest, des vents dominants et des pluies par une toiture en croupe. Le mobilier était quasiment toujours configuré de la même manière : les lits à quenouilles placés perpendiculairement de part et d'autre du foyer.

L'ardoise d'Anjou noir... Autour d'Angers, à Trélazé ou à Segré, l'ardoise est depuis toujours mode de vie et industrie. Le gisement angevin fournit l'essentiel de la production française. A Noyant-la-Gravoyère, la Mine Bleue est ainsi un site unique en Europe où les visiteurs sont emmenés dans l'histoire et l'émotion jusqu'à 126 m de fond.

Incontournoublable sur vos itinéraires touristiques des villages de caractère du Pays de la Loire

Le centre d'interprétation du musée de l'Ardoise, à Trélazé, propose, sur un ancien site ardoisier classé, la découverte de ce matériau qui couvre villes et villages angevins d'une note bleue, et d'un savoir-faire : celui du fendeur d'ardoises.

Situé aux abords d'une ancienne carrière à ciel ouvert, le Musée nous livre une démonstration originale de fente d'ardoise, à partir d'un bloc de schiste de 5 tonnes. Outils, machines et maquettes permettent de suivre l'évolution des techniques d'exploitation et l'histoire de l'industrie ardoisière. Plaques gravées, pièces sculptées, mobilier et objets en ardoise parfois inattendus offrent une vision étonnante de ce matériau.

Exposition permanente du travail des femmes aux Ardoisières et découvrez un savoir-faire.