Visites du patrimoine de Perpignan (66)
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- Le 09/09/2019
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Préfecture des Pyrénées-Orientales, Perpignan est située en Languedoc-Roussillon dans la région d'Occidanie, calée contre les Pyrénées au sud, protégée par les Corbières à l'ouest et bordée à l'est par la Méditerranée. Perpignan est l'ancienne capitale du royaume de Majorque. Son histoire est assez récente lorsqu'on la compare à ses voisines méditerranéennes.
Le Roussillon doit son nom au site antique de Ruscino, situé à Château-Roussillon, entre Perpignan et la mer.
Cet oppidum se distingue par une très longue durée d’occupation depuis la protohistoire jusqu’au Moyen Âge et par le fait qu’aucune ville moderne ne l’ait recouvert et n’en gêne l’exploration. L’inépuisable gisement archéologique, exploré depuis la fin du XVIIIe siècle, est aujourd’hui protégé.
Situé sur une colline, le Puig, le quartier Saint-Jacques a été créé par les rois d’Aragon, peut-être dès la fin du XIIe siècle dans l’intention d’y étendre la ville.
Rapidement pourvu d’une église, il constitue l’une des trois nouvelles paroisses du XIIIe siècle. Il accueille d’abord un hôpital de lépreux, avant de devenir le quartier juif, le call.
Il attire aussi les tisserands, grâce au transfert du marché, les jardiniers, qui exploitent les proches jardins de Saint-Jacques et, au XIXe siècle, les ouvriers de l’usine de papier à cigarettes JOB 12.
Ce quartier est fortement marqué par les cinq couvents qui s’y sont successivement installés : des Dominicains , des Dames de Saint-Sauveur, des Grands Carmes, des Minimes et des Carmes Déchaux. Il conserve aussi de belles empreintes de l’occupation militaire : la Poudrière et l’ancienne académie , la caserne du Puig.
Patrimoines et monuments de Perpignan
Le quartier de La Réal, limité au nord par les rues des Augustins et de la Fusterie, s’étend d’est en ouest entre les rues Grande la Monnaie et Petite La Réal. Il se développe à partir de 1228 : à cette date, le don de terrains aux Pères de la Merci, au quartier d’en bastit, ouvre une période de concessions qui se poursuit jusqu’aux environs de 1260.
L’église, construite dans le premier tiers du XIVe siècle à l’emplacement d’un couvent des Pères de la Pénitence, parachève cette nouvelle paroisse des rois. Charles Quint y ajoute le couvent royal Sainte-Claire, construit à ses frais de 1548 à 1550. Cette paroisse royale jouxte effectivement le palais des rois de Majorque, construit de 1274 à 1344 et parvenu pratiquement intact pour témoigner du faste de cette brève monarchie majorquine.
Une imposante citadelle fut édifiée tout autour sous l’Occupation française (1463-1493), considérablement remaniée au XVIe siècle, sous les rois d’Espagne, et modernisée par Vauban au siècle suivant. Les ouvrages extérieurs construits par ce dernier, ainsi que les remparts Sud, ont disparu aux environs de 1930 pour laisser place à un nouveauquartier.
Le quartier Saint-Matthieu se développe de part et d’autre de l’ancien chemin de Mailloles, à partir de 1230. Le régent du roi d’Aragon Jacques Ier le Conquérant y cède des terrains à condition qu’ils soient construits.
Les Templiers poursuivent ce lotissement. La trame urbaine orthogonale et la régularité des parcelles rectangulaires témoignent d’une urbanisation organisée et contrôlée. Elle multiplie un habitat populaire de maisons ajourées par une seule façade étroite sur la rue. L’église paroissiale, mentionnée pour la première fois en 1305, est rasée en 1639 pour permettre aux Espagnols de défendre la Citadelle.
La recherche d’un nouvel emplacement s’avérant difficile dans cette paroisse dense, elle n’est reconstruite qu’en 1671. Le grand couvent des Franciscains, le premier des ordres mendiants à s’implanter à Perpignan au XIIIe siècle, occupe très tôt le nord du quartier. À partir de la fin du XVIIe siècle, il est progressivement investit et remplacé par un hôpital militaire. À la même époque et à proximité, les soldats aménagent aussi un cimetière, largement agrandi au XIXe siècle.
Pour des raisons de sûreté, le talus du chemin de fer pouvant servir d’abri à d’éventuels assaillants. La gare, achevée en 1862, se situe loin de la ville. Une avenue la relie donc à celle-ci. Un quartier se développe autour, malgré les servitudes militaires qui interdisent en principe toute construction en dur. La proximité de la gare y attire des industries, donc un habitat ouvriers, mais aussi de riches industriels ou négociants. Ces derniers font travailler des architectes de renom, comme Viggo Dorph-Petersen ou Raoul Castan, pour édifier leurs maisons, usine ou siège social.
Longtemps isolé de l’autre côté des voies, le quartier Saint-Assiscle est au cœur d’un vaste projet urbain qui s’étend sur 35 hectares et qui devrait le transformer en quartier de la vitesse et de la modernité, nouvelle place forte pour l’agglomération de Perpignan. Depuis le lancement de l’opération en 1994, certaines réalisations ont vu le jour, comme l’Hôtel d’Agglomération ou el centre del mòn, un vaste complexe à usages multiples qui intègre notamment la gare TGV.
À la fin du XVIIe siècle, pour renforcer le point le plus vulnérable de la défense, Vauban fait doubler la muraille le long de la Basse par un grand « ouvrage à cornes », composés de deux bastions reliés par une courtine, s’étendant jusqu’à la Tet. Mais, ces fortifications, qui devaient permettre une extension urbaine, restent inachevées.
Au milieu du XVIIIe siècle, le comte de Mailly aménage même des jardins dans les bastions. La ville neuve stagne, exposée aux crues de la Basse, isolée de l’extérieur et du reste de la ville. Son ouverture et son développement doivent attendre les grands travaux du Second Empire, la création de deux portes, la démolition du vieux rempart longeant la Basse, l’aménagement du quai Sud et de la place Arago.
Des enceintes successives, fréquemment remaniées, agrandies ou réduites, modernisées, ont enfermé la ville dans d’imposantes fortifications, dont il ne reste aujourd’hui que de rares vestiges.
De 1904 à 1906, le promoteur Edmond Bartissol se charge, pour la municipalité, de la destruction des remparts Nord. Cette perte considérable transforme la ville en libérant des terrains à urbaniser. De vastes places se substituent aux vieilles portes et sont reliées par une ceinture de boulevards. Les espaces libérés amplifient aussi les capacités résidentielles du centre-ville et le dotent d’équipements modernes, commerciaux ou culturels. Ils permettent ainsi au talent des architectes du XXe siècle de s’exprimer.
Au début du XXe siècle, la construction du premier Palmarium sur une terrasse qui enjambe la rivière parachève ces aménagements. Au même moment, la destruction des remparts renforce la fonction commerciale du quartier , devenu trait d’union entre la gare et le centre-ville, et l’ouvre sur le vieux faubourg.
Depuis 2011, le Théâtre de L’Archipel et les commerces qui se développent alentours ont donné un nouvel élan à ces quartiers.
La promenade des Platanes, aménagée dès 1809 à l’initiative du général Palmarole et devenue allées Maillol en 2007, représente le plus ancien espace vert de la ville encore conservé. À partir des années 1870, cet espace récréatif est prolongé par le square des fortifications, devenu Bir-Hakeim.
Depuis 1970, l’imposant palais des congrès Georges Pompidou s’élève entre eux. Sa construction a nécessité le déplacement du monument aux morts de la guerre de 1870 en haut du boulevard Jean Bourrat.
L’histoire de ce quartier Nord de Perpignan remonte au IXe siècle. Une villa du Vernet et l’église Saint-Christophe sont mentionnés dès 899, comme possessions du seigneur goth Stephanus et de son épouse Anna. Un village à forte dominante agricole se développe autour.
En 1195, la construction d’un pont de pierre sur la Tet le relie à la ville. Au XVIIIe siècle, une chaussée, l’actuelle avenue du Maréchal Joffre, remplace le vieux chemin qui y mène. Il s’agit de la première route moderne réalisée en Roussillon.
Un Bas et un Moyen-Vernet peuvent ainsi se développer, au cours des XIXe et XXe siècles, jusqu’à agglomérer le village primitif à la ville. Les Clarisses de Perpignan s’y installent en 1878, dans un nouveau monastère Sainte-Claire construit à partir de 1874.
Ce vaste quartier accueille divers équipements et services : le centre hospitalier Saint-Jean de Perpignan et des cliniques ; le stade Brutus et des complexes sportifs ; des collèges et le lycée Aristide Maillol à l’architecture post-moderne ; l’aéroport… Il se caractérise aussi par la présence de nombreux logements sociaux.
Patrimoine civil
La loge de mer
La Loge de Mer Place de la Loge, construite en 1397, fut autrefois le siège d’une bourse, d’un tribunal de commerce et d’un consulat de mer. Agrandie, sous Charles Quint, en 1540, de deux arcades supplémentaires venant s’ajouter aux deux arcades latérales, la Loge devint par la suite un théâtre et enfin une brasserie au XIXe siècle. La Loge de mer, ancienne juridiction commerciale et maritime (XVe siècle), édifiée dans le style gothique. Ce bel édifice, construit en 1397, remanié et agrandi au XVIe siècle, était le siège d'un véritable tribunal de commerce : le consulat de Mer, composé de deux consuls, de deux assesseurs et d'un juge d'appel. Cette juridiction arbitrait les contestations relatives au négoce maritime. Cette institution typiquement catalane ne se retrouve qu'à Barcelone, Valence et Palma de Majorque.
L’hôtel de ville
En 1197, Pierre Ier d’Aragon autorise Perpignan et ses habitants à s’auto-administrer. Il pose, ainsi, la pierre fondatrice à la création de la commune. L’Hôtel de Ville Place de la Loge est édifié dès le XIIIe avec le vestibule décoré d’un plafond en bois peint, puis aux XVIe et XVIIe siècles avec la salle des consuls, actuelle salle des mariages au style hispano-mauresque. De plus, le patio accueille un des chefs d’œuvres d’Aristide Maillol, La Méditerranée.
Le palais de la députation
Le palais de la députation Rue de la Loge, construit à partir du milieu du XVe siècle, était le siège de la représentation locale du pouvoir politique centré à Barcelone. Les portails aux larges claveaux et les baies gothiques rythmées par de hautes et fines colonnettes de l’étage sont représentatifs du style aragonais. Le Palais de la Députation, ancienne délégation locale de la généralité, l’institution de gouvernement de la Catalogne XVe siècle
Le Castillet
Le Castillet Place de Verdun, emblème de la ville, est l’ancienne porte principale de l’enceinte de Perpignan. Le corps principal de l’édifice, le grand Castillet, édifié en briques et marbre de Baixas, remonte à l’époque aragonaise. Il a été construit à partir de 1368 et transformé sous Louis XI qui lui a rajouté sa terrasse actuelle et sa tourelle en brique couronnée d’une coupole.
La seconde porte, la porte Notre-Dame, a été construite à la même époque. Au XVIIe et XVIIIe siècles, l’édifice est transformé en prison. Il accueille actuellement le musée Casa Pairal. 142 marches doivent être gravies pour accéder au sommet du monument.
Le palais des Corts
Le palais des Corts Place des Orfèvres construit au début du XIVe siècle sous Sanç de Majorque, abrita les différentes cours de justice du Roussillon. Ce monument gothique fut ensuite occupé par le tribunal de commerce de 1792 à 1925.
À l’origine plus vaste, très morcelé et transformé, restauré depuis les années 1970, il ne subsiste que sa loge, élégante galerie gothique, réalisée par Rauli Valter, maître d’œuvre de l’entourage de Guillem Sagrera, architecte de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste. La porte en plein cintre, en marbre de Baixas, ouvre sur le patio.
Le palais des rois de Majorque
Le palais des rois de Majorque Place Docteur René Puig. Situé en plein cœur de Perpignan qu’il domine d’un haut promontoire, ce superbe palais du XIIIe siècle a été pendant près d’un siècle le centre de l’éphémère royaume de Majorque. Ce palais est né de la volonté de Jacques II qui désirait une demeure dans la capitale continentale de son royaume.
Le château fût commencé avant 1274 et achevé après 1300 dans le style gothique majorquin. Les chapelles fastueuses indiquent tout le raffinement de cette époque et le statut de Perpignan comme centre économique, politique et culturel de la Méditerranée médiévale.
La casa Xanxo
La casa Xanxo 8 rue de la Main de Fer. Maison d’art et d’histoire de Perpignan, cet hôtel particulier du début du XVIe siècle est le reflet de la réussite commerciale d’un riche drapier, Bernat Xanxo. C’est l’une des rares maisons gothiques conservées à Perpignan ; elle présente en façade un décor sculpté d’une grande qualité, en particulier la frise évoquant les sept péchés capitaux et l’enfer.
L’hôtel Pams
L’hôtel Pams Rue Émile Zola. Entre 1852 et 1872, Pierre Bardou, fils du fondateur de l’entreprise de papier à cigarettes Job, acheta plusieurs habitations voisines rue Émile Zola. À sa mort, en 1892, Jules Pams, son beau-fils, fait transformer cet ensemble avec l’aide de Léopold Carlier qui donne à l’édifice son aspect actuel. Les peintures décorant l’escalier sont l’œuvre de Paul Gervais.
Revendu à la Ville de Perpignan en 1946, l’hôtel Pams accueille depuis 1989 le siège de Visa pour l’Image.
Le fort du Serrat d'en Vaquer
Le fort du Serrat d'en Vaquer Rond-point du Serrat d’en Vaquer. D’une surface de douze hectares (dont quatre à l’intérieur de l’enceinte fortifiée), le Serrat d’en Vaquer est situé au sud-ouest de Perpignan, sur la colline la plus haute de la plaine du Roussillon, à proximité de l’aqueduc des arcades datant du XIVe siècle.
Très apprécié des promeneurs, ce parc offre un panorama exceptionnel sur la plaine du Roussillon, des Albères aux Corbières, du Canigó à la mer, ainsi qu’une découverte botanique autour de la flore méditerranéenne.
Le théâtre de l'Archipel
Le théâtre de l'Archipel Avenue du Général Leclerc. Par son caractère éclaté, l’emploi de matériaux qui évoquent l’architecture locale et la création d’un environnement végétal méditerranéen, le Théâtre de L’Archipel évoque parfaitement son identité de haut lieu de la culture et répond à la logique d’archipel. Ensemble hors norme et spectaculaire, le Théâtre de L’Archipel est l’œuvre des ateliers Jean Nouvel et Brigitte Métra.
Le théatre municipal
Le théatre municipal Place de la République. Construit en 1811 sur les vestiges d’une ancienne école jésuite datant de 1667, le théâtre municipal, dit théâtre à l’italienne avec sa forme en lyre, est un hommage aux arts de la voix et de la musique dont l’acoustique est toujours considérée comme l’une des meilleures de France.
L’ancienne université
L’ancienne université 1 rue du Musée. Fondée au XIVe siècle dans le quartier Saint-Matthieu, l’université de Perpignan n’avait plus de local depuis 1710. Cet édifice, érigé à l’initiative du comte de Mailly et achevé en 1763, accueille, au rez-de- chaussée, une grande salle pour les actes publics qui précède la rotonde : amphithéâtre d’anatomie. Jusqu’en 1793, on y enseigna les arts, la théologie, le droit et la médecine.
Le cinéma Castillet
Le cinéma Castillet 1 boulevard Wilson. Achevé en 1911, le cinéma Castillet illustre la transformation de la ville au début du XXe siècle. L’architecte de l’édifice, Eugène Montès, s’inspira des architectures théâtrales du XIXe siècle et des pavillons d’expositions universelles. Orné d’éléments sculptés et de frises en faïence polychrome d’esprit Art nouveau, œuvres du sculpteur toulousain Alexandre Guénot, le cinéma est un des plus anciens et des plus beaux de France.
L’hôtel Çagarriga
L’hôtel Çagarriga 12 rue Fontaine Neuve. Demeure, pendant quatre siècles, des Çagarriga, cet hôtel particulier, édifié au XVIe siècle fut agrandi au XVIIIe siècle. Confisqué en 1792, il fut le théâtre des séances du tribunal révolutionnaire. De l’édifice d’origine ne subsiste qu’une fenêtre armoriée ouvrant sur le patio.
Héritier des collections du cabinet d’histoire naturelle de l’université et de la société philomathique, le Muséum d’histoire naturelle, créé en 1840, y est installé depuis 1900.
La gare SNCF historique
La gare SNCF historique 1 avenue du Général de Gaulle. Achevée en 1862, la gare de Perpignan fut surélevée et agrandie par la suite. La marquise du bâtiment, installée en 1896, fut plusieurs fois modifiée jusqu’en 2010.
En 1982, la création d’un grand plafond, recevant un décor imaginé par Robert d’Hoossche, rappela les paysages, le ciel et le soleil roussillonnais, en hommage au grand prêtre du surréalisme, Salvador Dalí qui avait déclaré, en 1965, que la gare de Perpignan était le « centre du monde ».
Nos coups de coeur à Perpignan
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Les dernières news touristiques
L’histoire de Perpignan ne commence pas avant le Xe siècle. En effet, un peuple ibère, les Sordes, auraient occupé la plaine du Roussillon, vers 500 avant Jésus-Christ. Les échanges commerciaux et culturels ont pu se faire à travers les comptoirs grecs installés le long de l'actuelle Catalogne, à Empúries, et aussi à Agde, en Languedoc.
La deuxième guerre punique amena les Romains dans ces contrées. Les Ibères ont été ainsi en dehors des Ligures de Provence, romanisés bien avant les Celtes installés plus au nord. [dossier d'archéologie novembre 1997 : Les Ibères de l'Andalousie au Languedoc].
À cette époque, Perpignan n’existait toujours pas, mais l’oppidum de Ruscino (actuel lieu-dit du Château-Roussillon ou Castell Rosselló), situé à l’est de la ville, était le siège de l’administration romaine de la région. Étymologiquement, Roussillon doit son nom à Ruscino.
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