Languedoc-Roussillon Patrimoine
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Histoire de Abbaye Saint-Michel de Cuxa (66)
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- Le 29/08/2018
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L'abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa situé dans les Pyrénées-Orientales tire son origine de l'abbaye de Saint-André d'Eixalada, située plus haut dans la vallée de la Têt, et fondée vers 840. À l'automne 878, une crue soudaine de la Têt, consécutive à des pluies diluviennes, emporta dans ses eaux le monastère situé tout près du lit de la rivière, à l'emplacement de sources thermales déjà connues dans l'Antiquité.
Les 35 moines survivants se réfugièrent à Cuxa, où se trouvait une église dédiée à saint Germain, propriété du clerc Protase (Protasius) qui s'était, avec quelques compagnons, agrégé à la communauté de Saint-André en 854. Un document daté du 29 juin 879 régla la situation juridique des moines de Saint-Germain : ils se constituaient en une communauté monastique et Protase en devenait le premier abbé.
La nouvelle abbaye continua de bénéficier de la protection et des libéralités des comtes de Cerdagne-Conflent, issus de Guifred Ier le Velu (Wifredus), comte de Barcelone en 870, qui agrandirent considérablement son patrimoine foncier. Le monastère obtint de la papauté et de la royauté des privilèges répétés d'immunité, qui le faisait relever de la seule autorité du pape ou du roi. Seniofred II, comte de Cerdagne, confia le monastère de Cuxà peu avant 965 à l'abbé Garin (Warinus); celui-ci y introduisit une réforme dans l'esprit de Cluny et rompit les derniers liens avec la monarchie carolingienne. Garin était déjà à la tête de cinq abbayes du sud de la France et il entretenait avec l'extérieur des rapports étendus.
Il existait une petite chapelle à Cuxà, mentionnée pour la première fois en 938, faite de pierres et d'argile. Seniofred fit bâtir une église en chaux, en pierres taillées et en bois, à partir de 956 ; il y fut inhumé à sa mort en 967. Elle fut consacrée le 28 septembre 974, veille de la Saint-Michel, pour qui la maison comtale avait une dévotion particulière. Cette église existe encore aujourd'hui, c'est l'une des plus importantes de l'architecture pré-romane.
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Architecture et trésor de l'Abbaye Saint-Michel de Cuxa (66)
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- Le 21/08/2018
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L'abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa est un monument exceptionnel où l’on peut lire le passage de l’art préroman au roman, en l’espace d’une génération. De loin, on peut admirer le beau clocher roman du XIème siècle, à quatre étages.
Sa décoration de bandes d’arcatures, appelées lombardes, est un des caractères du premier art roman, tout comme le rythme de ses percements et leur silhouette. Ces caractères se retrouvent dans des constructions d’Italie du Nord de la même époque, ce qui fait supposer une influence entre les deux régions.
La visite de l'abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa commence par la crypte. Aussi secrète qu’une grotte, l’église de la Vierge de la Crèche "Nostra Senyora del Pessebre" invite à la méditation autour de son pilier central de sept mètres de circonférence qui reçoit une voûte en berceau annulaire. La généralisation des voûtes dans l’architecture est aussi une des caractéristiques du premier art roman du 11ème siècle.
Cette voûte a été construite sur des coffrages en bois dont l’empreinte est restée dans le mortier de chaux. C’est l’abbé Oliba qui a édifié entre 1010 et 1040 les deux clochers et un « pôle occidental », composé de deux églises superposées, en avant de la grande église du Xème siècle.
Autour de la crypte du Pessebre, s’étendent des espaces voûtés de la même époque, situés sous l’atrium qui séparait l’église supérieure, dédiée à la Trinité, détruite, et la grande église pré-romane Saint-Michel.
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Histoire de l'abbaye Saint-Martin du Canigou (66)
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- Le 21/08/2018
- Dans Histoire
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L’abbaye Saint-Martin du Canigou se niche derrière un piton rocheux du massif du Canigou à 1 094 mètres d'altitude. Posée sur un rocher à pic, l'abbaye de Saint-Martin-du-Canigou se détache dans un cadre sauvage et magnifique, fait de falaises et de canyons.
Aujourd'hui restaurée, celle qui compte 1.000 ans d'histoire se livre aux visiteurs sur les routes touristiques.
C'est à l'instigation du comte de Cerdagne Guifred II, arrière-petit-fils de Guifred le Velu que le monastère fut établi. Les premières mentions datent de 997, date à laquelle le chantier a probablement commencé.
De nombreuses donations au cours des années suivantes montrent bien que le chantier fut mené de manière très régulière.
Le 12 juin 1005, Guifred II donne avec sa femme Guisla un alleu situé sur les pentes du Mont du Canigou, sur le territoire de la commune de Vernet à l'église de Saint-Martin. Ils effectuent un nouveau don le 14 juillet 1007.