Histoire de Fécamp (76)
Fécamp est située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie dans la valleuse de la Valmont, au cœur du pays de Caux, sur la côte d'Albâtre. Ville d'Art et d'Histoire, cette ancienne cité des ducs de Normandie vous offre un très beau patrimoine naturel et architectural. Si l’Abbatiale de la Sainte-Trinité rappelle que Fécamp fut la capitale du duché de Normandie, d’autres bâtiments remémorent des souvenirs plus récents : le port et la pêche morutière à Terre-Neuve, le Cap Fagnet et le Mur de l’Atlantique…
Pendant votre visite de Fécamp, remonter le temps, imaginer leur construction, la vie des gens de l'époque et pourquoi pas penser que peut être un lointain aïeul a participé à l'une des aventures, quand Fécamp s'appelait Fiscannum. Pour mieux vous imprégner de son atmosphère si singulière, découvrez l’histoire de cette ville. Tournée vers la mer et ses trésors, Fécamp invite à la découverte de sites d’exception.
Histoire de Fécamp
Au bord de la Manche, les Calètes, premiers habitants de Fécamp, ont préféré la sécurité des hauteurs à la vallée, alors occupée par un marécage insalubre. Un oppidum (Ville fortifiée, fortification généralement située sur une hauteur) est établi au lieu-dit Côte du Canada, au sud-est de la ville actuelle. On peut y voir les restes des fortifications édifiées vers le milieu du Ier siècle av. J.-C.27, notamment ceux d'un rempart de type belge. Ce type de rempart est aujourd'hui appelé « Type Fécamp ».
Dès la période romaine se crée un village de pêcheurs qui prend le nom de « fiscannum », dérivé de « fisk » signifiant poisson en vieux scandinave. Une sépulture féminine, qui a pu être datée à partir de la découverte sur le site d'un silique d'Eugène (392-394), a été découverte en 1872, à l’ancien emplacement du couvent des capucins ou plus exactement un espace compris actuellement entre les rues Louis-Pasteur, Léon-Degenetais, Charles-le Borgne et Jules-Ferry. D'après le mobilier, il s'agirait de la tombe d'une femme de l'aristocratie germanique que les archéologues ont surnommée « sépulture des Capucins ». Durant l'époque romaine, une voie reliant Fécamp à Étretat passait à l’actuel lieu-dit du Fond Pitron. L'actuelle route départementale RD 940 a repris le tracé de cette voie romaine.
Moyen Âge
Vers 658, Waning, Comte franc du Pays de Caux aurait, d'après l'histoire plus ou moins légendaire, malade, offert l'hospitalité à saint Ouen, évêque de Rouen, en son domaine de Fécamp. Les prières du saint évêque auraient obtenu la guérison de Waning et, en reconnaissance, celui-ci aurait décidé la fondation d'un monastère de moniales ? Avec l'aide de saint Wandrille, Waning et saint Ouen font venir Hildemarque, une abbesse vivant dans le Bordelais, en Aquitaine. Ce monastère est inauguré en 664, le Roi Clotaire III assiste à cette cérémonie. Après avoir eu les yeux brûlés, Leodegar – qui deviendra saint Léger – séjourne à Fécamp. L'église Saint-Léger (détruite) aura rappelé son souvenir. Pépin le Bref visitera aussi l'abbaye.
Autour du palais ducal roman, des témoignages de l'époque carolingienne ont été retrouvés dont des monnaies et fondations de deux chapelles. L'abbaye moniales née au VIIe siècle va disparaître au IXe siècle du fait de la menace des raids Viking. Les fouilles archéologiques ont révélé que les bâtiments avaient été détruits par incendie.
Au IXe siècle, les Vikings détruisent le monastère lors d’un raid et il est dit que les nonnes vont se mutiler volontairement le visage, pour échapper au « déshonneur ». Les nonnes s’étaient défigurées par d’horribles mutilations ; elles furent massacrées pour la plupart. Quelques-unes, qui n’avaient pu se résoudre à se défigurer comme leurs compagnes, s’échappèrent et emportèrent avec elles les reliques de saint Waninge, patron de l’abbaye.
Après que soit conclu en 911 le traité de Saint-Clair-sur-Epte, qui accorde des terres au principal chef Viking, Rollon, contre sa promesse de ne plus envahir le royaume des Francs et de se convertir au christianisme, la région autour de Fécamp devient une zone d’implantation massive des « Hommes du Nord ». Des Nortmanni comme le prouve la toponymieb. Cette présence massive des Anglo-danois pourrait expliquer l'intérêt que portent les premiers ducs à la ville, somme toute modeste par rapport à Rouen et aux villes épiscopales du duché de Normandie. C'est peut être Guillaume Longue-épée, qui s'y installe dès 932, ou son fils, Richard Ier de Normandie, qui commencent à fortifier la ville.
Fécamp est la ville natale des ducs de Normandie
Ces conquérants devenus ducs de Normandie font de la ville une de leurs capitales. Richard Ier qui y meurt le 21 novembre 996 et Richard II qui y meurt le 22 août 1027. En 1963, fut découvert un trésor de pièces de monnaie essentiellement franques et anglo-saxonnes, mais aussi originaires de la Méditerranée, illustrant la circulation de la monnaie dans le nouveau duché. Il aurait été enterré vers 970-980, d'après la pièce la plus récente.
Richard Ier de Normandie, dit sans peur, y est né en 933, environ cent ans après les premières destructions commises par ses ancêtres vikings (851). Richard Ier fait reconstruire une église, mais c'est son fils Richard II de Normandie dit le bon qui fit venir Guillaume de Volpiano en 10001, pour refonder une abbaye, à savoir : l'abbaye de la Trinité de Fécamp, selon la règle bénédictine en usage à Cluny. Le célèbre abbé bénédictin Guillaume de Volpiano participe également à la renaissance des abbayes de Jumièges, St-Ouen de Rouen et St-Wandrille. À l'origine Richard II fit appel à Maïeul, l'abbé de Cluny, mais ce dernier aurait refusé au motif qu'il n'irait pas chez les pirates.
L'église abbatiale de la Sainte-Trinité est construite une première fois en style roman avec la pierre blonde de Caen et la pierre de Fécamp. Elle est consacrée en 1106 par l'archevêque de Rouen Guillaume Bonne-Âme. Sous les Plantagenêt, le scriptorium de Fécamp produit de nombreux manuscrits enluminés. Les reliques du Précieux Sang, une sorte de Saint-Graal vont attirer pécheurs et pèlerins. Une légende raconte que le tronc d’un figuier, dans lequel avait été dissimulé un peu de sang du Christ, a échoué à Fécamp. Les reliques de ce Précieux Sang vont attirer les pèlerins en nombre et contribuer à faire de cette abbaye bénédictine la plus opulente de Normandie, à l’origine de ce dicton : « De quelque côté que le vent vente, l’abbaye de Fécamp a rente ». À la suite d'un terrible incendie en 1168, on entreprend la reconstruction de l'abbatiale en style gothique.
L’abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp est le deuxième lieu de pèlerinage en Normandie après le Mont-Saint- Michel. Souvent dévastée pendant la guerre de Cent Ans et plus tard pendant les guerres de religion, l'abbatiale de la Sainte-Trinité offre encore aux regards curieux de l’antiquaire quelques vestiges d’un château bâti par Guillaume Longue-Épée et l’église, monument historique, encore bien conservée, qui faisait partie de l’abbaye. C’est un édifice dans lequel on reconnaît les styles les plus divers, l’ensemble se composant de constructions entreprises à des époques différentes, depuis le XIe jusqu’au XVIe siècle.
Connaissez-vous la différence entre une Abbaye, une église, une cathédrale ?
La relique du Précieux-Sang attire une foule de voyageurs du XIIe au XIXe siècle, et fait la fortune de la communauté religieuse, complétée par les revenus des biens fonciers, en France et jusqu’en Angleterre. Cependant, dès le XVIe siècle, l’autorité de l’abbaye décline. Rétablie vers 1650 par les Mauristes, bénédictins réformateurs, la communauté opère un redressement tant spirituel que matériel. À la Révolution, elle quitte définitivement les lieux qui sont rachetés par la Ville et occupés par la mairie à partir de 1856.
C'est du port de Fécamp que Robert Ier de Normandie rassembla une puissante armée et pris la mer afin d'envahir l'Angleterre afin de remettre sur le trône, Édouard et Alfred, fils d'Ethereld, chassés par le roi Knud en 1016. En 1067, le duc Guillaume Le Conquérant fête sa victoire à la bataille de Hastings (14 octobre 1066 qui le fit roi d’Angleterre) au Palais de Fécamp, avant de s’établir à Caen, nouvelle capitale du duché. Guillaume Le Conquérant dote généreusement l’abbaye de Fécamp en remerciement de son aide.
La ville médiévale est protégée par une enceinte fortifiée, dont la Tour de la Maîtrise reste le témoin. Témoin majeur des fortifications ducales, la Tour de la Maîtrise accueille aujourd’hui les ateliers du patrimoine destinés aux jeunes publics. D'autres vestiges se trouve rue d’Estouteville et rue de la Fontaine. Les faubourgs se développent aux portes de l’abbaye : la place des Hallettes capte le flux des pèlerins et clients et la rue Arquaise (menant à Arques-La-Bataille) sert de voie royale. Seule la rue de Mer dessert le rivage exposé aux tempêtes.
Au début du XIIIe siècle, l'église est achevée sous l'abbatiat de Raoul d'Argences. En 1202, Jean sans Terre accorde un régime communal à Fécamp. Peu de temps après la ville est annexée au royaume de France par Philippe Auguste.
Au début du XVe siècle, les Anglais pillent les campagnes du pays de Caux. Fécamp est incendiée en 1410. En 1415, le roi d’Angleterre Henri V débarque au Chef-de-Caux pour reconquérir ses terres patrimoniales ancestrales. La ville de Fécamp est placée sous l'autorité et la garnison de John Fastolf qui lève l'impôt à son gré sur le pays de Caux. La mort du régent Bedford (Jean de Lancastre) le 14 septembre 1435 donne aux Normands rebelles l'occasion de se révolter. Le 28 octobre, un chef de bande, Charles des Maretz, prend la ville de Dieppe d'assaut et la libère de l'occupation anglaise. Soutenu par des petits seigneurs et par des détachements français aux ordres de la Hire, les paysans se soulèvent amenant la libération de Fécamp et d'Harfleur. S'ensuit une riposte anglaise ; les paysans sont massacrés et les villes reprises à l'exception d'Harfleur qui résistera jusqu'en 1447 et Dieppe, que les Anglais ne pourront jamais enlever. En 1449, la ville est libérée de l'occupation anglaise, tout comme Rouen.
Lors des guerres de Religion, le capitaine de Bois-Rosé rallie la ville à Henri IV après sa conversion au catholicisme en juillet 1593. L'abbatiale passe sous l'autorité de Charles de Lorraine, un des trois Guise. Le 16 octobre 1651, le roi Charles II d'Angleterre d'Angleterre débarque à Fécamp réussissant à fuir Cromwelll.
L'histoire de Fécamp repose, avec celle de l'abbaye, principalement sur celle de son port fondé vers le XIe siècle, qui va générer à la fois la construction navale et la pêche. Un chantier de construction navale aurait été construit en 1066, puisque l’ensemble des ports normands ont été requis de charpenter de nombreux bateaux pour l’expédition en Angleterre. Le Monastère fécampois, aurait même offert un navire avec son équipage.
La ville, qui peu à peu s’éleva et s’accrut à l’ombre de son abbaye, devint une ville de pêche, renommée, dès le XIIIe siècle, pour ses harengs. Une charte, qui date de 1030, démontre que la pêche du hareng était prisée au Tréport, à Dieppe et à « Fescam ». Le fils aîné de Guillaume le Conquérant, le Duc Robert, avait autorisé l’abbaye de Fécamp d’accueillir une foire pendant la saison de la pêche.
Depuis le XVIe siècle, la pêche à la morue est avérée à Fécamp. Un armateur morutier de Fécamp, Nicolas Selle, qui rentrait de Terre-Neuve aurait refusé de payer les taxes aux moines de l’abbaye. Cette anecdote sur l’histoire remonte à 1561.
Plus tard, en 1627, dix-huit à vingt vaisseaux fécampois pêchaient sur les bancs de Terre-Neuve. En 1903, le port arme 73 gros trois mâts pour aller sur les bancs de Terre-Neuve. Vers 1903, le port aurait armé environ 73 gros mâts pour se rendre sur les bancs de Terre-Neuve. Suite à la Première Guerre Mondiale, la ville de Fécamp a été considérée comme la « Capitale des Terre-Neuvas » par les chalutiers. Chaque année, 25 000 tonnes de morues salées étaient débarquées et travaillées.
Au XVIIIe siècle, la pêche au hareng est en perte de vitesse, face à l'ensablement du port, la concurrence hollandaise, l'attrait de la contrebande anglaise (smogglage) et le manque d'investissements.
Fécamp capitale des terre-neuvas
Du XIXe au milieu du XXe siècle, Fécamp a une importante activité de pêche morutière : les Terre-neuvas. Son port va un moment supplanter Saint-Malo comme premier port morutier français et définitivement Granville au XXe siècle, qui était traditionnellement le premier de Normandie et le second de France. La moitié des navires français pour cette pêche est armée à Fécamp au début du XXe siècle et l'apogée de cette activité se situe en 1903, quand le port arme 73 morutiers avec à leur bord un équipage de trente-cinq hommes en moyenne.
Fécamp était à la fois un centre de pêche et une station balnéaire. L’arrivée du chemin de fer en 1856 en fait une ville balnéaire à la mode. La beauté du littoral attire autant les écrivains, comme Guy de Maupassant, que les peintres impressionnistes : Claude Monet, Jules Noël et Berthe Morisot y ont produit certaines de leurs œuvres, dont on retrouve copie le long de la plage, à l’endroit même où ils posèrent leur chevalet pour « peindre sur le motif ».
Le 9 octobre 1914, 2500 soldats belges font mouvement vers Fécamp. La population, encore émue par le départ en août des soldats pour le front, voit cette fois une armée défaite venir trouver refuge et réconfort. A partir de cette date, un centre d’instruction se met en place, ainsi que des hôpitaux militaires auxiliaires. À l’issue de la première guerre mondiale, Fécamp compte ses victimes.
Suite à la Première Guerre Mondiale, la ville de Fécamp a été considérée comme la « Capitale des Terre-Neuvas ». Chaque année, 25 000 tonnes de morues salées étaient débarquées et travaillées. C’est aussi pour en conserver la mémoire qu’une ancienne sécherie de morue a été transformée en Musée par la municipalité de Fécamp dont l’inauguration a eu lieu le 8 décembre 2017 en présence de plusieurs ministres. Le Marité (1922), est le dernier des terre-neuviers en bois encore en navigation, les célèbres goélettes-écoles de la Marine nationale l’Étoile et la Belle Poule (1932) témoignent toujours du savoir-faire des anciens chantiers navals fécampois.
Pendant la seconde Guerre mondiale, Fécamp subit l'avancée destructrice de la 7e Panzerdivision de Rommel et se trouve encerclée dès le 10 juin 1940. Les Allemands, dans le cadre du « mur de l'Atlantique », fortifient la ville. Sur les falaises du cap Fagnet, les forces allemandes débutent en 1942 la construction d'une batterie de radars, dont le modèle expérimental Mammut qui ne fut jamais opérationnel. Un mystérieux site, supposé être un hôpital militaire allemand, est creusé dans la falaise (accessible aujourd'hui en visite guidée). Les axes majeurs sont quadrillés par les bunkers ; les villas de bord de mer et le casino sont dynamités pour faciliter le tir, de même que les maisons présentes sur le tracé des fossés anti-char.
Saboté avant la Libération de la ville le 2 septembre 1944, le premier port de pêche à la morue avant-guerre est entièrement sinistré. Fécamp devient une priorité nationale pour la reconstruction. On peut encore observer aujourd'hui l'important dispositif construit pour les radars, dont les bunkers. Tels les habitants des premiers temps, les générations d’après-guerre investissent les hauteurs. Les baraquements américains des cités d'urgence sont remplacés par des grands ensembles équipés du confort moderne. Le Ramponneau est inauguré en 1965. Puis se développent les résidences Les Vikings, l’ilôt Arquaise, le Parc de la Rivière…
Ville industrielle basée essentiellement sur les filières pêche et textile, Fécamp subit la mutation amorcée des années 70, amplifiée par la fin de la Grande Pêche à Terre-Neuve. Aujourd’hui, la ville s’articule autour de son port, composé de 5 bassins. On peut commencer la visite par profiter d’une vue d’ensemble depuis le Cap Fagnet. Le panorama est magnifique depuis le point le plus haut des falaises de Caux ! Fécamp est donc une escale aux multiples facettes qui fait la promesse d’un séjour inoubliable pour ses visiteurs.
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