Histoire de Fréjus (83)
Fréjus est située dans le département du Var de la Provence, pas loin de Saint-Raphaël sur la Côte d'Azur. La ville de Fréjus ne finira jamais de vous surprendre. Fréjus, labellisée "Ville d'Art et d'Histoire" aux accents provençaux, possède un patrimoine historique hors du commun. Un patrimoine antique, romain et médiéval, qui constitue un cadre prestigieux. Les vestiges romains sont les plus anciennes traces de son passé et se composent entre autre d'un amphithéâtre, un aqueduc dont subsistent quelques piliers et arcades, un théâtre romain. Datant de la fin du Ier siècle, les arènes pouvaient accueillir près de 12 000 spectateurs venus assister aux combats de gladiateurs !
La cité épiscopale comprend le cloître, le baptistère, la cathédrale Saint-Léonce dont la construction à débuté au Ve siècle, et, est inscrite sur la "Route des Hauts Lieux du Var". Explorez son centre historique vous fera traverser plus de deux mille ans d’art et d’histoire. De ces lointains ancêtres latins, les provençaux ont hérité d’une des qualités les plus rares, l’amour du beau. A Fréjus, poussée par cet amour, chaque génération a apporté sa contribution d’oeuvres et de monuments, tout en préservant l’héritage de ses ancêtres. Grâce à ce développement harmonieux, Fréjus vous offre aujourd’hui le témoignage de vingt siècles de beauté. La région attire grâce à la douceur de son bord de mer, mais aussi grâce au charme de son arrière-pays.
Vous pourrez profiter des plages et de la mer, au programme farniente sur la plage et baignade mais également voile, planche à voile, kitesurf, balade en mer, plongée. Côté nature, profitez d’une balade dans les Etangs de Villepey. « Station Nautique », Fréjus propose également un grand nombre d’activités nautiques. Vous serez séduits par ses plages et tous les évènement organisés par la ville : culturels, artistiques et musicaux. Pour plus d'information sur l'histoire de Fréjus, nous vous conseillons de visiter la ville avec un guide !
De Forum Julii à Fréjus la Romaine
Le nom de la commune de Fréjus tire ses origines du nom de la colonie romaine Forum Julii, pouvant se traduire par place (publique) de Jules, devenue Forum Julium au IIe siècle, transformé en Foro Julii depuis la Table de Peutinger et apparaissant sous le nom Frejurio en 1024, la commune trouve son nom actuel à partir de 1416. Avant 1801, le nom s’écrivait Frejus sans accent aigu. La commune est parfois donnée pour être la capitale du Fréjurès.
Le territoire de Fréjus, situé entre les massifs de l'Esterel et des Maures, coupé en deux parties par le fleuve Argens, fait partie de celui occupé par une tribu Celto-Ligure, les Oxybiens au VIe siècle Av JC, que les Romains soumirent en l'an 155 Av JC. Les Ligures (du celte: hommes de la mer) étaient des peuples de marins, de pêcheurs et également de cultivateurs. Ils avaient leurs habitats le long du littoral méditerranéen, depuis le delta du Rhône à l'embouchure de l'Arno, en Italie. Les Oxybiens étaient une de ces peuplades occupant cette région et dont la capitale Aegytna devait se trouver à proximité de Fréjus, probablement Agay.
La victoire remportée par le consul Quintus Opimius sur les Ligures a abouti au dépeçage du territoire des Oxybiens et des Déciates. Les populations ont été désarmées et obligées de livrer tous les ans des otages à la cité de Massalia. De plus, les Ligures perdirent tout contrôle sur leur propre territoire, celui-ci ayant été cédé par Quintus Opimius aux Massaliotes. La cité de Massalia qui se résumait jusqu'alors qu'à quelques quelques forteresses et ports disposés le long des côtes de la Gaule méridonale, se sont vus offrir un territoire s'étendant entre Nikaia (Nice) et l'embouchure de l'Argens.
Fréjus la Romaine : premier port militaire de toute la Méditerranée romaine.
En -125, Massilia (marseille) fait de nouveau appel à Rome, cette fois contre les Salyens, alliés aux Voconces, Allobroges et Arvernes. Le consul Marcus Flavius Flaccus, à la tête d'une armée consulaire, traverse les Alpes et remporte une victoire sur les Salyens dans la vallée de la Durance. Son successeur, Gaius Sextius Calvinus, poursuit la campagne en -124. Il écrase les Salyens, capture leur oppidum principal, Entremont (près d'Aix-en-Provence), et réduit en esclavage une partie de la population. Sextius fonde la colonie d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), première implantation romaine en Gaule transalpine.
Les tensions s’étendent alors à l’est et au nord, où les Eduens, alliés de Rome, sont en conflit avec les Allobroges et les Arvernes. En -122, le consul Gnaeus Domitius Ahenobarbus intervient contre les Allobroges. Ces derniers, soutenus par le roi des Arvernes, Bituit, sont vaincus à Vindalium (près de Sorgues). L'année suivante, les consuls Domitius et Quintus Fabius Maximus unissent leurs forces contre une coalition gauloise menée par Bituit. Au départ, les légions romaines se sont installés dans l'intérieur des terres, ne laissant aux Massaliotes (habitants de Marseille) qu'une mince frange littorale.
Le 8 août -121, une bataille décisive a lieu au confluent de l'Isère et du Rhône. Les Romains, bien qu’en infériorité numérique (30 000 contre près de 100 000 Gaulois), déploient leurs éléphants de guerre pour semer la panique dans les rangs ennemis. Bituit est vaincu et capturé par traîtrise par Domitius, malgré les reproches du Sénat pour cette violation de la foi jurée.
En -118, les campagnes romaines aboutissent à la création d’une nouvelle province entre les Alpes et les Pyrénées : la Narbonnaise. La Narbonnaise, première province de Gaule : la Provincia, qui a donné son nom à la Provence. C'est très probablement à cette époque qu'ils se fixèrent à Fréjus. Narbo Martius (Narbonne) est fondée comme colonie militaire pour sécuriser la région et servir de point de contrôle commercial. Cette colonie devient un nœud stratégique, reliant l'Italie à l'Hispanie par la nouvelle voie Domitienne, tracée par Domitius Ahenobarbus. Cette route facilite la circulation des troupes et des marchandises, renforçant la domination romaine dans la région.
A un kilomètre au sud-est de Fréjus, dans les années 1980, ont été découvertes les substructions du camp romain. Son étendue était estimée à 24 ha. Une partie seulement a été dégagée permettant d'étudier les baraquements, un entrepôt et des thermes. On estime à environ 15 000 hommes les effectifs séjournant dans ce camp entre la fin du 1er siècle avant JC et les années 40 à 50 après JC.
Le décor est planté !
S’il ne reste que peu de traces de l'occupation des Oxybiens dans la région, vaincus par les romains en 154, l'endroit devait être habité puisque des historiens pense que le poète Cornelius Gallus naquit à Fréjus en 69 av. J.-C. Gallus, en latin Caius Cornelius Gallus (né en 69 av. J.-C. , mort en 26 av. J.-C.), est un homme politique romain, premier préfet d'Égypte, et un poète, ami de Virgile et connu pour avoir introduit le genre de l'élégie à Rome, mais dont l'œuvre est presque entièrement perdue.
49 av. J.-C. Forum Julli existe mais la date exacte de sa fondation n’est pas connue. Ce qui est certain c’est que la cité a été fondée par Jules César après la conquête de Marseille en 49 av. J-C. C'est probablement à la fin de la guerre civile entre Jules César et Pompée en -49 ou peu après, que la fut prise la décision de fonder "le marché de Jules". La date exacte de la fondation de Forum Julii, le marché de Jules, est toujours incertaine, l'archéologie n'a révélé que des bribes de l'agglomération. On a des preuves que la ville existait au moins en l'an -43 puisqu'elle apparaît dans la correspondance entre Plancus et Cicéron. Forum Julii était un relais fortifié sur la route maritime de Massalia. L'on ne peut assurer que Jules César fut le fondateur de Fréjus qui porte le nom de Julien, qu'elle partage avec tant d'autres villes antiques dont César ne fut point à l'origine. Il est probablement passé dans ce port militaire qui était en l'an -49, la seule base navale de la flotte romaine en Gaule.
Forum Julii était implantée sur la voie aurélienne qui reliait Arles à Gênes, en suivant le cours de l'Argens. Le centre se trouvait sur une butte de grès du massif de l'Estérel qui dominait de 34 m les plaines de l'Argens et du Reyran, protégé par un rempart. La ville existait au moins en 43 av. J.-C. puisqu’elle apparaît dans la correspondance entre Plancus et Cicéron. La date de 49 av. J.-C. est retenue, en lien avec le siège de Marseille.
Forum Julii devint un grand port militaire des armées romaines en Gaule
Le site de Fréjus avait été choisi en fonction de facteurs géographiques et stratégiques. Le port creusé dans l'intérieur des terres, sous les murs de la ville, communiquait avec la mer par un chenal sinueux de deux mille mètres de longueur. Pour défendre son entrée contre les sables que les vagues y apportaient, et le tenir toujours libre, on avait amené dans le port une dérivation de l'Argens, dont le volume était suffisant pour entraîner les dépôts et tenir l'embouchure constamment libre. Dès que cette dérivation cessa d'être entretenue, le chenal se combla, le port ne communiqua plus avec la mer et devint marais. Une avancée de grès "la butte Saint Antoine", dernier contrefort de l'Esterel protégeait des éventuelles inondations du Reyran et se trouvait à proximité de la Mer Méditerranée ainsi que des principales routes de l'époque.
En -39, Octave, né Caîus Octavius (-63/+14) fut le premier empereur Auguste (de -27 à +14), c'est sous son règne que commence la Pax Romana, y installa une importante base navale, où fut construite une partie de la flotte qui remporta la bataille d'Actium en -31. Ensuite, c’est Forum Julii qui accueilli les galères de la flotte prises à Marc Antoine et Cléopâtre, vaincue à la bataille d'Actium (plus de 300 vaisseaux pris à l'ennemi).
Le 15 mars de l'an 44 avant J. C., l’assassinat de Jules César dans le Sénat fait tomber la république romaine dans une guerre civile qui perdurera quatorze années. Rome profondément troublée, traversa une période de guerre civile. C'est alors, que les généraux romains, commandants en Gaule Méridionale, Marc Antoine et Lépide, réunirent leurs armées au pont sur l'Argens, sur le territoire de la commune des Arcs s/Argens, à 23 kilomètres de Fréjus. L'armée rebelle est considérable, plus de 40.000 hommes de troupe, elle compte les Vilème, Villème -dont les vétérans s'implanteront plus tard à Fréjus- IXème Légions, plus de trente cohortes de cavalerie gauloise et enfin la fameuse Vèrne Légion, des Alouettes, dont le souvenir est parvenu jusqu'à nous.
La bataille d'Actium est l’une des dernières confrontations qui oppose les forces navales d’Octave à celles de Marc-Antoine allié à Cléopâtre. En apparence, les forces coalisées de Marc Antoine et de Cléopâtre sont supérieures à celles de l’arrogant Octave. Mais le décor est parfois trompeur. Fatiguée par la guerre, démoralisée par un long hivernage, l’armée de Marc-Antoine est en proie à des dissensions à l’heure de la confrontation.
Peu d'années après la bataille d'Actium, Octave prit le titre d'Empereur, et au Sénat, celui d'Auguste. Avec la paix romaine, Forum-Julii a perdu sa fonction militaire au profit de son activité commerciale mais elle n'a jamais atteint la grandeur d'Arles ou de Nîmes.
Entre 29 et 27 av. J.-C., Forum Julii devint colonie sous le nom de Colonia Octavanorum quae Pacensis appellatur et Classica et reçut dès lors les vétérans de la VIIIe légion. La cité se transforma alors en un marché important d’écoulement de productions artisanales et agricoles de l’arrière-Pays de la vallée de l’Argens. Elle fut dotée d’une enceinte de prestige, longue de trois kilomètres sept cents mètres qui protégeait une petite superficie de trente-cinq hectares. L'enceinte romaine a été construite en petit appareil régulier, en plusieurs tronçons, mais son tracé général, qui suit le relief de la butte rocheuse sur laquelle la ville a été bâtie, date de l'époque d'Auguste. Aux trois accès principaux de l'enceinte romaine, correspondaient trois portes monumentales dont seules deux ont survécu : la Porte des Gaules à l'ouest et la Porte de Rome à l'est. La Porte d'Agachon ou porte Nord a été détruite en 1955. Il existe actuellement, à Fréjus, des vestiges d'autres enceintes, datant du moyen-âge ou du XVIème siècle.
La Via Aurélia pénétrait dans la ville par la Porte de Rome à l'est et en sortait par la Porte des Gaules à l'ouest. La Via Aurelia ou voie Aurélienne est le nom donné à la voie romaine construite dès le IIIe siècle av. J.-C., reliant Rome à Luni par la côte de la mer Tyrrhénienne, prolongée par la suite jusqu'en Gaule narbonnaise, où elle se raccordait près d'Arles à la voie Domitienne vers l'Espagne et à la via Agrippa vers Lyon et le nord de la Gaule.
De la Porte des Gaules, il ne reste presque rien. La Porte de Rome a été murée au XIXème siècle, mais son plan en demi-cercle de 50 m, flanqué de deux tours rondes, reste inscrit sur le sol, lequel porte encore des restes de la voie dallée qui menait à un portail central de 5 m d'ouverture, encadré de deux poternes. Au nord de Fréjus des morceaux de rempart et une tour sont conservés au Clos de la Tour : parc de 6 hectares qui recèle des murs arasés de maisons romaines. La Porte de Rome était l'entrée monumentale orientale par laquelle la Via Aurélia pénétrait dans ville. A ce jour cette porte conserve uniquement les vestiges d'une tour (il y en avait deux) visibles côté jardin privé et le piédroit de l'arc visible côté avenue des aqueducs. Les vestiges de l'arc sont surmontés d'une croix.
L'enceinte romaine au nord-est de la ville antique au clos de la Tour est la partie la mieux conservée. Le mur de cet hémicycle de 50 m de diamètre est recouvert de capriers et au sol on observe des pavés marqués par le passage des chariots (ce sont des restes du dallage de la Via Aurélia). L'enceinte romaine s'appuyait du côté du port à ce qu'on nomme aujourd'hui la butte Saint-Antoine à l'angle sud et à la plate-forme au nord. Longtemps appelée à tort la citadelle, la plate-forme était une vaste demeure, probablement un bâtiment à fonction officielle. Elle formait un pendant symétrique à la butte Saint-Antoine, de l'autre côté du port.
Fréjus est le chef-lieu de la nouvelle province proconsulaire de Gaule narbonnaise en 22 av. J.-C. À partir de cette époque, la cité continue son développement ; son port était la seule base navale de la flotte militaire romaine de Gaule et le second après celui d’Ostie situé à l'embouchure du Tibre, au sud-ouest de Rome (du fait de l'ensablement, le site se trouve désormais à l'intérieur des terres).
Les fouilles et vestiges ont permis d'affirmer qu'entre le 1er et 3ème siècle, Fréjus a connu un dynamisme économique important. L’ère de prospérité pour la colonie romaine fut celle des aménagements urbains : mise en place d'une trame régulière avec portes monumentales, forum, aqueduc, théâtre, complexe thermal, amphithéâtre, nombreuses fontaines, des latrines, des égouts et extra-muros côté nord et côté est, à peu de distance de la porte de Rome, des tombes individuelles et des monuments s'alignaient le long de la Via Aurélia qui filait vers l'Italie... Le port, cœur de la ville, était protégé des assauts de la Méditerranée par une digue imposante surmontée d'une tour-lanterne. Il était encadré de deux ensembles résidentiels, la butte Saint-Antoine et la Plate-forme.
Fréjus, une ville à l'image de Rome
Fréjus était un important noeud routier sur la Via Aurélia, aménagée en l'an 13 av. J.-C., sous l'empereur Auguste. Elle était raccordée à la voie domitienne dans la vallée du Rhône. Son tracé correspond à peu près à celui de l'actuelle RD N7. Sous le règne de Tibère, furent construits tous les grands équipements dont subsistent aujourd’hui les vestiges, l’amphithéâtre, l’aqueduc, le phare, les thermes, le théâtre. Tibère du latin : Tiberius Cæsar Divi Augusti Filius Augustus est né à Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. et mort à Misène le 16 mars 37 ap. J.-C., il le deuxième empereur romain de 14 à 37.
Le théâtre romain situé au nord-est de Fréjus, date du 1er siècle de notre ère comme l'amphithéâtre. Construit à l'intérieur de l'enceinte romaine, il s'adossait à une butte en pente douce. Ses dimensions sont modestes comparées à celles des autres théâtres de la Gaule romaine : diamètre extérieur 83,81 m, diamètre de l'orchestre 21,5 m, scène 39 m x 6,80 m. Très détruit, il n'en reste que des fragments des murs rayonnants qui portaient les gradins et des vestiges de la scène. Connu de longue date, le théâtre n'est fouillé qu'entre 1919 et 1929 sous la direction de Jules Formigé (célèbre architecte et archéologue 1879/1960). Devenu théâtre romain Philippe Léotard, c'est un site en plein air aménagé pour accueillir spectacles et concerts comme ceux du festival des nuits auréliennes, programmé chaque été en juillet.
L'amphithéâtre est devenu l'un des symbole de la ville romaine de Fréjus. Construit au 1er siècle de notre ère, il se situe à 600 m du bourg médiéval, hors des murs de la ville romaine. La moitié du bâtiment s'appuie sur le flanc d'une colline, couronnée par des remparts. Exploité comme carrière de pierres dès le IVème siècle, il a perdu au cours du temps sa façade en blocs de grand appareil et ses gradins. Ses vestiges ont abrité à partir du XVIème siècle, un couvent, une chapelle et des maisons. En dépit de sa dégradation, les recherches archéologiques ont permis de mieux comprendre comment l'édifice avait été érigé.
Le nord de l'amphithéâtre a été bâti à flanc de colline, permettant d'économiser sur la maçonnerie, en évitant la construction de murs de soutien. Autour de la piste, les gradins reposent sur 52 murs rayonnants, reliés par des voûtes. Les murs sont constitués d'un mélange de pierres et de mortier de chaux, recouverts de moellons de grès vert. La façade, aujourd'hui disparue, était en bloc de grès. Elle était constituée de trois niveaux d'arcades sur 21 mètres de hauteur. L'entrée située vers la ville était flanquée de deux pilastres, tandis que deux piliers en pierre de taille encadraient l'entrée du côté de l'arène. Sur les corniches au sommet étaient fixés les mats de bois permettant de déployer le velum, bâche actionnée à l'aide de cordages et de poulies afin de protéger les spectateurs du soleil.
Partiellement fouillé par l'architecte C Texier, il avait été totalement dégagé en 1960, après la catastrophe du barrage de Malpasset (1959). Depuis lors, des restaurations abusives, nécessitées par la consolidation du monument et la préoccupation d'aménager un lieu de spectacle dans ce site, ont dénaturé une partie des maçonneries antiques. Ses dimensions extérieures : 113,85 m de long et 82,20 m de large, sont relativement modestes comparées à celles d'Arles et de Nîmes. Sa piste elliptique longue de 69 m et large de 39 m est creusée dans le rocher sur les trois quarts de sa superficie et entourée par le mur du podium. Les trois séries de gradins pouvaient accueillir environ 10 000 personnes. Celui d'Arles était prévu pour 20 000 et celui de Nîmes pour 23 000.
Le territoire de la cité, la civitas forojuliensis, s’étendait alors de Cabasse à l’ouest, à Fayence et Mons au nord d’où partait l’aqueduc, jusqu’à la Siagne à l’est qui la séparait d’Antipolis/ Antibes. Elle disposait d’une curie et accueillait six mille habitants. L’agriculture était développée avec des villa rustica à Villepey ou Saint-Raphaël, des exploitations minières de grès vert et porphyre bleu et la pêche en viviers lui assuraient une économie florissante.
Au bas d'une falaise que domine le village haut perché de Mons, jaillit une source qui donne naissance à une petite rivière la Siagne. C'est là que les romains ont capté l'eau pour alimenter Fréjus. L'aqueduc court sur 40 km de terrains montagneux, nécessitant de nombreux ouvrages d'art pour sauter combes et ravins. Dans son cours inférieur, le long de la vallée du Reyran, on rencontre des morceaux du monumental pont-aqueduc, mais les plus beaux vestiges se trouvent dans Fréjus le long de l'avenue du XVème corps et à l'ombre des pins et des cyprès dans le parc de la Villa Aurélienne (belle demeure du XIXème et de style palladien).
En l’an 40, Cnaeus Julius Agricola naquit à Forum Julii. Il acheva la conquête de l’île de Bretagne. Son gendre, l’historien Tacite, fit le récit de sa vie, un des chefs-d’œuvre de la littérature latine. Il y évoque brièvement au début Forum Julii comme une « ancienne et illustre colonie ». La Cité fut aussi citée plusieurs fois dans les écrits de Strabon et Pline l'Ancien. Au 1er siècle après Jésus-Christ, la ville romaine de Forum Julii s'étendait sur plus de 40 ha, son enceinte fortifiée avait près de 4 km de pourtour et sa population était de l'ordre de 30 000 habitants. Elle était le siège d'un préfet de la flotte, d'un tribunal de droit romain, d'un important marché : blé, bois, huile d'olive, vin, saumure, céramique de terre cuite...
L'évolution de Fréjus au cours du Bas-Empire (IIIème siècle) nous est très mal connue. Il serait hasardeux de prêter à Fréjus une décadence rapide, la construction assez tardive de l'amphithéâtre semble contredire l'hypothèse d'un déclin sensible à la fin de l'Empire.
Constitution de l’évêché de Fréjus
La tradition populaire locale rapporte qu'au Ier siècle, sainte Marie-Madeleine fuit la Palestine et débarque sur les côtes provençales. Elle choisit alors de s'installer dans une grotte à la Sainte-Baume, au cœur du massif des Maures, pour mener une vie de prière et de pénitence pendant près de 30 ans. C'est le début de l'histoire sainte du Var et d'une longue série d'évangélisateurs...
Le IVe siècle vit la constitution de l’évêché de Fréjus, en l’état actuel des connaissances,il serait le deuxième évêché de France après celui de Lyon. L’édification de la première église est attestée en 374 avec l’élection de l’évêque Acceptus. Un prêtre de Fréjus, Acceptus, renommé pour sa sainteté, fut élu évêque de Fréjus, mais il chercha à se dérober en s’accusant de crimes imaginaires. Cet évêque élu mais jamais sacré n’est pas le premier évêque, mais nous ne connaîtrons probablement jamais ni le nom ni le nombre de ses prédécesseurs. Nous n’apprendrons rien non plus sur ses successeurs puisque le silence des sources nous contraint d’attendre encore quelque vingt-cinq ans, avec l’apparition de Léonce en 400.
La grande figure de saint Léonce, saint protecteur de la cathédrale de Fréjus et du diocèse, ouvre la longue liste des évêques. Saint Léonce est élu évêque selon la tradition, en 400. Une grande partie de la Provence a été placée sous sa juridiction en tant que vicaire apostolique. C'est sous son pontificat qu'a certainement été terminée la cathédrale primitive (380-420) de Fréjus. L'évêque saint Léonce favorisa l'établissement monastique de saint Honorat dans l'île de Lérins, et c'est à lui que saint Jean Cassien, son ami, dédia ses dix premières Conférences. Son rôle fut très grand dans l'avancement de la foi dans le midi de la Gaule. Evêque Saint Léonce fut un grand ami de Jean-Cassien qui lui dédia ses dix premières conférences.
Moyen-Âge
Pendant trois cents ans nous ne savons pratiquement rien sur cette cité, la Provence vit une vie précaire. La pression des peuples barbares met fin à un empire décadent pendant la seconde moitié du Vème siècle, inaugurant une longue période d'instabilité, de guerres et de famines. Les Wisigoths, les Lombards, les Burgondes déferlent sur le sol semant la désolation et la mort, les Francs et les Arabes se livrent bataille, Fréjus est ravagée, les survivants se retirent vers l'arrière pays, sur les éminences fortifiées. Les Burgondes établissent un royaume en Bourgogne au nord de la Provence jusqu'à Avignon et la Durance. Les Wisigoths, vite remplacés par les Ostrogoths occupent le sud et l'est de la Provence. En 534, les Francs annexent le royaume Burgonde, les Ostrogoths leur cèdent le reste de la Provence en 537. La Provence est le débouché naturel de la puissance franque vers la Méditerranée et vers l'Italie.
En l'an 572, les. Lombards, venus du Dauphiné ravagent Fréjus, que parachèvent les Saxons en 574. Puis en 896, les Sarrasins désolent la Provence. Sarrasins, Sarrazins ou Saracènes est l'un des noms donnés durant l'époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane qui habitaient au-delà de la mer Méditerranée ou au-delà des Pyrénées. D'autres termes sont employés également comme « Maures », qui renvoie aux Berbères et peuples barbaresques de l’Afrique du Nord et du reste de la Méditerranée après la conquête musulmane. La Provence appartient au royaume Franc, dont elle est la marche frontière méridionale. Les Arabes dominent la Méditerranée, ils ont conquis l'Espagne et renversé des Wisigoths au début du VIIIème siècle et ils y établissent un royaume riche et florissant.
Pour rappel, la noblesse provençale, d'origine et de tradition gallo-romaine, se révolte contre un pouvoir central lointain, Charles Martel mate la rébellion en 736 en s'emparant par la force de Arles et Marseille. En 737, les insurgés en appellent aux arabes voisins établis en Septimanie (Languedoc actuel), les troupes franques reviennent et réprime durement la rébellion. Ils prennent Avignon, exterminent les habitants, et soumettent la région à de terribles représailles. Charles Martel doit revenir une nouvelle fois en 739, il repousse une dernière fois les armées arabes avec l'aide des Lombards. La Provence pacifiée est soumise mais exsangue. Lors du traité de Verdun en 811 qui partage l'empire de Charlemagne, Lothaire hérite de la Provence, de la Bourgogne, de la Lorraine et du titre impérial.
Affecté par les guerres et la piraterie, le commerce est en profonde récession, les épidémies sont endémiques, les villes déclinent, églises et monastères sont ruinées, l'art est décadent. Les souverains carolingiens dont le pouvoir régresse au profit des seigneurs locaux s'intéressent peu à cette lointaine province. Il reste peu de témoignages de cette époque qui laisse les mémoires le souvenir d'une période sombre.
A la fin du IXème siècle Fréjus est complètement détruite. Les Sarrasins établissent une tête de pont sur la côte provençale, probablement à La Garde Freinet (Fraxinetum) vers le golfe de Saint Tropez, d'où ils lancent des raids et se livrent au brigandage en Provence et jusque dans les Alpes. Les derniers carolingiens qui se disputaient la couronne de Provence, avaient laissé s'installer les Arabes au Fraxinetum sans jamais les combattre, mieux même, ils leur avaient abandonné en fief, moyennement redevance, les vallées entourant la citadelle. Les Maures recevaient continuellement par la mer des renforts et des armes, et de cette citadelle lançaient des raids jusqu'en Savoie et en Piémont. Les Sarrasins ne sont définitivement expulsés vers 970 par le comte de Provence Guillaume dit le Libérateur.
En 924, le roi Raoul confirme les possessions de l’Abbaye de Saint-Martin d’Autun à Fréjus ainsi qu’à Vaison-la-Romaine et dans le Viennois. Raoul ou Rodolphe, né vers 890 et mort en 936, est successivement duc de Bourgogne (921-923) puis roi des Francs (923-936).
En 973, Saint Mayeul, abbé de Cluny, né à Valensolles, est pris au col du Grand Saint Bernard par une bande de Sarrasins, qui demande au religieux de Cluny une forte rançon. Les moines réunissent la somme et obtiennent la liberté de leur abbé, mais ils soulèvent tout le pays très rapidement. Guillaume 1er, comte de Provence lève l'Ost. Des batailles ont lieu dans les Alpes provençales à Embrun, Gap, Riez. Les Arabes battus se replient vers le Fraxinetum pour se regrouper. Ils sont défaits à Tourtour, Ampus, Cabasse. Assiégés par terre et par mer, la citadelle est enfin prise et rasée. Une grande partie des hommes d'armes sont tués, les autres forcés à se faire baptiser et réduits à l'esclavage. Les victoires sur terre de Guillaume 1er de Provence conjuguées aux victoires navales des byzantins viennent à bout de l’occupation sarrasine.
Après ces évènements, à Fréjus ou dans ce qu’il en reste, l’heure est à la reconstruction, la population décimée ou contrainte à la fuite, il faut faire revenir et secourir. Le 6 mars 990 le comte Guillaume, dans un acte signé à Arles, accorde à l’évêque Riculphe la moitié du port de Fréjus et la moitié des terres qui entourent la cité, de l’Argens à la Siagne, de la mer à la montagne de Mercure. A juste titre on nomme l’évêque Riculphe : le 'bâtisseur". Il va relever Fréjus de ses ruines, la cathédrale a été abattu : il la reconstruira, la consacrera à Notre-Dame et le baptistère à saint Jean-Baptiste, relèvera les ruines de la ville et la ceindra de fortes murailles encore visibles aujourd’hui, peu à peu la vie reprend. Avec Riculphe le bâtisseur, évêque de Fréjus, abbé de Montmajour, recommence l'histoire de Fréjus. Riculphe a honoré le siège de Fréjus et mérite de figurer aux côtés de saint Léonce ou de Jacques Duèze comme un des noms qui l’a le plus illustré.
Quelques siècles plus tard, le Moyen-Age laisse encore son empreinte dans le centre ancien de Fréjus. Place Formigé, on retrouve le groupe épiscopal autour de la cathédrale Saint-Léonce et sa tour carrée. Les rues piétonnes aux abords du cloître sont un délice pour les promeneurs. Aujourd'hui de nombreux artisans s'y sont installés et ont formé le "Circuit des Métiers d'Art."
Le port communiquait avec la mer par un canal et Fréjus dut de tout temps, lutter contre l'envasement. Au XIIème siècle, le trafic était encore dense. En 1138, le port est utilisé par les marins génois qui viennent tenir une foire à Fréjus. ( Au XVIème, ce port avait presque totalement disparu et au XVIIIème, il fut remplacé par une plaine agricole, puisque l'ensablement avait repoussé la mer un peu plus loin. La tour hexagonale surmontée d'une pyramide à six pans, haute de 10 m appelée la lanterne d'Auguste, était sans doute un amer qui signalait l'entrée du port antique. Cette tour a été restaurée au XIXème. Pour y arriver, on emprunte le chemin de la lanterne qui longe les vestiges de la digue sud du port).
Fréjus s'étant repeuplé insensiblement, devint bientôt le chef-lieu d'un grand bailliage. Un des successeurs de Riculfe perdit son domaine pour s'être ligué avec le comte Boniface de Castellane, contre le comte de Provence, Alphonse II, de la maison d'Aragon, qui s'empara de Fréjus en 1189. L'évêque fut pourtant réintégré bientôt dans ses droits, et obtint même la seigneurie entière de la ville, ainsi que l'extension du ressort de sa justice sur tout le territoire (1203). Le bailliage de Fréjus s’étend de Gonfaron à Cotignac et d’Artignosc-sur-Verdon à la frontière italienne d’alors. Sous le règne de Charles Ier de Sicile , le territoire de Fréjus est réduit tandis que le siège est transféré à Draguignan.
Jacques d'Ossa, ou Jacques Duèse, ou Jacques d'Eusse, né à Saint André en 1245 est nommé évêque de Fréjus en 1299, puis évêque de Porto avant de devenir le deuxième pape d'Avignon sous le nom de Jean XXII, le 7 août 1316 où il meurt le 4 décembre 1334. Jacques d'Ossa contribua à embellir la ville et fit venir à Fréjus ses neveux qu'il nomma cardinal et archidiacre. La Peste noire qui ravage la Provence atteint Fréjus en 1347. Fréjus qui compte 266 maisons habitées, subit une première attaque barbaresque en 1471. (Aux XVIe et XVIIe siècles, sévissent en Méditerranée de nombreux corsaires. Toute une littérature, décrit la férocité des pirates barbaresques et l'état misérable des captifs chrétiens).
Vers la fin du XVe siècle, le dimanche des Rameaux, tandis que les habitants disséminés dans les paroisses voisines y assistaient au service divin, parce que l'évêque et le clergé de Fréjus qui s'étaient déclarés pour le roi René contre Sixte IV, avaient été interdits par le pape, des corsaires s'introduisirent tout à coup dans la place, la livrèrent au pillage et s'éloignèrent chargés de butin, après avoir mis le feu aux quatre coins de la ville (19 mars 1475).
En 1480, la peste ravage le littoral provençal, semant la désolation et la mort dans notre ville. C'est dans ces circonstances qu'en 1482 le célèbre moine de Calabre, François de Paule, débarqua dans le port de Fréjus et selon une tradition bien établie délivra la ville du fléau. Depuis cette date, chaque année Fréjus célèbre avec éclat la fête de ce saint qui est devenu le second patron de la cité.
Le roi de France établit sa souveraineté sur la Provence à la fin du XVe siècle. René d'Anjou, roi de Naples, duc de Lorraine hérite du comté de Provence à la mort de son frère aîné Louis III. René d'Anjou, dit le Bon Roi René, né le 16 janvier 1409 à Angers et mort le 10 juillet 1480 à Aix-en-Provence, est un prince du sang français de la lignée des ducs d'Anjou issue de Louis Ier d'Anjou. Sa mère est Yolande d'Aragon (1381-1442), fille du roi d'Aragon Jean Ier. Après la mort de Jean d'Anjou fils de René, le roi de France Louis XI, neveu de René, contraint son oncle à établir un testament en sa faveur. En 1481, la Provence est réunie au Royaume de France.
L’installation du Parlement à Aix fait perdre à Fréjus une grande partie de son indépendance et des droits seigneuriaux des évêques. Au début du XVIe siècle. La prospérité économique de Fréjus s’appuie sur plusieurs ressources : la Vigne, la Production et commerce du blé, la Pêche, l'élevage de moutons, la Poterie.
De La Renaissance au passage de Napoléon
Fréjus subit les invasions de 1524 et 1536, elle fut aussi l’objet de convoitises et querelles entre les évêques et les rois de France. En 1526 et 1565, les évêques perdirent peu à peu leurs privilèges au profit de la communauté. Les résultats des guerres sont mitigés. François Ier se heurte en Italie aux intérêts de Charles Quint, roi d'Espagne et Empereur germanique. La Provence est envahie par deux fois en 1524 en 1536 par les troupes impériales, les provençaux montrent alors pour la première fois leur attachement à la France, ils soutiennent les troupes françaises qui repoussent les envahisseurs en Italie.
C’est en 1536, au cours d’une des guerres qui ont opposé pendant vingt-cinq ans le roi de France François Ier et l’empereur romain germanique et roi d’Espagne Charles Quint, que ce dernier organisa son entrée triomphale dans Fréjus, la rebaptisant « Charleville » et l’érigeant en duché. Charles Quint revient en 1537 à Fréjus pour signer le traité de Paix de Nice qui lui permet de ravitailler ses galères.
Au cours du règne d’Henri II, Fréjus devint une amirauté. Henri II, né le 31 mars 1519 à Saint-Germain-en-Laye et mort le 10 juillet 1559 à Paris, est roi de France de 1547 à sa mort. Deuxième fils du roi François Ier, il devient l'héritier du trône à la mort de son frère aîné François, en 1536. Il reçoit alors les titres de dauphin et de duc de Bretagne. Son règne marque également l'essor du protestantisme qu'il réprime avec davantage de rigueur que son père. Devant l'importance des adhésions à la Réforme, Henri II ne parvient pas à régler la question religieuse, qui débouche après sa mort sur les guerres de Religion.
Fréjus sera impliquée dans les Guerres de Religion. De 1561 à 1563, les protestants étaient pourchassés et massacrés par une population viscéralement catholique dans ce qu'on appela les « Grands Jours de Fréjus ». Le calme revint en 1564 à l’occasion de la visite de Charles IX et Catherine de Médicis en Provence. Mais en 1568, entre les deuxième et troisième guerres de religion, le baron de Cipières fut massacré avec trente-cinq cavaliers. Alors qu’ils s’étaient arrêtés dans une auberge, un attroupement se forma dans la nuit du 30 juin au 1er juillet aux cris de « À mort les huguenots ! ». Les consuls négocièrent leur désarmement contre leur sortie sains et saufs, mais à peine dans la rue ils furent massacrés alors que Gaspard de Villeneuve, baron des Arcs, et gouverneur de la ville, avait juré de les protéger.
La commune de Fréjus comptait ainsi plus de six mille habitants vers 1580. En 1586, l’enceinte fut agrandie, et le roi de France envoya une garnison de gascons. Bien que fervents catholiques, et en contradiction avec leur réaction moins de vingt ans plus tôt, les habitants de Fréjus firent appel au marquis de Trans, huguenot, pour qu’il les débarrasse de ces soldats considérés comme étrangers. Ils introduisirent sa troupe de nuit en décembre 1588 et massacrèrent toute la garnison. En octobre 1590, le duc de Savoie qui s’était fait proclamer comte de Provence par les Ligueurs fit une incursion jusqu’à Fréjus. Charles-Emmanuel Ier, dit le Grand, né au château de Rivoli le 12 janvier 1562, mort à Savillan le 26 juillet 1630, fut duc de Savoie et prince de Piémont de 1580 à 1630.
De cette époque à la fin du XVIIIe siècle, la cité périclita. En 1707, le Prince Eugène envahit Fréjus. Eugène de Savoie-Carignan ou François Eugène de Savoie, surtout connu comme le prince Eugène, né le 18 octobre 1663 à Paris et mort le 21 avril 17361 à Vienne (Autriche), est un officier au service de la monarchie autrichienne, devenu commandant en chef des armées du Saint-Empire romain germanique. Il est considéré comme un des plus grands généraux de son époque.
En 1789, la situation de Fréjus est plutôt médiocre, il n’y avait toujours pas de fontaines publiques dans Fréjus, mais deux puits. La main-d’œuvre manquait, les récoltes ne suffisaient plus à nourrir les habitants qui n’étaient pourtant plus que deux mille cinq cents. Vingt-deux représentants furent choisis pour préparer les États généraux. Finalement, six d’entre eux allèrent à Versailles, dont l’un eut une importance nationale : Emmanuel-Joseph Sieyès. Emmanuel-Joseph Sieyès, souvent appelé « l'abbé Sieyès », né le 3 mai 1748 à Fréjus et mort le 20 juin 1836 à Paris, est un homme d'Église, homme politique et essayiste français, surtout connu pour ses écrits et son action pendant la Révolution française, faisant partie des prêtres favorables au processus révolutionnaire et même des régicides de 1793, mais devenant ensuite plus conservateur et promouvant l'accession au pouvoir de Napoléon Bonaparte en 1799.
Les Fréjusiens ne l’ont pas oublié ! A l’occasion du bicentenaire de la Révolution, la ville a commissionné le sculpteur Polska pour concevoir une statue de bronze et d’ardoise d'Emmanuel-Joseph Sieyès. À cause des lois promulguées durant cette période, le clergé perdit sa puissance dans la commune qui était le siège d’un évêché important. Le port qui appartenait à l’évêché était presque totalement ensablé et fut vendu comme bien national. Le nouvel acquéreur choisit de le combler pour en faire des pâtures. De 1790 à 1795, Fréjus est chef-lieu de district.
Sous le Directoire, le général Napoléon Bonaparte de retour d’Égypte, jette l’ancre dans le Golfe de Fréjus le 9 octobre 1799 (17 vendémiaire de l’an VIII) à 10 heures. Lieutenant en second dans l’artillerie dès l’âge de 16 ans, Napoélon est devenu général en 1789, au début de la Révolution française, à tout juste 19 ans. Alors que les monarchies européennes font la guerre à la France républicaine, le général Napoléon est envoyé commander l’armée en Italie. Il remportera de nombreuses batailles (Arcole, Rivoli…) lors de cette campagne (1796-1797), qui aideront à construire sa légende, et l’amèneront à être désigné pour repartir mener les combats contre les Anglais en Égypte.
Le débarquement est organisé par le contre-amiral Honoré Ganteaume, envers qui Napoléon reconnaît dans une lettre être redevable d’avoir débarqué à Fréjus. La traversée de la Méditerranée se fait à bord de la frégate vénitienne « Le Muiron ». Cette dernière est baptisée ainsi en l’honneur de Jean-Baptiste Muiron, décédé en 1796 lors de la bataille du Pont d’Arcole en sauvant la vie de Napoléon. Dominique-Vivant Denon, également à bord du Muiron, témoigne de ce débarquement en réalisant un dessin de Fréjus ensuite reproduit sur une assiette en porcelaine de Sèvres aujourd’hui conservée au château de Malmaison. En outre, ce service en porcelaine particulier de l’Empereur le suit dans son exil sur l’île de Sainte-Hélène.
Avant de repartir le soir même pour Paris, Napoléon se reposera quelques heures à l’hôtel Peyrremond, rue du général de Gaulle, que l’on connaissait jusqu’il y a peu encore sous le nom d’hôtel Arena. À cette occasion, la communauté choisit un nouveau blason, moins royaliste et clérical que le premier. Napoléon fera une autre halte à Fréjus. En 1814, peu après son abdication, sur la route de son premier exil pour l’Île d’Elbe, il passera une nuit, celle du 27 au 28 avril, à l’Hôtel de la Poste, toujours rue de Gaulle. Ironie de l’histoire, c’est dans ce même hôtel et cette même chambre que le pape Pie VII, trois mois auparavant, séjourna sur la route de Rome, et cinq années après que Pie VII toujours, fut gardé prisonnier dans cet hôtel… par Napoléon.
De la naissance de la station balnéaire à aujourd'hui
En 1860, la municipalité décida l’assèchement du marais du Grand Escat, situé entre la vieille ville et la mer. Ceci fait, en 1882 la commune loua les terrains aux pêcheurs qui y construisirent des cabanes de planches. Durant la même période, la station balnéaire de Saint-Aygulf se développa, notamment sous l’influence de Carolus-Duran qui y fit construire une villa et décora des édifices, notamment l’église et par la volonté de la Société du Littoral. Plus tard, les touristes britanniques firent construire des villas et hôtels à Valescure au début du XXe siècle. Ce lieu est donc aujourd'hui le quartier Valescure. Ce quartier a la particularité d'être à la fois sur Fréjus et sur Saint-Raphaël avec une séparation naturelle par le cours d'eau Le Pédégal. En 1905, la nouvelle tradition taurine fit de Fréjus la ville taurine la plus à l’est du Rhône, excentrée de la Camargue.
Fréjus est aussi une ville forte de son patrimoine militaire et son passé colonial.
Le 26 octobre 1911 fut décidée la création de la base aéronavale. Le 23 septembre 1913, Roland Garros passa à la postérité pour avoir réussi la première traversée de la Méditerranée en avion entre Fréjus et Bizerte en Tunisie. Puis en 1915, grâce au général Gallieni, résident de la commune et nouveau ministre de la Guerre, la commune accueillit les régiments coloniaux dans des camps de « transition climatique ». Ces installations militaires continuèrent à s’accroître jusqu’en 1920.
En parallèle, dès 1920, le quartier de Fréjus-Plage fut réorganisé pour accueillir les touristes avec la construction d’hôtels, d’un casino et d’établissements de bains. L’importance de la présence militaire provenant d’outre-mer fut l’occasion de construire la pagode Hông Hiên Tu en 1917 et la mosquée Missiri en 1928. En 1926 et 1932, la base aéronavale s’étendit, jusqu’à approcher de l’Argens à l’ouest et de la voie ferrée du train des pignes au nord. Aujourd'hui la ville compte toujours le 21ème Régiment d'Infanterie de Marine.
Entre les deux guerres mondiales, la défense du vallon du Fréjus, comprenant un poste d’altitude, est renforcée par les trois ouvrages Maginot. En juin 1940, sa garnison, commandée par le lieutenant Sarrauste de Menthière se compose de dix-huit alpins du 81e bataillon alpin de forteresse. Le 21 juin, après une préparation d’artillerie, les Italiens du III/91erégiment d’infanterie( RI ) franchissent le col du Fréjus. Ils sont repoussés par les tirs français. Les 22 et 23, de nouvelles tentatives italiennes sont arrêtées par l’artillerie et l’infanterie. Le 24 juin, l’ennemi parvient sur les dessus de l’ouvrage d’Arrondaz. Le Pas-du-Roc déclenche sur lui un tir de mortiers. Puis, le lieutenant Bergue et quelques hommes sortent dégager les abords à la grenade. Les Italiens attaquent aussi l’ouvrage de Fréjus et parviennent dans les barbelés. Le Pas-du-Roc dégage le terrain avec ses mortiers. Les Italiens perdent 14 tués et 41 blessés.
En 1942, alors que l’armée allemande traversait la ligne de démarcation, les italiens traversèrent Fréjus le 12 novembre 1942. Le 27 novembre, la Luftwaffe occupa la base navale. Les 22, 23 et 24 janvier 1943 fut organisée la rafle de Marseille au cours de laquelle entre vingt et vingt-cinq mille habitants du quartier du Vieux-Port furent déportés vers le camp d’internement aménagé à Fréjus dans le camp militaire de Caïs. En 1944, une rumeur parcourut la cité : « Napoléon a débarqué ici, les alliés feront de même », rumeur confirmée par un message codé diffusé à la BBC : « Nancy a le torticolis ». Et effectivement, le 15 août 1944, dans le cadre du débarquement de Provence, les plages de Fréjus-Plage et de Villepey virent débarquer les forces de la Camel Red composées de la 36e division d’infanterie américaine. La ville fut fortement bombardée, de nombreux bâtiments furent détruits, mais dès le 18 août, la ville était libérée, l’électricité rétablie pour quelques heures le 22 août, et à partir de la fin du mois, les déblaiements commencèrent.
Face à la Méditerranée, à Fréjus, reposent près de 20 0000 soldats morts pour la France en Indochine française, entre 1940 et 1954. Qu’ils soient morts lors des combats contre l’invasion japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale ou contre le Viet-Minh au cours de la guerre d’Indochine (1946-1954), les dépouilles de ces combattants ont été regroupées dans l’ancienne ville de garnison des troupes coloniales. Sur les hauteurs de la cité varoise, le mémorial des guerres en Indochine est un haut lieu de la mémoire nationale au titre de la Seconde Guerre mondiale en Indochine (1940-1945) et de la guerre d’Indochine (1946-1954). Le monument dessine un large cercle de 110 mètres de diamètre. Cette promenade circulaire symbolise le périple de ces hommes tombés à 15000 kilomètres de la métropole puis rapatriés des terres lointaines d’Indochine.
En 1958, Fréjus perdit le siège de l’évêché au profit de Toulon mais garda la domination sur le diocèse. Le 2 décembre 1959, c'est la catastrophe du barrage de Malpasset. A 21h15, le barrage de Malpasset qui barre le torrent du Reyran dont le débit s'est considérablement accru avec de récentes pluies diluviennes, achevé cinq ans plus tôt, cède et libère plus de 50 millions de mètres cubes d'eau. En quelques minutes, la vallée du Reyran et la ville de Fréjus sont ravagées par une vague de plusieurs mètres de haut déferlant à 70 km/ h et qui détruit tout sur son passage (maisons, voies ferrées et routes).
L'armée intervient pour secourir les sinistrés et déblayer la ville de Fréjus. Le général de Gaulle, accompagné du Premier ministre Michel Debré, se rend rapidement sur place. La rupture du barrage de Malpasset le 2 décembre 1959 a dévasté la région de Fréjus : maisons, routes et voies ferrées sont détruites. De nombreux cadavres sortis de la boue sont conduits vers une chapelle funéraire. 423 victimes sont dénombrées.
Le 9 novembre 1961, le général De Gaulle vint à Fréjus en voyage officiel, reçu par le maire de l’époque André Léotard. En 1968, elle devint la ville marraine de l’Escadron de transport 3/60 Esterel lors de sa constitution sur la Base aérienne 107 Villacoublay. Le 1er janvier 1978, le 4e régiment d’infanterie de marine s’installa jusqu’en 1980, année où la commune récupéra certains terrains militaires et où le 21e régiment d’infanterie de marine s’installait dans le quartier de Caïs. Le 6 juin 1987, la convention du dixième anniversaire du Parti républicain se tint à Fréjus alors que le maire d’alors François Léotard en était le président. Il y annonça sa décision de rester au gouvernement alors que Jacques Chirac lui avait demandé de choisir entre son poste de ministre de la Culture ou de militant politique.
Ouvert en octobre 1981, le Musée des Troupes de Marine est l’un des 15 musées de l’armée de terre. Ses collections invitent à découvrir l’histoire des troupes de marine et celle de la France d’outre-mer. C’est un lieu également d’ateliers pédagogiques, conférences, expositions temporaires et salons de peinture. Musée d’histoire, de sciences et techniques d’art et traditions militaires, mais aussi d’aventures humaines, le musée des Troupes de Marine présente une évocation illustrée aussi bien par des biens muséaux que pour des archives ou des documents iconographiques.
L’histoire de l’Arme qui a donné ses empires coloniaux à la France sert de fil conducteur à l’histoire de la France d’outre-mer. 120 vitrines, 55 uniformes, 100 armes à feu et armes blanches, 250 décorations. L’artillerie de marine participa aux campagnes de l’Empire, en particulier à Lützen (1813), plus ancienne inscription de bataille figurant sur les emblèmes des Troupes de Marine. Quelques vitrines présentent les combats de la « Division Bleu » qui lutta jusqu’à « la dernière cartouche » dans les Ardennes en 1870, à Bazeilles. Depuis 1986, Fréjus accueil chaque année le rassemblement de la grande famille de l’Arme, le 31 août, jour de la « Fête de Bazeilles ».
Le 12 juillet 1989, le bassin de plaisance de Port-Fréjus était inauguré, alors que la première évocation du projet datait de 1948. En novembre 1991, la ville devint la marraine du TCD Foudre de la Marine nationale. En 1992, la commune participa à la création du réseau Villes et Métiers d’Art. En 1993, elle accueillit des épreuves de la Coupe Davis. Au cours de l’une d’entre elles le 16 juillet 1993, l’équipe indienne battit la France dans les arènes. En 1995, la base d'aéronautique navale de Fréjus-Saint Raphaël fut définitivement démantelée au profit de celle d’Hyères, scellant la fin de l’aviation à Fréjus. Dès lors, cet espace fut transformé en base nature François Léotard, un vaste espace naturel, sportif et d’exposition.
A Fréjus comme dans de nombreuses villes de l'occident romain, la plupart des monuments dont l'usage fut abandonné à la fin de l'antiquité, ont servi de carrière pour y prélever à bon compte des matériaux utiles aux nouvelles constructions. Des colonnes et chapiteaux furent utilisés pour construire le baptistère. Les premiers historiens à s'être penchés sur ces vestiges ont été les chanoines de la cathédrale de la ville au XVIème et à partir du XIXème, les érudits se sont transformés en archéologues qui ont fait des fouilles. En 1828, un architecte a fait déblayer l'amphithéâtre et les thermes de la porte d'Orée. A partir de 1950, l'urbanisation croissante a provoqué des campagnes de fouilles et de sondages de plus en plus fréquents. Depuis 1982, la création d'un service archéologique municipal a pérennisé ces actions grâce à une présence constante sur le terrain.
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