Histoire de Hyères (83)
Située dans le département du Var, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Hyères, appelée "Hyères les Palmiers", en raison des 7 000 palmiers plantés dans la commune et cultivés dans les pépinières, fut pendant de nombreuses années la station balnéaire favorite de célébrités et d'une partie de l'élite intellectuelle et bourgeoise. De magnifiques demeures du début du siècle en témoignent encore autour de la vieille ville.
La culture est aussi très présente dans Hyères. Le Musée des Cultures et du Paysage, inauguré en 2020, accueille des collections remarquables autour de l’art et de la culture, des expositions éphémères et des événements culturels. Le Castel Sainte Claire, construit au XIXème siècle dans un style néo-médiéval, est entouré par un parc paysager remarquable. Vous pouvez aussi admirer à Hyères les façades de la Villa Mauresque, dont les jardins furent visités par la Reine Victoria en 1892. Le charme particulier de ce coin de paradis a aussi inspiré de nombreux artistes : Francis Poulenc, Man Ray, Salvador Dali ou encore Pablo Picasso sont venus puiser l’inspiration dans le bleu du ciel ou de la mer Méditerranée, sont venus se perdre dans ses ruelles pour mieux s’y retrouver.
Riche d’un passé plusieurs fois millénaire, Hyères a été reconnue Ville d’Art et d’Histoire pour la qualité de son patrimoine. La vieille ville, perchée sur la colline et dominée par les ruines du château médiéval des Seigneurs de Fos, mérite le détour. Venez flâner dans les ruelles aux parfums d’Italie, venez à la rencontre des artistes du parcours des arts. Pour la découvrir, arpentez les ruelles pittoresques de la vieille ville médiévale perchée sur la colline du Castéou. Le « vieux » Hyères vous offre ses secrets, nous vous racontons son histoire pour agrémenter votre visite.
Une histoire engloutie vieille de 2 000 ans
C'est au IVe siècle avant J.C., qu'un comptoir commercial fortifié fut construit par des marins grecs de Massalia, sur les rives de la Méditerranée, à Hyères dans le lieu-dit de l'Almanarre. (mot arabe qui signifie phare, point de reconnaissance pour les navigateurs). Le comptoir se nommera Olbia, l'actuelle Olbia de Provence, qui veut dire "L'Heureuse" en grec et puis leur présence s'est étendue lentement sur la presqu'ile de Giens. Ce bastion fortifié à pour but de sécuriser la navigation côtière vers l'Italie suite aux incursions des "barbares" Ligures. Vu la situation de L'Almanarre, on ne peut expliquer cette présence que par une « passe » dans le double tombolo de la Presqu'île de Giens.
C'est une caserne de 165 m de côté constituée d'un double mur avec des tours aux angles et sur le périmètre. Une porte s'ouvrait à l'est, vers le port aujourd'hui ensablé. L'intérieur est découpé en quatre par deux artères. Chaque quartier est composé de dix îlots d'habitation séparés par des ruelles de 2,20 m de large. À ceux-ci viennent s'ajouter deux sanctuaires à Aphrodite et Artémis.
A quelques centimètres sous l'eau de la Plage de l'Almanarre, une histoire vieille de 2 000 ans, celle du port de la cité d'Olbia. C'est le seul site archéologique sous-marin de France. Par endroits, les blocs de calcaire sont parfaitement alignés. Ailleurs, ils gisent, épars, visible avec un simple masque et un tuba, l'ancienne jetée du port d'Olbia est là. La prise de Marseille par César, en 49 avant J.-C, amorce la romanisation de la région. Au IIe siècle av. J.-C., les Romains s'établissent sur la commune et fondent Pomponiana, une station de galères à proximité d'Olbia la grecque, les similarités avec Emporia en Catalogne sont nombreuses.
Le niveau de la Grande Bleue ayant monté de près d'un mètre en 2 000 ans, tout est noyé aujourd'hui. Quelques centimètres sous l'eau par endroits. Par 3 à 4 mètres de fond maximum. Mais l'histoire est là : comme ces queues d'aronde encore visible sur les blocs, des rainures creusées pour les relier les uns aux autres, après y avoir coulé du plomb. Sur certaines pierres, le métal est d'ailleurs encore là. Mais Olbia est aussi visible à terre. A quelques encablures de la plage, cette cité grecque puis romaine a été habitée pendant près de 1 000 ans, avant d'être abandonnée, à l'époque mérovingienne, quand ses derniers ressortissants se réfugient sur les hauteurs, derrière les remparts de Hyères par exemple.
Moyen Âge
Sous le règne de Gontran Ier, roi des Francs à la tête de la Burgondie (561 – 592), Olbia est définitivement abandonnée en raison de la submersion du port et de l'augmentation de l'insécurité en bord de mer sous la dynastie mérovingienne.
Dès le début du Moyen Âge, la ville était appelé Castrum Aracarum ou Aracarum Castrum, qui est la devise du château et qui est gravée à son entrée ; ce qui signifie que le château d'Hyères existait déjà.
Premières citations de Hyères sous la forme Eyras ou Eras en 963. Ce nom est dérivé du mot latin area, qui signifie « espace découvert » avant de s’appliquer à la cour, au jardin, à la maison. Le mot latin s’est aussi appliqué à des marais salants. L’usage du mot aurea provient vraisemblablement des grandes aires de séchage du sel que l’on trouve aux Salins-d’Hyères et qui sont connues depuis l’Antiquité.
Deux documents citent Hyères pour la première fois dans l'histoire en 963/964 : une bulle du pape Léon VIII et une charte de Conrad, roi de Bourgogne et de Provence, concèdent Hyères et ses alentours ou en confirment l'attribution à l'abbaye bénédictine de Montmajour. Il est fait mention de salines et de pêcheries.
Guillaume Ier édifie un fort et défend la côte contre les pirates Sarrasins qui ont établi une base à La Garde-Freinet. Vers la fin du Xe siècle, après l'expulsion des Sarrasins du Fraxinet en 972, la seigneurie d'Hyères, qui fait partie des terres libérées, échoit aux seigneurs de Fos par décision du comte de Provence Guillaume Ier, dit le Libérateur. Ce territoire, d'une profondeur de 8 à 15 km, inclut les îles d'Hyères. Issu de la famille des vicomtes de Marseille, Pons de Fos est généralement considéré comme le premier seigneur d'Hyères en construisant un château à Hyères, dès la première moitié du XIe siècle, une fois les Sarrasins expulsés.
La fondation par Guy et Astrude de Fos de l'église Saint-Nicolas située à l'est du Gapeau, à l'angle nord-ouest des Salins d'Hyères est mentionnée dans une charte en 1056. L'acte évoque aussi la donation d'« une maison jouxtant l'église Saint-Paul, et située sur la place du Marché », place sur laquelle se tiennent des foires. L'église Saint-Nicolas, avec tous les biens et droits qui y sont liés, est placée sous la tutelle du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne et Saint-Trophime d'Arles. Le lieu-dit Saint-Nicolas témoigne encore de l'emplacement de cette chapelle aujourd'hui disparue qui figurait encore sur un plan de la fin du xviiie siècle.
Donation en 1062 par l'évêque Rostaing et ses frères Amiel et Gui, tous trois fils du Gui de Fos déjà cité, des églises Saint-Michel et Saint-Georges à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Les terres de la première se situaient au voisinage d'une source nommée Alma Narra, ce qui la place sur la colline de Costebelle. La seconde était située à l'est des salins, entre les Bormettes et Léoube. Dans cette charte, Hyères est citée en tant que castrum Heras : c'est la première mention de fortifications. Et donation de salines de l'étang de Fabrégat à l'abbaye Saint-Victor. Cette charte signée dans la chapelle Saint-Benoît des Salins évoque le château d'Hyères dit Castellum Eiras.
Nouvelle donation par Rostaing et Amiel en 1075 de salines de l'étang de Fabrégat à l'abbaye de Saint-Victor. Cette charte signée dans la chapelle Saint-Benoît des Salins évoque le castellum (château) d'Hyères (Eiras). En 1112, la maison de Barcelone hérite du comté de Provence par mariage, cette succession est contestée par le comte de Toulouse. L'archevêque d'Arles cède à l'ordre du Temple en 1156, contre un cens annuel, l'église rurale de Saint-Martin, située au sud-ouest de la ville. Les Templiers s'en désaisissent en 1166. Elle est alors cédée à la prévôté de Pignans, là aussi contre un cens annuel. Sur décret d'Alphonse Ier, comte de Provence en 1182, est construite l'église romane de Saint-Paul en plein cœur de la ville fortifiée pour relayer la vieille église Saint-Pierre. Ces deux églises passent alors sous le contrôle du diocèse de Toulon.
Une guerre oppose deux membres de la maison de Fos en 1187, Guy et Amiel, co-seigneurs du château d'Hyères, à la famille des Porcelets d'Arles. Cette guerre se solde par la victoire de la famille des Porcelets qui devient coseigneur de Fos en 1188. Le comte de Provence envoie des troupes pour attaquer par surprise le château en 1192. Prévenu, Amelin de Fos, quitte Marseille et force les soldats du comte de Provence à se réfugier dans le château. Ildefonse Ier accourt également mais se fait battre.
Mention d'une maison du Temple à Hyères et de son commandeur Jordan en 1198. Elle était alors située un peu en dehors et en contrebas de l'enceinte urbaine. Selon des documents postérieurs, les possessions des Templiers incluaient également un « cazal », domaine agricole entouré de terres particulièrement bien entretenues. Les Templiers disposaient de vignes, de terres labourables et d'oliveraies tout autour de la ville. Ces terres servaient à fournir tout ce dont pouvaient avoir besoin les troupes luttant en Espagne et en Terre sainte. Leur pouvoir s'étendait jusqu'à Toulon où ils possédaient des installations portuaires. Des possessions hyéroises, il ne subsiste plus que la tour-chapelle Saint-Blaise dite aussi tour des Templiers. Une étude archéologique récente date la construction du dernier tiers du XIIe siècle.
Raymond-Geoffroy de Fos en 1216, privé de ressources, vend pour 18 000 sols royaux à la communauté de Marseille ses possessions à Hyères et la terre de Brégançon, ainsi que les salines des Îles d'Or, qui lui venaient de sa mère. En 1219, Amiel de Fos conteste la vente faite par Raymond-Geoffroy en 1216, puis renonce à faire valoir ses droits contre 5 000 sols royaux. Un second compromis est signé à Six-Fours entre la ville de Marseille et celle d'Hyères par Amiel de Fos et Roger son fils en 1221. L'église Saint-Paul est citée pour la première fois en tant qu'église paroissiale. En 1223, la vente de Hyères et Brégançon à Marseille faite par Raymond-Geoffroy de Fos en 1216 est confirmée par le comte de Provence Raymond-Bérenger, et acceptée par les autres coseigneurs d'Hyères Amiel, Roger et Bertrand de Fos, et les quatre frères de Raymond Geoffroi. Les Franciscains s'installent en Provence en 1230. La famille de Fos creuse deux tombeaux devant l'église qui deviendra Saint-Louis.
Frère Hugues de Digne, prédicateur et clerc bien connu au-delà de la Provence, et sa sœur, Sainte Douceline, fondent à Hyères les Dames de Roubaud en 1240. Deux franciscains hyérois fondent les frères de la pénitence du Christ, appelés « Sachets » à cause du manteau en toile de sac qu'ils portaient, à la suite de la prédication d'Hugues de Digne : allez dans les bois et apprenez à vous nourrir de racines, car les tribulations approchent. En 1244, Hugues de Digne fait un prêche devant le pape et les cardinaux à Lyon. Saint Louis, Roi de France, débarque à Hyères avec sa suite, à l'Ayguade en 1254, de retour de la 7e croisade. Il est l'invité du seigneur de Fos, et, en cette occasion, il assiste à un prêche du frère franciscain Hugues de Digne.
Le 14 septembre 1257, les Fos doivent vendre tout ce qui leur reste de « Hyères, son château, sa ville, son territoire, ses îles » au comte de Provence, Charles d'Anjou. Un sceau, découvert en 2011 au pied du château atteste cet accord. Ce dernier y installe un viguier, son représentant, et entreprend de réaménager la cité et le château. C'est de cette époque que datent les plus vieux vestiges. Mort d'Hugues de Digne. Sous l'impulsion de saint Bonaventure en 1260, les franciscains créent le couvent des Cordeliers. 1268, l'église Saint-Paul est attribuée à l'archiprêtre du chapitre de la cathédrale. Mort de sainte Douceline en 1274, qui aura, avec son frère Hugues de Digne, laissé une forte empreinte franciscaine sur la Provence.
En 1292, à la suite de la chute de Saint-Jean-d'Acre, l'ordre des Templiers périclite et la maison de Hyères est regroupée avec celle de Peirassol sous l'autorité de Raymond des Angles. La ville d'Hyères, au début du XIVe siècle, est la huitième ville provençale avec environ 5 000 habitants. Arrestation de tous les Templiers de Provence en 1308. À Hyères, ils ne sont plus que quatre, commandeur compris. Les biens sont donnés à l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem et affectés à la Commanderie Hospitalière de Beaulieu. La chapelle est donnée aux Pénitents Bleus.
Charles II en 1323 fait inspecter les remparts de la ville et du château et somme les habitants d'effectuer des réparations et de finir l'enceinte. Celle-ci sera composée de trois remparts, parsemée de tours carrées et crénelées dont certaines sont toujours debout. La première enceinte est restreinte, entourant le château. Elle comportait deux portes : l'une au sud, flanquée de deux tours, constituait l'entrée principale du château, l'autre à l'ouest, s'ouvrait vers Toulon et la campagne. Cette deuxième porte était protégée par une tour ronde formant saillie, et abritant une citerne, un corps de garde et un poste d'observation. La deuxième enceinte part de la première et se dirige vers l'est jusqu'à la porte de Pierrefeu. De là, elle descend au sud puis au sud-ouest jusqu'à la porte de Barue (basse-rue), suit l'esplanade de la Barbacane jusqu'à la porte de Saint-Paul (toujours debout) puis remonte au nord pour rejoindre la première enceinte. La troisième enceinte part de la porte Cafabre, descend vers la rue de Limans qu'elle suit, puis tourne vers la porte du Fenouillet. Elle atteint ensuite la porte du Portalet où se trouvait le centre de collecte de l'impôt, suit la rue des Porches jusqu'à la porte de la Rade, remonte au couvent des Cordeliers (église Saint-Louis) pour se rendre à la Porte-Neuve. De là, elle rejoint la deuxième enceinte au niveau du couvent de Saint-Bernard.
La Peste noire, arrivée par Marseille en 1347, ravage la Provence et emporte plus du tiers de la population. Celle-ci ne possède plus que 1 900 habitants cent ans après. La reine Jeanne en 1348 autorise une « rue franche » en échange d'une garde nuit et jour. Des accords entre les franciscains et le diocèse en 1371 réglementent la « concurrence » entre Saint-Louis et Saint-Paul.
Mort de la reine Jeanne en 1382, sa succession va engendrer la division à la tête du comté de Provence entre Louis d'Anjou et Charles de Duras. Aix-en-Provence rallie les communautés sous le contrôle de Charles de Duras. C'est l'Union d'Aix, Hyères fait partie de l’Union d’Aix, le château passe sous le contrôle de Spinola, Il profite de sa situation pour piller toute la côte, avant de faire promesse de reddition le 11 septembre 1387 à Marie de Blois, régente de Louis II d'Anjou.
La population quitte l'escarpement et le château au XIVe siècle pour s'installer dans la plaine côtière. Le château est reconstruit par les ducs de Provence, pour qui les salins étaient une richesse de première importance, et agrandi jusqu'au XVe siècle. La garde du château est assurée par Arnaud de Villeneuve, de la famille des ducs de Trans. Le roi René engage la ville et son château contre 74 000 florins d'or à Louis de Beauveau afin de poursuivre son rêve italien. L'évêque de Toulon (Jean d'Étienne), apprécie beaucoup Hyères et y installe une cour épiscopale, bénit le saint chrême de Saint-Paul et y transfère ses ornements pontificaux, au grand dam de Toulon et du Saint-Siège. L'évêque Nicolas Dragonnis s'installe à Hyères en 1427, les Toulonnais alertent Pierre de Beauveau. Celui-ci exerce son autorité comtale, et fait céder Nicolas Dragonnis.
Hyères, comme toute la Provence, est intégrée au domaine royal français en 1481. C'est une période de grands travaux pour la ville et notamment l'édification du canal Jean-Natte.
Les armées impériales déferlent par deux fois sur la ville au XVIe siècle. La première fois, le château résiste avant de se rendre ; la deuxième fois, la ville est épargnée alors que les cités avoisinantes sont pillées. Les franciscains de Saint-Louis rejoignent les rangs des conventuels en 1517 sous le patronage de saint Louis d'Anjou, fils du comte de Provence Charles II devenu cordelier puis évêque. Charles III, connétable de Bourbon, à la tête des armées de Charles Quint qui voulait récupérer le royaume d'Arles, attaque Toulon et Brégançon en 1524, se saisit des îles, et envahit la Provence. Hyères et Brégançon résistent un certain temps. Il est repoussé par le maréchal de La Palice. Douze galères de la flotte de Khayr ad-Dîn, dit Barberousse, s'arrêtent aux îles d'Hyèresen 1530 et vont dévaster la côte de Hyères à Toulon. François Ier installe le siège de la sénéchaussée à Hyères en 1542, qui s'étend sur Toulon. Barberousse, bey d'Alger, premier Capitan-Pacha de Soliman II, s'allie au roi de France en 1543 et hiverne dans la rade avec ses 200 galères et ses 30 000 hommes. Il profite de son séjour pour piller les côtes de Provence.
Charles IX passe 5 jours à Hyères en 1564, avec sa mère, Catherine de Médicis, le duc d'Anjou et le roi de Navarre. La présence de palmiers est déjà citée. Charles IX déplore que les Maures, Turcs ou autres pirates de mer viennent prendre port et descente aux îles où ils se tiennent et cachent et viennent piller et ravir hommes, femmes et enfants, et qu'il n'y ait aucun port ni forteresse à Yères pour y résister. Il donne 2 000 livres pour construire un port à Hyères. L'église Saint-Paul est érigée en 1572 en collégiale, son architecture se fige. En 1580, une épidémie de peste fait de nombreux morts.
En 1586, Le duc d'Epernon remplace Henri d'Angoulême, assassiné, comme gouverneur de Provence. Le duc d'Epernon fait son entrée à Hyères en 1587. Son frère aîné, Bernard de Nogaret de La Valette d'Épernon, lui succède. La ville confirme son attachement au roi en 1588 contre les visées du duc de Savoie. Le baron de Menouillon, en revanche, qui avait la garde du château, se range du côté de ce dernier. M. de La Valette renonce à faire le siège du château. La garnison, assiégée en 1589, finit par capituler. Andrietto Doria arrive en rade d'Hyères peu après avec 2 000 hommes sur 20 galères, puis continue sur Toulon. Le duc d'Epernon succède en 1593 à son frère La Valette et arrive à Hyères.
Fin du XVIe siècle, les guerres de religion
Le château joue un rôle primordial lors des combats entre catholiques et protestants, mais aussi entre le pouvoir royal et le duc de Savoie. La ville restera fidèle au roi, mais le château changera souvent de main, la garde est pour le roi, mais se rallie à la Ligue en 1588, en 1589 les troupes royales reprennent le château après un long siège. En 1593, Le duc d'Épernon, gouverneur de Provence donne la garde du château à Sigmans, Ligueur convaincu. Les troupes royales, commandées par le père de Sigmans n'arrivent pas à reprendre le château. Henri IV, excédé, nomme Charles de Guise gouverneur, et, le 6 février 1596, les troupes prennent position dans la ville. Les Ligueurs qui s'y trouvaient se retranchent dans le couvent Saint-Bernard et organisent la résistance. Le château tient bon, et c'est seulement en décembre que la garnison se rend après négociations. Après ces dix années de guerre, la ville est en piteux état et il est envisagé de la reconstruire ailleurs. Henri IV est pour, et ordonne la destruction du château, mais meurt peu de temps après. C'est au cours de cette période que la ville est devenue moins dominante que Toulon.
Construction du couvent de Sainte-Claire au XVIIe siècle. En 1620, la décision d'Henri IV est maintenue par Louis XIII et le château est en grande partie démantelé. En 1659, 14 vaisseaux anglais mouillent à Hyères et à Marseille, pour récupérer 600 000 livres qui leur avaient été prises par les Marseillais. Louis XIV pendant son séjour à Toulon en 1660, vient passer une journée à Hyères. En 1664, les Hyèrois ayant résisté contre l'augmentation des droits sur le sel, la sénéchaussée est à nouveau transférée à Toulon. Hyères subit une nouvelle épidémie de peste en 1665. En 1673, la commanderie hospitalière de Beaulieu cède la maison des Templiers à la ville grâce à un bail emphytéotique de 210 livres par an.
Un siège de justice est installé à Hyères en 1674, de compétence limitée. En 1709, le 7 janvier, il neige pendant trente-six heures, le froid provoque des dégâts dans le bétail et les cultures, notamment les oliviers. La communauté de Hyères en 1714 demande à nouveau la construction d'un port, à l'embouchure du canal du Ceinturon. Un procureur, la marquis d'Ampus, et un architecte, Laurent Vallon, dressent un plan et un devis. On prévoit un môle de 100 mètres, à l'est, une jetée de 60 mètres, à l'ouest, délimitant un bassin carré de 160 mètres de côté. L'assemblée des communautés de Provence dégage 20 000 livres.
Le marquis de Pauliny, ministre de Louis XV en 1752, reprend le projet de construction d'un port au Ceinturon. Le devis estimé par le sieur Barthélémy Barralier, maître au port de Toulon, est de 166 800 livres, et on prévoit 3 ans pour la construction. En 1758, un contrat entre la ville et un religieux franciscain, Pierre-Antoine Boyer, prévoit la continuation du port et du canal. Il reste sans suite. Les Pénitents Bleus donnent la chapelle des Templiers à la ville en 1765 qui la transforme en halles. Démolition de la voûte de la chapelle des Templiers en 1769 afin de construire un niveau intermédiaire avec un escalier. La salle basse abrite des boutiques, tandis que la salle haute sert de grenier. Un troisième niveau sera créé pour une salle de réunion du conseil municipal qui y siègera jusqu'en 1913.
En 1780, la toiture et les murs de la collégiale Saint-Paul posent la question de la destruction de celle-ci. En 1784, on envisage de transfèrer la paroisse à l'église des Cordeliers. La riche population de la haute ville, ainsi que l'évêque, insiste pour conserver la paroisse à Saint-Paul, et obtient gain de cause. L'église est réparée. Le projet de port en rade d'Hyères est repris par les sieurs Rose, Lorraine et Meissonnier en 1785. Le projet de port d'Hyères est adopté par le Conseil général des familles d'Hyères en 1786.
Dès le début du XVIIIe siècle, Hyères est réputée pour être une contrée des plus agréables en hiver. Elle devient également fameuse pour ses cultures maraîchères et ses pépinières d'arbres aux essences rares et exotiques.
Révolution française
Peu avant la Révolution française, l'agitation monte. Outre les problèmes fiscaux présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été mauvaise et l'hiver 1788-89 très froid. L'élection des États généraux de 1789 avait été préparée par celles des États de Provence de 1788 et de janvier 1789, ce qui avait contribué à faire ressortir les oppositions politiques de classe et à provoquer une certaine agitation. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu'une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute se produit à Hyères le 25 mars. Des paysans de la commune et des environs, ainsi que des femmes protestent contre la cherté des grains et les taxes. Le piquet est suspendu, puis rétabli mais à un taux moins élevé. Dans un premier temps, la réaction consiste dans le rassemblement d’effectifs de la maréchaussée sur place. Comme l'agitation continue, un détachement de l'armée est envoyé sur place. Puis des poursuites judiciaires sont diligentées, mais les condamnations ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur provoquant, par mesure d'apaisement, une amnistie début août.
L'église Saint-Paul devient successivement paroisse constitutionnelle puis temple décadaire. Le couvent de Sainte-Claire est vendu. En 1791 sont expulsés les derniers religieux.
Au XIXe siècle, Hyères se métamorphose et prend des allures aristocratiques. Brillante et accueillante cité au climat doux et bienfaisant, Hyères est l'hôte de célébrités hivernantes qui s'y installent et réalisent pour la postérité, palaces et villas prestigieuses. Séjourneront à Hyères, la Reine Victoria, Lamartine, Tolstoï, Michelet, Stevenson, Godillot, etc... Le Grand Hôtel, les Villas Mauresques, témoignent du goût pour l'Orient, l'Eglise anglicane, Le Castel Sainte-Claire, ses avenues bordées de palmiers, avec des villas d'époque, témoignent encore de ce passé prestigieux d'Hyères qui accueillait en grand nombre les sujets britanniques.
En 1840, Lamartine séjourna à Hyères. Le couvent de Sainte-Claire est détruit en 1849 et remplacé par une bâtisse néo-romane par Olivier Voutier appelée Castel Sainte-Claire. Après l’annonce du coup d'État du 2 décembre 1851 perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, la ville d’Hyères se soulève brièvement le 5 décembre. La baronne Hortense de Prailly engage la construction du Plantier de Costebelle en 1857.
Édification du Park Hotel par transformation de l'ancienne bastide Filhe-Farnous en 1866. Le 12 avril 1867, le sieur Agard loue, pour le propriétaire des Salins, un terrain pour y créer un débarcadère. La Marine, par l'intermédiaire de l'amiral Pothuau, transforme la jetée des Salins en port en 1872. Construction de la gare reliant Hyères à Toulon en 1876. Édification de la villa du Docteur Léon Émile Vidal (39, Avenue de Belgique) et 39, Avenue Alphonse Denis (Place Clemenceau) en 1882. La Reine Victoria séjourne a Hyères en 1892, elle va être à l'origine de la « déferlante » britannique du début du XXe siècle.
Mort de Louis André Manuel Cartigny le 21 mars 1892, dernier survivant de la bataille de Trafalgar né à Hyères le 1er septembre 1791. La Reine Victoria se fit représenter à ses obsèques. Le romancier Paul Bourget achète la propriété du Plantier de Costebelle en 1896 où le père Henri Lacordaire et l'évêque Félix Dupanloup avaient séjourné, invités par la baronne de Prailly. Construction du casino comprenant une salle de spectacle de 900 places en 1910. À peu près à la même époque est construit le Golf-Hôtel, avec un golf 18 trous et quatre courts de tennis. La cité est classée "station climatique et hydrominérale" en 1913, et se transforme en station balnéaire, grâce à son environnement : plages, palmiers, climat. En 1914, un raz-de-marée détruit de nombreuses installation côtières. Nouveau raz-de-marée en 1920.
L'architecte Robert Mallet-Stevens commence la construction en 1924 pour le vicomte de Noailles d'une villa sur les hauteurs de la ville. 1930, fin de la construction de la villa de Noailles. C'est un vaste laboratoire des dernières tendances moderne de l'architecture. La villa occupe une superficie de 1 800 m2, comprend une quarantaine de chambres, un terrain de squash, une piscine couverte et un gymnase. De nombreuses sommités du milieu artistique fréquentent le lieu (telles que Buñuel, Cocteau ou Giacometti).
Débarquement de Provence en 1944
La Libération d'Hyères, le 21 août 1944 : la première partie de la Bataille pour la Libération d’ Hyères vous conduit d’abord le long du Gapeau, avec le Bataillon de Marche n° 24, dans son avancée vers Hyères, entre le 17 et le 19 août 1944. Le 19 au soir, tout est en place pour l’attaque contre les défenses extérieures de Toulon, au niveau de la Ville de Hyères.
Le Golf Hôtel d’Hyères est un vaste cube de maçonnerie aménagé en forteresse par les Allemands, hérissé d'armes automatiques, entouré de barbelés. Suite aux attaques du 20 et 21 août 1944, il était indispensable de réduire ce dernier bastion de résistance, afin d’ouvrir la route de Toulon et de permettre aux Fusiliers Marins et à leurs engins de continuer à progresser. L’assaut conduit par le Commandant Magendie à la tête d’une centaine de volontaires du Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique va durablement marquer l’histoire de la Division Française Libre.
La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la Croix de guerre 1939-1945.
Acquisition du Castel Sainte-Claire par la ville en 1955. En 1970, mort de la vicomtesse Marie-Laure de Noailles. En 1973, la mairie acquiert la villa de Noailles pour en faire un centre culturel de rencontre : arts de la mode, architecture, décoration, design, arts plastiques, photographie… En 1994, assassinat le 25 février de la députée UDF, ex-FN Yann Piat. Elle était très engagée dans la lutte contre la corruption et le crime organisé dans la région. en 2019, requalification de la place Clemenceau
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