Histoire de L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse-84)
Située dans le département de Vaucluse en région de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à mi-distance de Cavaillon et de Carpentras, à 27 Km à l'est d'Avignon, L'Isle-sur-la-Sorgue jouit d'une position géographique privilégiée. L'Isle-sur-la-Sorgue est un ancien village de pêcheurs, la Sorgue, rivière jaillissant au pied de la falaise de Fontaine de Vaucluse sillonne la cité de ses multiples bras et canaux, ce qui lui vaut le surnom de "Venise du Comtat".
Prenez aussi le temps de découvrir le patrimoine bâti de L'Isle-sur-la-Sorgue. Arpentez les ruelles sinueuses pour admirer les hôtels particuliers et maisons Renaissance ou pour vous rendre à la collégiale Notre-Dame-des-Anges dont le style allie gothique méridional et baroque. Dirigez-vous ensuite vers la tour d'Argent, l'emblème de la ville, qui remonte au XIIe siècle. Dans son centre ancien, ruelles et canaux s’entrelacent. Canaux, dans lesquels, se trouvent des roues à aubes avec des pales en bois, qui témoignent du passé industriel de la ville. Des escaliers descendent aux lavoirs et des quais bordent la rivière. Les canaux qui sillonnent la ville contribuent beaucoup à son charme.
Vous aimerez visiter les rues animées de cette petite ville pittoresque, vous attarder à la terrasse d’un café, découvrir les statues et reliquaires d’une église, parcourir les salles d’un musée, partir à la recherche des fontaines cachées… Les quartiers sont imprégnés d’histoire, les rues chargées de souvenirs. Pour mieux vous imprégner de son atmosphère si singulière, découvrez l’histoire de L'Isle-sur-la-Sorgue.
Histoire de L'Isle-sur-la-Sorgue
Le nom de la ville en provençal est l’Illa de Sòrga selon la norme classique de l'occitan ou l'Ilo de Sorgo selon la norme mistralienne. Sur les panneaux de signalisation, la commune a utilisé plutôt la forma l’Islo de Venisso, c'est-à-dire « l'île du Comtat Venaissin ». La graphie « islo » utilisée sur ces panneaux est fautive, résultat d'un amalgame entre la graphie française « isle » et le mot provençal iscla/isclo, qui signifie également île, tombé en désuétude au profit de illa/ilo - cf. Lis Isclo d'Or, de Mistral.
Le mot provençal sòrga/sorgo signifie « petit cours d'eau ». Le nom de la rivière, la Sorgue, est le résultat de la transformation en un nom propre en français d'un nom commun en provençal. Auparavant, la ville se dénommait Insule (ou Insulae « de l’Isle ») comme l’atteste la bulle de plomb, sceau des consuls de L'Isle-sur-la-Sorgue. Son avers (côté face), représente une truite ployée en pal et son revers (côté pile) les trois consuls vus de face.
La ville porte le nom de L'Isle-sur-la-Sorgue, depuis la troisième République suite au décret du 18 août 1890 signé par le président Marie-François Sadi Carnot. Il donnait suite à la délibération du conseil municipal du 2 février 1890 et à la demande de l’administration des postes du chemin de fer.
De la Préhistoire à l’Antiquité tardive
Il y a environ 20 000 ans, la plaine de la Sorgue constituait un delta marécageux très étendu où confluaient la Durance, l’Ouvèze, le Coulon/Calavon, la Sorgue, la Nesque et les affluents de l’adret du Mont Ventoux. Le tout franchissait ensuite le seuil de Vedène pour aller rejoindre le Rhône au Nord de l’emplacement actuel d’Avignon. Seuls émergeaient de ce marécage quelques oppidums comme Thouzon, Entraigues… qui, avec les zones de piémont, ont été les premiers espaces colonisés et aménagés par l’homme. Les fouilles menées entre 2012 et 2015 dans le quartier des Bagnoles de L’Isle-sur-la-Sorgue, situé à 1,5 km au nord-ouest du centre-ville, ont révélé l’existence d’un village néolithique, construit vers 4000 av. J.-C. et constitué de maisons en bois et en terre crue, ainsi que d’un cimetière.
Cette découverte exceptionnelle a permis de revenir sur cette image tenace selon laquelle le territoire de L’Isle était, pour les périodes les plus reculées, un no man’s land marécageux et impropre à l’implantation humaine, même si cette plaine était – et reste – à l’évidence sujette aux inondations. Une stèle en calcaire visible au Musée Calvet d'Avignon, trouvée fortuitement en 1930 au sud du territoire communal, représente un visage humain qui pourrait être d’une certaine manière une représentation de l’un des premiers L’Islois aux alentours de 3000-2800 av. J.-C. Puis, la riche plaine de la Sorgue est occupée par les Celto-Ligures.
A partir de l’époque gallo-romaine, les premiers aménagements ont été réalisés dans la plaine de la Sorgue pour à la fois drainer ces zones marécageuses et répartir de façon optimale une ressource abondante en vue de son utilisation à des fins sanitaires, agricoles avec un système d'irrigation. On trouve une grande concentration de sites antiques le long d’une des branches de la voie domitienne. Cette branche relie la vallée du Calavon (ou Coulon) à Avignon sur l'actuelle route départementale ; route constituant la limite entre les communes de L’Isle et du Thor au nord et de Cavaillon au sud. Ainsi, les origines de L’Isle seraient plutôt à rechercher dans l’existence d’un vicus ou d’une villa gallo-romaine, peut-être localisé à l’ouest, dans le quartier de Villevieille qui est sans doute le premier noyau urbain créé dans l’Antiquité tardive ou le haut Moyen Age. Mention d'un castrum pendant l'occupation romaine avec les vestiges gallo-romains à Velorgues.
Les grandes invasions provoquent le replis de la population sur une île formant un bourg primitivement appelé Saint-Laurent, puis Insula (l’ïle). Selon la tradition locale, les premiers habitants de L’Isle-sur-la-Sorgue au haut Moyen Age auraient été des pêcheurs implantés dans une zone marécageuse afin d’échapper aux envahisseurs, vivant dans des cabanes sur pilotis. Au XIIe siècle, une Isle surgît du fond des marécages de la Sorgue et se dressa comme par enchantement sur des pilotis. L’Isle-sur-la-Sorgue était née ! La cité est à cette époque le Fief des comtes de Provence, puis des comtes de Toulouse.
Du haut Moyen Age au bas Moyen Age
La ville de L’Isle prend sa configuration actuelle entre les XIe et XIIe siècles. Les premières mentions du toponyme Insula, signifiant « l’île » en français, se rencontrent dans des sources écrites du XIe siècle. De ce nom primitif découle la dénomination communément employée aujourd’hui encore au niveau local, à savoir « L’Isle ». Une partie de l’eau de la Fontaine de Vaucluse a même été détournée en dehors du bassin versant de la Sorgue, grâce au Canal de Vaucluse. Édifié vers le Xe siècle pour alimenter la Cité Papale d'Avignon, cet ouvrage fait partie intégrante du réseau des Sorgues. Dérivé de la Grande Sorgue au lieu dit La Croupière, sur la commune de le Thor, le Canal de Vaucluse s’écoule vers Vedène au Nord-Ouest, où il se divise en deux branches : la branche dite de Sorgues qui rejoint la ville de Sorgues au Nord puis se jette dans l’Ouvèze, et la branche d’Avignon, à l’ouest, qui se jette dans le Rhône.
L'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait dans le prieuré Saint-Gervais, qui relevait auparavant de l'abbaye Saint-Gervais de Fos. L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon prendra ensuite le contrôle du prieuré Saint-Gervais.
Très vite la Sorgue est maîtrisée, canalisée, et sert à installer des ateliers artisanaux et à faire tourner les moulins à huile, à blé, à soie, à papier, des fabriques d'étoffe de laine, de tapis, des teintureries.
L’Isle est entourée de remparts au XIIe siècle et devint le refuge des cités voisines. Les habitants se servent de la Sorgue pour se défendre, la rivière sert de fossé aux remparts. Probablement du XIIe siècle et jusqu’en 1236 de façon certaine, la ville est administrée par un consulat constitué de consuls issus de familles de coseigneurs. Le consulat permettait de défendre les intérêts des coseigneurs, d’exercer la justice, pénale, ou gracieuse, de prélever les bans, de contrôler le péage, les fours, les moulins dont la Sorgue avait permis depuis au moins le XIe siècle l’installation, servant notamment à l’industrie textile qui fit la renommée de L’Isle.
En 1235, l’empereur Frédéric II confia la ville au comte de Toulouse. En 1237 le Comte de Toulouse accorde aux habitants d' « Insula » des privilèges de la pèche sur la Sorgue. La ville était de fait quasiment autonome. En 1253, il n’est plus question de coseigneurs, la plupart ayant vendu leurs droits au comte qui, seul, mérite le nom de seigneur. L’émiettement du pouvoir seigneurial avait eu pour conséquence la multiplication de résidences aristocratiques (tours et maisons fortes) dont certaines subsistent encore. De la période du consulat subsiste une remarquable tour construite par les consuls à la fin du XIIe siècle et située sur la place de l’église.
En 1274, la ville devient la propriété du Saint-Siège sous l’emprise des Papes d’Avignon dans le Comtat Venaissin.
Au milieu du XIIIe siècle, sous le règne du Pontificat, L’Isle est par sa taille la seconde agglomération du marquisat de Provence après Avignon. A la fin du XIIIe siècle, six portes percées dans les murs de la ville donnent accès à quatre quartiers intra-muros : Villevieille, Villeneuve, Villefranche et Ville Boquière et à un cinquième situé extra-muros au sud, celui de Trota Vielas. Ce dernier accueille dès le début du XIIIe siècle le couvent des Franciscains, appelés aussi cordeliers ou frères mineurs. A chaque porte de la ville est associée un pont, qui permet et contrôle le franchissement des bras de rivière. Aujourd’hui, les ponts qui donnent accès à la ville historique sont aux mêmes emplacements que les ponts anciens. Seuls ont changé leur aspect, leur dimensionnement (largeur) et leur système constructif.
Une importante communauté juive est attestée en 1268 dans le quartier de Villefranche, où se situe la place de la Juiverie. À partir de 1274, le Comtat Venaissin placé sous l’autorité du Pape permettra aux Juifs de vivre en relative liberté sur ces terres pontificales alors qu’ils sont persécutés et expulsés en d’autres lieux comme l'Angleterre à la fin du XIIIe siècle, la France au début du XIVe siècle, l'Espagne, le Portugal et la Provence, à la fin du XVe siècle).
Au milieu du XVe siècle, les autorités pontificales durcissent la réglementation concernant les communautés juives du Comtat Venaissain. Afin de les séparer des chrétiens, on oblige les Juifs à vivre dans une unique rue : carrières (carreria en provençal), que l’on ferme la nuit. Ce terme de "carrière", c'est-à-dire les ghettos, va dès lors désigner le quartier juif et la communauté qui l’habite. L'Isle-sur-la-Sorgue a abrité pendant plusieurs siècles une des quatre carrières » juives. Ces carrières ont été supprimées quand le Comtat Venaissin et Avignon ont été rattachés à la France en 1791. Située au sud-ouest de la carrière, la synagogue semblait dater du XVIe siècle. Selon des recherches effectuées, son architecture ressemblait à celles de Cavaillon et Carpentras. Des travaux ont été réalisés à plusieurs reprises au fil du temps dans ce bâtiment de deux étages. A l’abandon, la synagogue fut détruite au milieu du XIXe siècle.
En 1624, les Juifs du Comtat Venaissain sont frappés par de nouvelles mesures. Ils sont alors assignés à résidence dans quatre cités : Avignon, Carpentras, Cavaillon et L’Isle-sur-la-Sorgue. Ainsi va se poursuivre la vie des « Juifs du Pape » de L’Isle pendant près de deux siècles, jusqu’à leur émancipation par le rattachement du Comtat Venaissin à la France en 1791.
Il subsiste aujourd’hui deux immeubles témoins des carrières de l’Isle-sur-la-Sorgue datant du XVIIIe siècle : l’immeuble Carcassonne, nommé ainsi par rapport à ses propriétaires et l’immeuble Beaucaire. Ce dernier a été nommé pour les mêmes raisons, construit entre 1760 et 1765 par les frères David-Aron et Isaac Beaucaire. De nombreux travaux ont été entrepris ces dernières années pour mettre en valeur le patrimoine culturel juif de l’Isle-sur-la-Sorgue. Qu’il s’agisse de l’emplacement du quartier juif, de l’ancienne synagogue, du cimetière juif ou de l’immeuble Beaucaire. Le cimetière situé au quartier des Bagnoles, a été utilisé jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
Du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle
Protégée par ses remparts, l‘Isle est épargnée par les guerres de Religion et les exactions du baron des Adrets. Le XVIe siècle est marqué par la montée du protestantisme et par une profonde remise en question de l’Église. A l’époque moderne – et ce, jusqu’en 1791–, Avignon et le Comtat sont encore sous le gouvernement de la papauté et constituent une enclave dans le royaume de France, enclave au sein de laquelle une partie de la population est séduite par les idées protestantes dans le second quart du XVIe siècle. L’Isle, qui abrite depuis le Moyen Age un couvent de Franciscains, fait figure de bastion de la Contre-Réforme catholique avec la création de nouveaux ordres (doctrinaires par César de Bus, ursulines, dames de Sainte-Elisabeth), l’installation d’établissements religieux dans la mouvance franciscaine (minimes, capucins) et l’érection de quatre confréries de pénitents : les blancs, les bleus, les noirs et les verts.
Les habitants se servent de la Sorgue pour subsister, puisqu'ils constituent une même colonie de pêcheurs. Au XVIe siècle, la communauté de L’Isle-sur-la-Sorgue fonda la Confrérie des Pêcheurs pour défendre ses pêcheurs malades. Elle avait son siège à Notre Dame de Sorguette. C'est à L’Isle que César de Bus fonda à la fin du XVIe siècle les Doctrinaires.
Période de la Révolution
Terre papale, le Comtat Venaissin avait été annexé à la France en septembre 1791. D’abord rattachée au département des Bouches-du-Rhône en avril 1792, L’Isle fut ensuite incorporée à celui du Vaucluse créé en août 1793. Le quartier juif de l’Isle-sur-la-Sorgue s’étend sur une superficie de 6000 m², y accueillant au XVIIIe siècle entre 300 et 400 personnes, vivant dans des immeubles de plusieurs étages. La taille de la carrière de l’Isle est assez impressionnante pour l’époque. La ville est ensuite gravement touchée par la Révolution, notamment pendant la Terreur. Des arbres de la liberté sont plantés à la place aux Grains (de l’Église), rue de la Juiverie, au couvent des Cordeliers, devant celui des Minimes, et place aux Herbes (du marché).
En juin 1793, une explosion contre-révolutionnaire déclenchée par les Girondins se prépare. Les L’Islois adhèrent au fédéralisme, mouvement qui veut former, à partir des départements français, autant d’Etats égaux en droits et les liguer pour détruire la prépondérance de la capitale. Les Jacobins et leurs alliés locaux, les Allobroges, réagissent rapidement et un détachement de l’armée conventionnelle prend L’Isle d’assaut le 23 juillet 1793. La ville est alors pillée et incendiée, la synagogue est en partie détruite. La plupart des établissements religieux furent vendus en tant que biens nationaux et transformés.
Lorsque la ville est reprise par la légion des Allobroges du commandant Doppet le 23 juillet 1793, le bourg est pillé et incendié, mais aucun massacre n’est commis, les fédéralistes insurgés ayant fui pendant l’assaut, avec la majorité des habitants. Les fédéralistes eurent 4 morts, les assaillants, 21 morts. L’incendie cause la destruction, notamment, de la synagogue, une des plus belles du département. Dans la répression qui se déclenche, les dénonciations vont bon train, et 1223 personnes sont incarcérées. Après enquête et jugement, onze furent guillotinées. En novembre 1794, le représentant en mission Maignet fait arrêter la municipalité Tiran, qui avait soutenu le jacobinisme depuis le début de la Révolution, mais qui relâcha un peu vite quelques fédéralistes, et qui profita des saisies et ventes de biens nationaux pour s’enrichir. C’est à L’Isle-de-Venise que fut arrêté Jourdan Coupe-Têtes à la même époque.
En février 1795, une insurrection a lieu. En janvier 1797, le général Tisson préconise la mise en état de siège de la commune, qui est suspendu début mai, avant d’être rétabli le 26 mai pour quelques semaines. Vu l’agitation royaliste, et même l’insécurité qu’elle entretient, des commissions d’administrateurs sont nommés par l’administration départementale, qui ordonne un désarmement général. L’administration municipale ne parvient pas à retirer leurs armes aux royalistes, la commune est donc à nouveau mise en état de siège le 18 brumaire an V18. L’instabilité de la municipalité réduit son rôle à sa plus simple expression : prélever les impôts. En dehors de ça, les routes ne sont plus entretenues, quelques marchés sont organisés.
Après la Révolution, le Vaucluse entre dans le siècle de la modernité.
Du début du XIXe siècle au XXe siècle
Le XIXe est un siècle de grandes transformations, tant politiques qu’économiques, culturelles et sociales. La pêche occupe toujours une place de choix et au XIXe siècle une centaine de familles l'Isloises en vivent encore ; on pêchait journellement 15 000 écrevisses. Il y a même un quartier dans la ville, le « quartier des pêcheurs » qui porte des noms de rues comme celle de la loutre, de l’anguille,... L'épidémie de 1884 qui fit disparaître toutes les écrevisses fut une véritable calamité pour L'Isle-sur-la-Sorgue. heureusement, l’énergie hydraulique, déjà à l’origine du développement économique de L’Isle au Moyen Âge, va, grâce à la révolution industrielle du milieu du XIXe siècle, faire bondir le nombre d’usines et contribuer à la prospérité de la ville.
A cette époque, près de 150 établissements exploitaient l’énergie motrice fournie par la Sorgue. Les aménagements ont abouti à la création d’un vaste réseau maillé de plus de 500 km de cours d’eau. Une centaine d'ouvrages hydrauliques répartissant l’eau de la Fontaine de Vaucluse entre les différents bras de Sorgue.
L’industrie lainière a toujours participé à cette dernière. En 1840, les fabriques lainières de la ville créent les "Tapis de l’Isle", qui, dès 1927, prennent le nom de "Tapis d’Avignon", lors de la fusion des établissements l’islois Croset et Brun-Champein. Ces tapis représentaient une innovation, car ils constituaient les premiers revêtements de sol en textile. A la fin du XIXe siècle, l’industrie lainière s’intensifie grâce à l’apparition des premiers métiers à tisser mécaniques.
L’Isle, grande productrice textile depuis le XIIe siècle, fait travailler entre 300 et 400 ouvriers à la fin du XIXe et au début du XXe, en particulier autour du canal de l’Arquet où 17 roues utilisent l’énergie de la Sorgue. La maison Brun de Vian-Tiran est la seule usine encore en activité depuis 1808. L’énergie hydraulique, captée par des roues à aubes dont certaines sont conservées dans le centre ancien, faisaient fonctionner également d’autres industries : moulins à farine, papeteries,... et des ateliers artisanaux : menuiseries, métallurgie...
Par ailleurs, les importants gisements de gypse sur les hauteurs du hameau Saint-Antoine de L’Isle sont à l’origine du spectaculaire développement de l’industrie du plâtre. Les « gypsiers » l’islois exportaient déjà du plâtre sur les nombreux chantiers de l’Avignon pontificale dès le XIVe siècle. C’est un matériau récurrent dans les constructions et les arts décoratifs à L’Isle jusqu’au début du XXe siècle. La ville compte plusieurs sociétés plâtrières entre les XIXe et XXe siècles (Char, Lafarge, Dumas, etc.).
Au milieu du XXe siècle, du fait des progrès techniques et de la non-modernisation des fabriques, les usines ferment tour à tour. L’ancienne plâtrière Dumas est démolie dans les années 1930 pour y créer un jardin public et la ville conserve dorénavant ses roues à aubes pour témoigner de son passé industriel. A l’instar d’autres villes et villages du Vaucluse, L’Isle se tourne alors vers le tourisme (musées, galeries artisanales, magasins, restaurants). A la fin des années 1960, l’industrie a laissé la place aux antiquités. Aujourd’hui, la ville se place à la troisième place européenne du commerce des antiquités. Elle organise deux foires annuelles, à Pâques et à l’Assomption, qui attirent des visiteurs et acheteurs du monde entier.
Au cours de cette période, les changements sont également nombreux au niveau culturel et social. L’enseignement obligatoire de la IIIe République donne naissance à de nombreux établissements scolaires bâtis selon un modèle répondant à des préoccupations pratiques et symboliques. L’école de Petit Palais à L’Isle en est un exemple. À la fin du XIXe siècle, grâce à l’héritage de l’industriel Alphonse Benoît, la ville créé plusieurs établissements d’enseignement pour la jeunesse et les déshérités (école et refuge Benoît). C’est en août 1890 que la commune devient officiellement « L’Isle-sur-la-Sorgue ». L’appellation, officialisée par un décret municipal, est approuvée sous la Troisième république, par le président Sadi Carnot (1887-1894).
Au cours de la Seconde Guerre mondiale en 1944, les alliés bombardent la ville. Le 22 août 1944 en début d'après-midi, des éléments du Maquis F.T.P.F Jean Robert abattent un officier allemand dans le quartier Malakoff. Immédiatement, les Allemands opèrent une rafle dans la population et arrêtent 9 otages. Le maire, Léon Reboul, entreprend une tractation et réussit à obtenir la libération de 5 de ses concitoyens en contrepartie d’objets de valeur, de denrées alimentaires et d’essence. Malgré tous les efforts du maire, Louis Bourgue, Georges Ferrieres, Marcel Manzi et Marius Monier sont fusillés à 18 h 30 dans la cour du lycée Benoît.
Pendant l'Occupation, René Char, poète et résistant, entre très tôt dans la Résistance et sous le nom du « Capitaine Alexandre », il a la responsabilité de la Section parachutage de la zone Durance, depuis sa maison à Céreste (Alpes-de-Hautes-Provence). Son recueil de poèmes « Les Feuillets d'Hypnos » retrace cette période « école de douleur et d'espérance ».
Nos coups de cœur dans L'Isle-sur-la-Sorgue
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Restauration :
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- Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
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- Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
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