Histoire de Toulon (83)
Niché au fond de l'une des plus belles rades d'Europe, Toulon oscille entre passé médiéval et maritime. Idéalement lovée entre mer et montagne, la ville s'est développée grâce à son port militaire et commercial sur la Méditerranée.
Située sur les rives de la Méditerranée, Toulon est une ville qui respire l’histoire et la culture. De ses origines antiques à son rôle de port stratégique, la cité varoise s’est forgée une identité unique. Aujourd’hui, elle attire visiteurs et passionnés grâce à ses sites historiques et son cadre naturel exceptionnel. Toulon est bien plus qu’un simple port militaire. Véritable creuset de cultures, la ville offre aux visiteurs un parcours riche en histoire et en découvertes. Entre vestiges du passé et attraits modernes, Toulon séduit tant par son patrimoine historique que par son art de vivre méditerranéen.
Pendant votre étape à Toulon, embarquez pour une exploration de l'histoire fascinante de cette ville et son port riche d’histoire, tout en découvrant les richesses qui en font une destination incontournable. Pour les passionnés d’histoire, Toulon est un terrain de jeu extraordinaire. La ville regorge de vestiges et de bâtiments emblématiques : Le Fort Saint-Louis : dominant le port, ce fort historique offre une vue imprenable sur la rade et permet de plonger dans l’univers militaire du passé. De nombreux musées, comme le Musée National de la Marine, proposent des expositions retraçant l’histoire maritime et le rôle de Toulon dans les grandes guerres.
Un séjour ou une étape à Toulon sont devenus incontournables pour qui veut appréhender la Côte d'Azur : entre le charme pittoresque du centre-ville, l'environnement étonnant du mont Faron qui domine la cité et les musées et monuments. Quoi de mieux que de connaitre l'histoire de Toulon avant de se perdre dans les ruelles de la ville en flânant ?
Préparez vos valises, laissez-vous guider par l’âme de Toulon et embarquez pour une aventure qui marie histoire, culture et plaisirs du quotidien.
Toulon, entre histoire et modernité : Un voyage au cœur de la cité phocéenne
Les racines antiques de Toulon : Des origines antiques à l’essor maritime
Avant la colonisation romaine, Toulon était un abri des navires grecs croisant entre Massalia et Olbia. Les Phocéens, peuple de navigateurs, établissent les premiers comptoirs dans la région. Toulon devient alors un petit port de pêche et de commerce, notamment pour la teinture des textiles grâce à une ressource naturelle précieuse : le murex, un gros coquillage utilisé pour produire la pourpre, une couleur rare et recherchée servant à teindre les toges. Exportation également de la carme produite à partir d'une cochenille du chêne Kermès.
Les Ligures, les plus anciennement installés, puis les Celtes, les Grecs et les Phéniciens de Carthage y commercèrent puis s'y affrontèrent, jusqu'à ce que les Massaliotes fassent appel à Rome, d'abord contre l'emprise de Carthage, victorieuse contre les Massaliotes à la bataille d'Aléria en -545, puis contre les Celto-Ligures de l'arrière-pays. Cette région devient ainsi la province de Gaule transalpine, appelée ensuite Gaule romaine, pour la distinguer de la Gaule non conquise : Gaule chevelue, Gaule belgique, Aquitaine, puis la province romaine de Narbonnaise.
La zone occupée s'étend jusqu'à Tolosa (Toulouse) et jusqu'au Léman, créant une liaison terrestre entre les territoires romains en Espagne et en Gaule cisalpine (Italie du Nord, plaine du Pô). La colonie grecque de Massalia (Marseille) et son arrière-pays forment une enclave libre au sein de la Narbonnaise. Aujourd’hui encore, la rade de Toulon est considérée comme la plus belle d’Europe.
L'Histoire d’une Cité Maritime
Au Moyen Âge : entre simplicité et expansion
Durant le Moyen Âge, Toulon reste un modeste village vivant de la pêche et de l’agriculture. Cependant, son port commence à se développer grâce à sa position stratégique sur la Méditerranée.
La cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon, dite aussi Sainte-Marie-de-la-Seds ou Sainte-Marie-Majeure, a été commencée au Xe siècle, sous l'impulsion du comte de Provence Boson d'Arles qui désirait faire bâtir une église consacrée à la Vierge Marie, la cathédrale porte le nom de Sainte-Marie-de-la-Seds, qui vient du latin sedis signifiant « siège ». L'édifice actuel est d'architecture romane du XIe siècle, remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Point de relâche des bateaux de commerce, Telo, puis Tholon, Tolon, Touloun s'attache à protéger ce site exceptionnel, fréquemment pillé par les pirates sarrasins (notamment en 1178 et 1197), mais aussi, en période de disette, base d'expéditions maritimes de rapine vers l'est ou le sud de la Méditerranée occidentale… Avec l’arrivée des Sarrasins, la ville subit des invasions mais reprend peu à peu son essor sous l’influence des comtes de Provence. C’est à cette époque que la première enceinte fortifiée est construite pour protéger la ville.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Toulon fait partie de l’Union d’Aix, avant de faire promesse de reddition le 13 septembre 1387 à Marie de Blois, régente de Louis II d'Anjou, avant de conclure une trêve avec L’Isle-Saint-Geniès et le seigneur de Gémenos (décembre), puis de prêter hommage le 17 mars 1388. Après l'association de la Provence à la France en 1486, Toulon devient un lieu de construction navale (sous Charles VIII) et sa rade est utilisée pour abriter des flottes militaires. La flotte de Barberousse hiverne à Toulon en 1543.
Au cours de l'hiver 1543-1544, sur ordre de François Ier, la ville de Toulon accueille les corsaires musulmans dirigés par l'amiral ottoman Khayr ad-Din Barberousse en attente de campagnes contre l'Italie, dans le cadre de l'alliance franco-ottomane. A cette occasion, plusieurs sources récentes affirment que la cathédrale a été transformée en mosquée. La ville fut en effet, durant cette période, surnommée la « petite Constantinople ».
La Tour royale, également nommée Grosse Tour, est une tour à canons édifiée à la pointe de Pipady, au début du XVIe siècle (1514) à l'initiative de Louis XII, afin de protéger la rade des intrusions ennemies.C'est le premier ouvrage d'une longue série de forts destinés à protéger ce lieu stratégique qu'est la rade de Toulon, où est concentrée aujourd'hui une bonne partie de la flotte de guerre française. Le cap de la Manègue fut choisi de manière judicieuse pour cet ouvrage militaire remarquable. La Tour Royale :offre une vue imprenable sur la rade.
Ancien Régime : l’ère de Vauban
Toulon prend véritablement son essor sous Louis XIV, lorsque Vauban transforme la ville en une place forte militaire. La ville devient une place forte militaire stratégique. L’ingénieur militaire Vauban est chargé de renforcer ses défenses, et il conçoit un réseau impressionnant de fortifications, dont certains vestiges sont encore visibles aujourd’hui. Le port militaire prend alors une importance cruciale, devenant la base principale de la Marine royale en Méditerranée.
Le port militaire de Toulon devient alors l’un des plus importants de France, jouant un rôle clé dans les conflits maritimes. Le XVIIe siècle marque un tournant majeur dans l’histoire de Toulon. Toulon reçoit l'escadre méditerranéenne de Louis XIV. Toulon est avec Brest, le seul port capable d'accueillir des grands vaisseaux de guerre aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ces derniers, qui sont de plus en plus lourds à cause du poids de plus en plus élevé de leur artillerie, nécessitent des tirants d'eau de plus en plus importants, soit 7 m après 1680. Le site est même meilleur que celui de Brest sous dominante de vents d'ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres.
Toulon n'a pas ce problème, mais la Méditerranée est une mer presque fermée, et en cas de guerre, l'escadre de Toulon doit contourner l'Espagne pour rejoindre celle de Brest, ce qui demande beaucoup de temps. Après 1704, s'ajoute le risque d'être repéré et attaqué par les forces anglaises de Gibraltar au moment du passage dans l'Atlantique, comme ce fut le cas en 1758 et 1759 lors de la guerre de Sept Ans. Cet essor transforme Toulon en une ville animée et prospère.
Un bagne s'y installa, les condamnés dormant sur de vieux bateaux démâtés, et travaillant à terre dans la journée, tous n'étaient pas enchaînés ; d'autres soumis aux peines les plus sévères, étaient affectés aux chiourmes des galères royales, à la mortalité très élevée. En fin de peine, beaucoup restèrent dans la région.
En 1707, Victor-Amédée II de Savoie attaque la ville, bloquée par les navires de C. Showell, au mois de juillet et la flotte se saborde. La nuit entre le 22 et le 23 août les Savoyards se replient vers Nice.
La Révolution et le XIXe siècle
Toulon joue un rôle central lors de la Révolution française. En 1793, la ville est prise par les royalistes et livrée aux Britanniques. Le siège de Toulon en 1793 est un événement clé de la Révolution française et un moment décisif dans la carrière de Napoléon Bonaparte. À cette époque, Toulon, une ville stratégique avec son port militaire, est occupée par les forces royalistes et fédéralistes, soutenues par les Britanniques et les Espagnols. Ces derniers cherchent à affaiblir la République française en prenant le contrôle de ce port vital2.
Napoléon, alors un jeune officier d'artillerie de 24 ans, se distingue par son génie tactique. Il propose un plan audacieux pour reprendre la ville en concentrant les attaques sur une position clé : le fort de l'Éguillette. Ce fort permet de contrôler l'accès à la rade de Toulon. Grâce à son plan, les forces républicaines parviennent à reprendre Toulon après plusieurs mois de siège, le 18 décembre 17933.
Cet exploit marque le début de l'ascension de Napoléon. Sa stratégie et son leadership attirent l'attention des dirigeants révolutionnaires, ce qui lui vaut une promotion au grade de général de brigade. Le siège de Toulon est souvent considéré comme le premier grand succès militaire de Napoléon, annonçant sa future carrière de conquérant et d'homme d'État.
La ville avait été ouverte aux Anglais par la fraction royaliste de ses habitants. Elle allait être débaptisée par la Convention nationale qui, par décret du 4 nivôse an II (24 décembre 1793), stipulait : « Le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne ».
Toulon était également le lieu de départ et d'arrivée de la plupart des grandes expéditions militaires et coloniales françaises vers l'Afrique au cours de l'Ancien Régime. L'expédition d'Égypte, organisée par Najac et Vence, dirigée par Napoléon Bonaparte, partit de Toulon le 19 mai 1798.
Époque contemporaine du XIXe et XXe siècles
Durant le XIXe siècle, Toulon accueille une importante immigration italienne liée au développement industriel et naval, ainsi que de nombreux Corses. Les permutations de la Marine nationale avec l'arsenal de Brest créent aussi une communauté bretonne.
Le port de Toulon vit des moments historiques lorsque l'escadre russe, commandée par l'amiral Avellan, rend visite à la flotte française pour sceller l'alliance franco-russe, alors que la France est auparavant isolée diplomatiquement. Cela donne lieu à de grandes festivités menées par le vice-amiral de Boissoudy, le vice-amiral Vignes et M. Ferrero, maire de Toulon.
En août 1935, un an avant le règne du Front populaire, de violents soulèvements des ouvriers des chantiers navals de Toulon s'opposaient à la politique d'austérité. Cela a entraîné un grand nombre de morts et de blessés ; l'état d'urgence a été imposé.
Seconde Guerre mondiale
La ville est bombardée le 13 juin 1940 par la Regia Aeronautica italienne. En raison des conditions météorologiques défavorables, peu de dégâts seront toutefois infligés au port aux infrastructures. Sévèrement éprouvée lors de la Seconde Guerre mondiale dont le sabordage de la flotte le 27 novembre 1942 veille de l'occupation allemande. Pour éviter que sa flotte ne tombe aux mains des forces allemandes, la Marine française saborde ses navires dans la rade, un acte mémorable de résistance.
La ville subit un lourd bombardements américains du 24 novembre 1943, Toulon est libérée le 27 août 1944 par des unités de la 1re division de marche d’infanterie (1re DMI), de la 9e division d'infanterie coloniale (9e DIC), de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) et de la 1re division blindée (1re DB) de l'armée B52. Les forces étaient composées d'Européens d'Afrique du Nord et de métropole, de Maghrébins (principalement 3e RTA) et de tirailleurs sénégalais. L'ensemble des forces militaires françaises est commandé par le général de Lattre de Tassigny. La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze.
Le musée national de la Marine de Toulon est installé depuis 1981 à côté de la tour de l'Horloge de l'arsenal, l'un des rares sites historiques à avoir survécu à la Seconde Guerre mondiale. Véritable mémoire de l'arsenal de Toulon dont il conserve la majestueuse porte monumentale datée de 1738, le musée possède une collection de modèles de vaisseaux et de galères. Le musée de la Marine de Toulon fait partie avec les musées de Paris, Brest, Rochefort et Port-Louis du musée national de la Marine. Son existence est intimement liée à l'histoire de son port et de son arsenal. On y accède par l'ancienne porte datant de 1738.
De 1945 à 2000.
Après la guerre, le port ravagé est à reconstruire, ainsi que beaucoup de logements détruits ; de plus, à la fin de la guerre d'Algérie, l'afflux des pieds-noirs revenus d'Algérie nécessite la construction rapide de nouveaux logements : autour de la vieille ville, qui se dégrade, s'élèvent alors de nouveaux quartiers de logements collectifs. Le « Petit Chicago » fut après la Seconde Guerre mondiale le surnom d'un quartier malfamé situé au bas de la vieille ville, juste à la sortie de la porte principale de l’arsenal. Ce surnom fut donné par les pêcheurs, ce qui contribua largement à asseoir la mauvaise réputation de la ville dans les années 1950.
Le quartier est tenu par le crime organisé dont les figures emblématiques sont Jean-Louis Fargette — un truand assassiné en 1993 — et Maurice Arreckx. Ce dernier est maire de Toulon de 1959 à 1985, puis président du conseil général du Var de 1985 à 1994 et sénateur de 1986 à 1995. « Au début de leur carrière dans le grand banditisme, Fargette et ses hommes de main se livraient aux activités traditionnelles du milieu, comme le racket des bistrots, qu’ils incendiaient lorsqu’on ne les payait pas, relate François Trucy, maire de la ville de 1985 à 1995. Ensuite, Fargette est passé à la construction et aux affaires immobilières, en s’associant avec mon prédécesseur, Maurice Arreckx. »
La ville retrouve son statut de préfecture en décembre 1974. À partir des années 1970 Toulon connait une forte déprise économique et sociale, et doit faire face à divers problèmes. Un taux de chômage élevé, un développement de la délinquance notamment dans le centre-ville en plein délabrement, une saturation du trafic routier lié à la mauvaise desserte autoroutière de l'agglomération, une gestion affairiste de la ville, notamment sous le mandat du maire Maurice Arreckx, contribuent à la victoire du Front national aux élections municipales de 1995, gouvernant la ville jusqu'en 2001.
XXIe siècle : une mutation inévitable
En décembre 2009, Toulon reçoit la Marianne d'or du développement durable pour son engagement dans des actions innovantes et modernes qui participent au développement local de la commune. Au printemps 2014, la ville voit l'ouvrage du tunnel de Toulon s'achever après environ 50 ans d'attente.
Toulon se réinvente en permanence. Le quartier Chalucet, surnommé le « quartier de la créativité et de la connaissance », incarne cette modernité avec ses espaces verts et ses établissements culturels. Aujourd'hui, Toulon est une ville qui célèbre fièrement son riche passé tout en regardant vers l’avenir. En plus de son rôle militaire, elle est devenue un centre culturel et touristique. Ses quartiers historiques, comme le vieux Toulon, côtoient des espaces modernes et créatifs, offrant une expérience unique aux visiteurs.
Ce voyage à travers le temps montre à quel point l’histoire de Toulon a façonné son identité. Toulon est bien plus qu’une simple ville portuaire. C’est une destination qui mêle histoire, culture et nature. Que vous soyez passionné d’histoire, amateur de gastronomie ou amoureux des paysages méditerranéens, cette cité a de quoi séduire tous les visiteurs.
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