Le cépage Marsanne (Drôme-26)

Avec environ 300 hectares cultivés en France, La marsanne est un cépage blanc né à Montélimar dans la Drôme, il y a de cela plusieurs siècles. La marsanne serait apparue au XIIe siècle dans la Drôme, on en trouve des attestations de sa culture,  dans la charte de fondation de l’Abbaye cistercienne de Bonlieu.

Outre la Drôme,  le cépage la marsanne se cultive également à Cassis, en Savoie, en Languedoc-Roussillon, en Isère ou encore à Saint-Péray, dans l’Ardèche, où elle donne des vins pétillants remarquables. Appelée grosse roussette ou abondance dans certaines régions, la marsanne est très productive. Il aime le soleil et la chaleur, ingrédients propices à son bon développement. Le climat chaud et ensoleillé de la vallée du Rhône, les coteaux du Languedoc-Roussillon et de la Provence ainsi que les sols caillouteux et secs sont les conditions idéales à son bon développement. 

Les grandes appellations en France qui cultivent de la Marsanne se trouvent au nord de la vallée du Rhône. Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph et Saint-Péray produisent des très grands vins à partir de cette variété. Elle est interdite dans la composition des Châteauneuf-du-Pape, à la différence de la Roussanne.

Les caractéristiques de la marsanne

La Marsanne, qui répond au nom roussette en Savoie, d’ermitage en Suisse dans le Valais ou encore d’abondance, est un cépage vigoureux qui s’adapte aux sols peu fertiles. Il se caractérise par des grappes assez grosses, tronconiques et aillées, peu compactes donnant de petits fruits blancs dorés et très juteux d’acidité modérée. Ses grappes sont fournies de petites baies bien juteuses, sensibles à la pourriture grise et aux vents forts.

La Marsanne est récoltée avant maturation pour conserver sa pointe d’acidité, elle est souvent associée à la Roussanne pour donner des vins blancs puissants d’acidité moyenne qui jouissent d’une très longue garde. Il est alors préférable de conserver ces vins blancs et de les déguster après dix ans. Ces deux cépages se complètent parfaitement : ensemble ils donnent des vins légers, avec peu d’acidité, aux arômes de fruits jaunes, de fruits blancs et de fleurs avec des notes miellées. C’est par exemple ce qu’expriment les appellations Saint-Péray, Hermitage, Crozes-Hermitage, Saint-Joseph, Côtes du Rhône, Corbières ou Cassis.

La Marsanne a besoin d'un bon terroir et d'une vinification soignée pour qu'elle puisse exprimer son caractère. Il ne doit ni faire trop chaud ni trop froid sinon le vin risque d'être mou ou insipide. Le viticulteur doit maîtriser les rendements de la vigne pour que le raisin puisse avoir un maximum de concentration en arômes, en acides et en tannins.

Employée seule, la marsanne donne plutôt des vins puissants, d’acidité moyenne, aux notes de fleurs et de noisette. Un rapport lointain avec le sémillon, dans le côté gras, presque huile de noisette ou d’amande, de cire d’abeille. Des notes d’abricot sec, de coing renforcent l’impression d’opulence. On pourra ajouter des arômes d’acacia et, parfois, des notes plus cuites de pommes au four par exemple. En vieillissant, ces arômes ont tendance à s’estomper et sa faible acidité à disparaître. Reste la texture ample et généreuse. C’est cette riche palette aromatique qui fait de la Marsanne le cépage privilégié de grandes appellations du nord de la vallée du Rhône.

Dans le Languedoc Roussillon, la Marsanne sert à l’élaboration de vins secs et effervescents, en Suisse, aux Etats Unis et surtout sur le territoire Australien qui rassemble plus de 80% de l’encépagement mondial. La plupart des vignes de Marsannes australiennes proviennent de l’Etat de Victoria au sud-est du territoire. Dans ce pays aux variations climatiques importantes ce cépage blanc est particulièrement apprécié pour sa résistance et ses productions abondantes.

Bien que moins fragile et capricieuse que sa cousine, la roussanne, elle craint la plupart des maladies de la vigne et n’est pas à l’aise en cas de sécheresse prononcée.

Quel plat avec de la marsanne ?

La marsanne se marie bien avec des viandes blanches, des volailles, les fromages, les poissons, certains champignons comme la morille. Son onctuosité s’équilibre avec des produits délicatement amers comme les asperges, dans un risotto par exemple.