Parcours touristique à Dieppe (76)
Dieppe, surnommée "la ville aux quatre ports", est située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie. Depuis de nombreux siècle, elle a épousé la mer et l’accueille dans son port historique. En plus de sa culture maritime, marquée par l’importation d’ivoire, et culinaire, avec ses recettes typiquement dieppoises, l’une des richesses de la ville réside dans son front de mer de 2 kilomètres de long. Dieppe est positionné à l'embouchure du fleuve côtier l'Arques, dont la profonde vallée sépare le plateau du Pays de Caux de celui du Petit-Caux. Dieppe est proche des villégiatures réputées de la Côte d'Albâtre, comme Varengeville-sur-Mer et Veules-les-Roses.
Doyenne des stations balnéaires françaises et premier port de pêche pour la coquille Saint-Jacques, Dieppe cultive le charme et la douceur de vivre. En plus de sa culture maritime ancienne marquée, la cité n’est pas en reste côté architecture avec ses belles églises, son ancien quartier du Pollet, sa chapelle perchée et son imposant château qui semble encore défendre la cité. A la fois simple et dépaysante, Dieppe, vous fera partager ses pépites culinaires et toute la richesse de son front de mer. Pour vous rendre Dieppe, la ville est desservie au sud par la RN 27 (2x2 voies) qui débouche à l’embranchement de l’A151 vers Rouen (58 km), de l’A29 vers Le Havre (114 km) ou le nord de la France et le grand nord-ouest européen via l’A 28. A 1h30 du Touquet et de Deauville par l'A28 et l’A29.
Les plus anciennes attestations du nom de la ville de Dieppe remontent au XIe siècle : Deppae en 1015-1029, Dieppa en 1030, puis au XIIe siècle : Deppa, Deupa ou encore Diopa. Ce nom est emprunté à une appellation transitoire de la rivière qui se jette en ce lieu dans la Manche. Cette rivière appelée Tella dans les textes mérovingiens et carolingiens, est désignée Dieppe (Deppae 1015-1029) après l'installation de colons anglo-scandinaves, avant de prendre le nom de Béthune. La Béthune se jette dans l'Arques près d'Arques-la-Bataille.
Parcours et itinéraire touristique dans Dieppe
Simple port de pêche, Dieppe prend de l’importance avec la conquête de l’Angleterre par les Normands, dans les années 1066-1071, en devenant un point essentiel du trafic transmanche. Pillée et incendiée une première fois par Philippe Auguste en 1195, la cité tombe dans l’escarcelle du Capétien, comme l’ensemble de la Normandie, en 1204. Elle tisse alors de nouveaux liens commerciaux, notamment avec la Ligue hanséatique. Au XIVe siècle, durant une pause dans la guerre de Cent Ans, des marchands dieppois se lancent dans l’exploration des côtes africaines et établissent des comptoirs sur les côtes actuelles du Libéria et du Ghana pour importer ivoire et épices. Mais l’invasion de la Normandie par les Anglais, dans les années 1417-1419, avec à la clef l’occupation de leur ville, met un terme à ces aventures.
Au lendemain du conflit, les navigateurs normands tentent de recouvrer leurs anciennes positions africaines, mais elles sont dorénavant la propriété des Portugais, qui les reçoivent à coups de canons. Nos Dieppois tournent donc la proue de leurs vaisseaux vers le Nouveau Monde. Certains d’entre-eux, à l’image de Jean Ango, n’hésitent pas à se lancer dans la guerre de course. Jean Ango assure ainsi sa prospérité en capturant les navires ramenant vers l’Espagne le fabuleux trésor de Cuauhtémoc, dernier des empereurs aztèques. Cette richesse colossale lui permet de financer les expéditions du Florentin Giovanni da Verrazzano, qui découvre en Amérique l’emplacement de la future ville de New York, et celle des frères Parmentier, qui doublent le cap de Bonne-Espérance et atteignent les côtes de Sumatra.
On retrouvera aussi nombre de Dieppois parmi les fameux flibustiers qui feront régner la terreur sur les Caraïbes durant tout le XVIIe siècle, depuis la célèbre île de la Tortue. Cet âge d’or s’achève le 22 juillet 1694, quand une armada de 120 vaisseaux anglais et néerlandais mouille au large du port. Les habitants comprennent vite de quoi il en retourne et fuient au loin, pendant que 1 100 boulets pleuvent sur leur cité et la détruisent à 70 %.
Reconstruite de 1712 à 1720 sur les plans de l’architecte Antoine de Ventabren, grand admirateur de Vauban, Dieppe consacre désormais l’essentiel de ses forces vives à l’halieutique. La ville connaît un renouveau au XIXe siècle grâce à la mode des bains de mer et devient une station très prisée. Dieppe se dote d’hôtels, de splendides villas et d’un casino. Épargnée par la Première Guerre mondiale, Dieppe est en revanche frappée de plein fouet par la Seconde. Les Alliés y tentent un débarquement le 19 août 1942, qui se solde par un échec sanglant. Elle subit par ailleurs de lourds bombardements en 1944. Abandonnée par les Allemands le 31 août de cette même année, après avoir fait sauter les installations portuaires, elle est libérée par les Canadiens le lendemain.
Dieppe fut donc la toute première localité prisée pour les bains de mer au XIXe siècle. Depuis, la cité fait partie des stations balnéaires les plus réputées de Seine-Maritime, elle ne manque pas d'attraits ni d'atouts. Votre visite sera particulièrement riche. Un parcours pietonnier très aisé à parcourir permet de découvrir une partie des sites et monuments les plus emblématiques du vieux Dieppe. Une manière agréable d'aborder l'histoire de Dieppe, de la ville fortifiée à la station balnéaire. Après avoir stationné votre véhicule, dirigez-vous vers Office de Tourisme Dieppe-Normandie, situé Pont Jehan Ango, sur le port de plaisance de Dieppe.
Face à l’Office de Tourisme, les Arcades de la Bourse se dressent devant vous. Les arcades ont été construites après le bombardement de 1694 par l’architecte du roi, Monsieur de Ventabren. Tournez sur la droite et prendre la direction du quai Henri IV où se trouvent de nombreux restaurants. La deuxième façade correspond à l’ancien Hôtel de Londres, construit au début du XVIIIe siècle, qui porte toujours une inscription en lettres sculptées.
Suite au déménagement du port ferries à l'est de la jetée, le Quai Henri IV a été totalement réaménagé pour le plaisir des promeneurs. Mais pendant des siècles c'est sur ces quais que la vie du port s'activait. Depuis le Moyen-Âge pour la pêche aux harengs. Puis au XVe siècle avec le développement des corsaires, ces capitaines qui engagent leurs propres navires et équipages pour faire la guerre au navires ennemis... Ils partagent cependant leur butin avec le roi. Au XVIIe siècle, la ville devient le principal port d'embarquement pour la Nouvelle France. La ligne de chemin de fer débarque d'ailleurs ses voyageurs directement au pied des bateaux. Au XIXe siècle, c'est depuis ces quais que les paquebots partent pour la Nouvelle-Angleterre.
En poursuivant sur le quai, vous découvrirez le Collège des Oratoriens, 2ème collège de l’ordre créé en France après Paris. Le collège des Oratoriens, a été bâti à l’emplacement de l’ancienne maison de l’armateur dieppois Jehan Ango "La Pensée" en 1614. Suite à la Grande Bombarderie, attaque anglo-hollandaise qui a eu pour conséquence la destruction du centre-ville de Dieppe en 1694, dont le collège. Au début du 18e siècle, est érigé le nouvel édifice en briques et pierres de taille en trois parties, entourant une cour rectangulaire. Le collège des Oratoriens a une fonction d’éducation jusqu’à la Révolution, où le bâtiment est réquisitionné avant de retrouver sa fonction première d’enseignement, en devenant tour à tour un collège public, puis un lycée. Suite à l’incendie de 1938, une école est construite en 1959 sur les hauteurs de Dieppe. Aujourd’hui, une partie du bâtiment est occupée par l’école maternelle, dont la cantine se trouve dans l’ancienne chapelle. L’autre partie est occupée par des appartements.
Continuez sur le quai Henri IV, puis tournez à gauche dans la ruelle Beauregard. Avant de tourner, vous pouvez admirer la Tour aux Crabes. La Tour aux crabes fait partie de la muraille défensive, qui protège l’accès au chenal, menant au port au XVe siècle. Haute de 11 mètres et large de 9 mètres, la tour comprend également un épais mur de silex et de briques. Si à l’origine, la tour prend le nom de Tour du Pollet, dû au quartier où elle se situe, elle est désormais surnommée aux Crabes, à cause des crustacés, qui s’accrochent à sa base à marée basse, la tour ayant les pieds dans l’eau. Si la tour a été démantelée en 1841, le mur demeure encore aujourd’hui. Une plaque commémorant le retour d’exil de Louise Michel en 1880 à Dieppe, a été apposé. Héroïne de la Commune de Paris, elle a passé sept ans exilée en Nouvelle-Calédonie.
Au bout de la ruelle, tournez à droite vers la rue David Lacroix puis à gauche sur la rue de la Rade. Les demeures beiges en béton, situées entre la rue de la Rade et la jetée, ont été construites après la Seconde Guerre mondiale et constituent un exemple typique d'architecture de la période de reconstruction rapide de l'immédiat après-guerre. C'est à cet emplacement qu'on trouvait de splendides demeures de la seconde moitié du XIXe siècle comme la maison Sturdza, le Grand Hôtel et la maison mauresque. Si cette dernière fut le seul de ces édifices qui ait survécu à la guerre, elle a cependant été détruite en 1987 sur décision municipale pour laisser place à un imposant hôtel trois étoiles.
Les maisons bourgeoises d'époque Second Empire, situées entre la rue Parmentier et la rue de la Rade, furent construites entre 1854 et 1857 sur le terrain dit des Corderies selon un cahier des charges précis imposant un jardin de 16 m de profondeur devant chaque logis. Elles constituent le seul bloc intact de maisons du front de mer qui soit antérieur à la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des immeubles sobres et relativement uniformes, d'esprit classique, en briques recouvertes d’un enduit blanc, à la façade plane agrémentée de discrets balcons, dont quelques-uns couverts en toits-terrasses. Parmi ces maisons, la villa ornée de deux cariatides, située à l'angle de la rue de la Rade, est l'ancien hôtel Édouard-VII, érigé en 1857 par l’architecte de la Ville, Pierre Aubin Alexandre Dupont, pour l’armateur Dieppois Nicolas Picquet. La villa voisine a la particularité d'avoir son jardin séparé du trottoir par une grille en fer forgé, caractéristique de celles qu'arboraient toutes les maisons du front de mer avant la Seconde Guerre mondiale.
À l'exception de la villa Nelly, le bloc situé entre la rue Parmentier et la rue de la Brasserie, est caractéristique des grands ensembles immobiliers de luxe construits dans les années 1970, sacrifiant notamment pour leur édification, l'emblématique manoir Saint-Martin, la petite villa anglo-normande adjacente et l'ancienne école Saint-Charles. Sur la place du moulin à vent se trouve de belles maisons pittoresques. Tournez à nouveau à droite en direction de l’Estran-Cité de la Mer, centre de culture scientifique et technique associatif sur le thème du littoral Haut-Normand. Ouvert au public toute l’année, il présente à travers 1600 m² d’exposition la construction navale, les techniques de pêche, l’environnement littoral et la faune de la Manche. Plusieurs aquariums peuplés d’espèces locales y sont également présentés.
Tournez à gauche rue Bouzard jusqu’au front de mer. Puis, traversez le boulevard de Verdun. L’habitat du front de mer offre un large panel des types de constructions balnéaires de Dieppe sur une période allant de 1837 à nos jours. À l'origine, la plupart des résidences et immeubles construits l’avaient été à des fins locatives. Le premier règlement d’urbanisme imposait un alignement allant d’une profondeur de 7 m à 16 m entre les façades et la rue, et une hauteur maximale de deux étages. Dans les années 1880-1900 sont construites des nouvelles villas affichant des références historiques, régionalistes, exotiques ou étrangères, privilégiant notamment les hautes toitures débordantes, les vérandas, les balcons, les tourelles ou encore les bow-windows. L'harmonie architecturale des maisons du front de mer a été profondément endommagée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale mais aussi par le vandalisme architectural des années 1970 et 80.
Des hôtels monumentaux luxueux sont également élevés dont le plus ancien, et le seul qui subsiste, est l’Hôtel Royal. L'ancien hôtel Royal (1901) : autrefois fleuron de la ville, construit en 1833 et agrandi et surélevé en 1901, il est le dernier survivant des grands palaces et a été reconverti en appartements. C'est un des plus beaux édifices du boulevard de Verdun. Deux maisons plus loin, la petite maison à colonnade est l'ancien hôtel du Rhin et New Haven du début du XXe siècle. Les résidences de l'Epsom et de l'Univers sont les édifices les plus récents du boulevard de Verdun et ont été construits à la place de l'ancien hôtel Epsom, ex-hôtel du Rhin, et de l'ancien hôtel de l'Univers. La résidence métropole se dresse à l'emplacement de l'ancien hôtel Métropole (1893) détruit durant la guerre. L'hôtel Aguado (1958), situé boulevard de Verdun. Second hôtel du front de mer à avoir porté ce nom, il a été construit à l'emplacement de la Manufacture Royale des Tabacs, incendiée durant la Seconde Guerre mondiale.
Longez la plage en direction du Château-Musée que vous apercevez au loin sur la falaise. Le front de mer de 1 500 mètres et l'esplanade maritime, dessinée par l'impératrice Eugénie lors de son passage dans la ville, séparant le boulevard de Verdun, ex-rue Aguado de la promenade maritime. La plage de galets jouxte une plage de sable à marée basse. Cette plage de galets de 2 km de long attire chaque année de nombreux baigneurs et promeneurs. On raconte que le premier baigneur fut Henri III, venu à Dieppe sur les bons conseils de ses médecins. Mais la mode des bains de mer ne commence véritablement qu'à partir du XIXe siècle avec les Anglais. Quelques grandes dames viennent se baigner à Dieppe, parmi lesquelles la reine Hortense de Beauharnais, accompagnée de ses enfants, dont le futur Napoléon III qui conservera un souvenir émouvant de ses baignades.
A mi-chemin, vous trouverez le complexe sport, loisirs et bien-être. "Les Bains" regroupe 4 activités : un Centre Aquatique-Piscine et un Espace Forme (wellness et ftness), un Spa Marin, un restaurant et un Espace des Congrès en front de mer. Traversez en direction du centreville vers les Tourelles. Construite au XVème siècle en grès et silex et remaniée plusieurs fois, la porte dite des Tourelles, autrefois nommée porte du Port de l’ouest, est constituée d’un passage voûté, flanqué de deux tours circulaires que couronnent deux toits coniques. Cette porte est la seule subsistante des sept anciennes portes de la ville, dont cinq donnaient sur la mer. Reconvertie en prison, cet usage l’a préservée de la destruction. L’ensemble est l’un des rares vestiges de l’enceinte urbaine édifiée au milieu du XIVe siècle. L’enjeu était alors de protéger la cité des agressions flamandes et anglaises pendant de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Dès le début de ce conflit, les bourgeois de Dieppe organisent la construction d’une muraille d’enceinte sur le pourtour de la ville. Les travaux débutent par le côté nord de la ville, face à la mer, et se poursuivent au moins jusque dans les années 1360. À la fin du XVIIIe siècle, la muraille qui longe la mer n’est plus d’aucune utilité défensive. Laissée en ruine, elle disparaît définitivement lors de la création d’une voie à son emplacement, en 1837 : l’actuel boulevard de Verdun.
Les grès et les silex employés pour la construction du mur sont issus du sol de la région ou prélevés sur le rivage. Dans l’appareillage des murs, ils alternent en larges strates horizontales ; le gris sombre des petits blocs de silex et le gris plus clair des grandes pierres taillées de grès sont caractéristiques des ouvrages de fortification dieppois, édifiés à la fin du Moyen Age. L’enceinte était un mur de pierre d’environ trois mètres d’épaisseur, dont il subsiste une toute petite portion visible sur le côté de l’édifice, rue des Anciens combattants. Seuls ses parements extérieurs sont constitués de pierres taillées. L’intervalle entre ses faces interne et externe est comblé de roches non taillées, un remblai nommé blocage qui assurait l’épaisseur et la robustesse de l’ouvrage.
Prenez le passage des Tourelles en direction de l’église Saint-Rémy. Sur votre droite, vous pouvez voir le Petit Théâtre, créé sous l’impulsion de la Duchesse de Berry en 1826. Fermé en 1961,il a réouvert au public en 2002 et abrite aujourd'hui le Mémorial du raid anglo-canadien du 19 août 1942. Le 19 août 1942, le Canada mène l'opération Jubilee sur Dieppe. Le but est double, ouvrir un front pour libérer la France de l'occupation nazie et obliger l'Allemagne à réduire ses hommes sur le front russe. Le raid sur Dieppe mobilise 8·000 hommes, des Canadiens, dont près d'un quart meurent et près d'un quart sont fait prisonniers. L'opération est un cuisant échec. C'est suite à ce débarquement raté, sur une plage, qu'Hitler décide de renforcer considérablement son "Mur de l'Atlantique". Lors de l’opération, le bâtiment a été le lieu où de nombreux blessés se sont réfugiés et revêt donc une importance historique et mémorielle. Un film, ainsi que divers documents, objets et maquettes, vous font revivre cette épopée.
Vous voilà arrivé au niveau de l'église Saint-Rémi, bâtie entre les XVIe et XVIIe siècles. La première pierre de l’église Saint-Rémy a été posée par Thomas Bouchard, échevin et trésorier de la ville, en 1522. Cependant, sa construction dure plus de 100 ans et elle est achevée en 1643. Le chantier a été interrompu pendant plusieurs décennies à cause des conflits des guerres de Religion opposant Catholicisme et Protestantisme. L’Eglise Saint-Rémy illustre la mise en place du courant de la Contre-Réforme à Dieppe. En effet, face à l’influence du protestantisme qui vise à une sobriété du culte, le pouvoir catholique vise à attirer et contrôler les fidèles. Elle possède un choeur gothique de style Renaissance. Au XVIIe siècle a été construit un retable baroque qui contribue à instaurer une relation sensible au sacré, visible dans la chapelle de la Vierge.
En poursuivant tout droit, prenez la rue de la Barre sur votre droite. Puis, traversez le carrefour et prenez la rue de Chastes en direction du Château-Musée. Le Château de Dieppe a pour origine un premier « château » qui existait vraisemblablement au XIIe siècle, à l’époque de Philippe Auguste. La construction du château actuel débute en 1443 à l'instigation de Charles Des Marets. La tour ouest date peut-être du XIV siècle. L'appareillage en silex et grès est souvent remanié au cours des âges. On y ajoute un bastion en briques et divers bâtiments. Il abrite aujourd’hui le musée avec sa remarquable collection d'ivoires sculptés ici-même à Dieppe entre le XVIe et le XXe siècle, ainsi qu'une exposition sur l'histoire maritime de la ville comprenant des maquettes de bateaux, des cartes, des instruments de navigation, mais aussi des œuvres d'art telles que des peintures françaises des XIXe et XXe siècles, des peintures hollandaises des XVIe et XVIIe siècles, ainsi que des estampes de Georges Braque.
Situé sur la falaise, le Château-Musée de Dieppe domine la ville et la mer, l'esplanade offre un point de vue exceptionnel sur le front de mer et la plage de galets. Les anciens souterrains du château et blockhaus allemands de la Seconde Guerre mondiale sont dissimulés dans la falaise à proximité du château. En 1941, l'Allemagne décida de créer une ligne défensive le long de l'Atlantique car elle craignait une invasion du continent par les Alliés depuis l'Angleterre. Au départ, cette ligne défensive se trouvait particulièrement dans les ports, car les Allemands pensaient qu'un débarquement ne pourrait avoir lieu que dans un port. Mais ensuite, les Allemands pensèrent qu'il fallait tout protéger, y compris les plages. Commença alors la construction d'environ 13·000 blockhaus, par les soldats allemands, les prisonniers, et même les entreprises françaises. En moyenne, le mur de l'Atlantique comportait un blockhaus tous les 300 mètres. On sait maintenant, que cela n'a pas suffit !
Pour rejoindre le point de vue, l'idéal est de passer par la cour de château, en sortant par l'ancien pont levis à l'ouest. Mais si celui-ci est fermé, il vous faudra redescendre et remonter par le Chemin de la Citadelle.
Faites demi-tour et redescendez la route en direction du centre-ville de Dieppe, via la rue de la Barre. A proximité, en plein cœur de la ville, la pittoresque place du Puits Salé marque le lieu où l'eau de mer venait autrefois se mélanger à l'eau douce du puits lors de la marée montante. Au carrefour de six rues, c'est sans doute la place la plus connue et la plus animée de Dieppe. Le puits qui se trouve au centre de la place date de 1930, il est factice. Il remplace l'ancien puits où l'on puisait de l'eau saumâtre (eau salée) dès le XVIe siècle. La grande maison blanche, abritant aujourd'hui le Café des Tribunaux, est un ancien cabaret du XVIIIe siècle, mais son style néo-normand à colombage ne date que des années 1920. À sa gauche, la pâtisserie se trouve dans l'ancien immeuble de l'amirauté (commandement de la marine militaire).
Empruntez la Grande Rue. La Grande Rue est aujourd'hui la grande rue commerçante et piétonne de Dieppe. Cet axe existait dès l'époque gauloise, lorsque Dieppe n'est encore qu'un vaste marécage. Il servait à passer d'une falaise à l'autre en gardant à peu près les pieds au sec. Les maisons de briques blanches qui bordent la rue datent de la reconstruction de Dieppe après le bombardement anglais de 1694. Après ce bombardement, Dieppe, essentiellement constituée à l'époque de maisons à pans de bois, brûle presque totalement.
Prendre à droite dans la Rue de Clieu, en direction de l'église Saint-Jacques de Dieppe. L'Eglise Saint-Jacques est considérée par les habitants de Dieppe comme le cœur de la cité. La construction de ce joyau de l'art gothique commence au XIIe siècle. Malgré ses dimensions imposantes, l'édifice n'est pas une cathédrale. Pour autant c'est une étape importante sur le chemin des pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle. Il faut absolument entrer dans l'église pour admirer ses jolies chapelles latérales dédiées aux saints patrons des marins et armateurs de Dieppe. Leurs portails de pierre, qui les séparent de la nef, sont la particularité majeure de cette église.
Déhambulez dans le quartier Sainte-Catherine : construit entre 1694 et 1720 et réhabilité en 1985. Ce quartier est caractéristique du programme d'urbanisme imposé par l'architecte Ventabren avec son modèle unique de façade de brique, comprenant un rez-de-chaussée dédié au commerce ou à l'artisanat, un entresol sous arcade pour constituer les réserves, un premier étage d'habitation et des combles éclairés par une lucarne. Engagez-vous dans la Rue Pecquet, tourner à gauche dans la Rue du Chêne Percé, puis continuer dans la Rue d'Ecosse. Au n°9, admirez la maison Miffant la plus ancienne de Dieppe. L’écusson gravé dans le soubassement en grès sous une porte indique la date 1624. Cette maison est représentative des grandes maisons urbaines du XVIIe siècle, avant la Grande Bombarderie qui a provoqué la destruction du centre-ville en 1694.
La maison porte le nom de la famille Miffant, membre de la noblesse locale et vivant à proximité de la maison. Ce nom s’est transmis par coutume. La façade de la maison Miffant comprend trois niveaux dont un comble habitable à trois lucarnes, elle repose sur un soubassement en grès et silex alternés en silex. Sur le deuxième niveau la sablière, poutre qui soutien l’étage, est gravée d’une frise aux dessins géométriques. La riche décoration est également visible au deuxième et troisième niveau avec des pans de bois qui forment des motifs en forme de X et Y sous les fenêtres. Ces décorations et la symétrie du bâtiment sont caractéristiques du style classique, en vogue au XVIIe siècle.
Cette balade se poursuit sur le quai Duquesne avec les arcades de la Bourse, la chambre de commerce de Dieppe et le bâtiment de l’ancienne quincaillerie Leveau au n°26, dessinée par Georges Feray, au style oscillant entre modernisme et classicisme. Revenez vers l’Office de Tourisme, puis traversez le pont Jehan Ango. Le Pont Levant Jehan Ango porte le nom d'un armateur dieppois, dont les navires traversaient mer et océan. Ce pont, qui fonctionne comme un pont levis, date de 1950. Il remplace un pont tournant : le Pont Duquesne dit "Pont de la Poissonnerie" détruit en 1944 lors des bombardements de la Libération. L’accès au bassin du port de pêche se fait par le pont Ango. Ce bassin est un bassin à flot fermé par une porte pour éviter aux bateaux de se trouver à sec lorsque la marée descend. La porte écluse est fermée deux heures avant la marée descendante et conserve ainsi l’eau dans le port de pêche.
Longez le quai du Carénage et allez jusqu’au Pont Colbert (GR 21). Le port de Dieppe aurait pu être encore plus grand et plus prospère si les Anglais n'avaient pas détruit la moitié de la ville en 1694, à coups de bombes incendiaires... Les grands marchands quittèrent la ville pour s'établir dans d'autres ports, tels que Le Havre, et Dieppe se reconstruisit lentement, sans retrouver sa puissance d'antan. Dans les années 1880, on crée un nouveau chenal dans le port, au beau milieu du quartier des pécheurs. Près de 200 immeubles sont détruits, et il faut désormais un pont pour franchir le chenal de 40 mètres de large. Ce pont ne devra pas gêner la circulation des gros bateaux, ce sera donc un pont tournant. Avec près de 70 mètres de long, c'est aujourd'hui le plus grand pont tournant d'Europe.
Le pont Colbert est composé de poutrelles métalliques rivetées construit entre 1885 et 1889, il est le dernier plus grand pont tournant d’Europe en fonction dans sa configuration d’origine. Réalisé sous la direction de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Paul Alexandre (1847-1931), le pont Colbert, surplombe le chenal du Pollet creusé lors de l'aménagement du port qui sépara le quartier du Pollet en deux. Il est riveté, en fer puddlé, de type Eiffel. Dynamité en 1944 par l’armée allemande, il sera réparé à l'identique et remis en service pour la fête nationale du 14 juillet 1946. Fonctionnant toujours avec son mécanisme d'origine, c'est le dernier grand pont tournant à système hydraulique encore en activité. C'est la force de l'eau qui actionne une chaîne qui le fait tourner, sa cabine de manœuvres montre son mécanisme. Une association de sauvegarde du pont Colbert a été depuis lors constituée pour le préserver.
Votre promenade s’ouvre sur le quartier du Pollet : ancien quartier des pêcheurs avec maisons pittoresques et promenade menant au sommet de la falaise. Traditionnellement appelé "le quartier des pêcheurs", l’un des plus authentiques quartiers de Dieppe. Prenez à gauche sur le Quai de la Marne. Allez jusqu’à la place du Petit Fort et prenez sur la droite le Chemin de la Bastille. Montez les marches et rejoignez la rue Samuel de Champlain. Prenez à gauche sur cette rue, puis à nouveau à gauche sur la rue Nicolas Desliens jusqu’à la rue Balidar. Enfin, tournez une dernière fois à gauche sur la rue Albert Calmette afn de rejoindre la Chapelle Notre-Dame de Bonsecours.
La chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours a été construite en 1876 sur la falaise est, surplombe le Pollet. À sa construction en 1876, la chapelle est un lieu de pèlerinage, dénué d’habitations, puis elle devient la chapelle paroissiale de Neuville-lès-Dieppe en 1933. Cette chapelle a été érigée en mémoire des marins disparus en mer, à l’initiative de la Société du Secours Mutuel de la Marine. Son architecture se caractérise par l’usage sobre de la brique, une bande de briques colorées et vernies, son clocher accolé de deux tourelles à clochetons à toit conique. L’intérieur se démarque par la présence de nombreux ex-voto et de plaques commémoratives des familles des marins disparus en mer. Parmi ces ex-voto des maquettes de bateaux, des photographies et des peintures qui ornent les murs de la chapelle. On retrouve également un vitrail au-dessus du portail, représentant le réconfort d’un marin de savoir son navire protégé par une bonne étoile.
L’esplanade de la Chapelle Notre-Dame de Bonsecours vous permet de profiter d’un magnifique panorama sur le port et la ville au premier plan, ainsi que les falaises en arrière-plan. Sur le site se trouve également un sémaphore, à ne pas confondre avec un phare. Les sémaphores servaient de relais de communication, utilisant 92 drapeaux de formes et couleurs variées, hissés pour communiquer avec d'autres sémaphores. Ce système a été remplacé par le télégraphe, puis le téléphone, puis internet... Un blockhaus, parmi les 13·000 construits pendant la Seconde Guerre Mondiale, nous rappelle que c'est toute la côte atlantique qui fut bétonnée par les nazis.
Continuez sur le Chemin de la Falaise, puis prenez, avant le virage à droite, le sentier en bordure de falaise. Continuez sur ce sentier jusqu’à rejoindre l’Avenue des Canadiens. Passez le Pont sur la Rocade des Graves de Mer, et continuez sur l’Avenue Alexandre Dumas. Prenez sur la gauche le Chemin de la Mer. Arrivé à la moitié de ce chemin, prendre à gauche jusqu’à la charmante plage de Puys. Cette plage est l’une des plages ayant été le théâtre du Raid anglo-canadien du 19 août 1942. Quittez le GR 21 et prenez la rue du Général Leclerc puis la rue Mathias Duval jusqu’au croisement, prendre le chemin de droite avec la Sente Beaudoin. Empruntez ensuite la Sente pour rejoindre l’Avenue Alexandre Dumas.
Prenez à droite sur l’Avenue Alexandre Dumas en direction de Neuville. Continuez sur l’Avenue des Canadiens jusqu’au croisement avec la rue de la Bastille. Prenez ensuite à droite sur la rue de la Bastille puis à gauche sur la rue du Dauphin Louis XI. Arrivé à la moitié, prendre la petite rue descendante sur votre gauche, vers le quartier du Pollet, via la cour des Sœurs puis la rue Guerrier. Prenez à gauche vers la Grande rue du Pollet puis à droite pour retourner vers le Pont Colbert. Franchissez le Pont Colbert, longez le quai du Carénage et passez le Pont Ango jusqu’à l’Office de Tourisme.
Dieppe est aussi une destination qui ravira les fins gastronomes. Important port de pêche à la coquille Saint-Jacques, dégustez ce fameux produit de la mer sous toutes ses formes. Nommé le poisson roi, le hareng fait également partie des spécialités locales et a même sa propre fête au mois de novembre.
Nos coups de cœur dans Dieppe
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N'oubliez pas !
Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes.
- Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
- Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
- Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
- Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. Pensez boite à mégots.
Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.
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