Route de l'Ivoire et des Epices - Etape 1 (Seine-Maritime)
Circuit de l'étape 1 "De Eu à Fécamp" de la Route de l'Ivoire et des Épices
« Dieu a fait l'aliment, le diable l'assaisonnement ». Si l’on observe l’histoire des épices, cette formule culinaire de James Joyce semble tout à fait fondée : depuis l’Égypte ancienne, les hommes n’ont en effet cessé d’alterner diplomatie et violence pour parvenir à mettre la main sur les fameuses épices.
A l'idée que la terre était ronde et qu'il y avait possibilité d'ouvrir de nouvelles routes maritimes, les négociants et armateurs normands du XVIe siècle prirent d'aventureuses initiatives. Ils comptaient ramener par navires les marchandises précieuses, les soieries, l'ivoire et les épices qui jusque là, arrivaient grâce à un long cheminement terrestre.
A la fin du Moyen Age, des navigateurs dieppois abordent les côtes de Guinée et rapportent quantité de marchandises dont les épices et l'ivoire. C'est à partir du XVIème siècle que les Dieppois se décident à travailler ce matériau noble et créent des oeuvres remarquables.
La proximité des deux villes permet de supposer que Bernardo Vincelli eut l'occasion de se fournir en épices à Dieppe même. Ce circuit, vous raconte cette histoire...
Votre itinéraire et visites sur le Circuit de l'étape 1 de la Route touristique de l'Ivoire et des Épices dans la Seine-Maritime
L'itinéraire de la route de l'Ivoire et des Epice débute de la ville Eu (km 0), située au cœur de la Vallée de la Bresle, entre Baie de Somme et Côte d’Albâtre. Ville où se marièrent Guillaume le Conquérant et Mathilde de Flandres, Eu mérite plus qu’un simple détour, elle a accueilli au fil des siècles de grands personnages.
La cité royale surprend le visiteur, à travers les édifices et les pittoresques petites rues de Eu, c'est tout un patrimoine historique et culturel qui se révèle : la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent, chef-d’œuvre de l’art ogival du XIIIème siècle, la chapelle du Collège des Jésuites, le superbe théâtre à l’italienne.
Le château d'Eu, ancienne résidence royale accueille à la fois la mairie d’Eu et le musée Louis-Philippe labellisé « musée de France ». À l'intérieur du château, on remarque en particulier la Galerie des Guise, au décor entièrement reconstitué au début du XXIe siècle pour servir d'écrin à une exceptionnelle collection de 46 portraits représentant des personnages liés à l'histoire du château.
Le musée Louis-Philippe du château d'Eu conserve, en outre, de nombreux souvenirs de la maison d'Orléans. En décembre 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière des Anglais, séjourna dans la prison du château.
A ces lieux s’ajoutent quelques personnages célèbres à l’image de Rollon le viking, Guillaume le conquérant, les frères Anguier, la Grande Mademoiselle, le roi Louis-Philippe, l’architecte Viollet-le-Duc ou encore la Comtesse de Paris qui firent également l’histoire de la cité normande.
Sortir de la cité royale d'Eu par la D925 en direction de Dieppe (33,7 km). Au XVIe siècle, sous François 1er , la puissance maritime de Dieppe atteint son apogée. Pendant plus de trois siècles, la ville de Dieppe a été le principal centre du travail de l'ivoire en France. Plus d'un millier d'objets datant du XVIe au XXIe siècle sont aujourd'hui conservés au musée : statuettes, maquettes de bateau, éventails, râpes à tabac, …
Partis de Dieppe, les navires de l’armateur Jehan Ango sillonnent les mers du monde, de Sumatra aux côtes brésiliennes ou canadiennes. Rendant d’immenses services à François 1er, celui-ci se déplace à Dieppe pour le faire vicomte et le nommer gouverneur de la ville. À Varengeville-sur-Mer, son superbe manoir témoigne de sa richesse et du rayonnement de la ville à cette époque.
Ne manquez pas la visite du Château de Dieppe. Installé depuis 1923 dans l’ancienne forteresse reconstruite au XVe siècle sur la falaise Ouest pour défendre la ville, le musée est organisé en sections distinctes avec pour thème général la mer et tout ce qui s’y rapporte. La reconstitution d'un atelier d'ivoirier vous permet également de découvrir les outils et les techniques utilisés pour façonner ce précieux matériau.
Dans la collection de peintures sont présents de nombreux artistes venus travailler sur le littoral normand, dont Pissarro, Renoir, Boudin, Courbet. Figure également un bel ensemble de natures mortes de poissons et près de 2000 objets d’ivoire évoquant la production de très nombreux artisans qui dès le XVe siècle travaillèrent cette matière à Dieppe.
Suivre la direction de Varengeville-sur-Mer via la D75 (42,8 km), sans doute l'un des plus jolis villages de la Côte d'Albâtre. L’atout charme de Varengeville est sans nul doute son église et son cimetière marin. Tout en haut de la falaise, ce lieu vous offre une vue imprenable sur la Baie de Dieppe. Emblématique et insolite, le cimetière marin accueille des visiteurs du monde entier.
Commencer votre visite par la Maison et le parc du bois des Moutiers, tout près du célèbre cimetière marin. Ce jardin, qui offre une vue imprenable sur la mer, est un véritable émerveillement pour le visiteur. Le domaine est labellisé Jardin remarquable, il fut aménagé de façon que la nature organisée et la végétation sauvage se côtoient.
Le manoir a été construit dans le style Arts & Crafts par l'architecte anglais Sir Edwin Lutyens qui a, aussi, construit le palais du vice-roi des Indes à La Nouvelle-Delhi. Rhododendrons, azalées et magnolias, pour lesquels le bois des Moutiers est entre autres réputé, furent importés et naturalisés au milieu de la flore locale.
À l’intérieur de l’église Saint-Valery, le vitrail de Georges Braque est accessible à tous. Symbolisant l’Arbre de Jessé, il est l’un des plus beaux trésors de Varengeville.
Admirer Le Manoir de armateur Jehan Ango, Le Manoir de l'église, ancienne villa la Palette, datant du 2è quart du XXe siècle, dont les jardins font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques, Le Château de Varengeville-sur-Mer. Sans oublier une visite au musée Michel Ciry.
La prochaine étape de ce parcours touristique sera Veules-les-Roses par la D925 (60,3 km). Niché depuis le IVe siècle au creux d’une valleuse débouchant sur la mer, Veules-les-Roses classé "Plus beaux villages de France" est l’un des plus anciens villages du Pays de Caux.
Authentique et romantique, Veules-les-Roses enchante par les superbes chaumières normandes, les jardins débordants de roses et d’hortensias, les moulins du passé. D’abord village de pêcheurs et de tisserands, lieu de villégiature très prisé au XIXème siècle, notamment par des artistes tels que Victor Hugo, son bord de mer et ses ruelles au charme intemporel continuent d’attirer les amoureux des belles choses.
A voir : l'église Saint-Martin, les vestiges de l'église Saint-Nicolas avec son jardin et sa croix hosannières du XVIe siècle. Son patrimoine architectural avec ses chaumières, les Tourelles, son pigeonnier, les villas de style "bains de mer" du XIXe siècle, rue du Docteur-Pierre-Girard... L'épave du Cérons, navire coulé le 12 juin 1940, visible sur la plage à marée basse.
Poursuivre en direction de Saint-Valéry-en-Caux (69,7 km), petite cité côtière affichant deux visages à ses visiteurs : d'un côté un arrière-pays verdoyant, de l'autre, une façade maritime encadrée de falaises de craie et bordée de plages de galets.
Commencer vos visites par le musée-maison Henry IV, maison à colombage, appelée aussi maison Ladiré. Cette maison fut construite par Guillaume Ladiré, riche armateur. De style Renaissance, cette maison à pans de bois datant de 1540 propose une exposition de l'histoire locale et des traditions du pays.
L'inscription au-dessus du porche en témoigne : "l'an mil V cens XXXX ceste meson fvt faicte P.Gville Ladiré A.Q Diev done bone vie" Le nom de Maison Henri-IV serait issu de la tradition orale selon laquelle, en 1593, lors d'un voyage dans la région entre Dieppe et Fécamp, Henri IV s'y serait arrêté coucher.
Le cloître des Pénitents bâti en 1623 abritait un couvent de moines franciscains ayant pour mission d'assagir les marins turbulents. La chapelle Notre-Dame du Bon Port vaut quant à elle le détour pour les magnifiques vitraux qu'elle abrite. Le grès de son soubassement provient de l'ancienne chapelle Saint-Léger.
Tirant son nom du moine fondateur de cet édifice, vous ne pourrez quitter la ville sans avoir visité l'église Saint-Valéry la bâtisse en grès date du XVIe siècle.
Continuer vers Sassetot-le-Mauconduit en longeant la côte par la D79 (90,3 km), le village de Sassetot se trouve sur la falaise entre les plages des Grandes-Dalles et les Petites Dalles. A proximité de cette dernière se trouve le Château de Sassetot du XVIIIe nommé aussi le château de Sissi, transformé en hôtel-restaurant.
Le château de Sassetot-le-Mauconduit fit parler de lui en 1875. Son dernier propriétaire de l'époque, Monsieur Perquer, très riche armateur au Havre, en fit l'acquisition en 1872. Il l'avait acheté au fils de Paul Deschamp de Boishébert qui, ruiné, se trouva dans l'obligation de le vendre.
A découvrir aussi : l'église Notre-Dame-de-la-Nativité du XIXe siècle avec une grille remarquable, restaurée et complétée en 1859 par le ferronnier d'art Pierre Boulanger et le Château de Briquedalles du XVIIIe siècle, acquis 20 ans après sa construction par la famille Lachèvre, dont les descendants sont toujours propriétaires.
En route à présent pour Fécamp (105 km), ancienne capitale des Ducs de Normandie, aujourd'hui labelissé "Villes et pays d'art et d'histoire". Berceau de la liqueur Bénédictine, héritière d’un passé prestigieux, cette ville ne demande qu'à dévoiler ses richesses. Depuis toujours, la mer est l’étroite compagne de Fécamp. Et pour cause, la Cité Fécampoise fut pendant longtemps, le premier port français pour la pêche à la morue à Terre-Neuve et en Islande.
La cité de Fécamp est construite autour de son port, entre deux falaises, mais également sur un vaste réseau de cavités souterraines ancestrales qui furent des carrières de pierre à bâtir mais également des lieux de vie et de protection pendant les guerres de religion et les guerres suivantes. L'abbatiale de la Sainte-Trinité, le palais des ducs de Normandie et le Musée des Pêcheries figurent parmi les lieux incontournables à visiter.
Parmi les trésors de Fécamp, se trouve sans doute l’un des plus beaux édifices de la Normandie. Attiré par le parfum des plantes et des épices qui composent la célèbre liqueur, ne manquez pas l'impressionnant Palais Bénédictine, haut lieu du tourisme industriel. Situé au cœur de la ville, le Palais Bénédictine, mélange de style gothique et renaissance, impressionne les visiteurs.
Ce palais datant du XIXème siècle, abrite aussi peintures, sculptures, ivoires, ferronneries, témoignage de la passion des arts qu’avait son fondateur, Alexandre Le Grand, négociant normand.
Un peu plus loin, l’abbatiale de la Sainte-Trinité rappelle l’histoire des Ducs de Normandie. Aussi longue que la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’abbatiale de style gothique surprend par ses volumes.
Situé sur le port, le musée Les Pêcheries présente des collections d'Art et d'Histoire, de collections ethnographiques liées à la pêche et aux marins, et à la collection de l'enfance du docteur Dufour et sa fondation de « La Goutte de lait » dans une ancienne usine réhabilitée sur le port.
A voir aussi : les Portions de l'oppidum Camp du Canada, les Ruines du château ducal, l'église Saint-Étienne, la Maison du patrimoine demeure du XVIe siècle, dite Maison à la fleur de lys, puis Hôtel du grand cerf, la Villa Émilie du début XXe siècle, style Art Nouveau, La Chapelle du Précieux-Sang ou encore la Chapelle Notre-Dame-du-Salut ou aussi Notre-Dame-des-Marins, chapelle située en haut de la falaise amont, dédiée aux marins disparus en mer...
Fin de cette première étape du circuit touristique de l'Ivoire et des épices
Fin du circuit ou suivez le deuxième circuit touristique : itinéraire du circuit entre Fécamp à Gommerville.
Pour vous rendre sur la route touristique de l'Ivoire et des Épices
Eu
2 °C Couvert
Min: 2 °C | Max: 2 °C | Vent: 36 kmh 305°
Le saviez-vous ?
- Circuit de l'étape 1 "De Eu à Fécamp" de la Route de l'Ivoire et des Épices
- Circuit de l'étape 2 "De Fécamp à Gommerville" de la Route de l'Ivoire et des Épices
- Circuit de l'étape 3 "De Gommerville à Arques-la-Bataille" de la Route de l'Ivoire et des Épices
N'oubliez pas !
Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :
- Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
- Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
- La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
- Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
- Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
- L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. Pensez boite à mégots !
Nos coups de coeur sur la route touristique de l'Ivoire et des Épices
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Date de dernière mise à jour : 09/07/2021
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