Au départ de Perpignan, la Route des Vins au cœur des vignes vous conduiront vers Rivesaltes, Vingrau, Tautavel, Bélesta et Thuir, connu pour ses caves Byrrh. On pourrait également citer les visites de Collioure, de Banyuls, sur un circuit de 47 kilomètres au sud-est de Perpignan. De type doux, sec ou demi-sec le Banyuls a sa place en apéritif, en dessert mais aussi avec certains mets comme le foie gras.
Comment ne pas évoquer la beauté des paysages des Pyrénées-Orientales lors des cette escapade. Les vignes ne sont jamais bien loin. En terre Catalane, les vins doux du Roussillon s’épanouissent entre le Mont Canigou et le « bord de l’eau ». Les vignobles prennent racine entre les pierres chaudes et se rafraîchissent à la tramontane.
Le Roussillon réputé pour la culture de ses fruits, pêche et abricot, produit des vins tranquilles, secs et des vins doux naturels. On recense 14 AOP et 3 IGP issus de 23 cépages différents. Dans les 3 couleurs, Collioure et Côtes du Roussillon auxquels il faut ajouter en rouge Côtes du Roussillon les Aspres, Côtes du Roussillon Villages rouge et le Maury sec un nec plus ultra.
Quant aux vins doux naturels que sont les Rivesaltes et les Muscats, Maury et Banyuls du Roussillon, à redécouvrir pour notre plus grand plaisir, ils ont un bel avenir. La route du vin en Roussillon parcourt les principaux villages et villes viticoles de la région. Nous vous proposons un itinéraire du nord au sud au départ de Cabestany.
La commune de Cabestany est située immédiatement au sud de Perpignan, dans la plaine du Roussillon. Sur les coteaux, en direction de la mer, vers Canet-en-Roussillon, se trouvent les "terrasses de Cabestany", lieux plats habités par les hommes depuis 800 000 ans au moins, bien avant les datations de Tautavel.
Malheureusement, le vent a détruit toute trace de ces premiers foyers du Roussillon, et les rares pierres taillées que l'on y trouve parfois sont très éolisées, et fort peu identifiables. Lors de votre passage, vous pourrez visiter l'église Notre-Dame-des-Anges, qui abrite le tympan marial dit du Maître de Cabestany de la fin du XIIe siècle. La charpente d'une travée de l'église date du XIVe siècle.
À proximité de l'église, des restes de jarres enterrées, signes de présence d'un grenier et peut-être d'une villa romaine, ont été trouvés. Une autre villa de grande taille occupait très certainement les légers reliefs de l'actuelle rue de la Colline. Il est curieux de constater que la Mairie actuelle et ses dépendances proches occupent à peu près exactement l'emplacement du cellier, grenier communal du Moyen Âge.
Via la D42, vous passerez au village de Saint-Nazaire qui se dresse sur une petite colline à l'ouest de l’étang de Canet-Saint-Nazaire, à quatre kilomètres au sud de Canet-en-Roussillon. La plupart des bâtiments constituant le centre ancien du village de Saint-Nazaire datent du XIXe siècle. Le principal monument est l'église paroissiale Saint-Nazaire, d'origine romane, mais complètement reconstruite au XIXe siècle.
À côté de l'église se dressait une tour médiévale, qui s'est effondrée dans les années 1970 ; ses vestiges ont été transformés en fontaine. À l'ouest du village, la chapelle Notre-Dame de l'Arca, construite aux alentours de 1890, se situe à proximité d'une ancienne motte ecclésiale, qui supportait la chapelle romane d'origine. Ruinées après la Révolution, la chapelle et la motte furent arasées dans le courant du XIXe siècle.
A présent direction Canet-en-Roussillon par la D11, la commune est située à 9,4 km à l'est de Perpignan, sur la côte méditerranéenne, dans le canton de la Côte sableuse et dans l'arrondissement de Perpignan. Profiter de ce passage à Canet-en-Roussillon pour effectuer quelques visites. Le vieux village a gardé son aspect ancien, avec ses ruelles sinueuses et quelques belles demeures, la plupart restaurées ou en cours de restauration, certaines remontant au XVIIe siècle.
Le village de Canet-en-Roussillon était autrefois fortifié. Il reste quelques vestiges de l'enceinte fortifiée, qui était percée de trois portes et flanquée de 14 tours. Remaniée au XVe siècle, elle fut en grande partie détruite au XIXe siècle. Trois tours ont survécu : celle dite « de la bascule », une autre proche de l'ancienne « Porte de la mer » rue de la Vierge, et enfin la tour d'en Pixa Cabres, à proximité du vieux moulin, flanquée d'un morceau de courtine l'ensemble a été récemment restauré.
Le château vicomtal Inscrit MH en 1984 est attesté dès le milieu du XIe siècle. Certains éléments des remparts remontent à cette époque, de même que la chapelle Saint-Martin. Il fut par la suite remanié à plusieurs reprises, notamment au XIVe siècle. En 1688, un remarquable puits à glace fut construit sur le site, déjà partiellement abandonné.
Au sein du château subsiste également la chapelle Saint-Martin du Château, construite au XIe siècle, et ayant servi un temps d'église paroissiale au village. Le château, tombé à l'abandon dans le courant du XVIIe siècle, est aujourd'hui restauré par l'Association des Amis du Vieux Canet.
L'église Saint-Jacques est mentionnée en 1241 dans le testament d'un des seigneurs de Canet. Cet écrit mentionne que l'édifice est situé en dehors des murailles de la ville, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être rasé au XIVe siècle par le roi d'Aragon. Dans les années 1890, on entreprit une réfection générale de l'édifice : rénovation du clocher, de la façade (pierre portant la date de 1892), et de la toiture.
Le château de l'Esparrou Inscrit MH en 2011 est une demeure privée construite à la fin du XIXe siècle et entourée de vignobles et d'un parc.
L'église de Notre-Dame-des-Flots construite près du bord de mer en 1961, en remplacement de plusieurs chapelles existant depuis la fin du XIXe siècle et dressées en souvenir des marins pêcheurs disparus en mer.
Après toute ces visites, une petite balade au bord de mer vous tente ? La promenade du bord de mer est aménagée sur plus de trois kilomètres, du port jusqu'à Canet Sud. Elle peut bien évidemment se poursuivre tant vers le nord (Sainte-Marie-la-Mer) que vers le sud (Saint-Cyprien), par la plage.
Retour sur la Route des Vins du Roussillon en direction de Saint-Estève via la D617, le principal monument du village est l'église paroissiale Saint-Étienne, ancienne abbatiale et dernier vestige de l'abbaye ; vous pouvez aussi voir la Chapelle Saint-Mamet : construite en 1750.
En suivant la D1A et D616A, votre prochaine étape sera Villeneuve-la-Rivière. La commune de Villeneuve-la-Rivière possède un patrimoine religieux d’importance, mais insuffisamment connu par rapport à sa valeur artistique. L’église St Jean l’Evangéliste de conception romane a été modifiée au début du XVIIe siècle puis en 1647. En 1766 on y a ajouté les chapelles et le dôme. Mis à part l’église, citons également l’oratoire Notre Dame et les vestiges du moulin près du vieux pont, le long du canal Vernet Pia.
Vous arriverez à Pézilla-la-Rivière par la D1. Pézilla-la-Rivière est située dans la région naturelle du Ribéral, à l'ouest de Perpignan, entre Corneilla-la-Rivière, à l'ouest, et Villeneuve-la-Rivière, à l'est. Vous passerez l'ancienne porte fortifiée, du XIIIe siècle pour admirer l'église Saint-Saturnin de Pézilla-la-Rivière et l'église paroissiale des Saintes-Hosties, du XIXe siècle.
Suivra la commune de Corneilla-la-Rivière par la D614 qui se trouve dans la plaine de la Têt, à mi-chemin entre Perpignan et Ille-sur-Têt. Les lieux notables de Corneilla-la-Rivière a voir sont les vestiges des fortifications, avec deux tours, et vestiges d'un moulin à huile ; L'église paroissiale Saint-Martin, construite au XIe siècle, incendiée au XVIIe siècle et reconstruite, puis agrandie au XIXe.
Corneilla-la-Rivière peut produire des vins comme le Côtes Catalanes, le Côtes du Roussillon, le Côtes du Roussillon Villages, le Grand Roussillon, le Languedoc, le Muscat de Rivesaltes, le Pays d'Oc et le Rivesaltes.
Suivez toujour la D614 pour arriver au village de Millas entre Prades et Perpignan, au confluent de la Têt et du Boulès. Millas a une particularité historique remarquable : C'est près du mas St Ferréol, adossé à la colline de Força-Réal que des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour les plus anciennes traces d'activités humaines en Roussillon : 1 million d'année ! Il s'agissait de pierres taillées, retrouvées sur les terrasses de Millas.
L'église de Millas est dédiée à Ste Eulalie, c'est une construction du XVe siècle classée aux Monuments Historiques. Elle possède des éléments de l'église initiale, romane : le clocher et le portail méridional. Quand au clocher, il s'agit d'une pièce architecturale majeure, daté du XIIe siècle. Il mesure 27m par 6m50 par 5m30, il est sur deux niveaux d'arcatures et de lésènes surmontant un rez-de-chaussée aveugle.
Comme dans la plupart des villes du Roussillon Millas possédait un hôpital, en réalité un asile de vieillards et mendiants qui accueillait les plus pauvres et les personnes trop âgées et sans famille. Cet hôpital avait bien sûr une chapelle, elle contient une pièta datée du XVIIIe siècle.
La Chapelle St Génis du Boulès citée en 1294 sous le vocable de Capellanus Sancti Genesii, "Chapelle St Génis".
Ermitage Notre Dame del Remei apparaît dans les textes en 1678 (Hermita de Nostra Senyora de Remey), ce qui correspond à l'essor de la pratique de l'érémitisme en roussillon.
Ermitage St Martin de la Riba avec le même nom qu'un autre ermitage, celui-là à St Féliu d'Avall, St Martin était initialement le siège d'une ancienne paroisse désaffecté rapidement. Cette paroisse était centrée autour d'un château dont St Martin était l'église castrale, château cité en 898.
Le territoire de Millas possède deux oratoires : L'un est dédié à St Génis, l'autre à St Martin. Et bien sûr, il faut citer l'ermitage de Força-Réal et le château qui lui était antérieur.
Direction Corbère-les-Cabanes par la D16 et D612.Corbère et Corbère-les-Cabanes sont deux villes mitoyennes totalement différentes. Alors que Corbère est petit, regroupé autour de son centre, Corbère-les-Cabanes s'est étendue sur les terres agricoles située entre les deux villes. Le cœur de Corbère-les-Cabanes est plus petit, il se trouve le long de la route et se compose de quelques rues perpendiculaires assez courtes, formant un damier. Le chemin de Corbère sert de desserte aux nombreuses maisons individuelles qui ont été construites sur son territoire.
Avec le chemin des vignes et la départementale, ça forme un triangle dans lequel se trouve la plupart des maisons extérieures au centre. Les monuments de Corbère-les-Cabanes à visiter sont les suivants : l'église paroissiale Sainte-Madeleine, elle a été remaniée au XIXe siècle ; l'Oustal : maison du XVIIe siècle ; la grotte de Montou, abri préhistorique ayant livré des restes du paléolithique et du néolithique
Saint-Feliu-d'Amont sera la prochaine halte sur ce parcours de la Route des Vins en Roussillon. Surnommée 'la ville aux sept fontaines', St Féliu d'Amont peut se targuer d'en avoir conservé 3 en parfait état, par exemple la fontaine Ste Appolonie, à l'extérieur du village. C'est en partant à leurs recherches que vous découvrirez le mieux ce charmant village aux ruelles étroites.
Ainsi une gravure dans un linteau, le tympan de l'église Sainte-Marie, une église romane, le donjon apparaissent-ils soudainement sous la lumière. L'église, dont le texte ci-dessous en relate l'histoire, est vraiment le monument principal du village, bien avant le donjon. Tout d'abord parce qu'il est plus central, ensuite par son parfait état de conservation.
Le village de Saint-Feliu-d'Aval situé sur un promontoire argileux, surplombe, la rive droite, à 73 mètres d'altitude, le fleuve côtier Têt. Celui-ci traverse la commune. L’une de ses crues, au XVIe siècle, a ruiné le castrum du Soler de Mont et emporté le Soler de Vall, et l'une des dernières, celle d'octobre 1940, est resté incrustée dans toutes les mémoires.
Une distillerie (Roussillon Alimentaire La Catalane) est présente sur la commune de Saint-Feliu-d'Aval. C'est l'unique distillerie du département. Elle fabrique, à partir de sous-produits de la vigne (mares de raisins, lies de vin, vin, etc.), des alcools, du tartrate de chaux, des pépins de raisins secs, de la pulpe sèche et humide, de l'arôme de Muscat, du terreau de marc, des engrais organiques (compost)...
Suivre la N116 pour une pause à Toulouges. Toulouges a une histoire lointaine puisqu'il s'agissait d'une villa romaine dont le propriétaire avait fait fructifier les terres alentours. Peu à peu, d'autres villas se sont créées autour et ce fut alors l'embryon d'un village. A visiter l'église de l'Assomption de la Vierge de Toulouges et la beffroi.
Poursuivez votre chemin vers la commune de Canohès par la D39. La commune se situe à 20 km de la Méditerranée et à 5 km au sud-ouest de Perpignan. Vous y trouverez l'église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte ou Sant-Quirc Santa-Julite. L'édifice proprement dit est située en plein centre du village et remonte au XIe siècle.
Le lavoir de Canohès mérite votre attention, ce lavoir se composait à l'origine d'un bassin en ciment placé au niveau du sol. Modifié par la suite, il est toujours ouvert au public. Le tunnel de les Coves n'est pas daté par les historiens. Il est probable que cette œuvre a été réalisée ou du moins continuée et confortée par les moines bénédictins de l'abbaye de Lagrasse située sur les bords de l'Orbieu dans l'Aude.
Pollestres sera votre prochaine étape, la commune possède l'église Saint-Martin de Pollestres : église romane des XIe siècle et XIIe siècle, modifiée au XVe siècle; classée monument historique en 1973. La Cellera : enceinte fortifiée du village, datant du Moyen Âge. Le Castell : imposant édifice composé d’un corps de bâtiment massif, flanqué de deux tours diagonalement opposées. Il est situé au 1 et 3 rue du château.
Continuer sur la D39 jusqu'à Villeneuve-de-la-Raho située, sur une colline à environ 5-10 kilomètres au sud de Perpignan. A voir : La Chapelle Saint-Julien-et-Sainte-Basilisse de Villeneuve-de-la-Raho, ancienne église paroissiale, construite en 996 remaniée au XIIe siècle. L'église paroissiale actuelle, également dédiée à Saint-Julien et Sainte-Basilisse, date du XVIIe siècle.
Dans la plaine du Roussillon, au sud-est de Perpignan en suivant la D39 se trouve Théza. La commune de Théza possède quelques monuments : l'église Saint-Pierre : construite aux XIXe siècle, on peut y voir deux inscriptions romaines sur la façade et elle contient un Christ du XVIIIe siècle, une statue de saint Pierre du XVIIe siècle et une inscription funéraire de 1259 ; l'Oratoire Notre-Dame-du-Bon-Remède du XVIe siècle.
Continuer vers Alénya un petit village tranquille au regard de ses voisins. Le centre-ville est classique des centre-villes catalans : Des petites rues étroites, des maisons accolées, étroites et hautes, en pierres de rivière, parfois en blocs de calcaire éclatés, le tout lié au ciment grossier. La mairie est un bâtiment historique, c'est l'ancienne école. L'église a été refaite, sa façade est vraiment jolie. On trouve même des vestiges du Moyen-âge, avec une maison-forte et ses petites tours de surveillance.
Le patrimoine d'Alénya est assez intéressant, il se compose de plusieurs éléments, comme l'église du village Ste Eulalie et Sainte Julie. Son clocher est du type clocher-mur. Il y a aussi à voir les anciennes caves Escoiffier, des bâtiments robustes à l'intérieur du village. A proximité de la ville, sur la route de Théza, se trouve le domaine du mas Blan. Ce nom cache un ancien site médiéval, hélas aujourd'hui disparu, le château de Boaça.
La maison d'Ortaffa, ancienne maison médiévale datant de la fin du XIVe siècle. La Pedra Martina, borne du haut Moyen Âge qui délimitait les paroisses, puis les seigneuries d'Alénya et de Saint-Martin de Boaça. La Pompe Bonne, l'une des plus anciennes fontaines du village.
Remonter via la D22 vers Saleilles avec son église romane Saint-Étienne : Vraisemblablement construite au XIIe siècle, la chapelle Saint-Étienne, est l'ancienne église du village. Construite en galets de rivière, il s'agit d'un édifice roman de plan très simple, constitué d'une nef unique voûtée en berceau brisée fermé à l'ouest par une abside voûtée en cul-de-four. Au nord de l'édifice subsiste un pan de muraille percé de meurtrières.
Pour finir cette route des Vins en Roussillon direction Perpignan
Le paysage de Perpignan est surtout marqué par l'impressionnant pic du Canigou (Pic del Canigó) (2 784 m), situé au sud-ouest de la ville et visible depuis le centre-ville. La chaîne des Albères, qui culmine à 1 256 m au Pic du Néoulous, forme une barrière au sud et marque la limite avec l'Espagne, pays avec lequel elle communique facilement au col du Perthus, dont l'altitude n'excède pas 300 mètres, à environ 30 km de la cité.