Route au détour des villes closes de l'Anjou - Circuit 4 (Maine-et-Loire)

Au Moyen-Age, le village comprenait deux parties : Rest et Montsoreau proprement dit. La ville "Rest" est le village aggloméré autour de l'église paroissiale actuelle. Vers l'est, sur le flanc du coteau, s'étagent les maisons de la ville, couronnant le château.

Montsoreau devint très vite l'entrepôt où les blés du Loudunais, les vins du Chinonais, ceux du Poitou, étaient amenés. Des marchés importants s'y tenaient grâce à son port très actif. Montsoreau fut, jusqu'au XVIIème siècle, un centre de juridiction s'étendant de la Loire au nord, jusqu'à Seuilly-l'Abbaye et le château du Coudray au sud.

Ce qui fait la noblesse de Montsoreau, ce sont bien les maisons, blanches ou blondes, selon la lumière, qui, pour beaucoup, datent des XVe et XVIe siècles. La promenade, au hasard de ses rues escarpées et fleuries qui dominent le fleuve, est un enchantement. Au détour des ruelles fleuries, le visiteurs découvre le patrimoine à la fois remarquable et pittoresque avec ses loges de vigne.

Au gré de votre flanerie se découvrent l’ancienne chapelle castrale, l’église paroissiale Saint-Pierre-de-Rest, l’ancien palais de la Sénéchaussée et ses murs à pans de bois du XVIème siècle, le moulin-cavier de La Tranchée, les fours à pruneaux et pommes du XVème siècle, le Dolmen de Pierrelée,… Depuis les cales le long de la Loire jusqu’aux rues escarpées du haut du coteau histoire, tradition et patrimoine combleront les visiteurs.

Il est temps de filer vers Saumur labellisée "ville d'art et d'histoire" via la D947 (60 km). Le château des Ducs d'Anjou représente un emblème de la ville de Saumur, Il trône en haut d’un petit pic au bord de la Loire. Visible de très loin, il est non seulement une construction qui domine la ville mais aussi un emblème qui permet de la reconnaitre.

Cette forteresse moyenâgeuse se situe au confluent de la Loire et du Thouet. C’est un monument qui renferme plusieurs siècles d’histoires. Le château de Saumur a connu ses premières fortifications sous Thibaud 1er le Tricheur, comte de Blois, vers le Xe siècle. Les premières pierres sont posées autour de l'abbaye bénédictine de Saint-Florent.

En 1026, il devient propriété du comte d'Anjou, le célèbre Foulques Nerra qui le lègue à ses héritiers Plantagenêt. Philippe Auguste, roi de France et capétien, l'annexe à la couronne. Il brûle les premières fortifications cette même année avant de faire construire un donjon de forme barlongue et des contreforts. Le château devient une forteresse royale à partir du XIIIe siècle, à l'époque du roi Saint-Louis.

En 1203, Philippe Auguste s'empare du château et décide de le fortifier pour préparer de prochaines offensives.

A partir de l'ancienne forteresse, on peut facilement accéder en contrebas, au centre historique de la ville médiévale de Saumur, surnommée la perle de l'Anjou,  doté d’un patrimoine architectural d’une richesse exceptionnelle. Saumur avec ses ruelles aux demeures anciennes et sa place Saint-Pierre où se dressent de vieilles maisons à pans de bois, la maison de la Reine de Sicile, l’Hôtel de Ville, l'hôtel Blancler, l'hôtel de Castellane incite à la flânerie. 

Saumur est aussi particulièrement connue pour son École de cavalerie "le Cadre Noir". A voir également : l'église romane Notre-Dame-de-Nantilly la plus ancienne de Saumur. Construite dans la première moitié du xiie siècle en style roman, renferme une splendide collection de tapisseries des XVIe et XVIIe siècles.

A présent suivre la direction de Montreuil-Bellay via la D347 (77 km). Située au carrefour de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou, la Cité médiévale de Montreuil-Bellay est la dernière ville close de l'Anjou. Classé parmi les "Plus Beaux Détours de France", elle est une étape importante sur cette route "au détour des villes closes de l'Anjou". 

Vers 1025, Foulques Nerra, comte d'Anjou, construit un donjon sur l’escarpement rocheux surplombant le Thouet sur les fondations d'un oppidum romain avant de marcher vers la ville de Saumur prise au Comte de Blois en 1026. C'est le debut de l'histoire de la cité qui commence à prendre forme. Montreuil-Bellay devient un enjeu pour les puissances féodales rivales.

Les fortifications du XIIIème siècle sont encore bien visibles autour du château et dans les parties basses de l’enceinte urbaine. Montreuil-Bellay tire son nom du vassal Giraud Berlay auquel le comte d'Anjou avait confié l'administration de la commune. A la Renaissance, la forteresse militaire réputée imprenable s'agrémentera d'un palais :  le Château Neuf. Une visite sur le chemin de ronde s’impose pour dominer l’imposant système défensif.

La visite de Montreuil-Bellay commence bien entendu par le château médiéval, édifié sur un promontoire rocheux dominant le Thouet, il offre un panorama sans égal sur la vallée. Imposant et magnifique, vous ne pouvez pas le rater. Au pied de l’actuel château, au débouché du gué permettant la liaison en direction d’Angers par l’actuelle rue Chèvre, se serait développé le premier noyau urbain.

C’est d’ailleurs sur ce site, à la rencontre des axes, que s’édifie la première église, Saint-Pierre. Les quartiers de Saint Eloi, de Rasibus et de l’Ardenne seraient les lieux d’un premier peuplement antérieur à l’an mille à l’emplacement des premières traces d’agglomération, encore modeste, avec un habitat troglodytique et de modestes masures.

Si le château est un vestige remarquable du passé, il est très agréable de flâner, dans la vieille ville de Montreuil-Bellay ceinturée de remparts, d'emprunter ses ruelles sinueuses et fleuries pour descendre jusqu'à la rivière et découvrir le riche patrimoine architectural de la cité. Il est difficile de n'en citer que quelques-uns comme l'hôpital Saint-Jean du XVe siècle,  l'ancien prieuré des Nobis, ses origines très anciennes en font un des plus vieux établissements monastiques de la vallée de la Loire,ou encore l'ancien couvent des Augustins du XVIIe siècle.

Poursuivre vers la petite cité de caractère de Puy-Notre-Dame via la D77 (84 km). Elle se développe dans le courant du XIIe siècle, offrant peu à peu une architecture mélangeant les styles gothique poitevin et angevin. Au XIIIème siècle, alors que l'Anjou est sous domination des Rois de France, le village de Puy-Notre-Dame prospère, s’entourant d’une première enceinte et rebâtissant son église dans des proportions colossales.

Saccagée au XVIe siècle lors des guerres de religions qui détruisirent une grande partie de son enceinte fortifiée, Le Puy-Notre-Dame a su conserver un très beau patrimoine historique. Dans le dédale des ruelles on accède aux vestiges de l’enceinte. Ce rempart, initié au XIIIème siècle, puis agrandit successivement jusqu’au XVIème siècle, était percé de 5 portes et 10 guichets.

Se découvre aussi de nombreuses maisons du XVème et XVIème aux porches ornés de coquilles Saint-Jacques qui servaient autrefois de relais aux pèlerins, les maisons de vignerons typiques, entièrement bâties en pierre de taille aux XVIIIème et XIXème siècles et se composant d’un grand corps de logis sur cour avec puits, écuries, dépendances utiles souvent troglodytiques, des hauts murs de clôture et porches monumentaux.

Au détour de ces ruelles du vieux Puy-Notre-Dame, on peut admirer encore, l'église Notre-Dame édifiée entre le milieu du XIIe siècle et le milieu du XIIIe, des souterrains-refuges sous le bourg ou encore le pressoir du château du Lys à Sanziers ou encore les anciens moulins situés sur les rives du Thouet, à l'instar de celui de Couché. Reconstruit au XIXe siècle en pierre de tuffeau et en pierre de taille, il présente un très beau pignon en pointe.

Fin de cette quatrième étape de cette Route touristique "au détour des villes closes de l'Anjou".

Poursuivez ce parcours touristique en suivant : itinéraire du circuit 5 de la route touristique "au détour des villes closes de l'Anjou".