Route historique du souvenir 14–18 Bataille de la Somme - Circuit 2 (80)
Votre itinéraire et visites sur le Circuit 2 de la Route historique du souvenir 14–18 dans la Somme
Dans la Somme, ce deuxième circuit du Souvenir, est un itinéraire qui permet de découvrir les principaux sites des Champs de Bataille de la Somme.
Musées, mémoriaux souvent très impressionnants, vestiges des combats, cimetières jalonnent l'Est de la Somme. Les stigmates de la Grande Guerre sont toujours visibles : tranchées, trous de mines, végétation anéantie mais aussi villages complètement rasés...
Le sol conserve encore aujourd'hui la trace, dans une pâture à l'entrée du village entre le monument aux Tyneside Scottish & aux Tyneside Irish et celui à la 19ème division britannique, des ravages occasionnés par les combats parmi d'autres vestiges effacés, peu à peu, par le temps.
Les souvenirs d’histoire sont réveillés par un riche patrimoine de mémoire et de reconstruction lié à la Bataille de la Somme.
Apès votre visite à la Tour d'Ulster sur la commune de Thiepval (km 0), poursuivre en direction du Mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel, via la D73 et la rue de l'Église (3 km).
Le mémorial terre-neuvien donne une vision émouvante et réaliste des batailles grâce à un champ de bataille et un réseau de tranchées admirablement bien conservés. La commune de Beaumont-Hamel regroupe les villages de Beaumont, Gare de Beaucourt et Hamel. Ces villages étaient situés à l’arrière immédiat des lignes allemandes.
Terre-Neuve comme tous les autres pays de l’Empire britannique, avait levé une armée de volontaires. La Bataille de la Somme était le premier grand combat du Régiment royal de Terre-Neuve, et pendant l'assaut, il fut presque entièrement anéanti. Le 1er juillet 1916, à 9h, les hommes du régiment terre-neuvien, à peine sortis de leurs tranchées, se trouvèrent pris sous le feu de mitrailleuses allemandes. Les tranchées allemandes n'étant qu'à 275 mètres des lignes canadiennes
Une demi-heure plus tard, ils n’étaient plus que 68 valides. Tous les officiers avaient été tués ou blessés. Proportionnellement aux effectifs engagés, cette action fut l’une des plus meurtrières de l’offensive de la Somme. 801 hommes mis hors de combat sur 865 dès le début de l'offensive de la Somme.
A l’entrée du Mémorial terre-neuvien se trouve le monument à la 29ème division à laquelle appartenait le régiment terre-neuvien. Un chemin conduit à la table d’orientation, au sommet de la butte du Caribou, appelée ainsi car elle est couronnée d’une statue de caribou en bronze, insigne du Royal Newfoundland Regiment, œuvre du sculpteur anglais Basil Gotto.
Son regard défiant fixé pour toujours vers ses anciens ennemis, le caribou surveille les champs qui conservent toujours en leur sein de nombreux soldats sans sépulture finale connue. C’est de cet endroit qu’est parti l’assaut le 1er juillet. La table d'orientation offre une vue d’ensemble sur tout le champ de bataille et permet la comprehénsion du "système" des tranchées.
Il vous aidera à vous repérer et vous permettra d’embrasser tout le site, de voir le dédale des tranchées, le sol grêlé de trous d’obus. Prenez le temps de cheminer sur les sentiers qui jalonnent le site pour découvrir les petits cimetières et mémoriaux ou encore le squelette de l’arbre du danger. En effet, un seul arbre a échappé à la dévastation du lieu : c’est le squelette de «l’arbre du danger», ainsi nommé parce que situé dans une zone particulièrement exposée.
Trois plaques de bronze scellées à la base de la butte composent le Mémorial national terre-neuvien dédié aux disparus, sur lequel figurent les noms de 820 membres du Royal Newfoundland Regiment, de la Newfoundland Royal Naval Reserve et de la marine marchande qui ont donné leur vie au cours de la Première Guerre mondiale et dont le lieu de sépulture est inconnu. Un centre d’interprétation situé à l'entrée du parc permet de compléter la visite par une exposition permanente de documents.
Ce Mémorial terre-neuvien appartient au Canada. L'ensemble comprenant le parc, le champ de bataille et le monument aux morts a été désigné lieu historique national du Canada. Les arbres plantés dans le parc proviennent de Terre-Neuve : épinettes, sapins, épicéas blancs cornouillers, bouleaux, genévriers, érables.
À l'entrée du parc, un monument en pierre de forme pyramidale, est dédié à la 29e division britannique à laquelle appartenait le régiment de Terre-Neuve. Situé à l'extrémité nord du parc, le monument de la 51e division d'infanterie écossaise domine le "ravin Y". Il est érigé sur une terrasse sur laquelle on accède par un escalier en pierre.
Il est encadré, de chaque côté, par une statue de lion. Le monument proprement dit est composé d'une statue de soldat écossais des Highlands, en tenue traditionnelle (kilt en tartan), le regard tourné vers les lignes allemandes dont les Écossais s'emparèrent le . En avant de ce monument, une croix de bois a été érigée à la mémoire des soldats de la 51e division écossaise ayant combattu au "High Wood", le bois des Fourcaux à Longueval, en .
C'est finalement le 13 novembre 1916 que la 51ème division parviendra à prendre les tranchées allemandes de Beaumont-Hamel. Ces Ecossais s'élancèrent de là où aujourd'hui se trouve le monument au régiment écossais du 8ème Argyll and Sutherland Highlanders, à proximité du cratère de mine baptisé Hawthorn ridge, dont la seconde explosion, après celle du 1er juillet, eut lieu 6 minutes avant l'assaut, avec pour premier objectif la capture des ruines de la gare et au final la tranchée de Francfort qui ne sera pas atteinte.
Sur place, vous trouverez de nombreux nécropole et cimetières militaires, comme l'Y ravine cemetery. Cette nécropole contient 428 corps dont 383 Britanniques et 45 Canadiens de Terre-Neuve. Le "ravin Y" ou "Y ravine est une dépression d'une quarantaine de mètres de profondeur, en forme de Y, dont la base mesure un kilomètre et demi jusqu'à la vallée de l'Ancre. Les deux branches mesurent cinq cents mètres.
L'une, se trouve aux abords du parc terre-neuvien, tandis que l'autre se trouve à proximité du village de Beaumont-Hamel.
Hunter's cemetery est une nécropole de forme circulaire qui contient 46 corps de soldats écossais. Cette forme particulière est liée aux conditions dans lesquelles les hommes ont dû être inhumés : le , jour de la reprise du village de Beaumont-Hamel, 46 soldats furent tués près de ce lieu. Ils furent enterrés par leurs camarades dans un vaste cratère d'obus. L'origine du nom "hunter's", les chasseurs pour le désigner n'est pas connue localement.
Prendre la direction d'Albert, via la D50 (13 km) située sur la Route des Invasions. Cette cité connut au cours de son histoire sept destructions complètes avant 1914. Et chaque fois, ses habitants, courageusement, la rebâtirent. Durant le premier conflit mondial, Albert subit d’effroyables destructions matérielles, elle fut l’objet d’incessants bombardements. La ligne de front se stabilisera en octbre 1914 à 2 km au Nord-Est de la ville d’Albert.
Durant la bataille de la Somme, Albert devint alors un centre d’intenses activités militaires : états majors, cantonnements, dépôts de matériel et de munitions,hôpitaux…
Après sa reprise par les allemands en mars 1918, puis par les britanniques en août, la ville n’était plus qu’un vaste champ de ruines. Mais avant cela, en septembre 1914, la ville sera traversée par les troupes allemandes et françaises causant de très nombreux dégâts et obligeant une partie de la population à fuir la ville.
C’est d’Albert que partira l’offensive du 1er juillet 1916. En 1918, lors de l’ultime offensive Ludendorff, la seule façon de reprendre la ville pour l’armée britannique sera de la détruire totalement. Seule la poste restera debout. La Bataille de la Somme en juillet 1916 a profondément marqué la région par le nombre important de victimes : 1 200 000 et de nations engagées : 30, sur le secteur.
Albert fait partie du Pays du Coquelicot, constitue une étape incontournable du Circuit du souvenir, avec son musée et les hommages appuyés dans la ville. Aujourd'hui, les traces laissées par cette page de l'histoire jalonnent le paysage. La ville entière d'Albert est reconstruite. 260 façades de maisons témoignent de l’Art-Déco arrivé à son apogée dans les années 1920-1930. La Basilique Notre-Dame-de-Brebières, construite en 1885-1897 est l’élément architectural le plus spectaculaire de la ville.
Elle surprend le visiteur par ses dimensions, son compromis stylistique et la richesse de son ornementation. Elle n’est hélas pas épargnée par la 1ère guerre mondiale ; son dôme est touché le 15 janvier 1915 par l‘un des obus lancés sur l‘édifice, qui incline à l’horizontal la statue de “Marie à l’enfant Jésus”, sculptée par Albert Roze. Une légende naît de cette “Vierge Penchée” qui prédit que « La guerre finira quand la Vierge tombera »...
Du IXe siècle au XVIe siècle, les Albertins comme de nombreux Picards ou Artésiens creusent dans leur sous-sol crayeux des cachettes encore appelées "muches" pour échapper aux invasions normandes puis espagnoles. A l’approche de la Seconde Guerre Mondiale que chacun devinait, pour abriter la population civile et éviter l’exode massif, la mairie décide la construction de sept abris et le réaménagement des souterrains.
C’est dans le plus important de ces souterrains à 10 mètres sous terre et sur 250 mètres de long, de la Basilique à l’Arborétum-Jardin public que le Musée Somme 1916 se situe. De remarquables mises en scène grandeur nature vous surprennent dans une ambiance héroïque et terrible, avec un réalisme saisissant, permettant de comprendre la dure vie de nos aïeux.
Dans ces tranchées reconstituées, vous découvrirez l’affrontement à l’ennemi, et aussi la boue, le froid, le gel, les nuits sans sommeil auxquelles s’ajoutent les problèmes d’hygiène : le combattant des tranchées doit souvent faire la chasse aux poux, aux puces, aux rats attirés par les cadavres… Avant de quitter le souterrain, une ambiance de son et lumière, où l’on s’imagine parcourir une tranchée en pleine nuit sous les tirs d’artillerie.
Ne manquez pas également la visite des Nécropole et Cimetières militaires dont la Nécropole nationale d'Albert, route de Péronne : elle regroupe 6 290 corps dont 2 879 en ossuaires parmi eux trois Britanniques. Le Communal cimetery extension situé dans le prolongement du cimetière communal, ce cimetière militaire britannique regroupe 888 corps (644 Anglais, 202 Canadiens, 39 Australiens et 3 Indiens) dont 20 inconnus.
Le Bapaume post military cimetery situé sur la route de Bapaume, ce cimetière regroupe 410 corps : 327 Anglais, 64 Canadiens, 18 Australiens, 1 Sud-Africain dont 181 inconnus.
Partez à présent au Trou de mine à La Boisselle, via la D4929 et la route de Labaume (17 km) appelé encore La Grande Mine et en anglais, "Lochnagar Crater". A l'entrée de La Boisselle, en venant d'Albert, prendre le vieux chemin de Fricourt. Le cratère, est situé à environ 200 m du village, en bordure du chemin. Ce trou de mine, de 91 mètres de diamètre et de 21 mètres de profondeur, est maintenant le seul accessible au public.
C'est le seul cratère de mine à être aussi bien conservé dans la Somme. Il résulte de l'explosion d'une mine créée par les Royal Engineer tunnelling companies. Le trou a été formé par près de 35 tonnes d'explosif. Il marque le début de la Bataille de la Somme, le 1er juillet 1916 à 7h28 les hommes bondirent de leurs positions de départ à 7h28. Ils ignoraient qu’ils se ruaient vers une mort imminente.
L'offensive de la bataille de la Somme en 1916 avait été précédée par un travail de sape dans les deux camps pour tenter d'affaiblir les défenses adverses. À La Boisselle, les mineurs gallois du 9e Cheshires ont creusé un tunnel allant jusqu'aux lignes allemandes. À 16 m. de profondeur, ils placèrent 30 tonnes d'explosifs (de l'ammonal).
La colonne de terre projetée se serait élevée à 1 300 m de hauteur et l'entonnoir, qui avait alors 100 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur, fut aussitôt occupé par les Britanniques. Au même moment, une autre mine, "Y Sap", avait explosé de l'autre côté de la route qui mène à Bapaume sur le site nommé "Glory Hole", rue de la 34e Division à La Boisselle.
Le nombre de victimes au cours de cette opération et des combats qui lui firent suite fut important mais reste inconnu car beaucoup de corps ne furent jamais retrouvés, la plupart ayant été enterrés par l'explosion. Une grande croix-mémorial en bois a été érigée à l'entrée du site. Elle a été réalisée avec la charpente d’une église désaffectée près de la ville de Durham (Angleterre).
Le village d'Ovillers-La Boisselle fut d'abord, en 1914, le théâtre de combats entre les Allemands et les Bretons du 19eme RI. En 1916, passé sous secteur britannique, le village fut un des objectifs prioritaires lors de la bataille de la Somme. Ce petit village d'Ovillers-La Boisselle se trouve à cheval sur la D929 qui mène à Bapaume. Après la bataille de la Marne, pendant la course à la mer, le front s'arrêta là, à moins de 5 km d'Albert.
Allemands et Français s'enterrèrent alors et se firent face jusqu'à ce que ces derniers furent relevés par les Britanniques à la fin du printemps 1915. Entre temps, comme un peu partout sur le front, les belligérants se livrèrent à la guerre des mines. Lors de l'offensive allemande en Picardie, au printemps 1918, le village fut perdu pour n'être repris que le 24 août par le 8ème Royal Berks.
Juste à côté du Trou de mine à La Boisselle, le 31 octobre 1998, ont été retrouvés les restes du soldat George Nugent, du Tyneside Scottish, disparu le 1er juillet 1916. Identifié avec précision, il a été inhumé dans la nécropole du Commonwealth d'Ovillers. Une croix marque l'emplacement où la dépouille a été retrouvée à La Boisselle.
Enfin, à l'entrée du site, une petite stèle a été édifiée à la mémoire du soldat Tom Easton, lui aussi des Tyneside Scottish..Le calvaire breton d’Ovillers rappelle la mémoire du lieutenant et des soldats du 19e Régiment d'Infanterie tombés dans la plaine picarde lors de l’attaque du 17 décembre 1914. Ce jour là les soldats bretons mènent une offensive à Ovillers et la Boisselle, l’attaque tourne mal et se solde par un échec. Le bilan des pertes est terrible : 19 officiers, 1 138 sous officiers et soldats seront tués, blessés ou fait prisonniers. Le 19e Régiment d’infanterie est décimé.
Parmi les officiers tués, le Lieutenant Augustin de Boisanger fut mortellement blessé. Encore conscient sur le champ de bataille, ses hommes insistent pour le secourir et l’éloigner des combats. Le lieutenant refuse et déclare : « Je n’abandonne pas mes bretons ». Il décédera de ses blessures aux cotés de nombreux soldats ayant combattu sous ses ordres.
Poursuivre cette escapade vers la Nécropole allemande de Fricourt, via la D147 (20 km). La nécropole se trouve à la sortie du village, on a regroupé ici les tombes provenant de 79 lieux différents (cimetières allemands et tombes individuelles) provenant de la périphérie d'Albert, de Bapaume, de Combles, de Villers-Bretonneux et de la vallée de l'Ancre. Le cimetière militaire allemand de Fricourt est, par le nombre de morts, le second cimetière allemand de la Somme après celui de Vermandovillers.
Des 17.027 soldats reposant dans cette nécropole, environ un millier a été tué entre la fin août 1914 et juin 1916 ; dix mille le furent entre la fin juin et la mi-novembre 1916, au cours de la Bataille de la Somme ; un peu plus de six mille périrent au cours des offensives de 1918, entre mars et octobre. Le cimetière a brièvement accueilli la sépulture de "l'as des as" de la Grande Guerre, le pilote allemand Manfred von Richthofen, surnommé le Baron rouge.
Le 21 avril, l'escadrille du Baron rouge est basée à Cappy. Aux prises avec deux avions canadiens au cours d’un combat aérien sur les hauteurs de Corbie, le Baron rouge ne se rend pas compte qu'il survole les lignes australiennes : les mitrailleuses le prennent pour cible. Il est tué en plein vol, son avion s'écrase près de Corbie, au lieu-dit "la briqueterie".
Les Australiens et Britanniques l'enterrent à Bertangles avec tous les honneurs militaires. Le corps sera transféré dans le cimetière allemand de Fricourt au début des années 1920, puis inhumé à Berlin et enfin définitivement enterré à Wiesbaden.
Comme Thiepval et Combles, ce village de Fricourt était puissamment fortifié par d'importantes installations reliant les caves aux souterrains et par des ouvrages bétonnés en surface. Il constituait un point d'appui au fameux "saillant de Fricourt" que les Allemands considéraient comme un pilier quadi imprenablede leur système de défense. Il ne justifia pas l'espoir qu'ils fondaient en lui, puisqu'il tomba aux mains des Britanniques dès le 2 juillet 1916.
Au cours de la bataille de la Somme, Fricourt fut attaqué dès le premier jour de l'offensive, le 1er juillet, mais devenu une véritable forteresse aménagée par les Allemands, le village ne fut pas pris par les Britanniques, qui perdirent ce jour-là 8000 hommes dans l'attaque. Finalement, les positions allemandes étant devenues intenables, le village étant totalement encerclé, ce dernier fut capturé le lendemain et devint un des premiers succès d'une bataille qui s'acheva le 18 novembre.
Poursuivre en direction du Mémorial à la division galloise de Mametz, via la D147 (26 km), situé au nord du village. Contournant le “saillant de Fricourt” par le sud, la 7ème division britannique s’empara du village le 1er juillet 1916 dans l’après-midi. Mais le nom de Mametz est resté lié au bois qui se situe au nord-est. Le bois de Mametz était un lieu de résistance et de danger.
Le mémorial de la 38e division galloise est situé face au bois, au bout d’un étroit chemin de terre long de 800 m environ, appelé "chemin des Gallois". Sur un socle en granit de trois mètres de haut, le monument s’orne d’un dragon rouge, emblème du Pays de Galles. Les ailes en mouvement, il tient dans ses griffes des barbelés en direction du bois de Mametz, rappelant l’acharnement des combats. Situé sur un promontoire, on accède au monument par un escalier métallique.
Le bois de Mametz fut enlevé par les militaires du Pays de Galles, après des combats acharnés à la baïonnette, au prix de très lourdes pertes, le . Pour la plupart des soldats, il s’agissait de leur baptême du feu : 4 000 hommes sont mis hors de combat dont 1 200 tués. Ayant perdu le quart de ses effectifs, la 38e division galloise fut relevée au bout d'une semaine et ne participa plus à une offensive majeure avant le .
Ces combats ont inspiré plusieurs poètes, dont Robert Graves qui rédigea son poème A Dead Boche, Owen Sheers, David Jones, Siegfried Sassoon, Wyn Griffith. Harry Fellows, qui participa à l'ensevelissement des corps, fut hanté toute sa vie par le souvenir de ses compagnons tombés dans le bois de Mametz. À sa mort, ses cendres furent ensevelies dans le bois.
Revenir vers Mametz, puis via la D938 se rendre au Belvédère de Frise (44 km). La montagne de Frise est un site naturel exceptionnel de la haute vallée de la Somme. Dominant la vallée de la Somme, il offre des points de vue sur les étangs de la haute Somme et permet de s'approprier tant le fleuve que l'histoire de la Grande Guerre. Un panorama imprenable sur le front français… et au-delà !
Le belvédère de Frise un lieu d’histoire et de mémoire dont le relief accidenté, marqué de trous d’obus et de réseaux de tranchées, garde les cicatrices de la Bataille de la Somme. La Montagne de Frise reste marquée par les combats de la Grande Guerre qui se sont déroulés sur son sol. L’écrivain Blaise Cendrars y a séjourné et a tiré de son expérience le roman La Main coupée.
Blaise Cendrars fut avec Guillaume Apollinaire, l’un des inventeurs de la poésie moderne. En 1914, il s’engage dans la Légion étrangère. De la mi-décembre jusqu’en février 1914, il est en position à Frise aux lieux-dits de "la grenouillère" et du "bois de la vache". Il raconte sa guerre des tranchées dans ses ouvrages “La main coupée” et “J’ai tué”.
« Au bois de la vache, à la corne au bois, nous tenions un petit poste qui n’était séparé du petit poste allemand que par quelques sacs de terre. On aurait pu s’embrocher à la baïonnette d’une tranchée à l’autre ». Puis, il rejoint les tranchées d’Herbécourt puis le front d’Artois et enfin Tilloloy. Au cours des meurtrières attaques de Champagne, il perdra son bras droit.
De nombreux boyaux de tranchées sont visibles dans les environs dont ceux en surplomb du carrefour des Cinq-Chemins ou sur la montagne de Frise, ils témoignent, encore de nos jours, des combats de la Grande Guerre. Les tranchées décrites par Cendrars existent toujours aujourd'hui et cohabitent avec des trous d'obus et des ovins.
La prochaine étape sera la visite des vestiges de Fay, via les D471 et D164 (51 km). Au cours du temps, Faÿ a changé trois fois d'emplacement. Les premiers occupants à l'époque mérovingienne ont profité d'une petite butte pour s'établir. Au cours des siècles, le village s'est fixé dans la vallée sèche à flanc de coteaux, jusqu'à la guerre de 1914 durant laquelle il fut presque entièrement rasé. Reconstruit, il sera à nouveau détruit en 1940.
Durant la Première Guerre mondiale, la commune de Fay était située sur la ligne de front de 1914 à 1916. Après la stabilisation du front en octobre 1914, les environs immédiats du village sont secoués par la meurtrière guerre des mines de 1915. Situé sur la première ligne, Faÿ est enlevé par les troupes coloniales françaises le 1er juillet 1916. Fin mars 1918, les Allemands réoccupèrent Fay au cours de la bataille du Kaiser.
Fin août 1918, le village fut libéré par les troupes australiennes incorporées à la IVe Armée britannique commandée par le général Rawlinson au cours de l'offensive des Cent-Jours. Les vestiges de l'ancienne église et d'un corps de ferme du village de Fay sont encore visibles et témoignent des combats en 1915 et 1916 jalonné de panneaux explicatifs. Pour y accéder à ses vestiges en visite libre, suivre les panneaux bruns ornés d'un coquelicot.
Reprendre votre véhicule pour se rendre à Soyécourt, via la D164 et D79 (55 km). Pendant la Première Guerre mondiale, Soyécourt et ses habitants subirent à plusieurs reprises la dureté des combats. Dans la phase d'invasion en , la population fut pour partie évacuée, pour partie déportée en Allemagne puis libérée en 1915.
Situé sur la ligne de Front, en 1916, pendant la bataille de la Somme, le bois de Wallieux fut repris par l'armée française, le le village le , après une intense préparation d’artillerie. Les troupes s’en sont emparées d’un seul élan, en direction de Deniécourt, après avoir investi la première ligne allemande qui longeait l’ouest du village et le petit bois de Wallieux.
Soyécourt subit à nouveau le feu de la guerre lors de l'offensive du Printemps de 1918 : bataille du Kaiser. Le village a été entièrement détruit au cours du conflit. Le bois Wallieux a été aménagé de façon à mieux comprendre le combat qui s’y déroula. D’importantes traces de tranchées sont visibles, ainsi que des trous d'obus, les tunnels et des abris.
Le bois du souvenir a été aménagé avec des panneaux explicatifs pour rendre accessible à la visite les vestiges des combats de 1916 : restes de tranchées, trous d’obus, cagnas, puits... Des chemins balisés et sécurisés permettent d'en faire le tour.
Au cœur du bois, a été installée une oeuvre plastique réalisée en 1998 par Ernest Pignon-Ernest intitulée "De l'autre côté des arbres". C'est une allégorie de la destruction totale. Il symbolise la destruction de la nature par la guerre, avec une série de troncs sectionnés, déchiquetés, morts.
Fin de cette deuxième étape de cette Route historique du souvenir 14 – 18 dans la Somme.
Poursuivez ce parcours touristique en suivant : itinéraire du circuit 3 de la Route historique du souvenir 14 – 18 dans la Somme.
Pour vous rendre sur la Route historique du souvenir 14–18 Somme
Albert
8 °C Bruine légère
Min: 8 °C | Max: 8 °C | Vent: 33 kmh 210°
Le saviez-vous ?
- Itinéraire du circuit 1 de la Route historique du souvenir 14 – 18 dans la Somme.
- Itinéraire du circuit 2 de la Route historique du souvenir 14 – 18 dans la Somme.
- Itinéraire du circuit 3 de la Route historique du souvenir 14 – 18 dans la Somme.
N'oubliez pas !
Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :
- Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
- Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
- La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
- Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
- Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
- L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. Pensez boite à mégots !
Nos coups de coeur sur la Route historique du souvenir 14–18 Somme
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Date de dernière mise à jour : 11/07/2021
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