Route sur les traces de Jeanne d'Arc captive - Circuit 1 (Oise-Aisne)
Votre itinéraire et visites sur le Circuit 1 de la Route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive"
Nous sommes en pleine guerre de Cent Ans, les Bourguignons installent leur camp à Margny-lès-Compiègne. Jeanne d'Arc, à la tête d'une petite troupe de 300 hommes au plus, quitte Crépy-en-Valois où elle s'était retirée, traverse la forêt en pleine nuit et arrive au matin du 23 mai dans la ville. "Je yrai voir mes bons amis de Compiègne" avait-elle promis.
En milieu de journée, elle tente une sortie téméraire afin de déloger l'ennemi du village de Margny, sur la rive droite de l'Oise. Mais les Anglais réussissent à esquiver son attaque. Très vite, les Français voient le danger et se replient sur Compiègne. Jeanne d'Arc combat tant qu'elle peut mais un archer, demeuré anonyme parvient à l'agripper et à la faire choir de son cheval.
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, vient visiter la prisonnière avant de décider de la confier à Jean de Luxembourg. Jean de Luxembourg tient ses quartiers à Margny, village très proche de Compiègne. Pour prévenir un éventuel coup de main des Français, elle est transférée au château de Beaulieu ; elle y fait sa première tentative d'évasion. Il est alors décidé de la transférer loin de la zone des combats, au château de Beaurevoir...
Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi plantagenêt Henri VI. Mais à partir du sacre de son compétiteur le Valois Charles VII, elle devient fidèle à celui-ci.
Entre Oise et forêt, Compiègne, ville royale puis impériale, fut le théâtre d'événements majeurs de l'histoire de France. Compiègne (km 0) est surtout connue aujourd’hui pour son immense palais royal et impérial. Jeanne d’Arc n’est qu’un lointain souvenir. Elle apparaît tout de même en statue sur la façade de l’hôtel de ville. La prophétesse a prié, le matin de sa capture, à l'église Saint-Jacques, édifiée au XIIIe. Le monument est toujours debout mais son décor intérieur date du XVIIIe.
De ces temps anciens, Compiègne conserve une remarquable partie médiévale qui donne à l'espace piétonnier du centre-ville un vrai charme historique. Les remparts actuels remplacent ceux édifiés à l'époque carolingienne et ont été bâtis au XIIe siècle, la partie le long de l'Oise ayant probablement été achevée sous le règne de Philippe Auguste. De nombreux remaniements sont intervenus jusqu'au XVIIe siècle. Le nombre de tours a atteint les quarante-cinq et des bastions plats ont été aménagés dans les fossés à partir du XVe siècle.
Le tunnel qui relie le jardin des Remparts au 21 rue des Domeliers (fermé au public) date du milieu du XVIe siècle. Compiègne porte plus tristement les témoignages des deux guerres mondiales, avec notamment la clairière de l'Armistice de la Première Guerre mondiale située en dehors de la ville, en direction de Rethondes et le Mémorial de l'Internement et de la Déportation du camp de Royallieu.
Un douloureux avenir était réservé à Jeanne d'Arc à dater de la fatale sortie de Compiégne. Prendre la D932 et la rue de Noyon vers Margny-lès-Compiègne (1,5 km) où les Bourguignons avaient installés leur camp.
Nous vous invitons à commencer par visiter l'église Sainte-Jeanne-d’Arc. L’église précédente, qui remontait partiellement au Moyen Age, a disparu au début des années 1920 au profit de l’actuelle. C’est près de cette église qu’aurait été livré le dernier combat de Jeanne d’Arc. Dans la commune de Margny-les-Compiègne, une plaque rappele où Jeanne d’Arc a été retenu prisonnière juste après avoir été capturée au abord de Compiègne. Coordonnées GPS : {49.42772976886269,2.8154699159774665}.
Tombée aux mains des Bourguignons, Jeanne d’Arc avait été gardée dans le camp de Margny-les-Compiègne et conduite, quelques jours après, au château de Beaulieu. Elle y resta six semaines environ, après quoi elle tenta de s'enfuir. « après briefs jours, l’envoya sous bonne conduite dans son chasteau de Baulieu » lisons-nous sous la plume de Perceval de Cagny, chroniqueur de Jean d’Alençon.
Dirigez-vous vers Beaulieu-les-Fontaines, le village du cachot de Jeanne d’Arc, via la D1032 (39 km). La commune de Beaulieu-les-Fontaines propose un parcours touristique sur Jeanne d’Arc, qui fut emprisonnée au village durant un mois, en 1430, après sa capture à Compiègne. Il est possible de visiter le cachot et le sanctuaire de Jeanne d’Arc sur rendez-vous.
Jeanne d’Arc était dans les mains de Jean de Luxembourg, qui l’amena dans son logis de Clairoix. « Après briefs jours, l’envoya sous bonne conduite dans son château de Beaulieu », à l’époque Beaulieu en Vermandois. Au début, elle fut traitée sans trop de sévérité et il lui fut même laissé son propre intendant, Jean d'Aulon, ainsi que Poton le Bourguignon, frère de Jean d’Aulon. Incarcérée au premier étage d'une tour, elle pouvait quitter sa geôle pour aller prier dans la chapelle du château.
Jeanne d’Arc avait remarqué un endroit où l’on pouvait franchir l’enceinte entre deux poutrelles disjointes « inter duas pecias bosci ». Un jour, profitant d’une heure favorable, elle réussit à déplacer deux solives du plancher et se laisse glisser jusqu'au rez-de-chaussée, probablement à l'aide d'une corde. Ayant faussé compagnie à ses gardiens, « elle les aurait enfermés dans la tour, n’eût été le portier qui la vit et rencontra » et c’est ainsi qu’elle fut appréhendée. (Procès de Jeanne d’Arc, journée du 15 mars 1431).
Ce fut la première des deux tentatives de fuite de Jeanne. A l’issue de cette tentative, la surveillance devint plus stricte : le gouverneur de Beaulieu, Jacotin Estobert renforçât la garde, interdit les sorties. Il y avait, dans une des tours du château, un réduit où l’on descendait par quelques marches de pierre : il recevait le jour par une meurtrière ouvrant sur les fossés. C’est là, suivant la tradition, que l’on enferma Jeanne d’Arc.
Primitivement, Beaulieu était recouvert par la forêt, forêt immense puisqu’elle s’étendait jusqu’aux Ardennes actuelles. Au Moyen-Âge,selon l’adage : « Nulle terre sans seigneur », le territoire de Beaulieu bien que couvert de forêts et de marécages, aux terres médiocres, dépendait d’un seigneur, en l’occurrence au seigneur de Nesle. Imaginez Beaulieu au début du XIIe siècle : Une grande forêt, des marécages, un chemin et un château féodal avec ses tours massives, auprès desquelles se blottissaient de rares chaumières. Celles-ci étaient entourées de maigres cultures qui venaient expirer à l’orée de la forêt.
Du château de Beaulieu cité en 1185, devenu forteresse au XVe siècle, il ne reste plus grand-chose actuellement : juste une tour et un corps de logis reconstruits au cours du XVIIe siècle. Cependant l’importance des douves encore actuellement visibles témoigne des dimensions imposantes de cet ancien château-fort. Actuellement, le château est une propriété privé : il appartient à la Maison Familiale Rurale du Noyonnais, établissement de formation par alternance.
On transforma l'ancienne salle militaire située dans la tour en chapelle. Dans cette chapelle, entièrement dédiée à Sainte Jeanne d’Arc, on peut y admirer une magnifique statue de Jeanne enchaînée, œuvre de Jules Déchin, un autel de style gothique, des reliquaires et de très jolis vitraux. Cette sculpture ornant la chapelle Jeanne d’Arc est en marbre de Carrare, réalisée en 1928 dans la perspective des commémorations de son arrestation en 1430 puis de sa mort en 1431. La sainte est représentée un peu plus grand que nature, un genou à terre et les poignets enchaînés. La tête et les yeux sont levés vers le ciel. Elle fait à Dieu le sacrifice de sa vie pour le salut de la France.
Deux anges l’entourent et, tenant d’une main une palme, la palme du martyre, la ceignent de l’autre d’une couronne de lauriers en or. Leur présence est annonciatrice de la mort puis de la sanctification de Jeanne. Derrière elle, on peut voir le monogramme johannique d’où partent des rayons de gloire, encerclant la Sainte.
Les vitraux, dans un encadrement bleu azur, portent 4 médaillons : Le premier, les armes de Jeanne d’arc, surmontée de sa bannière. Le second une colombe symbolique s’échappant du sein des flammes. Le troisième, un lis blanc portant l’inscription Jhesus Maria. Le dernier : la colombe aux ailes déployées « de par le roi du ciel ». On voit également des croix de lorraine traversées d’une couronne.
Du sanctuaire de Jeanne d’Arc, après une grille de fer, un escalier de six marches nous mène à un portillon en fer lui aussi. Sur l’arche qui le surmonte, nous lisons l’inscription : "Cachot de Sainte Jeanne d’Arc". C’est dans ce cachot où, selon la tradition, fut enfermée Jeanne après sa tentative d’évasion.
Le Cachot de Jeanne d’Arc est une construction cintrée de 2 m 43 de long, sur 1 m 28 de large et 1 m 85 de hauteur. En bas à gauche une petite meurtrière qui permet son aération. A ce niveau, l’épaisseur de la muraille est 1 m 15. On peut voir nettement la différence entre la pierre de la forteresse du temps de Jeanne et la reconstruction au XVIIe en brique. En renfoncements : siège et étagère ou l’on mettait la nourriture. D’autres châteaux comportent ce même type de cellule dans un châtelet d’entrée, notamment le cachot de la porte de Nevers à Saint-Valery-sur-Somme.
Il est quand même étrange d’y voir un siège et une étagère ce qui laisse à penser que ce sont vraisemblablement des modifications ultérieures sans tenir compte du cachot initial. Poursuivre le circuit, la statue de Sainte Jeanne-d'Arc se trouve à moins de cent mètres de vous, sur la droite de la rue Jeanne d'Arc en direction d'Avricourt.
A découvrir également à Beaulieu-les-Fontaines : Deux fontaines : la fontaine Saint-Jean-Baptiste (ou fontaine Cayeux) sur la rue du parc Saint-Jean, la fontaine de la Grand'place, l'abreuvoir (située dans la ruelle du prieuré), et une dernière au sein du parc Saint-Jean. L'église paroissiale Notre-Dame du XXe siècle. Un ancien pigeonnier de trois étages.
Jeanne d'Arc sera ensuite transférée au château de Beaurevoir dans l’Aisne, entre Saint Quentin et Cambrai où Jean de Luxembourg la vendit aux Anglais pour la somme de 10 000 livres. Jean de Luxembourg, allié fidèle du Duc de Bourgogne qui en avait la garde, la fit alors conduire au château de Beaurevoir, près de Cambrai (août 1430). La femme et la tante de ce seigneur s'éprirent vite d'une tendre et compatissante admiration pour Jeanne d'Arc. Luxembourg, effrayé par sa tentative d'évasion, la tenait dans un donjon fort élevé, craignant qu'elle ne lui échappât.
Prendre la D15 jusqu'à Beaurevoir (96 km). où se trouve les vestiges du château de Beaurevoir, au sud-ouest du bourg. Le château est cité dans la seconde moitié du XIIe siècle. Construit au début du XIVe siècle, le château fut la possession de la famille des comtes de Luxembourg-Ligny. Propriétés du marquis de Nesle au XVIIIe siècle, le donjon où Jeanne d'Arc avait été retenue captive ainsi qu'une partie des remparts restés debout passent à un particulier après la Révolution, lequel fait démanteler ce qui reste du château.
Il ne subsiste, au XXe siècle, du château de Beaurevoir que la tour Jeanne d'Arc, donjon cylindrique dressé sur une motte, des restes de logis ainsi que des fossés large de 40 mètres et de 10 mètres de profondeur. Une partie galeries souterraines, elles sont parfaitement conservées dans leur état d’origine. Si cette tour présente peu d'intérêt en soi, elle rappelle malgré tout un pan de l'histoire de France. C'est à Beaurevoir que l'on a également tracé une des tentatives d'évasion de Jeanne d'Arc, tentative d'évasion que l'on chercha à qualifier de suicide lors de son procès.
Tenu au courant des pourparlers qui la conduiraient à être vendue aux anglais. Jeanne d'Arc, pour s'y soustraire, et dans son désir ardent de secourir Compiègne qu'elle savait tenir encore, n'hésita pas, malgré, dit-elle, la défense de ses saintes, à se jeter du haut de la tour où elle était gardée. Elle tomba et demeura sur la place sans mouvement. C'était miracle qu'elle ne fût point morte; mais ses saintes ayant vu « qu'elle ne s'en sçavoit et povoit tenir, luy secourirent sa vie et la gardèrent de se tuer. » Au bout de quelques jours, « elle se prinst à revenir et commencier à mangier, et fust tantoust guérie. »
Jeanne savait qu'une remise aux Anglais signifiait son arrêt de mort. Elle affirme que par ce saut, elle ne pense pas au suicide mais à une évasion en se recommandant "à Dieu et à Notre-Dame". Elle témoigne que ses saintes protectrices, voyant qu'elle ne pouvait se retenir de sauter, lui secoururent sa vie et la gardèrent de se tuer. On sait aussi que Jeanne d'Arc avait un courage physique et moral hors du commun. Les faits lui donneront raison puisqu'elle ne sera qu'assommée et choquée quelques jours mais elle s'en tirera sans la moindre fracture.
Ce saut de Beaurevoir et le fait qu'elle s'en sorte quasi-indemne est un des évènements de la vie de Jeanne parmi beaucoup d'autres qui restent inexplicables. Le saut est intervenu vraisemblablement vers le 20 juillet 1430, c'est à dire peu de temps après l'arrivée de Jeanne d'Arc à Beaurevoir. Le saut du sommet du donjon au château de Beaurevoir est un fait de la vie de Jeanne parmi les mieux attestés. Logiquement il ne devrait pas créer de discussions ou de polémiques.
Lors de son procès en 1431, les juges de Rouen profitèrent de cette évasion manquée pour retenir de cet épisode une tentative de suicide et non de fuite, mais afin d'éviter toute interprétation d'une intervention divine qui aurait pu changer le cours du procès, le réquisitoire définitif ne fit pas allusion au suicide.
L'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Beaurevoir, est construite sur l'emplacement de la chapelle du château. A environ 500m de l'ancienne forteresse, une tour de garde pour surveiller les abords du château, est encore visible aujourd’hui au milieu des champs. Cette tour est devenue depuis longtemps un moulin à vent. Le nom de Moulin de pierres qui lui est donné est devenu un lieu-dit. On l’appelle aussi parfois, improprement, la Tour Jeanne d’Arc mais Jeanne est emprisonnée dans le donjon du château, jamais dans cette tour.
Fin de cette première étape de cette Route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
Poursuivez ce parcours touristique en suivant : itinéraire du circuit 2 de la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
Pour vous rendre sur la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive"
Compiègne
1 °C Légères chutes de neige
Min: 1 °C | Max: 1 °C | Vent: 18 kmh 8°
Le saviez-vous ?
- Itinéraire du circuit 1 de la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
- Itinéraire du circuit 2 de la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
- Itinéraire du circuit 3 de la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
- Itinéraire du circuit 4 de la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive".
N'oubliez pas !
Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes :
- Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
- Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
- La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
- Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
- Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
- L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. Pensez boite à mégots !
Nos coups de coeur sur la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive"
Hébergement :
Restauration :
Les routes touristique de l'Oise
Préparez vos vacances sur la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive" avec nos partenaires
Trouver un séjour sur la route touristique "sur les traces de Jeanne d'Arc captive" avec nos partenaires
Date de dernière mise à jour : 13/08/2021
Ajouter un commentaire