Route des Villages de caractère en Ardèche - Circuit 1 (Ardèche-07)

De ces splendeurs passées, Boucieu-le-Roi a su conserver bien des trésors. Passez par l’église Saint-Jean l’Évangéliste du XVIe siècle qui fut mise à mal durant les Guerres de Religions. À l’intérieur, en plus d’un impressionnant baptistère taillée dans un bloc de granit, vous viendrez aussi à la rencontre d’une illustre figure religieuse de l’Ardèche : Pierre Vigne. Une visite s’impose à la Maison du Bailli et son échauguette où se tenait la cour de la justice royale. En haut du village, l’ancienne Maison forte, aujourd’hui Maison Pierre Vigne, abrite les Sœurs du Saint Sacrement, congrégation religieuse fondée au XVIII° par Pierre Vigne.

Les plus courageux descendront jusqu’au Doux à la sortie du village, admirer le Pont du Roi datant du XV° siècle. Capable de résister à l’impétuosité de la rivière du Doux, il vous permet d’emprunter l’ancienne liaison avec le nord du département, autrefois appelé Vivarais. Le village de Boucieu-le-Roi positionné sur la ligne du Mastrou propose une activité vélorail qui permet de suivre les rails de cette ligne pittoresque en pédalant.

Après cette première visite, prendre la direction de la cité médiévale Désaignes, via la D534 et D533 (20 km). Situé sur une piste ligure c'est-à-dire "La voie des marchands", puis romaine, une des rares qui rejoignait la vallée du Rhône à l'Auvergne, ce village gallo-romain a connu très tôt un développement qui en a fait au Moyen Âge une des capitales du Vivarais. Les nombreux conflits territoriaux l'ont transformé en ville fortifiée dont il reste des fragments du rempart et trois des quatre portes qui commandaient l’entrée de la ville, une forteresse militaire du XIIe siècle appelé "temple de Diane". 

Les guerres de religions ont également fortement marqué ce territoire et explique la présence d'un temple protestant appuyé sur cette forteresse dont il a gardé le donjon pour clocher. On peut y voir de belles fenêtres romanes ainsi qu'une pierre gravée, provenant du premier temple et placée au-dessus de la porte : « Ma maison est la maison d'oraison ». L’histoire de la commune est fortement liée à celle des Huguenots du Vivarais. Preuve de son attachement à la foi protestante, un temple fut construit en 1608, puis détruit en 1684 sur ordre de l'évêque de Valence. Louis XVIII autorisa et finança partiellement la construction d’un second entre 1820 et 1844.

Une fois franchie l'une des trois portes médiévales de ce village de caractère de Désaignes, flânez le long de ses pittoresques ruelles étroites bordées de maisons anciennes, ses vieilles demeures gothiques, les échoppes, l'auberge du Lion d'Or. Profitez de votre promenade pour admirer également son église de style romane,  son château du XIVe siècle avec sa grille en fer forgé. Ce dernier, doté d'un escalier à vis et de cheminées monumentales, abrite un musée dédié à l'histoire locale et à la vie rurale d'autrefois. Vous entrerez dans le château-musée par le caveau de dégustation, installé dans les anciennes caves voûtées du château, où vous seront proposés les produits locaux ardéchois : produits à base de châtaigne, charcuterie, jus de fruits, fromages de chèvre dont le célèbre Picodon, etc...

Remarquable aussi, l'orgue du temple protestant, orné d'une dédicace à Louis XVIII, un monument de plusieurs tonnes qui se déploie sur 40 m2. La fontaine Barbière dont le bassin serait un sarcophage. S'y ajoutent la découverte du four à pain, l'atelier du sabotier... Tant la visite de Désaignes que celle du château, vous dépayseront complètement le temps d'une journée, ou plus si affinité ! Les amoureux de la nature partiront à la découverte de ce territoire à travers plus de 200 km de chemins balisés soit à pied, mais aussi en VTT (possibilité de location de VTT) ou encore à cheval (centre équestre à 1 km du bourg). La rivière le Doux est aménagée en plan d'eau de baignade surveillée.

Poursuivre en direction du village pittoresque de Chalencon situe dans le Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche, via la D2 (49 km). Les hauteurs de cette vallée de l'Eyrieux cachent de petites merveilles. Point stratégique et passage obligé entre la vallée du Rhône et le Massif Central, au cœur du Vivarais, construit sur le flanc d’une montagne en forme de cône, le village de caractère domine à près de 700 mètres d’altitude sur le plateau de Vernoux. Ce village de charme d’Ardèche offre aux promeneurs un patrimoine architectural unique et dévoilant des panoramas d’exception sur la vallée verdoyante de l’Eyrieux et ses terrasses encaissées…

Ancien oppidum gaulois avant de devenir une garnison romaine, le village médiéval de Chalencon est l'une des plus anciennes baronnies du Vivarais à partir du Xe siècle. Chalencon appartient successivement à la Maison de Poitiers, aux ducs de Savoie, aux Rois de France, à la maison de Lorraine. Fortement touché par les guerres de religion entre le XVIe et le XVIIe siècle. La contrée étant devenue protestante, Chalencon fut le théatre de nombreuses batailles. Elle voit ses fortifications rasées sur ordre de Louis XIII à la même époque. 

Aujourd'hui, c'est l'un des plus beaux exemples de villages perchés dans la région. Le bourg traditionnel de Chalencon, construit autour de l’église du village, offre des balades insolites entre ruelles pittoresques et bâtisses aux fenêtres à meneaux. Au détour des ruelles étroites et des maisons en granit aux portes armoriées, vous pourrez découvrir avec plaisir l'église Saint-Pierre, principalement de style roman, le temple protestant du XIXe siècle avec sa chaire du Désert démontable ou encore l'ancien couvent des sœurs de Nazareth.

Laissez-vous séduire par la mystérieuse tour de Diane, une tour ascenseur dans une maison marchande, et par la porte de Besse. Cette dernière est l'un des derniers vestiges des anciennes fortifications de Chalencon. Sans oublier les mesures à grains, ainsi que les vestiges des remparts tels que la tour des pendus du XIX° siècle, l’ancienne porte de la ville du XII° dite des Autrichiens. Plusieurs sentiers de randonnée permettent d'admirer la vue imprenable sur les environs et sur le patrimoine architectural de la cité.

Continuer en bordure du Rhône vers Beauchastel situe au cœur du Bas-Eyrieux, via les D233 et D120 (76 km). Ce village de caractère a été fondé dans le courant du XIIe siècle au pied du château à l'origine de son nom. Pillé durant la guerre de Cent ans puis lors des guerres de religion, grenier à sel du royaume lors des XVIIe et XVIIIe siècles, il a perdu au fil des siècles une partie de son patrimoine d'origine. Accroché au flanc d’un éperon rocheux, le vieux village de Beauchastel veille la rencontre du Rhône et de l’Eyrieux.

L'ancien village de Bellum Castrum est le principal attrait de Beauchastel. L’ancienne porte des remparts existe toujours. Le site a su conserver une partie de son aspect médiéval, notamment avec les ruelles en escalier et passages, mais dévoile également quelques très beaux éléments architecturaux de style Renaissance. Plusieurs maisons à caractère médiéval ou plus tardives, parées de schiste de la montagne et de galets de rivière apparaissent au gré des promenades.

De l'ancien château détruit lors des guerres de religion, il est encore possible de découvrir un pan de mur du donjon protecteur. Le bâtiment qui peut être daté du XIIe siècle, ne présente pas d'ouverture visible. Il ne reste rien de l'enceinte ou des autres bâtiments qui devaient accompagner cette tour. Une promenade dans les jardins terrasses qui l’entourent et un arrêt à la table d’orientation vous offriront une vue imprenable sur les vallées du Rhône et de l’Eyrieux. Non loin, l'église du XVIIIe de Beauchastel siècle dévoile ses attraits.

Le théâtre de plein air, cet ancien cimetière rénové de toute part, accueille des spectacles et des animations pendant la saison estivale. Marqué par l’art depuis 1905, grâce à Alphonse Gurlhie : sculpteur de totems à la source de l’art brut, le village de Beauchastel puise aujourd’hui dans ses racines pour recréer son identité. L’association « Enfants et amis de Beauchastel » a multiplié les projets pour faire de ce petit village à l’architecture atypique tombé à l'abandon, un lieu de fête et d’arts !

La prochaine étape sera Saint-Vincent-de-Barrès via la D86 (100 km), village typé aux couleurs grèges du calcaire de Cruas, noires du basalte du Coiron et grises de la pierre de Chomérac. Ce village fortifié typé datant du XIe siècle est dressé sur un éperon rocheux de marne et de calcaire. Perchée sur son promontoire, Saint-Vincent-de-Barrès offre un beau panorama sur le relief inversé du plateau du Coiron, le volcan d’Andance, et la plaine agricole du Barrès.

Occupée dès l’époque gallo-romaine par la villa Artenica, la cité de Saint-Vincent-de-Barrès doit son nom à une double origine : l’église Saint-Vincent du Xe siècle confiée aux moines de Cluny, et le premier château, qui prend le nom de Barre car édifié sur le rocher du Barry. Dès le XIe siècle, la population se rassemble autour de l’église puis au XIIe siècle de la demeure seigneuriale. Mandement féodal aux marges du Royaume de France et du Saint Empire Romain Germanique, Saint-Vincent-de-Barrès est le siège d’une baronnie ayant droit de haute, moyenne et basse justice.

Symbole de ce pouvoir, un château à donjon carré est édifié à partir du XIIIe siècle. Des fortifications protègent alors le château et bourg, outre le donjon, huit des dix tours et une grande partie des remparts sont encore visibles. Le visiteur curieux découvre à l’intérieur de ce petit village séduisant de Saint-Vincent-de-Barrès, ruelles étroites pavées et sinueuses, ses passages couverts, son église accueillante, sa fontaine de 1851 et ses remparts qu'il peut-être franchir par la porte des Cavaliers ou la porte des Notables...!

Parcourir ce Village de caractère de Saint-Vincent-de-Barrès, c’est faire un bond dans le temps de plusieurs siècles pour remonter à l’époque médiévale. En témoigne également, l’ancienne cour du château qui accueille aujourd’hui la mairie du village et une maison de santé. Il est agréable de se perdre hors du temps, entre châteaux et vestiges du Fort Barry. Il convient de bien surveiller les enfants car le lieu connaît parfois quelques passages délicats pour les plus jeunes. Avec son Bistrot de pays proposant à la vente des produits locaux, son marché hebdomadaire et ses artisans d’art, Saint-Vincent-de-Barrès mérite votre visite.

Fin de cette première étape de cette Route touristique "des Villages de caractère en Ardèche".

Poursuivez ce parcours touristique en suivant : itinéraire du circuit 2 de la route touristique "des Villages de caractère en Ardèche".