Des temps préhistoriques aux invasions barbares, les humains ont suivi tout naturellement la voie tracée par ces rivières que sont la Gélise, l’Auzoue et la Baïse. Son emplacement était donc tout désigné pour y établir un lieu de vie. Les romains y construisirent quelques villas. Des vestiges de cette époque en témoignent : un Jupiter actuellement au Musée d’Aquitaine et des mosaïques visibles dans la salle D’Alméïda ont été découverts il y a quelques années. Le site a accueilli un village qui s'est développé au XIe et XIIe autour du prieuré clunisien.
Au Moyen-Âge, Mézin se développe autour de son église Saint-Jean-Baptiste et de son monastère aujourd'hui disparu. C’est en 1077 que l’on trouve la première mention de la cité de Mézin. Depuis le Xe siècle, la Gascogne était aux comtes de Poitiers, ducs d’Aquitaine. A la mort de son père, Guillaume X, Eléonore lui succéda. Suite à son divorce d’avec Louis le Jeune, fils de Louis le Gros roi de France, elle récupéra le duché d’Aquitaine qu’elle donna par mariage à Henri Plantagenet, qui devient roi d’Angleterre en 1154. Ce fut là l’origine de la guerre qui, pendant trois siècles, déchira la France. L'origine de trois siècles de guerre... Mézin passa sous la domination anglaise. Tour à tour, elle fut avec l’une et l’autre des parties.
La politique anglaise fut très adroite. Edouard III chercha à s’attacher les populations de son duché de Gascogne. Mézin a bien profité des concessions et privilèges que lui ont octroyé les rois d’Angleterre. Dès 1281, Mézin partage avec Agen le droit de vendre le sel dans toute la Gascogne. Avec le sel, apparaît le vin. Les vignobles du mézinais fournissaient des vins qui furent exportés en Angleterre où ils étaient fort appréciés. La Guerre de Cent Ans s’acheva enfin en 1453 et Mézin fut définitivement réuni à la couronne de France. En 1722, les consuls permirent aux habitants de prendre, pour bâtir leurs maisons, les pierres des ruines qui se trouvaient sur la place du Colomé, de mémoire perdue. Les XVIIIe et XIXe siècles virent Mézin s’embellir par des constructions imposantes et élégantes.
Quand on arrive dans l'ancienne cité médiévale, en provenance de Nérac, il faut passer le bureau d'octroi. Vous trouverez un emplacement pour le stationnement de votre véhicule sur le parking de la mairie. Au départ du Bureau d'Information Touristique de l'Albret situé place Armand Fallières, vous partirez à la découverte de la cité médiévale de Mezin. L'histoire mouvementée a laissé ses marques dans l’architecture de la ville : ses ruelles étroites et sinueuses, bordées de maisons à colombages convergent toutes vers la place Armand Fallières, bordée d’arcades et dominée par l’église Saint-Jean-Baptiste. En longeant la place, découvrez la maison des consuls, située au-dessus de la pharmacie, on entre dans le cœur battant du village, qui a survécu aux siècles passés.
Au fil de votre promenade, l'église Saint Jean-Baptiste de Mézin apparaît dans toute sa splendeur. Construite dans un style romain en trois étapes à partir du XIIe siècle, massive, elle se donne les allures d'une forteresse médiévale. L’Eglise Saint-Jean-Baptiste est située, selon l’opinion la plus répandue, sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine, et peut-être sur ceux d’une ou deux églises précédentes. C’est Odilon, illustre abbé de Cluny en Bourgogne qui fit commencer les travaux qui seront surveillés par l’abbé Hugues, prieur de Cluny.
À l’intérieur de l’église très originale, un maître-autel néo-gothique du XIXe remplace un autel « à la romaine » plus ancien. Il a été très endommagé lors de l'incendie de 1924. Il fut donc restauré puis remonté en 1930 par Louis Soulé. Par la suite, les gradins, le tabernacle ainsi que l’autel supérieur sont supprimés. L’église Saint-Jean-Baptiste de Mézin possède également un ensemble de deux tableaux en pendant représentant saint Jean et saint Marc. Ils font partie d’une série figurant les quatre évangélistes. Mais saint Luc a disparu avant 1975 et saint Matthieu n’a pas été retrouvé.
Mézin se développe tout d’abord à la fin du XIe siècle, autour de l’actuelle église, ancien prieuré bénédictin, un cimetière entourait l’ensemble. Les vestiges du bourg médiéval sont encore visibles : les premiers habitats sont regroupés autour du prieuré des bénédictins aux XIe et XIIe siècle. La tradition veut que le monastère de Mézin ait été fondé par Charlemagne. Il est difficile d'en avoir une certitude historique. Une référence date du 30 septembre 1704 émanant des consuls de Mézin. Ils mentionnent un établissement clunisien "depuis environ le règne de Charlemagne".
Haut de quatre étages, l'hôtel de ville place du club, construit en 1904, rappelle la prospérité de Mézin à l'époque de l'industrie bouchonnière. À proximité, le monument du président Armand Fallières est érigé en 1957, la première statue ayant été détruite pendant la guerre. Sur la place du Club, le monument aux morts, réalisé en 1925 par Bacqué, immortalise la France en Gauloise combattante. Le général Tartas avait également une statue, dont il ne reste que le socle. Le kiosque à musique, construit en 1930, accueille toujours des manifestations culturelles.
Le musée du Liège et du Bouchon se trouve en contrebas de la mairie. Rue du Puits Saint Côme. Mézin est surtout connu pour son histoire liée à l'industrie du liège. A son apogée, Mezin produit 4 à 5.000.000 de bouchons chaque semaine, et le musée est dédié à l'industrie du liège et son importance dans l'histoire de Mézin. Aux XIIIe et XIVe, des fortifications sont construites autour de Mezin, il reste la porte anglaise et des remparts. Les remparts qui longent la route départementale portent les stigmates de ce poste avancé de l’occupation anglaise pendant la guerre de Cent Ans. La rue des capots était habitée sous l'ancien-régime par les capots ou cagots de la ville, population de charpentiers et de travailleurs du bois mis à l'écart par le reste de la population.
L’hôtel de la cité paroissiale est construit au XVIIIe siècle sur une parcelle en largeur, entre la rue du Paradis et la rue des Fossés-Bouhaut. Il est complété par la cour et le jardin qui s’étendent jusqu’aux remparts. Durant la seconde moitié du XXe siècle, les bâtiments abritent une école religieuse, celle des sœurs de la doctrine chrétienne, pour laquelle on aménage une chapelle dans un corps de bâtiment latéral. Poursuivez votre déambulation dans Mezin jusqu'au N°13 de la rue Maurice Rontin, où se trouve l’hôtel de Goyon d’Arzac. Ill est construit au 18e siècle pour la famille de Goyon d’Arzac, propriétaire du château de Lassalle, de la commune de Lannes. Il comprend une cour avec dépendances sur l’arrière, ouvrant sur la rue des Jardins. Ces dépendances comprennent un chai, une écurie, une volière et de petites décharges.
Continuez vers la rue Cour des Religieuses vers l'actuel Théatre. Ce théâtre profite d’un cadre agréable, étant installé dans un bâtiment du XVIIe siècle qui était à l’origine un couvent. Prendre la direction de la place de la République, puis le boulevard Armand Fallières. Au niveau du N°20 découvrez l’Hôpital Saint-Jacques. Il a été construit au XIIIe siècle, comme étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Construit sur quatre corps de bâtiments, dont la chapelle, il appartient à l’hospice au début du XXe siècle. L’ensemble est administré par un syndicat et bénéficie d’un revenu de péage de la ville. Au milieu du XIXe siècle, il est régi par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
À la même époque, vers 1872, la grange est transformée en chapelle et une nouvelle façade sur le boulevard est édifiée avec un décor néo-gothique et de fausses voûtes d’ogives peintes. Au début du XXe siècle, les bâtiments sont divisés en appartement. La chapelle aurait également servi de temple. La prochaine étape sera dans la rue Betnis avec sa tour. La tour Betnis etait une des tours de guets, nombreuses à l'époque de la fortification de la cité. Elle dispose d'un conduit pour récupérer l'eau de pluie dans un puits.
Les eaux sont évidemment une condition préalable importante pour n’importe quel lieu fortifié et Mézin possède plusieurs sources canalisées avec soin vers quelques fontaines du XVIIIe - XIXe siècle. Las Caneras est la plus grande des fontaines mézinaises à l’est de la ville, à l’entrée de la route qui mène au château de Parron. Elle possède un lavoir et un abreuvoir. La fontaine tient son nom des cinq chenaux (ou caneras) dont les linteaux sont ornés d’arcs trilobés.
La fontaine du Colomé date de 1784. Elle est construite en pierre de taille et en calcaire et présente un fronton cintré. Une autre fontaine coule toujours près de l’ancienne porte du Colomé. Il s’agit de la fontaine de la Gaité, nommée ainsi d’après la maison appartenant aux prieurs de Mézin. La fontaine des 7 Princes est édifiée en pierre de taille et présente un fronton à modillons soutenu par des pilastres surmontés de triglyphes. (traits gravés en creux). La fontaine tient son nom du restaurant-chambres d’hôtes « Les 7 Princes » qui la jouxte. Flânez dans les ruelles, levez les yeux vers les maisons de pierre sur arcades puis rejoignez les jardins paysagers pour une halte bucolique.