Penne-d'Agenais (47)

Penne-d'Agenais est située aux confins de la Guyenne, du Quercy et du Périgord, dans le département de Lot-et-Garonne en région Nouvelle-Aquitaine. Bâti sur un éperon rocheux, la cité médiévale domine la vallée du Lot.

Sur la route des vacances, cette ancienne place forte médiévale dont le château fut fortifié par Richard Coeur de Lion, a hérité de son histoire mouvementée des maisons de caractère et des vestiges de fortifications. Venez découvrir le sanctuaire Notre-Dame de Peyragude, la porte de la ville, la porte de Ferracap et la porte de Ricard, les ruines du donjon du château de Richard Coeur de Lion, l'église de Magnac, le pont gallo-romain de Payssel, le monument aux morts sculpté par Antoine Bourlange..

Sur le circuit des bastides, Penne d'Agenais est  un endroit très joli à visiter sur la pente ensoleillée d'un coteau que couronnent le dôme argenté de Notre-Dame de Peyragude d'où l'on découvre un admirable panorama, sur les vallées du Lot et du Boudouyssou. Flânez sur ses sentiers, laissez-vous aller et rêvez le long des berges du Lot, découvrez sa gastronomie et son terroir unique.

Le nom de Penne a une origine gauloise : dans la langue celte "Penn" signifie crête de montagne. De nombreuses fouilles réalisées dans le village et aux alentours ont mis au jour les vestiges d’une occupation gallo-romaine. Il reste les traces de nombreuses "villas" qui témoignent de trois siècles de prospérité. Puis vinrent les grandes invasions, successivement : Vandales, Alamans, Goths, Francs, Arabes et Normands. 

En 1154, l’accession au trône d’Henri Plantagenet, second époux d’Aliénor d’Aquitaine, fit passer toute la province sous domination anglaise. Leur fils Richard Coeur de Lion, séduit par la situation stratégique de Penne, y fit bâtir une puissante forteresse au pied de laquelle vint se blottir la ville. Dès lors, Penne sera la clé du "Duché de Guyenne" selon certains textes du Moyen Âge dont, au cours de guerres incessantes, les armées se disputeront la possession. Pendant toute la guerre de Cent Ans, Penne sera tantôt française, tantôt anglaise. En 1373, les Anglais incendièrent la ville avant de l’abandonner à Duguesclin qui l’assiégeait depuis trois mois.

À la fin de la guerre de Cent Ans, le roi Charles VIII accorda aux habitants le renouvellement de leur charte disparue dans l’incendie qui avait ravagé la ville en 1373. Érigée en place protestante au milieu du XVIe siècle, Penne fut le théâtre d’affrontements entre catholiques et huguenots. Le plus sanglant eut lieu en 1562. Après 99 jours de siège, le chef de l’armée catholique (Blaise de Montluc) s’empara de la place occupée par les protestants. Une partie des défenseurs furent égorgés et jetés dans les puits du château. C’est aux XVIe et XVIIe siècles que la peste sévit dans la région de Penne. En 1653, afin d’obtenir l’enrayement de l’épidémie, les habitants de Penne s’engagèrent à reconstruire l’église de Notre-Dame de Peyragude et à s’y rendre en procession le 15 août de chaque année. Ce n'est qu'en 1919 que la commune prend le nom de Penne-d'Agenais.

Les charmes de cette petite ancienne cité médiévale sont nombreuses à commencer par les maisons médiévales rénovées et entretenues avec attention par leurs propriétaires. Pour la découvrir en flanant, nous vous conseillons de vous munir d’un plan de découverte, que vous pourrez trouver à l’Office du Tourisme de Penne-d'Agenais, place Gambetta.

Garez votre véhicule, puis passez la Porte de la Ville situé place Gambetta, la première des 3 portes d’entrées du centre ancien. Ancienne place forte, Penne "la sanglante", ne se laissait pas prendre facilement. En plus d’un accès difficile par des côtes escarpées, la ville était équipée de remparts et de portes. 3 des 6 originelles sont toujours visibles de nos jours. L'enceinte protégeant l'agglomération doit remonter à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, au moment des guerres de Cent ans. Les habitants des maisons accolées et qui ceignent l’enceinte étaient contraints de barricader portes et fenêtres géminées pour se protéger des attaquants.

Tout de suite après l’entrée dans la ville, sur la droite se trouvent les bureaux de l’association Pays, Histoire et Patrimoine, qui propose des ouvrages de qualité sur la région. Faites un détour par la jolie placette Aliénor d’Aquitaine en prolongement.  La visite se poursuit par la place du Mercadiel, appelée également place du marché, il y a un petit café où s’arrêter pour profiter de l’ambiance médiévale de l’ensemble. Penne-d'Agenais a organisé sa place du Marché autour de l’église du Mercadiel avec des maisons à arcades.

En contrebas de la place se trouve donc l’église du Mercadiel de la fin du XIIIe siècle qui comme vous le remarquerez n’est pas placée au centre du village actuel mais du quartier commerçant, elle jouxte l’enceinte de la ville et l’entrée se fait d’ailleurs depuis la place extérieure à la ville. Deux chapelles construites à l’extérieur existent toujours, la première faisait office de sacristie, la seconde fut construite au XVe, puis détruite en partie pendant les guerres de Religion, elle fut à maintes fois restaurée.

Remontez vers la Mairie, à noter sur la façade de la mairie une citation du poète occitan Paul Froment : "Mai qu'un rei lo lauraire a dreit de se quilhar", "plus qu'un roi le laboureur a le droit de se dresser". Une belle phrase qui illustre parfaitement le côté rebel de l'histoire de Penne-d'Agenais. Grimpez vers les hauteurs de la ville, vous croiserez de belles placettes et des maisons de villages charmantes, desservies par de petites ruelles.

Vous atteignez la seconde porte de la cité médiévale, la Porte de Richard, porche en arc brisé encadré par deux contreforts. Un panneau nous rappelle que Penne d’Agenais est situé sur une voie de Saint-Jacques de Compostelle qui suit le tracé du GR652, qui se poursuit ensuite dans le Gers. La porte Ricard tiendrait son nom, selon la légende, d'un siège de Penne par Richard Coeur de Lion qui serait entré dans la ville par cette porte. C'est la mieux conservée des trois porte, la plus petite aussi.

Vous voici en haut de la ville, prendre la rue des fossés pour longer les anciens remparts, c’est l’occasion d’admirer les toitures de la ville et de profiter de la vue qui commence à se dévoiler sur la campagne du Lot-et-Garonne. On entrevoie les coupoles argentées et brillantes de l’église de Notre-Dame-de-Peyragude. Dès l'an 1000, un oratoire rendait ici hommage à la Vierge. Bâtie par une famille de chevaliers, c'est la plus ancienne chapelle du pays dédiée au culte de Notre-Dame-de-l’Assomption.

La construction de la basilique s'est étalée de 1898 à 1948. Son architecture romano-byzantine est une vraie curiosité qui domine toute la vallée du Lot. « Peyragude » signifie « pierre aiguë ». Durant les guerres de religions, la chapelle fût détruite à de nombreuses reprises et témoigne d'une forte histoire. En 1562, la Vierge serait apparue à une enfant affamée gardant quelques moutons dans les ruines du château. Elle lui demanda de reconstruire la chapelle et laissa en souvenir dans les rochers la petite statue actuellement visible par les visiteurs. Cent ans plus tard, les magistrats de la ville promettent de reconstruire la chapelle si la peste épargne la cité. La prière fût exaucée et le sanctuaire devint alors un important lieu de pèlerinage.

Devant l’église de Notre-Dame-de-Peyragude, vous aurez un magnifique panorama sur la ville de Penne-d'Agenais et sur la vallée du Lot. Continuez votre promenade en contournant l’église sur la gauche pour rejoindre la plateforme en métal qui vous offre un splendide panorama à plus de 180 degrés. Les plus conrageux peuvent continuer à grimper jusqu’au point le plus haut de Penne-d'Agenais, là se trouvent les ruines du fameux Château de Richard Cœur de Lion.

En redescendant, arrêtez-vous dans les grottes, qui ont été le refuge d’ermites, vous y verrez la statuette de la légende. Continuez à présent jusqu’au bas de la ville jusqu' à la porte de Ferracap. La porte de Ferracap, appartenant aux remparts de la ville, est en pierre de taille et possède deux meurtrières en forme de croix. Les rainures pour la herse se voient à l'intérieur. La bretèche a été refaite en briques. C'était celle où l'on exposait les condamnés. Vous pouvez poursuivre votre flanerie dans les ruelles et passages de la cité. On y trouve plusieurs magasins, galeries d'art et cafés très bien situés où vous pourrez vous arrêter et profiter de l'ambiance.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !