Sauveterre-de-Béarn (Petite cité de caractère-64)

Perchée sur un doux promontoire, au-dessus des eaux tumultueuses du gave d'Oloron, la cité médiévale de Sauveterre-de-Béarn est situé aux portes du Béarn, à la limite du Pays Basque dans les Pyrénées-Atlantiques en région Aquitaine. Sauveterre dont le nom vient de "sauveté" est née vers le XIe siècle. Refuge pour la population sous la protection du clergé dans un premier temps, ce fut un des principaux bourgs de Béarn grâce à deux grands vicomtes, Gaston VII Moncade au XIIIe siècle puis Gaston Fébus au XIVe siècle.

Sauveterre-de-Béarn est une petite cité médiévale surnommée la "Perle du Béarn", labellisée "Petite Cité de Caractère", connue par sa légende de la Reine Sancie, dispose non seulement d'un patrimoine bâti remarquable, mais aussi d'un cadre naturel admirable... Explorez cette petite ville, et prenez le temps de visiter et observer de nombreux vestiges de l’époque médiévale.

Sauveterre offre des paysages pittoresques et apaisants dans une campagne attractive où l’on pêcher le saumon et divers poissons migrateurs s’adonner aux plaisirs de la randonnée et des ports d’eau vive.

Dans Sauveterre et ses environs subsistent des vestiges de sites protohistoriques, comme le montre l'existence des lieux-dits "touroun" et "castéra". Le touroun est une enceinte circulaire de type "oppidum isolé". Il s'agit d'une colline pourvue d'un parapet en terre. Il a un rôle de défense, d'observation et de communication avec le castéra. Le touroun de Sauveterre se situe à l'emplacement du château vicomtal construit au Moyen Âge. Il surplombait le gave d'Oloron et devait permettre de surveiller un pont en bois en contrebas. Le mot "castéra" vient du latin "castrum". Il s'agit d'un camp retranché. Le lieu-dit "castéra" à Sauveterre se trouve à environ 3 km au nord de la ville. Il présente une enceinte de forme elliptique ainsi qu'un fossé.

Au début du Moyen Âge, Sauveterre-de-Béarn, point clé de passage sur l'une des routes commerciales importantes de l'Espagne avec son pont sur la "Gave d'Oloron", elle devient l'un des principaux bourgs de la Vicomté de Béarn d'un point de vue économique et militaire. Il faut attendre le règne de deux grands vicomtes de Béarn : Gaston VII de Moncade et Gaston Fébus, aux XIIIe et XIVe siècles pour voir la cité compter parmi les quatre principaux bourgs de Béarn. 

Dès son origine au XIe siècle, la cité est un lieu de refuge, elle accueille et protège la population en la plaçant sous la sauvegarde directe du vicomte. Sauveterre est une "Sauveté Castrale". Une sauveté était délimitée par des croix et par des fortifications autour d’une église. Les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle dès l’an mille vont également participer à l’enrichissement de cette cité sur la voie de Vézelay. Elle était une place forte majeure en Béarn, c’est au XVIe siècle que cette belle histoire prend fin. Attaques des Espagnols et guerres de religion ont raison de la cité malgré ses impressionnants remparts et ainsi prend fin le rôle stratégique de Sauveterre aux portes du Béarn.

Entrez sur une terre façonnée par les légendes. De nombreux édifices témoignent encore de l'importance de Sauveterre-de-Béarn à l’époque médiévale : un pont levis favorisant les échanges commerciaux prospères, une église fortifiée où furent reçu les Rois de France : Louis XI et Philippe le Hardi, une tour défensive, un château vicomtal où mourut Gaston Fébus, des fortifications… Dans cette cité, le moindre détour vous conte des histoires.

Située aux confins du Béarn, du Pays Basque et des Landes, Sauveterre-de-Béarn surnommée " la Perle du Béarn", édifiée sur une terrasse qui surplombe la rive droite du gave d’Oloron vous invite à sa découverte. . Ici, le moindre détour vous conte des histoires. Après avoir stationné votre véhicule, dirigez-vous vers l’hôtel de ville place Royale, ancienne demeure du XVIe siècle, autrefois propriété des "maquis de Nays, comtes de Salette". Avant de commencer votre visite, passez à l'office de tourisme du Béarn des Gaves, une belle balade s’offre à vous pour découvrir l’histoire de la cité. 

Dirigeons-vous vers l'ancien couvent des Carmes fondé en 1364 sur la demande de Gaston Fébus. Ce couvent demeurera intact jusqu'en 1569, date à laquelle, après le saccage des Basques catholiques contre les protestants, tout le Béarn se replace sous l'autorité de Jeanne d'Albret. Les Carmes abjurent la foi catholique, ou sont pendus, ou jetés dans le puits du couvent.

Depuis la terrasse de Saint-André, la vue est très belle par temps dégagé, elle est digne des plus belles cartes postales. on embrasse un paysage sur la rivière dominé au loin par la chaîne des Pyrénées... Vous trouverez sur place une table d'orientation. Tout près du point de vue, l'église fortifiée des XIIe et XIIIe siècles, mérite la visite pour son tympan et ses chapiteaux sculptés. L'église Saint-André fait partie d'un ensemble de fortications impressionnantes destiné à protéger la Cité Médiévale de Sauveterre-de-Béarn. Fortifiée à la base avec son chemin de ronde à 27m du sol, elle surveillait les arrivées depuis le Gave en contrebas.

Si son origine romane ne fait certes aucun doute, toutefois, à l'intérieur de l'église Saint-André, vous remarquerez nettement la superposition de deux styles, le gothique succédant au roman. Les formes harmonieusement élevées séduisent et font de la paroissiale une construction unique en Béarn. L'élément le plus dissuasif de cette église fortifiée est son clocher élevant sa tour crénelée, sans toit extérieur, à 27 m. du sol. Les dégâts provoqués par les guerres de religion, la révolution et le temps qui passe, furent réparés en 1869 et 1870. Aujourd'hui entièrement restaurée de l'intérieur, elle est fière de vous présenter ses peintures et son magnifique choeur.

En contrebas de la place des Salières, la tour Monréal incluse dans les remparts de la cité, est située juste à côté de l’église Saint-André, elle pourrait être le palais épiscopal des évêques d’Oloron.  Le nom de la tour est celui de la famille qui la racheta au début du XIXe siècle la sauvant ainsi de la démolition. Dans le cadre majestueux de cette Tour, laissez-vous porter dans le Béarn médiéval du XIIIe au XVIe siècle, grâce à un aménagement muséographique moderne et ludique. Au centre, la reconstitution de la Cité médiéval, faite de milliers de pierres, poutres et solives au 100e, calibrées et assemblées, vous invitera à découvrir tout autour des espaces dédiés aux grandes heures de Sauveterre-de-Béarn "Petites cités de Caractère".

La tour Monréal, haute de 37 mètres, était une tour de défense et d'habitation. Elle servait à surveiller les incursions espagnoles et basques. Sur la partie supérieure, des corbeaux intérieurs devaient supporter un chemin de ronde, merlons et créneaux. Dans le mur Est, les terribles meurtrières, au 1er étage et dans la partie haute, permettaient de balayer de leurs flèches l’ennemi voulant gravir le ravin. La porte d’entrée actuelle est barrée, une barre de fermeture coulissait dans l’épaisseur du mur, cette porte est donc d’origine. 

Au deuxième étage, une autre porte s’ouvrait sur balcon de bois couvert. En effet, les trous carrés alignés, les boulins, recevaient les solives supportant le plancher et, au-dessous, les corbeaux assuraient l’appui des jambes de force soutenant les solives. Dans le mur Nord nous avons deux portes : une s’ouvrait au niveau de la place de Sauveterre et permettait à ceux du château de rejoindre la tour en cas de danger. L’autre, située à cinq mètres au-dessous, est murée : c’est la porte mystérieuse de Sauveterre-de-Béarn… Descendez les escaliers pour admirer dans le mur Sud, les portes, les boulins, les corbeaux, attestant la présence de hourds et de balcons. La belle baie géminée pendant de celles de l’église éclairait le deuxième étage, la tour était aussi lieu d’habitation.

Pour l'histoire, en 1523, Philibert de Challon, assiège Sauveterre que défend le baron de Miossens. « Ce fut un siège mémorable ». La tour Monréal résiste aux assauts espagnols. Mais, malgré une défense héroïque, Sauveterre capitule. Un peu plus tard, Miossens et « 60 braves hommes » entrent par la poterne des immondices. Ils chargent et « mettent à mort » les Espagnols. Ainsi fut reprise la bonne ville de Sauveterre.

Dans la rue des Innocents, vous trouverez les ruines du château vicomtal. Si Gaston VII Moncade décide d’installer sa vicomté à Orthez, il n’en néglige pas pour autant Sauveterre, dont l’emplacement est stratégique. C’est pourquoi, au moment de la fortification de la cité, Gaston VII construit là son château, où il meurt en 1290. Son successeur, Gaston Fébus apporte au siècle suivant quelques aménagements au bâtiment. La demeure subit par la suite les assauts espagnols. Elle est détruite lors des attaques basques en 1569.

Aujourd’hui, le château vicomtal se compose d’une enceinte polygonale irrégulière, commandée par une tour carrée, et d’un ouvrage avancé. Les murs périphériques et les différentes baies et vestiges qui le composent : fenêtres à coussièges, éviers, et cheminées, permettent de le restituer en partie. Ce château, un des plus méconnus parmi ceux ayant appartenu à Gaston Fébus, présente un intérêt majeur dans l’histoire de la fortification béarnaise. Le château privé ne peut malheureusement pas se visiter. Si vous pouviez y entrer vous verriez ce que les guerres et le temps ont bien voulu nous laisser et retrouver ce qu’il était au temps de sa splendeur.

Aux abords de la barbacane, percevez-vous la vie qu’il y a pu y avoir dans l’enceinte du château vicomtal lors des  grands banquets et grandes tablées organisés avec Fébus, les chasseurs, les jongleurs pour l’animation, les belles dames…. Pour entrer il fallait tout d’abord gravir la puissante barbacane de pierre assise en haut de la rue Pléguignou, franchir le pont-levis articulé et la lourde porte de bois s’ouvrait, à condition de braver ses gardes redoutables, bien au chaud, près de la cheminée. Bien sûr cette petite tour avait sa chambre de manœuvre et sa bretèche de défense. Le mur Sud du château s’est en partie effondré dans le gave et ses murs intérieurs, parallèles aux murs extérieurs, ne sont plus : c’est dans l’intervalle qui séparait ces murs qu’étaient les logements.

La cour centrale permettait leur communication. Le pan de mur qui demeure, avec ses grandes fenêtres s’ouvre sur le magnifique paysage des Pyrénées, du gave, du vieux pont…, il montre, à l’évidence, qu’étaient ici les appartements du vicomte. Au rez-de-chaussée, quatre fenêtres ébrasées, voici la chapelle. Au-dessus, une grande pièce avec ses trois fenêtres et, dans l’épaisseur du mur une cheminée et un évier : c’était la grande salle de réception du vicomte, le « tinel ». Un peu plus loin, le départ d’une voûte d’une cheminée aux briques enfumées, un évier : voici la cuisine. Suivent, avec leurs cheminées, les logements des gardes.

Poursuivre vers la rue Pleguignou, au bout de la rue qu’elle prenait en enfilade, la Maison Forte du XVIIe siècle surveillait la montée vers le château et les portes de Lester et du Datter. Il s'agit d'un ancien bastion qui avait pour but de protéger la ville. Des meurtrières étaient disposées sur sa façade, elles sont de nos jours couvertes d'enduit. Descendez la rue Pléguignou. A gauche, voici la maison de Jérémie Majendie, écuyer secrétaire du Roy…1708. Dans les murs, des portes ogivales se devinent. Le beau parc d’une belle et longue demeure abritait, peut-être, la chapelle Saint-Jean, en 1070. Cette rue était vivante autrefois avec ses tavernes, échoppes, ateliers d’artisans, places ombragées… Le pigeonnier de Coulomme, ou maison Montpribat, située rue Pléguignou, est une ancienne maison de notable qui date de 1640.

A proximité, l'arsenal, où l’on entreposait les armes durant les guerres de religion a été bâtie aux alentours des XIIe-XIIIe siècles. Elle est rectangulaire. Son toit est intérieur. Remarquez la naissance de ses créneaux, son chemin de ronde ; sur cette tour et sur le mur qui la prolonge, les portes et les trous qui recevaient les hourds de défense ; les meurtrières à double ébrasement, système qui fera école deux siècles plus tard, nous dit Raymond Ritter. Des habitations prennent appui contre ce mur qui devait se prolonger jusqu’au mur Sud de fortification. Côté ouest c’est un bien beau jardin qui remplace maintenant le fossé aux croupissantes eaux…

La porte du Datter attenante qui ouvrait la cité vers l’Ouest date du XIe siècle. Contre la porte, le mur de fortification se confond avec le mur extérieur de "l'Ancien Arsenal" aux meurtrières ébrasées intérieurement, et extérieurement. D’une ogive très pure, elle possède encore dans ses murs les logements des gonds et les encoches qui recevaient la barre de fermeture de cette lourde porte. Un pont-levis franchissait le fossé. Une bretèche devait le défendre. Il a été remplacé plus tard par le "pont de Claquepaà". Une élégante passerelle a remplacé l’arc ogival d’autrefois.

Des remparts d'origine de Sauveterre-de-Béarn, on peut en voir encore mais une grande partie est cachée par des constructions de la fin du XIXe lorsque la commune a vendu les fossés. Continuez en direction du pont de la Légende, construit au XII-XIIIe siècle, porte d’entrée autrefois de la cité médiévale. Le pont de la Légende fut d’abord appelé "Pont Mayor", puis "Pont de l’Hôpital", car il débouchait près de l’hôpital des pèlerins de Saint-Jacques. Ce pont participait d'un système de trois ponts qui permettaient de rejoindre la rive Sud du gave au quartier Oreyte. Pour le rejoindre on traversait selon les siècles, l’île de la Glère par un pont sur pilotis, ou un chemin étroit surélevé puis le Pont de la Réclusy. À l'entrée du pont, se trouvait l'hôpital Saint-Jacques des pèlerins de Compostelle.

Ce pont est l'objet d'une jolie légende, celle de la Reine Sancie. Ce pont fortifié dit  "Pont de la Légende" depuis qu'en 1170, la reine Sancie veuve de Gaston V, vicomte de Béarn, est accusée, par la rumeur publique, d’avoir tué son enfant nouveau-né. Elle nie ce crime abominable, elle subit le jugement de Dieu par l’eau. Elle est conduite sur le pont en robe blanche, les pieds et les mains liés. Devant trois mille personnes, elle est jetée dans l’eau… Une fois sur le Pont de la Légende, revivez cette terrible journée durant laquelle Sancie, fut précipitée dans les eaux tumultueuses du gave….

Prenez le temps de vous imprégner de ce site merveilleux en admirant le panorama sur le gave d'Oloron bordé de verdure, la tour Monréal, le clocher de l'église Saint-André et les remparts de Sauveterre-de-Béarn. Voici l'un des plus beaux points de vue sur la cité de Sauveterre-de-Béarn et ses nombreuses fortifications mais aussi sur le Gave d'Oloron qui coule à ses pieds.

Les bords du gave sont à quelques dizaines de pas pour rejoindre le gave en contrebas et admirer la vue sur la ville haute.  Aux pieds des remparts, au milieu du Gave, l'île de la Glère offre un magnifique point de vue sur la ville haute. Vous passerez devant les restes d’une des piles du pont de la Réclusy le pont des Reclus qui permettait de rejoindre sur la rive gauche le quartier d’Oreyte au lieu dit "La Justice", où les criminels se balançaient aux hideuses fourches patibulaires. Les tabliers de bois de ce pont reposaient sur deux piles de pierre.

Remontez en passant par la porte de Lester. La partie supérieure de cette porte médiévale n’existe plus, elle est remplacée par une passerelle. L’épaisseur de ses murs témoigne néanmoins des fortifications de la cité. Afin de renforcer les remparts nord de Sauveterre-de-Béarn, le fort Tolose a été construit en 1580 lors des guerres de Religion. Ses murs font 1,25 m d’épaisseur et sont percés de meurtrières. Il était entouré d'un fossé et comprend un étage. Il est privé et ne se visite pas. 

Revenir vers votre point de départ, puis prendre la rue Pannecau. Admirer la porte de l'ancien hopital Saint Antoine. Sur la vieille porte plein cintre, sont gravées dans la pierre, les lettres "D.D.B." et au-dessous la date "14+60". Elle s'ouvrait sur le couvent-Hôpital de la commanderie des Antonins, dépendant de l'ordre de Saint-Antoine de Viennois, situé sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. ses religieux accueillaient pèlerins et malades. Un autre hôpital avec son cimetière existait à côté du Pont de la Légende.

A quelques kilomètres de Sauveterre, la charmante chapelle romane de Sunarthe vaut le détour. Elle se situe sur le chemin de pèlerinage de Vézelay. Édifiée vers l'an 1250, elle faisait partie d'une abbaye laïque. ​​​​​​​

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !

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