Montsalvy (Petite cité de caractère-15)

Petit village auvergnat, ancienne capitale du pays du Veinazès, Montsalvy dévoile ses charmes au cœur du département du Cantal dans la région Auvergne. Installée dans l'arrondissement d'Aurillac, non loin d'Arpajon-sur-Cère, la petite cité de caractère de Montsalvy a été fondée à la fin du XIe siècle, sous la forme d'un monastère.

Montsalvy se situe à l'extrême sud du département dans la Châtaigneraie cantalienne, à quelques kilomètres de l'Aveyron. Surplombant les Gorges de la Truyère et la Vallée du Lot, Montsalvy dispose de tous les atouts pour vous proposer une étape agréable sur la route de vos vacances.

Célèbre pour sa fête des paniers, Montsalvy est la destination idéale pour les amoureux d'histoire et patrimoine. Montsalvy comble les amoureux des vieilles pierres avec son abbatiale Romane du Xe siècle, sa salle capitulaire abritant un trésor d'art sacré et réfectoire des moines où se tiennent des expositions. Les sites touristiques à découvrir ne manquent pas dans la cité médiévale de Montsalvy, que ce soit du point de vue culturel ou naturel.

En ce qui concerne l’histoire, à la préhistoire des traces de présence humaine existaient à Montsalvy comme l'attestent des objets découverts vers 1880 à Labourdarié. A l'époque gauloise et gallo romaine, Montsalvy était un lieu de passage entre les tribus gauloise d'Albi et ceux des rives de l'Agout. Une voie  romaine longeait les coteaux vers Ranteil et la Vène. Des traces de villas gallo romaines ont été retrouvées à proximité. Toutefois, les origines de Montsalvy se trouvent au Xe siècle. 

Montsalvy fut fondée par des moines dont le plus connu est Saint-Gaubert. Ce dernier arriva sur cette terre stérile et inculte, couverte de ronces et d’épines, dans la seconde moitié du Xème siècle. Le vicomte Béranger de Carlat l’autorisa à défricher le pays pour y construire des habitations qui furent au nombre de trois : une maison d'accueil pour voyageurs qui servait d’hospice, l’église et le monastère. 

Le moine Gausbert établit dans la cité médiévale une sauveté bornée de quatre croix assurant l'immunité ecclésiastique à qui s'y réfugiait. En échange elles devaient participer aux travaux des moines. Deux sont encore visibles actuellement : la Croix St Anne et la Croix du Cambon, qui toutes deux ont une originalité sans pareille. La croix dite "la croix Cambon" se dresse au sommet du Puy de Lalo, exemple unique en Haute Auvergne d’une croix grecque florencée. Très érodée elle est façonnée dans un schiste rougeâtre, elle est indatable. Dépourvue de fût elle s’épanouit au milieu de fleurs sauvages, cuirassées de lichens aux reflets d’or. Près de la croix Sainte-Anne se trouvait la chapelle de la Sainte Font qui abritait une fontaine dont les eaux rendaient aux nourrices le lait qu’elles avaient perdu.

Une autre chapelle encore existante et très bien conservée, la Chapelle du Reclus, servit de cellule à un religieux de Fageolles dans le Lot accusé de sorcellerie et condamné à mort. Saint-Gaubert ayant amené le malheureux au repentir obtint sa grâce et le conduisit à Montsalvy où fut construite sa cellule. Le monastère de Montsalvy connaît un essor important, la cité médiévale prend alors son nom, Montsalvy : Mons salutatis, mont de la sauveté ou Mons Salvii, mont du sauvé. Autour du monastère se construisirent rapidement des maisons et il naquit ainsi une petite citée fortifiée…

Le bourg se développe très vite. Il prend alors 3 visages: le Montsalvy religieux, le Montasalvy fortifié et le Montasalvy commerçant. L'artisanat textile prend un bel essor, Montsalvy a longtemps développé une activité économique autour de la toile, à partir du chanvre, elle faisait le drap du pays. Culture et vente de petits pois de Montsalvy, vente de bestiaux, et toutes les corporations des métiers sont représentées : maréchal-ferrant, tanneur, teinturier, boucher, rôtisseur, tailleur, ciergier, tisserand...

Depuis l'Aveyron où le Tarn, vous arriverez peut-être par la petite route en lacets, Montsalvy offre au regard du visiteur ses toitures en lauze et de magnifiques panoramas du haut de ses 830 mètres d'altitude. Le bourg médiéval séduit les amoureux de vieilles pierres qui découvrent ici un patrimoine historique exceptionnel. La rue principale a gardé ses porches médiévaux à chaque extrémité. Promenez-vous le long des ruelles étroites, vous pourrez admirer de belles maisons comme celle à l'échauguette ou bien celle du tisserand. Une très belle étape pleine de surprises au coeur de la Châtaigneraie.

Le départ de votre visite se fait sur la Place de l'Abbaye face au château. Le passé de ce bel édifice ne nous est pas connu très précisément. Il aurait été bâti sur les fondations des anciens remparts lorsque ceux-ci n'ont plus eu de fonction défensive. Cette demeure bourgeoise s'est agrémentée d'une tour datant du XVIIIe siècle, d'où son appellation de château de Montsalvy. La famille Bonnefons-Delmas en a fait donation à la commune à condition d'y créer une maison de retraite. S'il accueille désormais une maison de retraite, il peut cependant être admiré de l'extérieur, avec notamment les traces des anciens remparts. Entrez dans le parc, n’hésitez pas à faire un petit tour dans le jardin.

Ressortez du Chateau et tournez à droite. Le Château de Montsalvy jouxte le porche sud qui constitue l’une des deux portes d'entrée de la cité depuis le Moyen-Âge. Passer sous le porche médiéval, cette porte est aussi nommée porte sud ou porte d’Entraygues, car elle ouvrait la cité dans cette direction. Les portes donnaient accès à la ville et tous les soirs la herse se baissait et les doubles portes étaient immobilisés. Au Moyen Age deux faubourgs se sont constitués : le barri Saint-Antoine et le barri Saint-François.

Juste après avoir passé le porche, emprunter la rue Pavé et tournez sur votre droite afin d’aller visiter le réfectoire des Moines sur la place des cloîtres. Le réfectoire des moines est un édifice bâti sous l'autorité de Gausbert, il servait de réfectoire aux moines. Il y avait aussi une cuisine et une chambre pour un chanoine. Vous pouvez remarquez sur le mur de la face nord, à proximité du puits, les vestiges d'un lavabo ou évier en granit. La voûte ogivale possède quelques sculptures, elle a été restaurée en 1988, ainsi que de jolies colonnettes. Vous découvrez la baie méridionale mise à jour pendant la restauration du réfectoire. Ses colonnettes rappellent celles de la salle capitulaire de l'abbatiale. L'inscription "vive le Roy", découverte sous le crépis, témoignerait de la fidélité des abbés de Montsalvy au roi de France.

Sur la même place du Cloître, on peut encore y découvrir le cloître Saint-Gausbert, une salle capitulaire avec un trésor d'art cultuel cantonal. Le Cloître Saint Gausbert date du Moyen Age, il était fermé par une galerie couverte, comportant des colonnes à chapiteaux. Mais celle-ci a été détruite en 1867 à l’occasion de l’agrandissement du presbytère qu’il y a sur la gauche. A votre droite, admirer la façade de la salle capitulaire datant du XIVe siècle, au centre du cloître le puits de l’abbaye de Montsalvy. Face à vous l’église-abbatiale, rendez-vous jusqu’à la porte accédant à l’abbatiale, à sa droite regardez bien il y a deux petits morceaux de fer incrustés dans la pierre, ils matérialisent l’étalon de mesure de la toile.

Empruntez le passage couvert et tournez à gauche afin de vous rendre au pied du chevet roman datant de l’époque romane du Xème au XIème siècle. C’est une vue extérieure du chœur de l’église. Admirez les sculptures sous le toit. A noter également la présente de la chapelle du Reclus dédiée à Marie-Madeleine, non loin. Dans la partie médiévale de Montsalvy, en remontant du sud vers le nord, on peut observer plusieurs types de maisons : à colombages, en pierres, avec des petites tours ou plus classiques. Le village offre une véritable balade entre les styles et les époques, laissant le promeneur rêveur et émerveillé.

A quelques mètres vous allez avoir sur votre gauche la Maison du Tisserand, rue des toiles, possède l'un des dernier petit balcon qui servait à faire sécher le chanvre. Son nom fait référence à une activité très importante qui donnait lieu à de nombreux échanges avec les alentours. On confectionnait des toiles à partir de laine et de chanvre répandue en Châtaigneraie. On fabriquait les draps et les vêtements avec ce fil de chanvre d’une part très résistant à l’usure et d’autre part peu coûteux. La laine était réservée à des étoffes plus raffinées et plus donc chères.

Montsalvy détient le bout du monde ! Tournez à droite, suivre la rue Saint-Sylvestre, et quelques mètres plus loin vous aurez sur votre droite une ruelle qui mène à une petite impasse : une petite rue très étroite qui conduit à la Place de la Fin du Monde ! Un peu plus loin, au croisement de la Rue Marcellin Boule et de la Rue des Toiles, face au joli bâtiment de la Mairie, une petite placette fait sur laquelle se trouve la Fontaine "Lo grifol" fut depuis le XIXe jusqu’aux années 50, le principal point d’eau potable de la ville. Elle est partagée en 2 : un côté servait d’abreuvoir, l’autre était réservé aux usages domestiques. Remarquer les barres de fer qui servaient à poser les sceaux. De toute part de cette rues partent de charmantes petites rues pleines de jolies promesses et des maisons à colombages dans la Rue du Tour de ville.

Longez la rue principale Marcellin Boule, elle doit son nom au célèbre paléontologue qui est né et mort à Montsalvy. Sur votre droite juste avant d’arriver sur le parvis de l’abbatiale vous allez retrouver une tourelle un peu spéciale appelé "échauguette". Entrez dans l'ancienne Abbatiale, vestiges de ce qui fut l'une des plus importantes abbayes de la région du XIe et XIVe siècle. Ce magnifique monument ecclésiastique est dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Une bulle du 21 mars 1764 sécularisa l'abbaye de Montsalvy et érigea son église en collégiale séculière, toujours sous l'invocation de l'Assomption de la Sainte-Vierge.

La nef se compose de 6 travées, les 12 piliers sont de style Roman ainsi que le chœur, l’abside et les absidioles. Les chapiteaux des colonnes sont sculptés. On y admire des têtes d'hommes et même d'animaux, des oves, des filets entrelacés, des feuilles d'eau, et enfin des figures symboliques ou de caprice. Leur fût est simple ou renflé et, pour leur base, on n'y remarque que les ornements ordinaires. Au milieu de la nef, découvrez le Christ roman. Deux châsses sont fixées aux 2 piliers de part et d’autre du chœur. Ils contiennent les reliques des fondateurs de Montsalvy : Saint Gausbert et Saint Bernard. Le clocher a été endommagé en 1258, et fut reconstruit sur une autre partie de l’abbatiale, la travée méridionale. La salle capitulaire du XIVe siècle accueille la salle du Trésor d’Art Sacré du Pays de Montsalvy. Cette église, vaste et belle, est l'une des plus curieuses du département. 

Ressortez de l’abbatiale par la porte principale et tournez pour revenir sur la rue Principale Marcellin Boule. Au début de votre déhambulation, vous êtes passer par un premier porche. Pour sortir de la cité vous allez devoir emprunter un autre porche appelé aussi porche nord ou porte d’Aurillac. Il faut bien avoir à l’esprit que Montsalvy était une cité étape entre Aurillac et Rodez. Au Moyen Age, il existait donc un droit de péage, le prévôt percevait une taxe sur toutes les marchandises sortant du bourg y compris les animaux transhumant. Au-dessus du passage de cette porte se trouve un étage d'habitation datant du XVIIe siècle.

En s’éloignant un peu de la cité médiévale de Montsalvy, via la D920, vous arriverez à la Motte castrale située en haut du Puy de L'Arbre, qui lui-même domine le plateau de Montsalvy d'une altitude 829 mètres. Vous jouirez d'une magnifique vue jusqu'au clocher de la cathédrale de Rodez, avec les montagnes de Laguiole, du Cantal, du Mont Dore, et les nombreuses vallées qui en descendent. Le puy de l’Arbre est couronné par une motte féodale des Xe et XIe siècles qui est une des plus anciennes forteresses de la région, château primitif de terre et de bois, appelé « castrum Mandarulfen » (château de Mandulfe) et dont l’histoire renvoie à d’autres textes. Une étude du cadastre de 1836 montre au Puy de l’Arbre une parcelle ronde correspondant à l’emplacement de ce château.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !