Saulieu (Site Remarquable du Goût-21)

Installé sur un contrefort du massif du Morvan, Saulieu située dans le département de la Côte-d'Or en région Bourgogne,  membre du Parc naturel régional du Morvan est réputée pour sa gastronomie. En témoigne sa fameuse table de renom, le Relais Bernard Loiseau, couronné de deux étoiles au Guide Michelin.

Ville courtoise et gourmande, site remarquable du goût, Saulieu a su mettre en valeur une production du terroir, gage de qualité et d'authenticité. Saulieu est aussi la capitale du sapin de Noël. Grâce à sa position privilégiée de porte du Parc Naturel du Morvan, la région exporte des centaines de milliers de sapins destinés aux décorations de Noël.

Etape gastronomique inévitable sur la route des vacances, incontournable ville étape depuis plus des siècle, située sur l'ancienne Via Agrippa, traversée par l’ancienne Nationale 6, Saulieu dévoile ses richesses historiques. Flânez dans Saulieu et découvrez plusieurs curiosités anciennes : maison à pans de bois, lavoir, fontaine du XVIIIe siècle…

C’est après la conquête des Gaules par César que naquit une bourgade au nom de Sidolocum sur la voie Aggripa reliant la Méditerranée à Boulogne à égale distance d’Augustodunum (Autun) et d’Aballo (Avallon). D’après la tradition chrétienne, ce sont deux missionnaires chrétiens venus de Grèce au IIe siècle, Andoche et Thyrse qui auraient été arrêtés pour leur foi et qui auraient subi le martyre. Le culte de Saint-Andoche à Saulieu est attesté à partir du Vème siècle et un petit édifice devait alors s’élever sur l’emplacement de leur supplice ou de leur sépulture. Une église, puis une abbaye bénédictine, furent édifiées à l'emplacement de leurs tombeaux.

La population de Saulieu fut de nombreuses fois décimée que ce soit par les guerres, les famines et les épidémies durant ce Moyen Age. En 1359, pendant la guerre de Cent Ans, la ville est brûlée par les troupes anglaises. En 1360, les évêques d’Autun décidèrent d’y construire un château fort et ses remparts dont il n’existe plus qu’une tour (la tour d’Auxois) et par endroits des traces du mur d’enceinte qui ne comptait pas moins de 16 tours et 2 portes. Il n’apparaît pas que la Révolution ait entraîné des troubles sérieux, tout comme il n’est pas certain que pendant la Terreur les révolutionnaires aient détruit les sculptures du tympan de l’église St Andoche.

Lors de la seconde guerre mondiale, Saulieu fut le lieu d’une bataille contre l’armée allemande le 16 juin 1940 et on compta 37 victimes françaises. Par la suite, Saulieu est occupée et la résistance s’installa dans les bois voisins où eurent lieu de nombreux accrochages qui firent de nombreuses victimes. Saulieu est libérée le 10 septembre 1944, lorsque le 2e régiment de dragons (débarqué en Provence) et le U.S. 86th Cavalry Reconnaissance Squadron (Mechanized) débarqué en Normandie font leur jonction sur la commune.

Après avoir stationné votre véhicule, dirigez-vous vers l'Office de Tourisme de Saulieu Morvan, Rue d'Argentine pour vous munir de toutes les informations utiles à votre promenade. Lors de votre balade à travers le bourg, vous remarquerez probablement les nombreuses statues de Vierge qui ornent ici et là les façades de maisons, ainsi que de très belles demeures typiques à pans de bois. Derrière l’Office du Tourisme, une borne impériale jalonne la route empruntée par Napoléon 1er lors de son retour de l’Île d’Elbe.

En empruntant feu la Nationale 6, continuez vers le Taureau du sculpteur animalier François Pompon, érigé à titre posthume en 1949. Ce taureau fait partie des très nombreuses sculptures de l’artiste François Pompon, né à Saulieu. Réalisé à l’échelle, ce bronze retranscrit à la fois la puissance et la placidité de cet animal symbolique. Par des lignes simples, il fait sortir de la matière l’animal. Passez devant l'Ancien Hôtel de la Côte-d'Or, Relais Bernard Loiseau où la salle mythique Alexandre Dumaine a conservé son décor du début du XXe siècle. La ville de Saulieu, implantée sur un itinéraire très fréquenté, a développé une réputation de cité à vocation d'accueil à l'origine de l'installation de nombreuses auberges. Au XVIIIe siècle, Saulieu qui jouissait d'un important relais de diligences, fut définitivement reconnu comme un haut lieu de la gastronomie.

Continuez dans la Rue d'Argentine pour découvrir un autre élément patrimonial intéressant à découvrir, la Tour d'Auxois du XIVe siècle, dernier vestige des remparts que possédait autrefois Saulieu. Vers 1360 Saulieu s'entoure de fortifications. La Tour d’Auxois, appelée aussi tour Episcopale est la dernière des 16 tours qui défendaient la ville. La cause de la disparition des murailles, et des fortifications furent certes les coups de canon et les intempéries mais également les diligences. En effet Saulieu ville étape doit aménager ses entrées pour faciliter le passage des véhicules. Seule cette tour qui fait partie depuis 1624 des dépendances du couvent des Ursulines est épargnée.

Au pied de la tour, le Square Alexandre-Dumaine et l’Ours Blanc de François Pompon, le long de la D906. Moulage en résine de l’œuvre originale en plâtre de 1928 qui se trouve au muséum de Paris. Acheté en 2012 par la ville de Saulieu grâce à une subvention octroyée par Frédéric Mitterrand, alors Ministre de la Culture. Il trône majestueusement ­juste en face du relais Bernard-Loiseau.

Suivre la D906, tournez à droite sur la Route de Liernais/D15, engagez-vous dans le chemin de Maison Blas, puis suivre la Rue Maréchal de Lattre de Tassigny. Passez devant le lavoir de la Fontaine aux Bœufs, bâti au XIXe récemment restauré. En décembre 1861, le conseil municipal, s’appuyant sur une pétition des habitants du hameau de Villeneuve, fait construire un aqueduc et un creux avec des pierres autour, pour servir de lavoir public. Vingt-cinq ans plus tard, en 1886, des travaux d’agrandissement sont entrepris pour en faire un lavoir de 4 m de long et 3 m de large.  Les dalles provenant des carrières de la localité et les pierres des lavoirs des carrières de La Roche-en-Brenil. 

Dirigez-vous vers l’église Saint-Saturnin, Derrière celle-ci, la promenade Jean Macé vous offre la possibilité d'une balade bucolique. La promenade Jean Macé, autrefois promenade Saint-Saturnin à été aménagée en 1735, et l'ensemble a été classé site remarquable de bourgogne. C'est en 1735 qu'un jardinier est désigné pour veiller à l'entretien de la toute nouvelle promenade, qui sera plantée de 40 tilleuls en 1737. De nos jours les tilleuls ont toujours fière allure, vous découvrirez un arboretum riche d’une variété d’essences locales et d’arbres centenaires.

La promenade Jean Macé longe l’église et le début du cimetière, elle constituent avec l'église Saint Saturnin dont la construction remonte au Ve siècle un bel ensemble, une superbe toile de fond pour le cimetière qui renferme de très anciennes tombes. L’église Saint-Saturnin du XIe siècle de style roman et gothique avec flèche de clocher remarquable en bardeaux de chêne ou de châtaignier domine le vieux cimetière. L’église a été construite sur l'emplacement d'une ancienne nécropole gallo-romaine, à la croisée de plusieurs anciennes voies gallo-romaines, et en particulier de la Via Agrippa de l'Océan (Via Agrippa) reliant les villes gallo-romaines de Lugdunum (Lyon), Cavillonum (Chalon-sur-Saône), Augustodunum (Autun), Sidolocus (Saulieu), Augustomagus (Amiens), jusqu’à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer).

L’église Saint-Saturnin ne se visite pas, à son chevet reposent François Pompon et son épouse Berthe. Leur tombe est surmontée d’une œuvre originale du sculpteur : le condor. Remontez la rue Danton, au passage admirer les demeures de caractère, avec des portes cochères, et des balcons en fer forgé. Au n°18, l'Hôtel Dareau bâti en 1773 a conservé ses volumes d'origine, avec corps de logis principal, dépendances, écuries, four à pain, grange, atelier, puits. Le jardin , divisé en trois parties avec une cour, un jardin d'agrément, potager et verger, a également été conservé. 

Au bout de la rue Danton tournez à droite dans la Rue de la Foire, à gauche Rue de la Brèche pour déboucher dans la Rue Sallier. Vous voici à l'emblacement de l'ancien couvent des Ursulines. A la suite du concile de Trente en 1545, la cité de Saulieu accueille des couvents, dont les Ursulines en 1624, ordre consacré à l'éducation des jeunes filles. Suite à la suppression des congrégations séculières en 1792, le domaine où elles étaient installées, emprise de l'ancien château revient à la ville vers 1810.

Par la suite, le domaine est morcelé. A gauche, la première arcade qui donne sur l’esplanade Monge abrite la bibliothèque municipale. Sur la droite, l’ancienne chapelle accueille aujourd’hui le cinéma. La porte du cinéma est ornée d’un bas-relief d’Albert David, sculpteur contemporain originaire de Liernais - une oeuvre du même artiste surmonte la porte d’entrée du collège François Pompon, représentant 3 muses, et surmontée de "l’Etoile" qui remplit l'espace d'une ancienne rosace, réalisée par Olivier Mosset. La rénovation du cinéma a permis de retrouver et de mettre en valeur les pilastres et l’arche qui communiquait avec la chapelle privée des Ursulines. Les Ursulines tenaient leur école de filles dans un bâtiment annexe devenu Hostellerie de la tour d’Auxois.

Montez en direction de la Basilique Saint-Andoche, sur la Place sur la Place Docteur Roclore se trouve la fontaine Caristie nommée également fontaine Saint-Andoche. Cette élégante fontaine a été installée au centre de la ville pour distribuer l'eau provenant de la source de Boignard. Elle est surmontée d'une statue de la belle Samaritaine reposant sur une coupole supportée par trois colonnes prenant pied dans une vasque de pierre. Sur cette place en 1482 on signalait déjà la présence d’une fontaine dite « Puits aux Moines ».

Le porche de la basilique Saint-Andoche s'ouvre sur la place du Docteur Roclore. De loin, la basilique Saint-Andoche, chef-d'œuvre de l'art roman clunisien se signale par les silhouettes de ses deux clochers. Fleuron de Saulieu, la basilique Saint Andoche a remplacé un sanctuaire carolingien vers 1130-1140, ce qui en fait l'une des églises romanes les plus anciennes de Bourgogne. Cet intéressant témoignage de l'art Bourguignon a toutefois été fortement remanié au cours d'une histoire assez agitée. En témoigne, une façade dont le portail a été restauré sous le Second Empire. Les deux tours, l'une couverte de tuiles tandis que l'autre arbore un dôme à lanterne en plomb doré.

À l'intérieur de la basilique Saint-Andoche, les remarquables chapiteaux sculptés racontent chacun leur histoire : la Fuite en Égypte, l'Apparition du Christ à Marie Madeleine, la Pendaison de Judas ou encore la Tentation du Christ au désert. La basilique abrite le tombeau de Saint Andoche,ainsi qu'un trésor dont la pièce maîtresse est l'évangéliaire dit de Charlemagne. Sur la petite place pavée qui se trouve devant la basilique trône une belle fontaine du XVIIIe siècle. Face à la Fontaine, dans une niche en façade, une statue de Sainte-Anne apprenant à lire à Sainte Marie.

La visite de Saulieu pourra être complétée par le Musée François Pompon, dédié au sculpteur animalier natif de Saulieu. Le musée est installé dans une demeure du XVIIe siècle, ancien presbytère, à gauche de l'entrée principale de la basilique. Une salle y est consacrée à l’art religieux, une autre à l’histoire de Saulieu. On y trouve des stèles gallo-romaines et plusieurs fragments provenant de la basilique : quelques vestiges du portail ouest, un morceau de charpente et un fragment de pavement provenant de l’ancien choeur roman, ainsi que les moulages des marques de tâcherons. Admirez aussi la Vierge noire à l'enfant en bois polychrome de la fin du XIIe siècle, provenant de l'ancienne chapelle du Château de Conforgien, et d'autres statues médiévales. Enfin, les amateurs du sculpteur moderne Pompon y trouvent plusieurs de ses œuvres.

Poursuivez jusqu’à la place de la République. L’Hôtel de Ville a été fondé au XIIIe et reconstruit au XVIIIe. Au bout de la rue, une Vierge à l’Enfant sous un dais recouvert de tuiles en bois surmonté d’une croix. Belle statue en bois, restes de polychromie, Vierge tenant une grappe de raisin, l’Enfant Jésus et deux épis de blé, ils appellent prospérité et bénédiction sur les moissons et vendanges à venir. Sur votre gauche, la ruelle de la truie qui file : Cette dénomination traduirait un fait divers qui aurait troublé les foules au Moyen-Âge. L’histoire se serait passée à Paris en 1466 : un pauvre célibataire aurait eu la mauvaise idée de dresser sa truie à filer la quenouille, mal lui en prit, il fut condamné au bûcher avec sa pauvre bestiole. 

Continuez dans la rue Vauban, une autre Vierge à l’Enfant en pierre de la fin XVe – début XVIe surmontée d’une niche gothique. Prendre à gauche la rue Pasteur, à mi-chemin sur une façade, se trouve une plaque de bois sculptée, représentant l’endroit d’un ancien moulin à huile de navette ou colza. Un peu plus loin toujours sur votre gauche, une Vierge à l’Enfant en pierre polychrome, dont le bras et l’Enfant Jésus porté à gauche ont disparu. La légende rapporte qu’en 1359 l’année où la ville fut saccagée et l’église Saint-Andoche brûlée par les Anglais, ces derniers essayant d’entrer par là, tirèrent sur la Vierge, une de ses mains se détacha et fit le geste de les repousser. Ils portèrent ailleurs leur attaque et entrèrent par une brèche pratiquée dans le mur d’enceinte au lieu, dit encore aujourd’hui, rue de la Brèche.

Finissez votre itinéraire par la Place Charles de Gaulle : en 1900 sur cette place se tenait le marché aux chevaux.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée :

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.