Château-Chinon (58)

Capitale historique du Morvan, Château-Chinon est située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. Juchée au cœur du massif du Morvan, la ville de Château-Chinon possède un riche passé dont les premières traces sont visibles à l’oppidum romain. Sa position privilégiée à la frontière de la Bourgogne et du Nivernais lui a valu au fil des siècles, de nombreux sièges et destructions. Si vous êtes de passage dans la Nièvre, en famille ou entre amis, découvrez cette ville  typique du Morvan avec ses jolis toits en ardoise.

La région du haut Morvan dont Château-Chinon est la ville principale, a été occupée dès le Néolithique, comme l'attestent les vestiges archéologiques des sites fouillés aux environs. L’étymologie de la ville reste imprécise, on ignore le nom primitif, sans doute gaulois, de Château-Chinon.  Des diverses hypothèses avancées, certaines assez fantaisistes, Can-nein, la cime blanche en gaélique, semble bien la plus vraisemblable et admise par le plus grand nombre d’historiens. Oppidum gaulois établi par le peuple des Éduens au sommet du Calvaire, forteresse romaine ou tout au moins ouvrage de défense rudimentaire, cette position stratégique devant Bibracte ne fut jamais délaissée.

Après la période troublée des grandes invasions de la fin du monde celtique et des débuts du Moyen Âge, le morcellement du royaume franc en d'innombrables fiefs fit passer Castro Canino sous l'autorité de l'abbaye de Cluny. Le document le plus ancien qui mentionne la ville et son prieuré Saint-Christophe dépendant des bénédictins de Cluny, date de 1076. Château-Chinon appartint longtemps au diocèse d’Autun, même si le Nivernais fut détaché de la Bourgogne dès le VIème siècle.

Le groupe de modestes maisons devint progressivement bourgade et se protégea de murailles d'où émergeait le clocher en bois de la première église, lequel fut dominé par un petit château fort érigé au XIIIe siècle. Château-Chinon traversa ainsi le Moyen Âge, d'abord le siège d'une seigneurie, puis d'une châtellenie, et enfin d'un comté duquel relevaient plus de 255 fiefs et seigneuries. Ces terres appartinrent aux plus grandes familles du Royaume de France. Mais sa position de ville frontière entre Bourgogne et Nivernais, entre Bourgogne et Royaume de France en quelque sorte, lui valut de nombreux sièges et destructions. Au XVe siècle, le château fut donné en dot par Isabeau de Bourbon à Charles le Téméraire, lors de son mariage. Les guerres entre le roi Louis XI et le duc de Bourgogne valurent au château d'être incendié et les guerres de Religion achevèrent de le démanteler.

La ville de Château-Chinon traversa la Révolution au milieu des turbulences inhérentes à cette période troublée. A partir de la Révolution, l’histoire de Château-Chinon se confond avec l’histoire politique de la France, à travers les Empires et les Républiques. On peut s’étonner qu’à Château-Chinon, il y ait deux communes : Château-Chinon- ville et Château-Chinon- campagne, ce qui est une anomalie assez singulière en France. On peut même y ajouter une 3ème commune puisque à l’origine, il y avait même Château-Chinon-rural. À la suite de la Révolution, la ville reprend son nom précédent mais est séparée en deux communes distinctes, Château-Chinon Intra-Muros et Château-Chinon Extra-Muros, qui deviendront respectivement Château-Chinon Ville et Château-Chinon Campagne.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut au centre d'une zone importante d'activité de résistance. De nombreux maquis virent le jour. Château-Chinon a eu un grand rendez-vous avec l'Histoire, en 1981, quand François Mitterrand, son maire, accéda à la Présidence de la République. Aujourd'hui, Château-Chinon est bâtie en amphithéâtre sur les flancs sud et ouest d'une colline culminant à 609 m, le Calvaire, qui surplombe principalement le Morvan mais aussi la rive gauche de l'Yonne et la plaine du Bazois. Elle surplombe une région vallonnée où, dans un jeu d’ombre et de lumière, dominent toutes les nuances du vert.

En arrivant à Château-Chinon, vous pouvez stationner votre véhicule au Parking situé Place Jean Sallonnyer, puis vous dirigez vers l'Office de tourisme Morvan Sommets et Grands Lacs,  Boulevard de la République, dans le but de retirer toutes les informations utiles à votre visite. Commencez votre promenade par la place Notre-Dame où vous pourrez y découvrir le plan d'un circuit touristique. Sur la place Notre-Dame, la porte du même nom est l’un des rares vestiges des anciens remparts et fortifications de la ville. Construite par Louis XI à la fin du XVe siècle et réaménagée à la fin du XVIe siècle, elle est également le dernier témoignage de l’ancien château féodal de Château-Chinon puisque l’édifice a été bâti avec les pierres de ce dernier. 

En poursuivant votre promenade dans le centre historique de Château-Chinon, vous pourrez découvrir dans la rue des Fossés, une tour, autre vestige des fortifications protégeant la ville, témoin de l'époque féodale. Dirigez-vous vers la Mairie qui fut l'ancien palais de justice construit entre 1851 et 1853 dans un style grec.  Près de l'ancien palais de justice se trouve l'ancienne prison bâtie en 1853. La place de l'Hôtel de Ville "place François Mitterrand" est animée par une fontaine contemporaine, monumentale, ludique et colorée, œuvre de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely, inaugurée en 1988. Édifiée à la demande de François Mitterrand, elle a été réalisée par ce couple d’artistes mythiques des années 80. En vous approchant de la fontaine, vous pourrez observer différentes sculptures aux multiples couleurs et formes : main, visage, animal fantastique…

Poursuivez votre flânerie par la rue de l'école qui monte jusqu’à la rue Saint-Christophe. Dans la rue du Château, vous pourrez découvrir le musée du Costume de Château-Chinon. Situé dans l’hôtel particulier du XVIIIe siècle de la famille Buteau-Ravisy depuis 1992, ce musée présente plus de 5000 pièces dont la majorité provient de la collection Dardy acquise par la ville en 1970. Suivez le parcours de visite du musée pour ne rien manquer des pièces de collection exposées sur une surface de 1500 m² et voyagez au travers des siècles à la découverte des diverses évolutions de la mode française depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. 

Toujours dans la rue du Château, l'ancien couvent Sainte-Claire datant également du XVIIIe siècle, a été converti en musée du Septennat du Président François Mitterrand. Après sa réélection, en 1988, un nouveau bâtiment relié au premier par une vaste salle souterraine, dont la grande baie vitrée s’ouvre sur les collines du Morvan, a été édifié pour abriter les cadeaux offerts durant le deuxième septennat. La collection rassemble les objets donnés par les représentants de la plupart des pays du monde avec lesquels le Président de la République a entretenu des relations diplomatiques, ainsi que ceux provenant de France, présents des collectivités, des institutions publiques ou de simples particuliers. Souvent luxueux, les cadeaux d’apparat offerts par les chefs d’état étrangers sont en général des produits d’artisanat d’art de haut niveau ; ils proviennent de manufactures de réputation mondiale. On trouve, à côté de ces objets, une information générale sur les voyages présidentiels, illustrée de photographies montrant la remise des cadeaux au Président.

En sortant du musée du Septennat du Président François Mitterrand suivre la rue du Calvaire sur votre droite pour profitez du panorama au point de vue du Calvaire. Traversé par la promenade traditionnelle effectuée par François Mitterrand, le Calvaire est le point culminant de la ville. Surplombant cette dernière, vous profiterez à son sommet, d’une vue panoramique sur l’un des paysages les plus authentiques et les plus remarquables du Morvan : la plaine du Bazois et ses alentours. Au sommet du Calvaire, vous trouverez aussi les vestiges de l’ancien château fort de Château-Chinon. Situés sur le même site où l’oppidum, puis le camp romain prenait place, ces vestiges prennent la forme de traces d’anciens souterrains, d’une tour de guet et de fossés. 

Le château aurait été construit au Xe ou XIe siècle et aurait été détruit en 1478 lorsque Charles 1er d’Amboise, gouverneur de Bourgogne, fut chargé par Louis XI de démolir, abattre et raser toutes les places, châteaux et forteresses du Morvan.  Constitué d’un corps de logis rectangulaire d’environ 30 mètres par 25 mètres, ce château était flanqué d’une tour ronde à chaque angle. Une cinquième tour, faisant office de donjon, venait orner la façade nord et où une petite chapelle dédiée à Saint-Laurent y était adossée. Sur la face sud, on peut deviner la porte d’entrée de la forteresse, munie d’un pont-levis et surmontée de mâchicoulis. Au nord, à l'ouest et en partie au sud, l'ensemble était ceint par des fossés, pouvant atteindre 30 mètres de large et 5 mètres de profondeur et des bastions reliés par des courtines. Le côté est était quant à lui naturellement protégé à l'époque par l'escarpement de la colline.

Face à la plaine du Bazois, sur le circuit du chemin de promenade qui fait le tour de la colline du Calvaire, vous pourrez découvrir l’espace François Mitterrand. Aménagé dans une forêt de chênes, ce parc est constitué de symboles allégoriques. Vous pourrez y découvrir une plantation en massif de 67 chênes, un arbre symbolique que le politicien affectionne particulièrement. Au centre, le chêne du souvenir a été planté par Danielle Mitterrand. Vous pourrez également vous aventurer dans la salle des Échéances pour découvrir cette crypte et sa sculpture en métal qui symbolisent la domination de l’esprit sur la matière ; sur la grille d’entrée, un buste en bronze du président et sa silhouette accompagnée de sa chienne Baltique. 

Pour les plus courageux, dans la partie haute de la ville près du faubourg de Paris, vous pouvez admirer un lavoir couvert, dans la rue du Lavoir. Après ces promenades bucolique, poursuivez votre découverte de Château-Chinon par l’église Saint-Romain. Saint Romain († 560), instructeur de Benoît de Nursie à Subiaco qui, venant d'Italie, s'installa dans une grotte à Druyes-les-Belles-Fontaines (Yonne), dont il fonda le village et son monastère en devenant le premier abbé. L’édifice actuel a été bâti entre 1894 et 1896 et fait suite à plusieurs reconstructions. La première église de style roman date du XIIe siècle. Elle est remplacée par une autre couverte en bois et un clocher de style gothique. S’écroulant en 1722, elle est reconstruite et connaît de nouveaux dommages suite à un incendie. Démolie durant la Révolution, elle est une nouvelle fois rebâtie en 1824. Considérée trop petite, elle connaît finalement une ultime reconstruction en 1894 par l’architecte Andoche Parthiot. Surplombant la ville de ses 41 mètres avec sa flèche, l’église Saint-Romain arbore aujourd’hui un style néo-gothique;

En 1076, un document parlant de la ville, mentionne le prieuré de Saint-Christophe. Ce prieuré était dépendant de l'abbaye de Cluny. Il possédait entre autres dans ses dépendances le hameau de Vissengy (commune de Chaumard), avec moyenne et basse justice. La haute étant au comte de cette ville. Il ne reste rien aujourd'hui, de ce prieuré, sinon la place où il était situé et qui en conserve le patronyme, près de l'église Saint-Romain. Des ruines d'un arc en plein cintre et d'un arc rampant pris dans la maçonnerie d'une maison au n°3 de la place Saint-Christophe, pourraient en être des vestiges.

Reprenez la direction du centre-ville par la rue de la Paix, vous pourrez découvrir la tour de la Paix dans la rue du même nom. Prendre à gauche la rue du Centre, puis engagez-vous dans la rue Saint-Louis jusqu'à la place Gudin. L'ancien hôtel de ville, devenu depuis le centre culturel Condorcet, fut construit en 1851 par É. Amé et dispose d'un sous-sol utilisé comme entrepôt, un rez-de-chaussée occupé par la médiathèque et un étage plus petit accueillant aujourd'hui une salle d'exposition ainsi que le local de l'Académie du Morvan. Poursuivre vers l'hôpital d'Aligre, Rue Jean Marie Thévenin. L'hôpital d'Aligre a été bâti selon un plan en U sur les plans de l'architecte morvandiau Andoche Parthiot et grâce aux dons du marquis d'Aligre et de sa femme. Sa construction débuta le 20 juin 1868 et les premiers malades furent accueillis en septembre 1870. 

Un grand nombre de promenades, de randonnées, de circuits touristiques sont proposés aux alentours de Château-Chinon, laissant largement profiter du magnifique patrimoine naturel et historique. À 12 kilomètres de Château-Chinon, vous pourrez vous détendre au lac de Pannecière. Niché au cœur du parc naturel régional du Morvan, au creux d'une vallée, sur les communes de Chaumard et d’Ouroux-en-Morvan, ce lac artificiel s’étend sur plus de 520 hectares et constitue le plus grand lac du Morvan. Construit entre 1937 et 1949 suite aux grandes inondations de Paris, il a pour but de réguler les eaux de la Seine.

Profitez de votre étape à Château-Chinon pour vous aventurer au sommet du mont Beuvray à plus de 821 mètres d’altitude. Le mont recèle l’un des plus précieux joyaux de l’histoire de France : la grande ville gauloise de Bibracte. Capitale d’un des peuples les plus puissants de la Gaule, les Éduens. la ville est remise au jour grâce au travail d’archéologues et scientifiques qui pratiquent encore leur art chaque année. On peut désormais observer nettement les rues, les quartiers, les maisons avec leur cave et les fontaines. Au fil de votre promenade, vous pourrez découvrir tour à tour la porte du Rebout, la Pâture du Couvent et son bassin monumental, les maisons du parc aux Chevaux ou encore la fontaine Saint-Pierre.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée :

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.