Route des Eglises Fortifiées de Thiérache (Ardennes)
La Route touristique des Eglises Fortifiées de Thiérache
Ce qui frappe avant tout, lorsque l’on découvre la Thiérache sur cette route touristique, c’est le nombre impressionnant de lieux de culte : Église, chapelles, calvaires. Cette apparente ferveur religieuse trouve son origine dans la première campagne d’évangélisation menée au VIIe siècle par des prêtres irlandais.
A la charnière du plateau de Rocroi, des crêtes préardennaises et du Porcien, la Thiérache est un pays à part, mais si souvent menacé que la population n’a pas eu d’autre choix que de fortifier ses églises pour se mettre à l’abri des troupes qui n’ont cessé d’écumer la région, de la guerre de Cent Ans au XVIIe siècle.
Tours d’angles, donjons, meurtrières et échauguettes donnent une étrange et belle physionomie aux églises de Signy-le-Petit, Aouste, Liart et Servion, parmi beaucoup d’autres.
De nombreuses églises seront bâties, la plupart entre le XIIe et le XIIIe siècle. Au fil des guerres de plus en plus dévastatrices, dont l’apogée sera au XVII e siècle celle qui opposera la France à l’Espagne, les Thiérachiens, pour se prémunir de menaces constantes, fortifieront leurs églises telles de véritables forteresses.
La richesse du patrimoine architectural est ici exceptionnelle. L’histoire n’a donné d’autre choix à la population que de fortifier églises et maisons pour se mettre à l’abri des troupes qui ont écumé la région de la Guerre de Cent Ans au XVIIe siècle.
Aujourd’hui, les églises fortifiées aux tours d’angles, donjons, meurtrières et échauguettes sont les témoins sur ce parcours touristique de cette histoire tourmentée. Les ferraillements des batailles se sont tus et ont cédé la place à une atmosphère de calme et de paix séculaires.
La route des églises fortifiées, superbe circuit touristique sillonnant la paisible campagne bocagère de Thiérache, vous permettra de partir à la découverte de ces joyaux de briques et de pierres aux allures de forteresses, témoins des guerres qui se sont déroulées, certaines méritent particulièrement le détour
Pour vos prochaines vacances dans les Ardennes, suivez cette route touristique des églises Fortifiées de Thiérache à la découverte de ces lieux qui témoignent de l’instinct de survie des habitants de la Thiérache, dans un paysage vallonné et bucolique des Ardennes.
La Route touristique des Eglises Fortifiées de Thiérache en auto, moto, camping-car, en autocar, à vélo...
La Thiérache aura vu son histoire marquée par les guerres : la guerre de Cent Ans, la guerre de Trente Ans, la Fronde, les guerres franco-espagnoles… En effet, dès l'Antiquité la situation géographique de la Thiérache a fait de ce territoire une terre de passage d'armées diverses et le carrefour des routes d'invasions barbares.
Plus tard elle délimitera les frontières de différents royaumes : l’Empire germanique, les Pays-Bas espagnols et le Royaume de France. Nous vous proposons pour cette escapade de partir de Charleville-Mézière (km 0). Prenez la direction de Warnecourt via la D3 (8 km), puis vers Gruyères par la D34 et D39 (13 km).
Gruyères, petit village perdu au creux d’un vallon sauvage et romantique, où se dressent hors des douves les murs moyenâgeux du château, qui aurait remplacé une résidence de chasse, bâtie par le comte de Chiny vers l’an 1000.
Reprendre la D3 jusqu'à Jandun (23 km). L'église Notre-Dame de Jandun, des XIIe et XIIIe siècles possède des fresques du XIXe, un autel baroque, quelques chapiteaux sculptés. Des vitraux et des statues ornent l'intérieur. Sur le terre-plein de l'église se trouve une belle croix sculptée.
Poursuivre sur la D3 vers Launois-sur-Vence (25 km). Le village se trouvait au XVIIe siècle sur un axe important entre Anvers et Dijon. La construction de son relais de poste coïncide avec la fondation de Charleville par Charles de Gonzague. Launoy constitue alors un intermédiaire entre cette ville et les grands axes d'échanges.
Le Relais de poste à chevaux est le principal monument du village de Launois-sur-Vence. Il date du XVIIe siècle, époque où les diligences s'y arrêtaient et les voyageurs s'y restauraient. Véritable « cathédrale de poutres ». Le bâtiment est l'œuvre des compagnons charpentiers ardennais de l'époque, encore intact de nos jours. Admirer l'église Saint-Étienne de Launois.
Prendre la direction de Dommery via la D27 (31 km) où se trouve l'église Sainte-Marie-Madeleine de Dommery, église fortifiée. Cette église mesure environ 12 mètres sur 20. Les murs, très épais, sont garnis de meurtrières. Une tour est flanquée au bâtiment. Une autre tour a disparu. Les fenêtres ont été agrandies. Elles avaient probablement les dimensions réduites de celles rebouchées entre les deux tours.
À l'intérieur, on peut remarquer une belle cuve de fonts baptismaux, à la forme très simple, en pierre bleue de Givet, avec quatre têtes d'angles. La pierre a été couverte d'une peinture beige. Il est possible qu'un décor ait existé à l'origine et que, jugé «barbare », il ait été gratté au XVIIe siècle. Un puits et un four à pain, aujourd'hui disparus, complétaient l'autonomie des populations réfugiées à l'intérieur de cette église fortifiée pouvant servir de refuge.
L'étape suivante sera Signy-l'Abbaye (36 km). Abbaye Notre-Dame de Signy, aujourd'hui disparue était un monastère de moines cisterciens. Fondée le 25 mars 1135, jour de l'Annonciation, elle fut vendue comme bien national en 1793, puis entièrement démolie. Sa bibliothèque fut totalement brûlée.
En 1994, lors de la construction du collège de Signy, des fouilles d'archéologie préventive ont permis de situer les bâtiments de l'abbaye. Sous l'emplacement actuel de la sphère armillaire ont été trouvés des objets : plaques de schistes gravés, bougeoir, carreaux de céramique, etc...
A voir sur la commune de Signy-l'Abbaye : l'église Saint-Michel de Signy-l'Abbaye, l'église Saint-Médard de Librecy. La Vénerie, un relais de chasse de la fin XIXe siècle. Le Château de Montaubois à Signy-L'Abbaye et le moulin de Librecy.
Suivre la direction de Lamobbe via la D2 (41 km), puis passer Draize (45 km), pour arriver à Rocquigny via la D136 (54 km). L'église Saint-Christophe de Rocquigny est l'une des nombreuses églises fortifiées de Thiérache, lieu de pèlerinage dans l'entre-deux-guerres, avec bénédiction de voitures. Les tours rondes massives montent la garde autour du donjon et du portail.
L'ensemble est en briques vernissées. Le donjon est surmonté d'un clocheton de charpente. À l'intérieur du donjon se dressent de gros piliers de bois. À l'intérieur de l'église, il faut noter trois bancs de stalles aux miséricordes sculptées, avec des motifs différents d'inspiration végétale. Plusieurs anciens notables des siècles précédents sont inhumés dans l'église.
Après cette visite poursuivre vers Saint-Jean-aux-Bois en suivant la D36 (60 km). Admirer la halle de Saint-Jean-aux-Bois, construite en 1752 suite au développement des foires et des marchés, a conservé la plupart de ses dispositions d'origine et comprend 32 piliers. Elle garde une allure de chaumière avec ses 32 fûts. Visiter la belle église du XIXe siècle de style néo-gothique.
Prendre la D10 et la D978 en direction de Liart (67 km). L’église Notre-Dame fortifiée au XVe siècle possède une tour-porche rectangulaire ayant l’aspect d’un puissant donjon à deux étages. Une bretèche et de nombreux orifices de tirs servaient à défendre l’étroite entrée occidentale. La tour couverte de curieuses toitures a l’aspect d’un château.
L’accès à un comble-refuge aménagé au dessus du chœur se fait par les deux tourelles. Les conflits incessants entre l'Empire germanique de Charles Quint et le Royaume de France de François Ier puis d'Henri II , ont des conséquences dévastatrices pour les populations. En inspection en 1546 dans ces terres du Nord-Est, François 1er encourage les fortifications, qu'elles soient à l'initiative de la noblesse, du clergé ou des populations.
L’entrée occidentale est défendue par une tour-porche impressionnante, un véritable donjon de deux étages, percé de canonnières, surmonté d’un clocher lui-même entouré de clochetons. Une bretèche renforce la défense de l’entrée. Deux tourelles entourent le chevet et l’abside à cinq pans. L'intérieur est structuré autour de la nef, du chœur et des combles situés au-dessus du chœur : la pièce de refuge.
L’accès aux combles-refuge, au-dessus du chœur, se fait par les escaliers des deux tourelles accolées au chevet. Deux petits canons à main de type couleuvrines, en fonte de fer, datant de la fin du XVIe Siècle ont été longtemps visibles au premier étage de la tour surmontant le porche. Ils seraient désormais au Musée d'archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye.
Le château du village de Liart fut détruit à la fin du XVIe par les Calvinistes.
De Liart suivre la direction de Marlemont via la D27 (71 km), passer Logny-Bogny. Sur la D34, entre Prez et Logny-Bogny se trouve la ferme du Maipas, une maison forte du tout début du XVIIe siècle. C'est un logis d'architecture classique, construit au sortir de la Renaissance, et surmonté d'un toit de taille impressionnante.
Située au creux d’un vallon, on aperçoit d’abord sa toiture. Le corps de logis avec les quatre tours d’angles est surprenant. Le Maipas n’a pas trop souffert des différentes invasions et cela est sans doute le fait de son isolement. L’ensemble architectural respecte une absolue harmonie. Le bâti principal est flanqué de deux pavillons respectant un plan losangique, à l’instar de bastions.
Cet édifice présente quelques petites similitudes avec le château de Doumely. Élevée sur deux étages, la façade présente une jolie corniche à modillons, carrés, enserrant totalement la maison. Des motifs en forme de pommes de pin, symbole antique d’éternité, agrémentent, dans les angles, ladite corniche. La toiture à quatre pentes, impressionnante de par sa hauteur, rappelle les toitures des pavillons de la Place Ducale de Charleville ou des manoirs des crêtes préardennaises (Les Poursaudes). Toutes les fenêtres portent la trace des solides barreaux.
Continuez vers Prez via la D56 et D 34 (78 km). Prez était un des 17 villages de la terre des Potées ou Pothées (de Postestatibus ou propriétés), qui appartenait au chapitre métropolitain de Reims et dont les seigneurs de Rumigny étaient les avoués. L'église Saint-Martin de Prez est une église fortifiée de Thiérache.
Le plan de cette église s'organise autour d'une longue nef, d'un chevet polygonal et de deux chapelles flanquantes, à l'entrée du chœur, formant saillie à l'extérieur, comme un transept. Le chœur à combles surélevés a été construit pour que ces combles servent de salle-refuge. Une tourelle est accolée au bâtiment, côté sud, et garnie de meurtrières. Les pierres sont soigneusement taillées en moellons.
Le portail de style gothique a probablement été mis en place après les fortifications. À sa gauche se trouve une ancienne porte plus facile à défendre. Le chevet s'appuie probablement sur des bases du xiie siècle. La nef est du XVe siècle. Les fortifications et notamment la création de la tour ronde, desservant la tour-porche et une salle de défense datent du XVIe siècle.
Poursuivre vers Aouste par la D36 (82 km). Aouste est particulièrement connue pour son église fortifiée du XVIIe siècle, l'église Saint-Rémi. L'extérieur présente cet aspect robuste propre aux églises fortifiées. Une tour carrée fortifiée est située sur l'angle gauche de la nef. Elle est percée de canonnières et de meurtrières. Cette tour communiquait avec le dessus des voûtes de la nef, l'ensemble servant de refuge à la population.
Un puits et une cheminée complétait le dispositif d'accueil. On accédait à la tour par un escalier en partie dans la nef, en partie dans la tourelle ronde partielle qui lui est accolée. De puissants contrefortsrenforcent la construction. Le portail occidental est de style gothique flamboyant et est surmonté d'une bretèche.
La prochaine étape sur cette route touristique des églises fortifiées de Thiérache sera Rumigny par la D27 (86 km). Rumigny faisait jadis partie du pagus de Porcien, dans la région forestière appelée Thiérache. Au Moyen-Age, c’était le siège d’une seigneurie ou baronnie qui relevait en fief du comté de Champagne.
Par de riches alliances et surtout par l’acquisition de l’important domaine de Florennes, les seigneurs de Rumigny figuraient parmi les seigneurs les plus puissants de la Lotharingie. Ils dotèrent nombre d'abbayes de la région et leur nom apparaît dans de très nombreuses chartes où ils sont acteurs ou témoins.
Commencer votre balade en visitant l'église Saint-Sulpice de Rumigny placée sur une motte. Le chœur et le transept datent du XVIe siècle et la nef du siècle suivant. Il faut remarquer également les fonts baptismaux du XIIe siècle, en pierre de Givet, ornés d'animaux et de figures humaines. Une autre église, l'église Saint-Pierre, a existé en contrebas mais a été détruite en 1792.
Admirer le Château de la Cour des Prés. Une maison forte du XVIe siècle constituée d’un corps de logis en " L " dont la façade principale est flanquée de deux tours circulaires, s'organisant autour d’une cour intérieure ouverte vers les jardins et le parc.
Sa construction en 1546 par Louis Martin, prévôt de Rumigny, a été encouragée par le roi François 1er, en deuxième ligne des fortifications dressée le long de la Meuse, pour résister à une éventuelle agression des troupes de Charles Quint.
Suivre la direction de Blanchefosse-et-Bay via la D877 et D10 (92 km) où se situe l'Abbatiale Bonnefontaine située sur la commune à moins d'un kilomètre au nord du bourg de Blanchefosse, vers les bois de Rumigny. Elle est entourée de ruisseaux et de plans d'eaux.
L'Abbatiale Bonnefontaine a été fondée en 1152, grâce à un don du seigneur de Rumigny, de retour de la deuxième croisade, à saint Bernard, abbé de Clairvaux et de Notre-Dame de Signy, qui avait prêché cette croisade, et qui était également le promoteur de l'ordre cistercien. Le domaine a subi ensuite les affres des guerres touchant le territoire des Ardennes.
Les armées s'arrêtaient sur ce territoire, entre les plaines flamandes et les terres de Bourgogne, de Champagne ou de Lorraine, pour s'y refaire. Ce fut le cas notamment durant la guerre de Cent Ans. Suite à la révolution française, les moines doivent quitter l'abbaye en 1790. Le domaine est déclaré bien national en 1790 et vendu aux enchères.
Ne subsiste que des ruines de l'abbatiale, avec des faisceaux de colonnettes en pierre blanche. Dans un angle du croisillon sud se trouve le gisant, endommagé, du donateur du domaine, Nicolas de Rumigny. Juste à côté de l'abbatiale, se dresse le grand logis des moines, sur deux étages, de style classique, ainsi que des dépendances, des bâtiments du XVIIe siècle non classés.
Remontez en direction de Hannappes via la D10 (98 km) pour visiter l'église Saint-Jean-Baptiste d'Hannappes du XIIIe siècle. Située dans la partie Est du village, dominant la vallée du Thon et de l'Aube. Souvent classée dans les églises fortifiées de Thiérache, elle n'en a que partiellement l'architecture défensive. Par contre, elle est remarquable par ses proportions, son portail, son chœur et son transept, du premier âge gothique.
Le portail, très simple, d’une harmonie très sobre, est de style roman ou plutôt du premier âge gothique, avec trois arcs brisés reposant sur des colonnettes à bagues. Leurs chapiteaux à feuilles nervées qui s’enroulent annoncent le style gothique. Ce n’est pas une église fortifiée, mais elle comporte cependant quelques éléments défensifs, des meurtrières sur la tour carrée au-dessus du transept et dans l’angle intérieur des contreforts, et une canonnière.
La prochaine étape de la route touristique des églises Fortifiées de Thiérache sera Bossus-lès-Rumigny (101 km). On a trouvé sur le territoire de Bossus-lès-Rumigny des tombes, des urnes et de la monnaie du temps des Romains.
Au début de la période féodale, la forteresse de Bossus-lès-Rumigny, aussi nommé Bossut, appartient aux comtes du Hainaut. En 974, l'empereur Othon II le Rouxprend la forteresse, et la donne aux fils du seigneur de Rumigny ; mais, manquant l'appui de la France, ceux-là perdent très vite Bossus et en même temps Rumigny au comte du Hainaut. Pendant la bataille de Rocroi (1643), le Grand Condé campait deux jours à Bossus-lès-Rocroi.
Visiter l'église Saint-Martin de Bossus-lès-Rumigny. Cette église de taille réduite est bâtie en pierre jaune des Ardennes. Elle comporte une tour-porche, carrée en entrée, et deux tours cylindriques aux angles du chœur. L'église du XVIe siècle a fait l'objet de différents remaniements pour la fortifier, qui en ont modifié le plan architectural. La parte la plus ancienne est au centre.
Rester sur la D10 pour poursuivre vos visites à Fligny (107 km). L'église Saint-Étienne de Fligny est une église fortifiée de Thiérache située au milieu du village de Fligny, elle se trouve légèrement en contrebas.
L'abside constitue une grosse tour plus large que la nef et construite au XVIe siècle, ultérieurement à cette nef. Une tourelle ronde lui est acolée. le chœur est surmonté d'une salle-refuge. Les murs comportent de nombreuses meurtrières. Les fortifications du XVIe siècle ont pu être financées par les moines de Bucilly ou le duc de Guise.
Poursuivre vers Signy-le-Petit en restant sur la D10 (110 km). Village frontalier, Signy, qui devint plus tard "Signy-le-Petit", fut souvent ravagé par les guerres : brûlé en 1340, dévasté en 1521. En 1636, il est incendié à nouveau et l'église détruite. Il ne faut donc pas s'étonner que l'édifice actuel, reconstruit de 1680 à 1686, soit une église fortifiée.
L'église est située au centre de Signy-le-Petit, à côté de la place principale, l'église paroissiale de Signy-le-Petit a dû être reconstruite à la suite des ravages de la guerre de Trente Ans. La tour-porche est datée de 1686 et la clef de la travée centrale porte la date de 1684.
L'allure extérieure est martiale, avec une grosse tour-porche carrée, munie de meurtrières, au-dessus du portail occidental, des échauguettes de brique aux coins de cette tour, et d'autres échauguettes sur les bras du transept. Les murs de la tour font 3 m d'épaisseur à la base et sont en schiste quartzeux. Le chœur est muni d'une bretèche renforçant encore le vocabulaire défensif de cette construction.
Redescendre vers Tarzy via la D34 (115 km), l'église Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette est une église fortifiée de Thiérache. L’église est sur une butte au centre d’une place engazonnée. Elle ne comporte pas de tour-porche : on entre directement dans la nef. Une nef unique, comme dans toutes les églises fortifiées attenantes au plateau de Rocroi.
Dans les murs de la nef, la partie la plus ancienne de l'édifice, on peut remarquer des petites baies géminées romanes. Et sur ce pourtour de l’église, à hauteur des pierres de tailles maçonnées juste sous les sablières de la charpente, des meurtrières et des canonnières ont été rajoutées par intervalles irréguliers. Les élévations sont maçonnés en moellons irréguliers de pierre jaune des Ardennes.
Une tour cylindrique à toit coupé, placée à l’arrière du chœur, permet d’accéder, depuis ce chœur, à une salle refuge, située dans les combles de l’église. L'ensemble présente plusieurs similitudes avec l'église Saint-Étienne de Fligny, commune voisine. Ces rajouts ont contribué à faire de l'église un lieu de refuge.
Votre escapade touristique vous entraîne au village d'Antheny via la D34 (118 km). Le village a été incendié et pillé à de nombreuses reprises, le 27 septembre 1521 par le duc de Nassau qui venait d'être contraint de lever le siège de Mézières, en 1638, en 1643 et 1653 par les troupes espagnoles.
Le village d'Antheny compte le hameau de Fontenelle. La maison forte de Fontenelle fut détruite en 1559 par les hommes du comte de Saint-Pol. Aujourd'hui on peut y voir un joli petit château de style Renaissance. L'église d'Antheny est dédiée à saint Rémy, qui fut évêque de Reims et qui baptisât Clovis.
L'église primitive daterait de 1198, il n'en reste que très peu de vestiges, quelques arcs romans dans le mur nord. Elle fut victimes de plusieurs incendies. L'église Saint-Rémi est une église fortifiée dès le XIIIe siècle, et ses défenses ont été encore renforcées aux XVe et XVIe siècles. Le village compte encore quelques fermes fortifiées datant de la fin du XVIIe siècle.
Prendre la direction de Flaignes-Havys par la D20 (127 km). Les communes de Flaignes-les-Oliviers et d'Havys ont fusionné le 3 mars 1982. Le pays eu beaucoup à souffrir de la guerre de Trente Ans, pendant six années se renouvelèrent des incendies de maisons, des rançons... Après la bataille de Rocroi il ne reste que sept feux en Flaignes.
Pour Havys, qui eu à souffrir des mêmes maux, l'église le château brulèrent, il n'est resté que la maison du forgeron qui subsistait sur les vingt-sept du village. L'église Saint-Laurent de Flaignes est une église fortifiée, construite en pierres jaunes des Ardennes, avec tour adjacente et canonnière.
L'édifice a été fortifié vers le xviie siècle. Il se caractérise par un chœur de taille imposante par rapport à la nef, nef qui s'appuie sur de puissants contreforts. Une tour ronde est accolée à une des chapelles, côté nord. L'église est construite entièrement en pierres jaunes de la région. Un cadran solaire est disposé à l'extérieur, sur la face sud.
L'église Saint-Géry d'Havys est également une église fortifiée. Cet édifice a été construit au XVIIe siècle, probablement à la suite de la destruction de l'église antérieure en 1643 par l'armée espagnole, après leur défaite à Rocroi.
Le circuit touristique des églises fortifiées de Thérache vous emmène via la D20 vers L'Echelle (134 km) situé au sommet d'une colline, sur des hauteurs entre la vallée de la Sormonne et la vallée d'un de ses affluents, l'Audry. La seigneurie de l’Échelle dépendait de la baronnie de Rumigny.
Antoine de La Marche des Contes, gouverneur de Sedan de 1599 à 1640, fait restaurer l'église du village et transforme le château de l’Échelle pour lui donner son allure actuelle. La belle échauguette carrée, en l'angle nord-ouest de ce bâtiment, date de cette époque. Il réussit également à préserver le village des gens de guerre, qu'ils soient Français ou étrangers. La guerre de Trente Ans fait rage dans la Thiérache voisine.
Le 28 septembre 1642, au lever du jour, les troupes espagnoles pillent le village et son église, mettent le feu à 43 maisons et au moulin, détruisent la moisson, tuent ou éparpillent les troupeaux ; les habitants ayant résisté, quatre furent tués et huit de blessés. Les murs du château gardent les traces de boulets.
Suivre la direction de Rouvray-sur-Audry via la D9 (136 km). En 1643, lors de la bataille de Rocroi, Rouvroy est ravagé par les flammes. Il en compte plus que huit feux au sortir de celle-ci.
Après votre visite, prendre la grande rue, puis la D9 vers Servion (137 km). L'église Saint-Étienne de Servion est une des églises fortifiées de la Thiérache. Ses fortifications datent du XVe siècle. L'accès à l'église depuis le centre du village se fait en empruntant une ruelle montant entre les maisons se prolongeant entre des haies.
Elle a comme particularités une tour-porche de plan carré, flanquée de deux tours d'angles, elles-mêmes percées de canonnières. Et à l'intérieur, une salle voûtée avec croisée d'ogives prenant appui au milieu des murs et non dans les angles. Il faut noter également une stèle gallo-romaine. Elle abrite un centre culturel animé par l'association "les Compagnons de Saint-Etienne".
Poursuivre sur la D9 vers Remilly-les-Pothées (140 km) où se trouve le château de Remilly-les-Pothées : une maison forte à l'entrée Est du village. Visiter l'église Saint-Martin de Remilly-les-Pothées.
Puis prendre la direction de Hardoncelles (141 km). Au Moyen Âge, Hardoncelle dépendait de la châtellenie de Watefale près de Saint-Marcel. Le château est attaqué par les Liégeois en 1437. La famille d’Argy est propriétaire du château dès 1529. Puis, en 1612, elle fait aveu de sa maison seigneuriale à son suzerain, le duc de Guise, baron de Rumigny.
Passer par Saint-Marcel via la D2 et D40 (146 km). Durant l'offensive de Mai-Juin 1940 , les troupes coloniales indochinoises en provenance du front de Nouzonville sont attaquées à Saint Marcel par les blindés allemands . Ceux ci parviennent tout de même à se replier sur Thin-le-Moutier.
L'église de Saint-Marcel s'ouvre par une tour-porche doté d'un portail de style flamboyant (mails les sculptures sont en partie mutilées). SES voussures sont ornées de rinceaux et de sarments de vigne, sculptées dans la pierre. À l'intérieur, plusieurs éléments du mobilier religieux sont intéressants. Les vitraux, jouant d'alternance de verres colorés, sont à remarquer également.
A voir sur la commune : La chapelle de Giraumont, au lieu dit de Saint-Marcel et L'allée couverte de Giraumont.
La prochaine étape de votre circuit sera Fagnon par la D34 (156 km) où se trouve l'Abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines. L'abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines est une ancienne abbaye de l'ordre de Prémontré, à Fagnon, dans la Thiérache ardennaise, dans le diocèse de Reims. Elle fut fondée en 1129 par Hélie, seigneur de Mézières et reconstruite au XVIIe siècle. Ce très beau bâtiment est aussi appelé "Château de Sept Fontaines"
Après Guillaume II qui, pendant la première guerre mondiale, y avait installé un casino, le Général De Gaulle aimait flâner dans le parc de ce château où il fit de fréquents séjours. Aujourd’hui, un hôtel et un golf ont été aménagés dans ce cadre exceptionnel.
Retour vers Charleville-Mézière via la D3 (164 km).
Carnet pratique de la Route touristique des Eglises Fortifiées de Thiérache
Les incontournables de cette route touristique
Visites
Liart : Renseignements au 03 24 54 48 33
Aouste : Renseignements au 03 24 54 40 32 ou 03 24 37 09 79
Rumigny
- La Cour des Prés
Marie France Avril vous entraînera à travers l’histoire de sa demeure et vous en fera apprécier tout le charme. En été, des soirées de musique baroque et soupers aux chandelles, y sont programmées. Renseignements au 03 24 35 52 66
Servion
- Eglise Saint-Étienne de Servion
Actuellement, l’église n’est plus un lieu de culte, mais un petit centre culturel animé par l’Association des Compagnons de Saint Etienne. Exposition chaque été. Renseignements au 03 24 35 83 03
Échelle
- Le château de L'Échelle
Musée de l'École d'hier, dans le château, s'est substitué en 1990 à l'école et présente aux visiteurs les salles de classe de la communale, (l'école primaire des années 1900 aux années 1960), avec les encriers, les plumes sergent-major (qui précédèrent les stylos-billes), les ardoises, les cartes géographiques, les manuels scolaires, etc.
- Hôtel Beury
Construit au XVIIIe siècle, relais très prisé cent ans plus tard, l’Hôtel Beury a été transformé pour accueillir des artistes en résidence. Plusieurs salles d’exposition, un atelier, des chambres et un magnifique jardin ont été aménagés dans ce superbe bâtiment pour que l’art s’ouvre à tous. Nombreuses expositions. Renseignements au 03 24 35 45 80
Plus d'information
- OT Pays de Thiérache : 03 23 91 30 10 - Site web
- Comité départemental du tourisme des Ardennes, 24, place Ducale, BP 419, 08107 Charleville-Mézières. Tél. : 03.24.56.67.77. Site Internet
- Warnecourt : site web
- Signy-l'Abbaye : site web
- Maison de la Thiérache : site web
- Signy-le-Petit : site web
- Les vignerons de Servion : site web
Pour vous rendre sur la Route des Eglises Fortifiées de Thiérache
Charleville-Mézières
-1 °C Légères chutes de neige
Min: -1 °C | Max: -0 °C | Vent: 11 kmh 33°
Le saviez-vous ?
Les églises de Thiérache, fortifiées pour la plupart entre le 12e siècle et le 13e siècle, sont l’une des caractéristiques de ce territoire .
La fortification des églises témoigne des guerres et des pillages qui ont ravagé cet axe stratégique depuis le 12ème siècle et dont l'apogée destructrice résultera de la guerre entre le Royaumes de France et les territoires de la Maison des Habsbourg (Empire germanique, Royaume d'Espagne, Duché d'Autriche...) au milieu du 17e siècle. En réponse à ces menaces constantes et à la faible protection des seigneurs locaux, les thiérachiens ont transformé leurs églises en de véritables forteresses...
La rareté de ce type d'édifices religieux sur le plan national et paradoxalement sa concentration sur le l'espace thiérachien explique en partie le caractère remarquable de ces églises.
En outre, la spécificité de chaque système de défense parfait la singularité de chacune des fortifications.
Construites il y a de nombreux siècles elles sont le témoin d'un temps révolu. Survivantes de ces ères troublées, nous devons préserver et entretenir ce patrimoine identitaire de grande qualité architecturale.
Nos coups de coeur sur la Route des Eglises Fortifiées de Thiérache
Hébergement :
Restauration :
Se restaurer et se loger : Auberge de l’Abbaye, 08640 Signy-l’Abbaye.
Tél. : 03.24.52.81.27. Site Internet : www.auberge-de-labbaye.com
Une bonne table avec des produits bio issus de la ferme des propriétaires.
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Date de dernière mise à jour : 18/03/2023
Commentaires
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- 1. Philippe GUERELLE Le 21/01/2023
Bonjour,
Lorsque je clique sur le site des vignerons de SERVION c'est un autre site qui apparaît.
Voici le bon lien :
https://www.vigneronsdeservion.com/
Cordialement.
M Philippe GUERELLE -
- 2. MERTENS, Lambert Le 01/05/2022
J'ai visiter déjà beaucoup des églises fortifiers. Elles sont magnifique. Ce sont de véritables trésors de la Thierache.
Je voudrai rouler c'ette route par une vielle moto, lentement.
Pour ma securité, j'aimerais avoir l'itinéraire sur mon système de navigation.
Souhaitez-vous les rendre disponibles, par exemple, au format gpx ?
Je pense que cela plairait à de nombreux touristes, car parfois un panneau n'est pas visible.
Merci, etc cordialement,
MERTENS, Lambert
Résigny
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