Route des Fortifications (08 et 55)
La Route touristique des Fortifications en Ardenne
Pour vos prochaines vacances, cette route touristique vous emmène à la croisée du monde germain et du monde latin, l'Ardenne est parsemée de témoins d'une histoire tumultueuse et passionnante. Porteuses de mythes et de légendes, de puissantes forteresses se blottissent dans le grand massif sombre et épique.
Elles racontent au sein de leurs murs, mille ans de sièges, de guerres et de pillages. De la vallée de la Meuse au plateau de Rocroi, de la forêt profonde aux pâturages de la Lorraine ardennaise, la Route des Fortifications vous fera revivre 2000 ans d’histoire.
De la forteresse de Charlemont à Givet, la ville fortifiée en étoile de Rocroi, les remparts, des camp romain à l’époque contemporaine avec le dernier fort de la Ligne Maginot (1939), en passant par Montcornet (château féodal des XIe et XIIe siècles), le plus vaste château fort d’Europe à Sedan, Parcourez quelques incontournables de la route des fortifications.
A Sedan, à Montcornet résonne encore le bruit des épées et des flûtes des troubadours. Dans la vallée de lumière de la Meuse, des cités ont émergées, fières de leur richesse qu'il fallait défendre...
A Bazeilles, c’est la Maison de la Dernière Cartouche qui rappelle la résistance d’une poignée d’hommes pendant la guerre de 1870.
Ses Inspirantes forteresses qui surplombent les vallées et ses ruines imposantes usées par le temps semblent veiller sur les villages et les paysages d’un air protecteur. Elles sont de fabuleux témoins de notre histoire. Ces fortifications tantôt blotties dans un massif forestier tantôt s’imposant dans de vastes plaines n’ont de cesse de nous fasciner.
De châteaux somptueux en citadelles impressionnantes, laissez-vous fasciner par ces joyaux du patrimoine ardennais. La Route des Fortifications part sur ces chemins du Moyen Âge, sur ces routes du commerce, sur ces routes où s'est joué maintes fois, le sort de l'Europe.
Cette route vous fera vivre l'histoires des Ardennes, du camp romain à la ligne Maginot en passant par des châteaux forts et la vallée de Misère. Quel terrible nom donné à l'une des vallées les plus bucoliques de France !
La Route touristique des Fortifications en auto, moto, camping-car, en autocar, à vélo...
Au massif ardennais succède une vaste plaine où coule paisiblement la Meuse. Une terre de frontière qui fut à la croisée des invasions. Les villes se sont fortifiées, les châteaux y sont devenus imprenables : l'empreinte de l'Histoire y est particulièrement forte. Au sud, le paysage s'adoucit en une succession de collines apaisantes, contrastant avec les combats qui s'y sont déroulés en 1870, 1914 et 1940.
Située dans la large vallée de la Meuse, la petite ville de Givet sera votre départ pour votre escapade sur la route touristique des Fortifications. Au cœur de l'Ardenne et historiquement située dans la région de langue wallonne, la ville frontalière de Givet occupe, compte tenu de sa position stratégique, un site géographique remarquable qui lui a laissé un patrimoine urbain et historique important.
Voie commerciale, la Meuse prend vite au Moyen Âge une importance stratégique. Celui qui détient son cours devient maître de l'économie du nord de l'Europe. Givet sera donc une ville fortifiée... Charles-Quint, en 1554, a fait construire une fortification d'enfer, le fort de Charlemont. Il défie l'hégémonie du roi de France, Henri II.
Au XVIIIe siècle, l'incontournable Vauban, architecte du roi Louis XIV viendra à Givet, alors devenue française, pour élever un système de défense gigantesque autour de la ville. Les fortifications, forts de garnison et fossés ceintureront cette ville devenue imprenable. Givet s'ouvrait alors par six portes, toutes équipées de pont levis et d'un corps de garde. La Porte de France, de Rancennes et de Charbonnière sont les seules qui sont parvenues jusqu'à nous.
Givet est située sur les deux rives de la Meuse dont la large vallée est dominée sur la rive gauche en amont de la ville, par un promontoire escarpé qui porte l'imposant Fort de Charlemont. Place forte dominant la vallée, l'imposant fort de Charlemont fut édifié par Charles Quint au XVIe siècle, puis renforcé par Vauban au XVIIe.
En contrebas de la citadelle se dresse la tour Victoire, ancien donjon du château des comtes de la Marck, datant des XIVe et XVe siècles. En face, sur la rive droite, le Mont d'Haurs est couronné par une vieille tour, la tour Grégoire, et des restes de fortifications.
Le quartier principal, appelé le Grand-Givet ou Givet Saint-Hilaire est la vieille ville qui s'étend sur la rive gauche de la Meuse, entre le fleuve et le chemin de fer. Sur la rive droite, au confluent d'une petite rivière ardennaise, la Houille, se trouve le Petit-Givet ou Givet Notre-Dame. La ville de Givet est caractérisée par ses ruelles étroites, ses jolies façades de maisons, un tableau harmonieux que l'on peut admirer depuis le pont de Meuse.
Quittez Givet en suivant la Meuse en direction de Chooz via la D8051 et D46 (6 km). Dès 860 le village de chooe était la propriété de l'abbaye de Landrichamps. Un record de 1741 fait le point sur les possessions du comte d'Egmont, l'abbaye et le baron de Hierges. Le village dépendait donc de la principauté de Liège, doyenné de Chimai et archidiaconé de Famenne.
Le village de Chooz est devenu célèbre grâce à l'histoire du nucléaire français, mais Chooz, ça n'est pas que le nucléaire...c'est aussi tout un patrimoine à découvrir. Comment ne pas être charmé par la place du village et par l'église Saint- Rémi où vous remarquerez, logée dans une niche au-dessus de l'entrée, la statue en pierre bleue du Saint.
Chooz c'est aussi l'art : la statue « le feu » de Paul Rebeyrolle. Œuvre monumentale en bronze et fonte d'aluminium qui du haut de ses 6 mètres semble veiller sur le paysage calcéen, comme un totem. Mais aussi, 3 statues de Charles Gadenne, qui, au cœur du village, vous invitent à la contemplation.
Revenir sur ses pas, puis prendre sur votre gauche la route vers le village de Hierges. La réputation du village vient depuis longtemps de l'implantation de son château. Il remontrai au IXe siècle et servait à se prémunir contre les invasions normandes. Il a longtemps formé la limite sud de la principauté de Liège.
Hierges la féodale invite à plus de 1000 ans d'histoire qui s'offrent aux visiteurs. Reconstruit aux XVIe siècle, le château, aujourd'hui propriété privée, témoigne encore de l'art militaire mosan. Le site incontournable à Hierges qu'il vous faut visiter absolument. Le charmant petit village médiéval de Hierges est dominé par les vestiges d'un château constitué de tours et de remparts. Reconstruit au XVIe siècle dans le style Renaissance mosane, le château de Hierges est agrémenté de beaux jardins à la française et à l'italienne.
Le château de Hierges ou château fort de Hierges dont le nom d'origine était « Le château de Jérusalem » a été construit sur l'emplacement d'un castrum dont les origines remonteraient au IXe siècle. Au Xe siècle, la seigneurie de Hierges faisait partie des biens de la Maison d'Ardenne. À l'époque des croisades, la forteresse de Hierges est rattachée à la Principauté de Liège.
Amateurs de vieilles pierres, poursuivez votre découverte de la cité en flânant le long de ses jolies rues pavées jalonnées de maisons anciennes. Aux portes de la Belgique, marqué par l'histoire de son château, le village de Hierges est un voyage dans le temps. Lieu plein de charme, lorsque l'on se promène dans l'artère principale pavée avec ses maisons en pierre bleue et ses toits en ardoise, mais aussi la ruelle qui monte à l'église Saint-Jean-Baptiste.
De l'autre côté du rond-point tout proche, le joli village d'Aubrives, baigné par la Meuse, mérite une petite escapade... Après votre flanerie dans Hierges sans doute l'un des plus beaux villages de l'Ardenne, prendre la direction de Vireux-Molhain. C'est un village de la pointe des Ardennes parfois nommée doigt, botte ou pointe de Givet.
Posé sur la rive gauche de la Meuse au confluent du Viroin, dominé par le mont Vireux, Vireux-Molhain fait face à Vireux-Wallerand. C'est probablement pour protéger l'activité économique et veiller sur le trafic fluvial que débute la fortification du mont Vireux au cours du IIIe siècle. Les premières incursions des peuples germaniques menacent l'Empire romain, incitant l'empereur Postume, et les Empereurs des Gaules qui lui succèdent, à renforcer les frontières.
Le Mont Vireux devient un castrum, les fouilles effectuées montrant une qualité remarquable de la construction. Il abrite une garnison, et connaît une intense activité jusqu'au milieu du IVe siècle. Le mont Vireux est à nouveau fortifié au Moyen Âge. Un four à pain met en évidence le caractère féodal de la structure.
Les historiens considèrent le mont Vireux comme le chaînon manquant d'une époque mal connue et qui a laissé peu de traces. Cet oppidum représente une période où le monde bascula de l'Antiquité tardive au Moyen Âge : l'humanité s'en trouvera bouleversée. Un site archéologique considéré par les archéologues et les historiens comme un important témoin de l'histoire entre le IIIe et XIVe siècles.
L’église collégiale Notre-Dame-et-Saint-Ermel de Molhain existe depuis l’époque Carolingienne: la crypte, partie la plus ancienne du VIIIe siècle), est de style préroman. Selon la légende, la collégiale aurait été fondée en 752 par Dame Ada, veuve du comte Wibert de Poitiers, dotée de fonds par son cousin Pépin le Bref qui vient alors d'être sacré roi des Francs.
Les traces d'un incendie attestent de la destruction du château au début du XIVe siècle. C'est la fin de l'occupation militaire du mont Vireux, mais les hameaux prospèrent sous l'autorité de la Principauté de Liège. (Monument fermé au public).
A voir sur la commune : la réserve naturelle de Vireux-Molhain, site géologique fossilifère communément appelé réserve du Mur des Douaniers. Une série de 19 bornes frontières en pierre qui délimitaient la Principauté de Liège et témoignent de l'histoire de la frontière franco-belge.
Poursuivre sur la D8051 vers Fumay (38 km) parfois nommée "la cité de l'ardoise" en référence au matériau qui fit sa prospérité au XIXe siècle. Ancienne capitale de l'ardoise, Fumay est entourée d'ardoisières, Follemprise, Bellerose. Des noms de mines qui renvoient à l'exploitation de l'ardoise, ces plaques de schiste qui ont couvert durant des siècles les toits des maisons : miroirs gris d'un ciel délavé.
Si elle fit la fortune de Fumay, elle a aussi plongé ses fils, ses femmes et ses enfants dans l'enfer de l'eau glaciale des galeries. Leur labeur, travail de forçats, les poussait durant 14 heures à creuser dans le schiste : en 1971, tout s'est arrêté... Une belle fresque, en ardoises, leur rend aujourd'hui hommage au centre ville.
Située dans une boucle de la Meuse, Fumay possède des paysages magnifiques, la roche de l'Uf ; le Risque-Tout ; le point de vue dit du Relais ; la Madule. Il y a de très belles balades dans la forêt à découvrir. Le port fluvial, qui voyait partir aux quatre coins du monde les ardoises, est devenu de nos jours un agréable port de plaisance où des terrasses de café s'égrènent le long des quais.
Flaner dans le centre ancien de Fumay, la place du Baty : place bordée de tilleuls menant à une chapelle dédiée à saint Roch, admirer l'église Saint-Georges. L'édifice, de style néogothique, est appareillé en calcaire de Dom, lequel recouvre un gros-œuvre en quartzite.
La majorité des vitraux qui ornent les différentes baies proviennent des nombreuses confréries que comptait la commune, faisant de cette église l'une des plus dotées en ce domaine du département. L'église de Fumay possède un carillon remarquable, avec des sonneries très élaborées : non seulement elles varient suivant les quarts d'heure mais la mélodie est différente suivant les périodes religieuses.
Sur la commune se situe le château des comtes de Bryas. Derrière le treuil de l'ancienne ardoisière Sainte-Anne, au lieu-dit le Chestion, se trouvait un ancien camp romain ou peut-être un autre édifice si l'on considère que chestion est synonyme de château...
En suivant la direction de Rocroi via la D8051 (57 km), votre périple vous mènera vers la vallée de Misère, quel terrible nom donné à l'une des vallées les plus bucoliques de France ! Si les baies des sorbiers et les orchidées illuminent le chemin menant à l'étang de la Rochelle, au XVe siècle, il était foulé par des ouvriers qui extrayaient, dans d'effroyables conditions, les moellons pour l'édification de Rocroi : un travail de misère.
Plantée au coeur des rièzes telle une étoile de mer, où l'ennemi ne pouvait que s'enliser, Rocroi demeure un joyau de ville fortifiée. Née par la volonté de François Ier qui voulait y construire une fortification, encore plus imposante que celle de Givet, la cité a été préservée des vicissitudes de l'histoire. Et la fameuse victoire française lors de la bataille de Rocroi a glorifié cette ville, à jamais imprenable.
Petite cité fortifiée quasi unique en son genre, célèbre pour sa bataille historique et ses fortifications. Dix rues en forme d’étoile partant d’une place centrale permettaient aux soldats de la garnison d’accéder le plus rapidement possible à leurs postes.
Admirez en flanant le long de l'agréable sentier touristique faisant le tour des fortifications, les courtines, bastions, demi-lunes et contre-gardes de Rocroi. Découvrez également au coeur de la ville fortifiée, la place d'Armes, agrémentée d'une fontaine, d'où partent dix rues radio-concentriques menant aux remparts.
Poursuivez ce parcours touristique de la route des fortifications vers Montcornet via la D22 (74 km). Montcornet est située dans un carrefour très important, bâti sur la rive gauche de la Serre est d’origine très ancienne puisque située à l’intersection des voies romaines de Laon à Charleville-Mézièreset de Reims à Bavay.
Montcornet était un castrum gallo-romain ville fortifiée prouvent que c’était déjà un point historique important de l’ancienne Thiérache. La Forteresse médiévale accrochée à un éperon rocheux, Montcornet "le Mont Cornu" fut rebâti et agrandi au XVe siècle par l’illustre Antoine de Croy, premier chambellan du duc de Bourgogne.
Durant un siècle et demi, la puissante baronnie de Montcornet vécut des heures fastes en son château. La forteresse fut démantelée en 1760. Mont Cornu est un colosse de pierre qui rivalisait de puissance avec la forteresse de Bouillon. Si l'entrée du château fait preuve d'humilité, dès que l'on effectue à pied ses contours, la forteresse de Montcornet dégage alors toute sa puissance.
Prendre la direction de Warcq via la N43 (83 km). À cheval sur les territoires de Prix-lès-Mézières et Warcq se trouvait au Xe siècle le village de Guilloy et son église dédié à Saint-Hilaire. Guilloy était le point d’áboutissement d'une voie romaine de Reims à la Meuse. Le Seigneur de Guilloy était Otton ou Othon. C’est lui qui a fait construire un château à Warcq et de ce fait est le fondateur de la ville de Warcq.
À Warcq, sur les bords de la Meuse, les archéologues ont découvert les vestiges d'un pont sous la forme d'une poutre de 7 m, disposée sur les pierres de calcaire d'un gué, calée par des pieux et des pierres. Le plus vieux pont d'Europe de l'époque celtique. Une tombe à char, sépulture aristocratique gauloise, a été découverte en 2014 à Warcq. Cette découverte est rare par la richesse de son mobilier, quatre chevaux, objets décorés à la feuille d'or...
La Tour de l’Eau du XIe et XIIe siècles était à l'origine, une tour de garde en bordure de Meuse. Elle a perdu un tiers de sa hauteur ; elle reste le seul vestige des remparts qui ceinturaient le village de Warcq, avant la Révolution. Actuellement, l'intérieur a pu être réhabilité en boutique de serrurerie, jouxtant la pièce d'habitation, tel qu'au siècle dernier.
Restons le long de la Meuse pour découvrir Charleville-Mézières via la D16 (87 km). Originellement, les Romains avaient construit, sur la voie romaine reliant Reims à Cologne, sur une colline dans une boucle de la Meuse, la cité de Castrice.
Castrice fut détruite par le feu au Xe siècle ; Erlebade, comte de Castrice, fit reconstruire à proximité une citadelle, sur le site de Maceria. Les remparts construits alors puis modernisés sont conservés sur presque un tiers de leur longueur d'origine. Il en reste la porte de Bourgogne, la tour du Roy et la tour Millard.
La citadelle de « Mézières » et sa ville se trouvent sur la rive droite de la Meuse, ils dépendent cependant des rois de France en raison des méandres parcourus par le fleuve autour du site. En 1521, Bayard défend la ville de Mézières contre les troupes impériales de Charles Quint. Mézières a connu pas moins de 500 ans de négoces.
Endroit stratégique pour l’économie du nord de l’Europe, Mézières a notamment vécu le commerce des vins de Bourgogne. Mais c’est un tout autre savoir-faire qui fera de la ville un fleuron économique puisqu’on y martelait le fer. Dans le quartier de Mézières, découvrez les vestiges de remparts médiévaux, ainsi que la basilique Notre-Dame d'Espérance, de style gothique flamboyant tardif, dont l'intérieur recèle de superbes vitraux contemporains réalisés entre 1955 et 1979 par René Dürrbach, ami de Picasso.
Mais Charleville-Mézières tient également sa renommée de sa prestigieuse place Ducale, un joyau architectural construit de 1612 à 1628 par l'architecte Clément Métezeau, à la demande du duc Charles de Gonzague. Classée secteur sauvegardé, cette immense place pavée, entourée de vingt-sept pavillons de style Henri IV ou Louis XIII, est l'une des plus belles place de France. Une architecture à la fois somptueuse et harmonieuse où se mêlent le rose de la brique, l'ocre de la pierre et le bleu de l'ardoise...
Quitter Charleville-Mézières pour le fort des Ayvelles via la D8043 (94 km). Les lignes de chemin de fer sont de nouveaux axes de communication qu'il faut protéger, à tout prix. Le fort d'arrêt des Ayvelles est construit afin de défendre les lignes de Reims, Montmédy, Hirson et Givet.
En cette fin du XIXe siècle, le progrès s'accélère, de nouvelles armes rendent très vite obsolète le nouveau fort : il est dépassé avant l'heure. Le fort ceinturé d'eau ne connaîtra pas l'épreuve du feu de 1914 ni de 1940. Le fort communiquait par liaison optique avec la citadelle de Montmédy et le fort d'Hirson via le poste de Rocroi.
En suivant la D764, vous arriverez à Donchery (109 km). Le roi Charles le Gros avait en la ville une métairie qu'il a offerte aux moines de Saint-Médard en 887. Elle avait une muraille qui ceinturait la ville au xive siècle dans laquelle se trouvaient la porte de France au sud et la porte de Bourgogne au nord vers les états des Pays-Bas.
Au XVIIe siècle, la ville est au roi de France et, à la suite de la bataille de la Marfée, les troupes du duc de Bouillon vinrent mettre le siège sous les murs de la ville défendue par le capitaine Antoine de Saint-Sauflieu. La ville capitula le 14 juillet 1641 et fut mise au pillage par les Allemands et les Sedanais.
A Donchery, le Domaine Château du Faucon est un lieu intimement lié à l’histoire Ardennaise. Les bâtiments les plus anciens ont 400 ans, les siècles et ses différents propriétaires n’ont cessé d’en remodeler l’architecture et le parc de 28 hectares.
Partons maintenant en direction de Sedan ville d'Art et d'Histoire et son imposant château fort via la D764, D8043 et l'avenue de la Marne (115 km). Depuis le 14ème siècle, le château de Sedan règne en maître sur le paysage. Il est d’autant plus impressionnant qu’il n’est autre que le plus ancien château fort d’Europe. Si l’envie vous dit de tenter une expérience unique et exceptionnelle, vous ne manquerez pas de passer une nuit au château.
Glissez-vous dans la peau d’un prince en séjournant dans ce vestige entièrement restauré. Si vous n’êtes que de passage, vous opterez pour la visite audioguidée qui vous emmènera à la découverte de l’histoire de ce monument hors du commun. Chaque été, visite des lieux aux flambeaux et spectacles de rapaces vous replongent dans l’ambiance médiévale.
Vous pourrez découvrir sa richesse architecturale et historique, pays de bois, d'eau, de collines verdoyantes, la beauté des paysages et l'intérêt de son patrimoine vous surprendront.
Si Sedan est surtout connue pour ses faits d'armes qui verront par trois fois le sort de la France s'y jouer, la ville peut aussi s'enorgueillir d'être une des plus grandes cités drapières d'Europe, du XVIe à la fin du XIXe siècle. Ses ateliers fabriquèrent « le Sedan », ce fameux drap noir et inusable, dont la réputation a traversé les frontières du monde entier...
Quitter Sedan pour Bazeilles via la D8043 (120 km) pour visiter le musée de la Dernière Cartouche. La bataille de Bazeilles a lieu du au , pendant la guerre franco-prussienne. Cet épisode héroïque a inspiré le plus célèbre tableau patriotique d'Alphonse de Neuville, intitulé Les Dernières Cartouches.
Sedan sera le tombeau du Second Empire. Tombée dans une nasse, en 1870, l'armée napoléonienne perdra ses rêves de grandeur. A Bazeilles, le musée de la Dernière Cartouche est émouvant. Si un siècle et demi a passé, on y ressent encore le drame de cette dernière poche de résistance. A Donchery, Napoléon III signe la capitulation. Le lendemain, la République sera proclamée.
Poursuiver votre escapade sur la route des Fortifications vers Mouzon via D4 (133 km), situé aux portes de la Lorraine, de la Belgique et du Luxembourg. Mouzon conserve un patrimoine hérité de son rôle de ville frontière et de sa vocation industrielle attachée au feutre de laine.
Louis XIV considérait le Mouzonnais comme « le plus bel endroit du royaume... ». On ne saurait lui donner tort quand on aborde la petite cité, implantée comme une île avec cette Meuse fantaisiste qui se tortille et se divise en plusieurs bras. Une ville de roi et d'empereurs : César, Hadrien, Charlemagne, Othon le Grand sont venus en ces lieux.
Mouzon tient son nom de Mosomagos, «marché sur la Meuse» en celte. Dès le Xe siècle, une puissante abbaye bénédictine anime la cité pendant près de quatre siècles. Son église abbatiale (XIIe et XIIIe siècles) est un chef d’oeuvre du premier âge gothique. Puis, les édifices de défense se succèdent. De la première enceinte en pierre ne subsiste que la remarquable Tour Porte de Bourgogne du XIIe siècle.
La porte de Bourgogne est un beau témoignage de l'architecture militaire du XIIe siècle. Une tour qui ne perd pas le nord... Si elle n'indique pas la destination de la Bourgogne actuelle, elle pointe son regard vers la Belgique qui était alors possession de Charles le Téméraire...
La cité est assiégée à plusieurs reprises avant que le Traité des Pyrénées (1659) ne déplace les défenses nationales plus au nord et que les fortifications de Mouzon ne soient démantelées (1673). L’industrie se développe alors : tanneries et moulins, textile et métallurgie. En 1783, on transforme un premier moulin à blé en fouerie, puis Alfred Sommer fonde en 1881 la manufacture de Mouzon dont la production évolue vers le feutre.
Mouzon constitue alors l’une des plus importantes fabriques de feutre en Europe. Ce savoir-faire n’a cessé d’évoluer et se découvre aujourd’hui au Musée-atelier du Feutre. Mouzon a conservé un certain esprit, un caractère, que l’on ressent en errant dans ses ruelles, en naviguant sur la Meuse... ou en plongeant les mains dans la laine.
suivre la D19 vers Carignan (141 km). Jusqu'à son déclassement définitif en 1842, Carignan était entourée d'une enceinte à dix bastions et à deux portes, qui avait été relevée à partir de 1681. Courtines et bastions étaient surmontés d'une muraille crénelée, partiellement conservée près de l'ancien corps de garde de la Porte de Bourgogne.
Les portes ont disparu au siècle dernier, mais sept bastions subsistent encore, en plus ou moins bon état. Les trois bastions situés au nord remontent en réalité au XVIème siècle et possèdent des casemates souterraines à étages, inaccessibles pour le moment.
Parmi les autres monuments de la ville de Carignan peuvent être évoqués : les vestiges des fortifications, La chapelle Saint-Pierre de Wé, La collégiale Notre-Dame, édifiée au Moyen Âge et la chapelle Saint-Pierre du hameau de Wé.
Votre prochaine étape sur la route des fortifications en Ardennes Française sera Villy-la-Ferté via la D8043 et D52 pour découvrir les ouvrages de La Ferté.
Le 10 mai 1940, les Allemands foncent à travers l'Ardenne belge et contournent la fameuse ligne Maginot. Elle n'en subira pas le choc excepté à Villy où l'armée allemande pilonne l'ouvrage fortifié avec plus de 250 canons. Le choc est épouvantable mais la garnison tient bon, trois jours durant. Finalement, les Allemands viennent à bout de cette résistance en plaçant des charges sous les coupoles. A l'intérieur, c'est l'enfer, 104 soldats périssent asphyxiés.
Votre prochaine viste sera une basilique dans les champs à Avioth dans la Meuse via la D8043 et D643 (164 km). Ce modeste village, jadis florissant au Moyen-Âge, s'orne de façon tout à fait inattendue d'une merveilleuse église gothique des XIIIe et XIVe siècles : la basilique Notre-Dame d'Avioth. Un joyau d'art gothique !
L'intérieur recèle de très beaux ornements et notamment, dans le chœur, un mobilier de pierre parfaitement conservé, mais c'est à l'extérieur que se trouve le plus étonnant : la « Recevresse ».
Revenez sur vos pas, puis prendre la direction de Montmedy via la D110 et D643 (171 km). En arrivant à Montmédy, la vision de l'énorme citadelle perchée au sommet d’une colline est absolument impressionnante. La citadelle de Montmédy est l'un des plus importants ouvrages du Nord-Est de la France.
Construite sous le règne de Charles Quint en 1545, remaniée au 17ème siècle par Vauban et puis par Séré de Rivières qui aménagea de nombreuses casemates militaires. Passez les deux ponts-levis et le tunnel pour une escapade au cœur de la citadelle, propice à la contemplation et aux rêveries complices... Chaque rue, chaque chemin est imprégné d'histoire et d'émotions.
Au cœur de ses murailles, une petite cité et ses boutiques d’artistes et d’artisans vous accueillent. Fin de ce circuit des fortifications en Ardennes Française.
Carnet pratique de la Route touristique des Fortifications
Les incontournables de cette route touristique
Visites
Givet
- Une visite guidée de la ville et de ses fortifications est proposée par l'Office de Tourisme.
- Givet Fort de Charlemont
Charles Quint se sentant menacé par le royaume de France, donne en 1555 l’ordre de construire sur l’éperon calcaire de Givet une imprenable citadelle qui portera son nom : Charlemont. La forteresse espagnole devint française en 1678. Renseignements au 03 24 42 03 54
Hierges
Tout au long de l'année, différentes manifestations sont organisées à Hierges et dans l'enceinte du château, telles que la journée contes et légendes d'Ardenne dans les jardins du château, des visites guidées du village médiéval de Hierges...
Renseignements auprès de l'Office de Tourisme Val d'Ardenne.
Vireux-Molhain
Restes archéologiques de camp romain situé au sommet du Mont Vireux.
Lors de votre balade au sein de ce milieu naturel sauvegardé, des panneaux informatifs vous permettront de découvrir les richesses de ce lieu occupé depuis le 3e siècle.
Promenade sur le site : Visites guidées du site par l'office de tourisme / groupes / réservation. Le site est libre d'accès tout au long de l'année.
Fumay
- Musée de l'Ardoise.
- Sa grande église Saint-Georges, ses chapelles.
- La salle gothique de l'ancienne forteresse de Fumay
Rocroi
- Visites guidées de la ville et ses remparts avec l'office de tourisme de Rocroi - Renseignements au 03 24 54 20 06
- Musée de la bataille de Rocroi
Installé dans un ancien corps de garde du XVIIe siècle, relate au travers d'un spectacle interactif le déroulement de la célèbre bataille de Rocroy qui opposa le 19 mai 1643 l'armée espagnole et l'armée française commandée par le jeune duc d'Enghien, futur Grand Condé.
Charleville-Mézière
- Près de la place Ducale, entre l'institut international de la marionnette et le musée de l'Ardenne, aller admirer le Grand Marionnettiste, une horloge monumentale à automates, qui chaque heure, de 10h à 21h, déclame une des douze scènes de la légende ardennaise des quatre fils Aymon.
À noter que la totalité des épisodes est également proposée au public chaque samedi soir à 21h15.
- Musée de l'Ardenne, consacré à l'archéologie, à l'histoire, à l'art et aux traditions populaires des Ardennes
- Musée Rimbaud, installé dans le vieux moulin du XVIIe siècle, qui rend hommage au célèbre poète né à Charleville, à travers ses souvenirs, manuscrits et photographies.
Fort des Ayvelles
- La visite des galeries, de la grande poudrière, de la casemate cuirassée et des échauguettes raconte le quotidien de sa garnison, forte de 800 hommes.
Sedan
- Château de Sedan
Parcourir des galeries humides, sursauter au bruit du canon, assister au mariage de Charlotte de la Marck présidé par Henri IV tout cela est possible dans le plus grand château fort ’Europe.
Grâce au circuit de visite baptisé "Historium". Vous remonterez le temps jusqu’au Moyen-Age et suivrez la vie des princes, hommes d’armes et domestiques du château fort. La salle multimédia vous contera les grandes heures du château et de ces principaux acteurs.
Renseignements au 03 24 27 73 73
Bazeilles
L'Office du Tourisme a édité un guide des « Circuits de Mémoire », partant sur les traces des combats autour de Sedan. L'émotion est forte de découvrir l'impact réel d'une balle sur un mur : ces empreintes de l'Histoire valent plus qu'un discours.
Mouzon
Un circuit guidé sur les traces des fortifications de la ville est disponible au bureau du tourisme.
Musée du feutre de laine
Une découverte ludique et originale du plus vieux textile du monde, de ses origines aux usages industriels les plus novateurs, en passant par des créations artistiques contemporaines uniques.
La visite peut s'accompagner d'ateliers de feutrage manuel pour petits et grands. Plus d'info : site web
Visites guidées de l’église abbatiale, de la cité et de ses fortifications, sur réservation auprès de l’Office de Tourisme.
Carignan
Un circuit des remparts que l'on peut parcourir à pied est indiqué sur place.
Villy-la-Ferté
Une visite impressionnante qui vous mènera 35 mètres sous terre, à la découverte de la vie d’un soldat dans un fort de la Ligne Maginot.
Renseignements au 03 24 22 61 49 ou 03 24 22 06 72
Montmedy
- Entrez dans l’office de Tourisme et visitez le musée de la fortification qui présente les systèmes défensifs à travers les âges.
Vous comprendrez mieux les stratégies d’attaque et de défense ainsi que les termes de bastions, demi-lune, courtine, contre-garde, chemin couvert…
Ensuite, passez la porte du musée du peintre portraitiste Jules Bastien-Lepage né à Damvillers au 19ème siècle, (non loin de Montmédy) qui peignait des paysages et des scènes de la vie rurale.
Pour vos enfants, un livret jeu gratuit est proposé pour la visite des deux musées. Durant les vacances scolaires des ateliers artistiques et des spectacles leurs sont proposés gratuitement.
- Un circuit fléché et sonorisé vous conduit dans les entrailles de la fortification. Quant au musée des fortifications, il présente l'évolution des systèmes défensifs. Les hommes ont toujours fait preuve d'imagination dans ce domaine...
- Musée Jules Bastien-Lepage
Le musée situé sur la citadelle de Montmédy et rénové en 2007, lui est consacré. Il est né en 1848 à Damvillers, un petit bourg rural non loin de Montmédy.
- Le musée de la fortification : Depuis 1988, cinq salles consacrées à l'histoire de la fortification sont ouvertes au sein de la citadelle de Montmédy.
Plus d'information
- Point d'information touristique de l'OT Val d'Ardenne Tourisme, à proximité de la Tour Victoire - Sur les quais - 08600 Givet - Tél. : +33(0)3 24 42 92 42
- Office de Tourisme Val d'Ardenne Tourisme - Place du Château - 08320 Vireux Wallerand - Tél. : +33 (0)3 24 42 92 42 - Site web
- Château de Hierges : site web
- Vireux-Molhain : site web
- Office de tourisme de Rocroy et du Nord Ouest Ardennais - 14 place d'Armes - 08230 Rocroi - Tél. : +33 (0)3 24 54 20 06 - Site web
- Mairie de Rocroi - 16 Place d’Armes - 08230 Rocroi - Tél. +33 (03) 24 54 10 22 - Site web
- Warcq : site web
- Musée de Warcq et la Tour de l'eau - 44, rue des Ferronniers - 08000, WARCQ
- Office de Tourisme de Charleville-Mézières et sa région - 4 place Ducale - BP 229 - 08102 Charleville-Mézières cedex - Tél. : + 33 (0) 3 24 55 69 90 - Site web
- L'office du Tourisme du Pays Sedanais - 35 rue du Ménil - 08200 Sedan - Tél. : +33 (0)3 24 27 73 73
- Office de tourisme des Portes du Luxembourg (en saison, à la maison des colombiers) - Le Colombier - 08120 Mouzon - Tél. : +33 (0)3 24 29 79 91
- Ouvrage de la Villy-la-Ferté : site web
- Office de Tourisme transfrontalier du Pays de Montmédy
- Mouzon
- Office de Tourisme des Portes du Luxembourg / Musée-atelier du Feutre
- Tél. : 03 24 29 79 91 - Site web
- Mairie - Tél. : 03 24 26 10 63 - Site web
Pour vous rendre sur la Route des Fortifications
Givet
6 °C Nuageux
Min: 6 °C | Max: 6 °C | Vent: 11 kmh 308°
Le saviez-vous ?
Légendes
Mélusine de Hierges
Le château de Hierges fut bâti en une nuit par la fée Mélusine et il comptait 365 fenêtres. Mélusine de Hierges, appelée aussi Sybille de Lusignan future Reine de Jérusalem est une descendante en voie directe de la célèbre fée Mélusine (l'aînée de la lignée portant toujours le nom de l'illustre ancêtre).
Son père est Manassès de Hierges, qui s'illustra lors des Croisades. Elle épousa un mari insignifiant, Guy de Lusignant. Elle fut également châtelaine de Samson, où elle participa aux combats pour défendre le château.
Selon certaines sources, elle serait morte de la peste en 1190 devant Saint-Jean-d'Acre ou en 1187 en ses terres de Samson.
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Date de dernière mise à jour : 21/04/2021
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