Route du Porcien (08)
La Route touristique du Porcien
Le Porcien dans les Ardennes, vous connaissez ? Pas sûr, même si vous l’avez certainement déjà traversé pour relier Couvin à Reims. Cette petite région naturelle fait en quelque sorte la jonction entre les crêtes pré-ardennaises, au sud de Charleville, et la Champagne.
Un coin paumé et très rural où les visiteurs ne vont pour ainsi dire jamais. Les lieux ne manquent pourtant pas d’intérêt… Le Porcien, entre Rethel et Asfeld, aux confins de la Champagne, a tiré son nom d’un petit port sur l’Aisne, appelé depuis Château-Porcien.
Les sommets du Porcien, bien que modestes, dominent facilement la vallée de l’Aisne et offrent au promeneur un
vaste panorama sur les vallées des alentours. Ces vallées permettent à de nombreux cours d’eau de cheminer dans un paysage verdoyant aux prés entrecoupés de bosquets entourés de haies vives.
Ce paysage a déterminé l’architecture des maisons à pans de bois typique. Dans le Haut-Porcien, où domine l’élevage, les maisons sont constituées de murs à ossature de chêne, d’assemblage et de composition traditionnelle, assis sur un soubassement de maçonnerie en brique ou en pierre. Le remplissage est fait de torchis.
Dans les vastes plaines crayeuses de Champagne dans le sud du Porcien, les maisons, liées aux grandes cultures, ressemblent à celles de Champagne. Elles sont construites en pierres ou en briques dans la hauteur du rez-de-chaussée, souvent surmontées d’un étage en pans de bois.
La Route touristique du Porcien s’enorgueillit de la ruralité ; par son habitat, par ses paysages champêtres, tantôt vallonnés, tantôt immenses et plats, elle a le goût authentique de la véritable campagne.
Un peu partout sur votre parcours, vous trouverez des maisons à pans de bois, cette architecture typique du Porcien comme par exemple à Renneville, Rubigny, Givron, Herbigny ou encore Sery.
Et que de grands noms laissés à la postérité! Robert de Sorbon, fondateur de la célèbre Sorbonne au XIIIe siècle ; Boucher de Perthes, père de l’archéologie préhistorique au XIXe ; Hachette, Mermoz... sans oublier Louis Jouvet qui fit ses études dans le collège de Rethel où, quelques années plus tôt, Verlaine professait l’histoire, l’anglais et le français.
La Route touristique du Porcien en auto, moto, camping-car, en autocar, à vélo...
Ce parcours touristique du Porcien partira de la ville de Rethel (km 0). C'est entre nature et rivière que s'écoule paisiblement la vie à Rethel. Ce nom vous dit quelque chose ?
Les fins gourmets ne s'y tromperont pas. La ville de Rethel est réputée pour son boudin blanc dont la recette est bien gardée depuis des siècles, depuis qu'un certain Chamarande, cuisinier du XVIIesiècle en ait inventé la recette. Depuis, elle se transmet dans le plus grand secret pour faire perdurer la tradition.
Comme tous les villages de l'époque, les habitations se trouvaient ramassées autour du château. L'histoire ne l'a pas ménagé et est faite d'assauts successifs sans pour autant dévaster le village. Les remparts tiennent bon. Ils finiront par s'effacer progressivement jusqu'à disparaître. Les deux guerres mondiales et l'invasion allemande auront raison de la ville.
Du vieux Rethel, le plus spectaculaire témoin reste la belle église Saint-Nicolas. L'église est remarquable par sa curieuse double nef et son magnifique portail latéral de style gothique flamboyant, digne d'une cathédrale.
A voir sur la commune de Rethel : L'Église Saint-Remi, La chapelle de l'hôpital, Les deux portes du château Mazarin, Le musée du Rethelois et du Porcien ; Le musée a été entièrement détruit pendant la guerre et a été reconstitué au rez-de-chaussée et au sous-sol du palais de Justice, Le belvédère. Woinic, un énorme sanglier de fer de 8,5 mètres de haut est situé à 15 km au nord de Rethel sur la sortie Faissault et Saulces-Monclin, sur l'autoroute A34.
Quittez Rethel pour Château porcien via la D926 (10 km), située dans la vallée de l'Aisne, la ville est dominée par un rocher escarpé sur lequel on voit les ruines d'un château fort. Admirer l'église Saint-Thibault de Château-Porcien et la Maison Forte de Wignacourt.
Prendre la direction d'Asfed en restant sur la D926 (24 km). Au Moyen Âge, les seigneurs d'Escry y bâtissent une demeure fortifiée. Passé à la famille de Grandpré puis aux Bossut, ce château subit de nombreux assauts. En 1199 Thibault III y organisait un grand tournoi qui servait de cadre a l'organisation de la Quatrième croisade.
En 1359, il est saccagé par les troupes d'Édouard III d'Angleterre, chevauchant de Calais à Reims, puis par les Bourguignons vers 1425. Visiter l'église Saint-Didier d'Asfeld, cette église, bâtie sous le règne de Louis XIV, en 1683, est certainement l’un des plus remarquables monuments de l’époque baroque.
A cette époque, la mode était à l’Italie, et c’est bien une évocation de l’art baroque italien, avec ses coupoles et ses colonnades, qui surgit tout à coup devant vous, sous le ciel ardennais. Bâtie toute en briques, on a souvent fait la remarque que ses murs n’offrent pas une seule ligne droite, c’est évident, puisqu’on l’a voulue en forme de basse viole.
L’ensemble est remarquable par ses formes curvilignes, particulièrement la partie principale d’un dessin très étudié, avec son architraves’incurvant dans le sens inverse des murs des chapelles. Ces chapelles sont régulièrement réparties et desservies par une petite galerie à mi-hauteur. Entre chaque chapelle se trouve une absidiole desservie par deux chemins curvilignes . L'utilisation de briques pour la construction est un cas unique dans la région.
Poursuivez votre périple sur la route du Porcien vers le Villers-devant-Le-Thour, via la D37 (31 km). Le village faisait partie des domaines de la baronnie du Thour alors que Tremblot appartenait à l'Abbaye Saint-Martin de Laon. Terre de passage, le village eut beaucoup à souffrir tant de la Guerre de Cent ans, puis des guerres de religions.
La Fronde marquait tellement qu'en l'espace des années 1648 1652, sa population fut réduite des deux tiers, il ne restait plus que trois maisons et la terre restait en friche. A visiter l'église du XIIIe siècle.
Remonter vers le village de Le Thour par la D37 (36 km). Au temps de Charles le Simple, cette localité connue sous le nom de Turrus, Turrum, Turnum, Tour, Tur était une villa royale. A l’époque féodale, elle comptait un château-fort, dont il ne reste aucun vestige. C’est là que se retire Sybille de Porcien, après avoir été répudiée par Godefroid Ier (1067-1139), comte de Namur. La terre de Thour avait le titre de baronnie.
Comme toute la partie méridionale des Ardennes, le village de Le Thour souffre particulièrement durant la Première Guerre mondiale, et tout particulièrement dans les dernières semaines de guerre : le village sort dévasté du conflit, et l'église est détruite.
Elle est reconstruite dans l'entre-deux-guerres. La nouvelle église est assez intéressante avec son clocher-porche, s'élevant au-dessus d'une composition d'ensemble marquée par l'association de la brique rouge et de carreaux de craie blanche de la région, avec des décors géométriques entre ces deux matériaux, sur toutes les façades.
Prendre la direction de Banogne-Recouvrance via la D35 (41 km). En 1570, Banogne est qualifiée de cense, et est rattachée à la paroisse du Thour dont les barons et l’Hôtel Dieu de Reims se partagent le terroir. À Recouvrance, un fort entouré de fossés sert de refuge aux habitants. L'écart de Ruisselois est une propriété de l'abbaye de Signy, puis du collège des jésuites de Reims. Une carrière de craie blanche tendre est exploitée à proximité.
En 1918, le village est le lieu de combats acharnés lors de la bataille de la ligne Hindenburg, durant les dernières semaines de guerre. Le 25 octobre, l'armée française enlève les hauteurs de la commune et s'empare ainsi du dernier tronçon entre Saint-Quentin et la vallée de l'Aisne d'un système de fortifications et de défense allemand, la Hunding Stellung.
Sur les 125 maisons de la commune, seules une dizaine restent debout à l'issue des combats. Le village et l'église seront reconstruits dans la décennie suivante.
Suivre Sevigny-Weleppe la D30 et D37 (48 km), à l'occasion de fouilles effectuées vers 1965, des vestiges gallo-romains ont été mis au jour à Sévigny et prouveraient donc l'existence du village il y a plus de 2000 ans.
Admirer l'église de Sevigny-Waleppe, une des caractéristiques de cette église est sa tour-porche, construite non pas devant la nef comme habituellement mais au-dessus de la nef. Cette tour-porche est flanquée de deux poivières en encorbellement et est soutenue par des Contreforts.À l'intérieur, on trouve le gisant de Melchior de Chabiel Morière, chevalier de Saint-Louis, décédé le 15 septembre 1789 à l'âge de 76 ans .
Le premier château de Sevigny Weleppe datait de 1391, un second fut construit de 1573 à 1606, et enfin le château actuel fut érigé en 1690 sur ordre de Mademoiselle de Montreuil. Il comporte un corps de logis avec étage, surmonté d'un haut comble de toiture en ardoises avec épis, décoré d'un fronton de 1904. La tour à pans du nord fut bâtie en 1880. Sur la gauche, on aperçoit une ancienne tourelle d'angle avec corniche à modillons.
Les deux côtés du château sont composés d'ailes sans étage. C'est du côté droit que se trouvait la chapelle castrale citée dès 1451 et jusqu'en 1706, sous l'invocation de Notre-Dame de Champfort. Quelques rares parties du château sont antérieures à 1690. Plusieurs salles furent décorées par le peintre Jacques Wilbault, mais il n'en reste que des fragments. L'église fortifiée et le château forment un ensemble agréable.
Le circuit touristique de la route du porcien vous emmène à Renneville via la D37 (56 km), a voir l'ancienne auberge "Le soleil luit pour tout le monde", l'église, la Mairie et l'ancien hôtel À la fleur de lys.
Puis continuez vers Fraillicourt par la D337 (59 km) où se situe l'église fortifié Notre-Dame de Fraillicourt. La tour-porche du XIIIe siècle, flanquée de contreforts talutés en pierre, est l'élément le plus remarquable de l'église. Cette tour-porche a été renforcée au XVIe siècle par une avancée en encorbellement posée sur un arc tendu entre les contreforts et par deux soubassements de tourelles.
Le portail initial de l'église, daté de la fin du XIIe siècle, premier âge gothique, a été conservé lors de l'édification de la tour-porche, avec trois arcs brisés reposant sur des colonnettes à bague. Les tourelles servaient de poste de surveillance et de tir. Elles sont en brique mais leur base est constituée d'arcs concentriques en pierre blanche.
La façade nord de l'église fortifiée ne présente pas de signe de fortification puisque cette partie de l'église est assez récente, comme l'atteste la date de 1858 inscrite en briques vitrifiées de part et d'autre d'une fenêtre. À l'intérieur, la cuve baptismale est de style roman et peut provenir d'une église primitive. Cette cuve cylindrique en pierre jaune est à décor d'arcatures (le couvercle de bois est moderne).
Votre prochaine étape de votre escapade sera Rubigny via la D36 (63 km), puis Rocquigny (67 km) visiter l''église Saint-Christophe de Rocquigny, une église fortifiée. Dédiée à saint Christophe, elle fut un lieu de pèlerinage au succès croissant dans l'entre-deux-guerres.
Les tours rondes massives montent la garde autour du donjon et du portail. L'ensemble est en briques vernissées. Le donjon est surmonté d'un clocheton de charpente. À l'intérieur du donjon se dressent de gros piliers de bois. Les tours et le donjon ont été adjoints au XVIe siècle à une église existant antérieurement, pour la fortifier. Entre 1878 et 1880, il a fallu refaire la nef centrale.
Vers 1910, le curé du village instaure une procession annuelle de cette église à une petite chapelle dédiée elle aussi à Saint-Christophe. À partir de 1923, cette procession devient un pèlerinage5, avec bénédiction des voitures et présence de marchands forains vendant des médailles à l'effigie du saint, patron des automobilistes.
Prendre la direction de Chaumont-Porcien via la D14 (73 km). Le petit bourg de Chaumont-Porcien, un des hauts lieux historiques et religieux de la région, doit son nom à cette colline à l'origine chauve d'où son nom de "chauve mont?", sur laquelle une chapelle baroque rappelle l'existence d'une abbaye au temps jadis.
L'Abbaye de Chaumont, c'est à l'orée d'une forêt des Ardennes, au sommet d'une cuesta que le premier ermitage fut construit. Lieu où le baron de Chaumont installait aussi sont château. Saint Berthauld (452-525), ermite irlandais, fils du roi scot Théold, vint séjourner sur la butte du bourg de Chaumont avec son compagnon Amand, lors de l'évangélisation du Porcien. À la mort de saint Berthauld, une chapelle est construite sur le mont devenu un ermitage réputé.
En 1147, cette abbaye de chanoines réguliers est mise sous l'ordre des Prémontrés qui y édifient une imposante église en l'honneur de saint Berthauld. Les guerres qui vont suivre amèneront progressivement ce lieu à sa ruine ; ainsi, lors de la Guerre de Cent Ans, il sera brûlé et dévasté plusieurs fois par les Bourguignons et les Armagnacs.
En 1876, un héritier des seigneurs des lieux, le père Isidore Fressancourt, entreprend les fouilles des vestiges et édifie, au centre du mont, une motte avec tous les déblais pour y élever une chapelle de style byzantin rappelant avec son clocher et ses quatre tourelles à bulbes, l'abbaye Saint-Berthauld et le château des comtes. On peut encore voir cette chapelle, mais son clocher, réformé car il menaçait ruines, a perdu de son charme.
Passer Givron via la D2 (76 km), puis Doumely via la D8 et D14 (78 km) visiter l'église Saint-Rémy de Doumely et le Château de Doumely du XVIe siècle. Spécimen rare, dans la région du Porcien, de maison forte à tours à bec, la bâtisse est agrémentée d’une frise de briques rouges incorporée dans l’appareillage de pierre.
Si son origine remonte au XVe siècle, c’est vers 1620 que l’actuel château fut élevé. Malgré son plan de forteresse, cette demeure avait une vocation résidentielle. Les bâtiments des communs datent de 1716. Ses quatre tours ont la forme particulière de goutte d'eau. À côté du château, une bergerie du viie borde la cour trapézodïale. Les visites du parc sont acceptées.
Deux fois par an, des animations autour de la vie au Moyen Âge y sont organisées. Un projet d'exposition permanente sur le thème des jardins est à l'étude.
Poursuivre sur la D14 vers Herbigny (83 km), puis Wasigny via la D11 (86 km). Des traces d'habitation du paléolithique moyen ont été trouvées sur place et sont actuellement exposées au Musée de l'Ardenne. La création de ce village de Wasigny remonte au VIIIe siècle. La halle du XV siècle, sur piliers, surplombe la place du village. Son toit d’ardoise et son allure de guingois lui confèrent un charme médiéval.
Cette bourgade a gardé des allures d’antan, sur la commune se trouve un ancien château fortifié du XVIIIe siècle qui comporte un clocher-porche couvert d'ardoise avec un dôme à lanternon. Des fermes à colombage, dont l'une, propriété privée, a été classée monument historique en 1946 en raison de son porche d'entrée et de son bâtiment principal. Admirer l''église Saint-Remi.
Continuer en direction de Mesmont par la D2 (91 km), visiter l'église et le château de Mesmont XVIIe et XXe siècles : il est visitable en prenant RV avec la mairie.
Votre chemin, vous mène vers Noivon-Porcien via la D8 (93 km) où se trouve le Musée Guerre et Paix en Ardennes. Sur environ 4500 m2 d’exposition, ce musée départemental évoque à travers une très riche collections de véhicules, d’uniformes, d’armes et d’équipements, les trois derniers conflits qui ont marqué les Ardennes.
Vous voilà à Séry via la D3 (100 km), les monts de Séry sont réputés pour leurs points de vue, leur histoire et leur végétation. Ces monts ont invariablement constitué un lieu de culte solaire dans l’époque celtique. Un sentier balisé permet d’observer des plantes fort rares comme les orchidées. Les feux de la Saint-Jean, encore pratiqués à Sery, constituent une christianisation de la fête païenne du solstice d’été.
Des Romains y ont construit un camp dont on peut encore voir les belles levées de terre. Les points de vue sont certainement les plus intéressants du sud des Ardennes. On peut apercevoir, par exemple, la cathédrale de Reims et celle de Laon.
Commencer par admirer le château de Séry dans la rue devant l'église. Dit aussi château du haut, il a sa chapelle castrale. En dehors de la méridienne industrielle, il existe un cadran occidental fort effacé.
Il y avait plusieurs seigneurs à Sery, il y avait aussi deux châteaux, l'un près de l'église, l'autre, aussi dit « château du bas », près la route de Nouvion. Le château du bas souffrit beaucoup de la Grande guerre, fut vendu comme ruines et servit d'étable, les deux dernières tours ayant servi de carrière. Parmi les seigneurs on peut citer dame Jeanne le Danois, épouse de Hubert de Villelongue en 1590.
L'église du Moyen Âge a été restaurée à la Renaissance. Elle possède, sur le mur sud, un très bel ensemble de statues dit " Litanies de la Vierge". Sery possède plusieurs maisons à pans de bois. Il y avait sur les monts, vers Hauteville un moulin à vent qui fut détruit par les Allemands lors de la Première Guerre mondiale.
Prendre la direction de Arnicourt via la D3 et D10 (110 km), a voir l'église Saint-Médard et le Château d'Arnicourt.
Passer Sorbon, puis retour sur Rethel par la D10 et D946 (117 km).
Carnet pratique de la Route touristique du Porcien
Les incontournables de cette route touristique
Visites
- Asfed
Visiter l'église Saint-Didier d'Asfeld - Renseignements au 03 24 72 93 18 ou 03 24 72 96 99
- Noivon-Porcien
Musée Guerre et Paix en Ardennes - Renseignements au 03 24 56 06 08
Pour vous rendre sur la Route du Porcien
Rethel
2 °C Légères chutes de neige
Min: 2 °C | Max: 2 °C | Vent: 15 kmh 38°
Le saviez-vous ?
Nos coups de coeur sur la Route du Porcien
Hébergement :
Restauration :
Les routes touristique des Ardennes
Préparez vos vacances dans les Ardennes avec nos partenaires
Trouver un séjour dans les Ardennes avec nos partenaires
Date de dernière mise à jour : 21/04/2021
Ajouter un commentaire