Château de Joux (25)

Édifié à l'entrée de la Cluse de Pontarlier avec la frontière suisse à l'horizon, sur la route de vos vacances, vous ne pouvez manquer d'apercevoir ce fier château, imposant par son architecture et par la mystérieuse aura qu'il dégage.

Proche de Pontarlier à La Cluse-et-Mijoux, le Château de Joux est l'un des châteaux les plus intéressants et impressionnants  à visiter dans le Doubs en Franche-Comté. Le château est également connu comme le Fort de Joux.

Le fort de Joux surplombe d'une centaine de mètres la grande route internationale et la voie commerciale reliant, dès l'Empire romain, le Jura, la Bourgogne, les Flandres, et la Champagne à l'Italie. Cette position stratégique en fait un des éléments clefs de la défense des frontières de l'est.

Synthèse de 1 000 ans d'histoire de l'évolution de la fortification, le Fort de Joux connut les grands conflits européens : passage de Charles le Téméraire en 1476, occupation lors de la guerre de Trente Ans en 1639, reddition lors de la conquête française de la Franche-Comté en 1678...

Le Château de Joux a connu de nombreuses actions militaires, au moment de la retraite de Napoléon de l'Europe de l'Est en 1814 quand il a été assiégée et pris par les Autrichiens causant une quantité importante de dégâts au château. Il a également joué un rôle lors de l'invasion des Allemands, les empêchant le plus longtemps possible de traverser la ligne Maginot lors de la Seconde Guerre mondiale.

À partir du 18ème siècle, le Château de Joux connut une nouvelle vocation, celle de prison d'Etat au même titre que la Bastille et le Château d'If. De nombreux détenus eurent à connaître les rigueurs de l'univers carcéral de Joux.

Parmi eux, le Comte de Mirabeau qui fût, quelques années avant d'apparaître sur la scène de la Révolution Française comme l'un des auteurs de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. En 1802, Toussaint Louverture (1743-1803), ancien esclave devenu gouverneur de l’île de Saint-Domingue (actuellement Haïti), y est emprisonné sur ordre de Bonaparte, pour s’être opposé au rétablissement de l’esclavage des noirs. 

Le Château de Joux est également une étape phare de la Route des Abolitions reliant 5 sites, symboles de la lutte contre l'esclavage : Maison de la Négritude de Champagney (Haute-Saône), la maison de l'Abbé Grégoire à Emberménil (Meurthe et Moselle), le musée Victor Schoelcher à Fessenheim (Haut-Rhin), la Maison Anne Marie Javouhey de Chamblanc et le Château de Joux à la Cluse et Mijoux (Doubs). 

Surplombant la cluse de Pontarlier depuis son éperon rocheux, le Fort de Joux, avec son donjon, ses tours, ses ponts-levis, ses enceintes et son fort, vous offre un merveilleux aperçu de l'évolution des fortifications au fil du temps. Edifié au XIe siècle par les sires de Joux, puis remanié par Vauban au XVIIe siècle et par le capitaine Joffre au XIXe siècle, sa visite permet la découverte de dix derniers siècles d'histoire.

Ce monument, implanté dans un site naturel grandiose et romantique, est un véritable livre grandeur nature de l'histoire de l'architecture. Trois fossés équipés de leur pont-levis gardent un monde de prison, du cachot de la légendaire Berthe de Joux aux cellules de Mirabeau, Kleist et Toussaint Louverture. Le souvenir du grand puits, vertigineux cylindre creusé dans le roc, reste gravé dans toutes les mémoires.

Le Château de Joux est un exemple d'architecture militaire développée de façon continue du Moyen Âge au xixe siècle. Schématiquement, la partie la plus ancienne est le donjon médiéval et le mur Ouest de la troisième enceinte qui donne du côté du Doubs. Viennent ensuite la première enceinte, la tour du fer à cheval, le magasin à poudre et l'entrée de la troisième enceinte avec son pont levis.

Le glacis, le chemin couvert et la troisième et quatrième enceintes ont été reprises par Vauban avec un tracé bastionné. La partie Ouest de la cour du donjon : "escalier" gris donnant sur la Rochette, la seconde enceinte avec sa guérite en pierre et son escalier miné à trappe amovible datent du xixe siècle. la cinquième enceinte et le plateau de la Rochette ont été totalement reprises par Joffre entre 1879 et 1881. À voir aussi l'impressionnant escalier Joffre et le grand puits de 101,40 mètres de profondeur, un des plus profonds d'Europe.

Si certaines personnes étaient admises à visiter le fort et même à y danser aux bals dès le XIXe siècle, les visites officielles commencèrent en 1958, lorsque les forts de Joux et de Mahler furent vendus à l'office de tourisme par l'armée. En 1973 est fondé le Festival des Nuits de Joux par la troupe des Comédiens des Nuits de Joux, qui deviendra le Centre d'Animation du Haut-Doubs (CAHD), à l'initiative de Pierre Louis, metteur en scène.

Le Festival des Nuits de Joux a notamment accompagné les débuts en théâtre de Jean-Luc Lagarce ou Hervé Pierre. Depuis la fin des années 1990, la communauté de communes du Larmont a pris le relais dans la valorisation et la restauration du site (Spectacles de fauconnerie, visites nocturnes théâtralisées, courses au trésor, fête médiévale (2008-2014), Journées des armes anciennes/En armes à Joux(1990-2015)).

De plus, d'autres spectacles ont été présentés tout l'été comme "Jazz et musique improvisée en Franche-Comté" (1995-2009) ou "çà s'joue au château" (2006-2010) avec des prêts de couvertures pour tenir chaud aux spectateurs dans ce lieu magique et fascinant.

Situé à l'étage du donjon médiéval : le riche musée d'armes. Les armes présentées allaient de la fin du xviie au début xxe siècle, avec près de 600 pièces (casques, baïonnettes, sabres, cuirasses) dont certaines pièces très rares comme un fusil de 1717 ou des oursons du 1er empire. Cette collection a été déménagée en 2015 au musée de Pontarlier qui en présente une partie.

À travers les quelques six cents pièces exposées, le musée d'armes offre à ses visiteurs une véritable rétrospective de l'armement et de l'équipement du militaire français, depuis le 17ème siècle jusqu'au fusil Lebel de 1886. Une quarantaine de pièces rarissimes lui assurent aujourd'hui une réputation internationale.

Le riche musée d'armes des XVIIIème et XIXème siècles présentant de nombreuses pièces rarissimes etait fermé pour rénovation lors de la rédaction de cette page...  Visites nocturnes, animations familles et festival des Nuits de Joux animent le Château de Joux tout au long de l'été.

Dès l'antiquité, il existait un péage dans la cluse et un guet en bois sur le plateau de la Rochette. Dans la guerre des Gaules, César parle d'une montagne haute défendue par cinquante hommes qui permettait d'entrer dans le pays des séquanes qui pourrait bien-être le guet nommé Iors par les séquanes. C'est par là que s'exilèrent les helvètes en -58 avant d'être rejoints par César sur la Saône. 

Les sires de Joux, descendant probablement de princes burgondes, étaient très riches grâce à leur péage qui se trouvait sur une des deux seules routes carrossables entre le comté de Bourgogne et la Suisse puis la Lombardie ; c'était la route du sel mais également la Via Francigena.

Les personnes qui dépendaient de l'abbaye de Montbenoît, de Pontarlier et des fiefs de Joux étaient exemptés de péage. Les sires de Joux possédaient en outre une poêle à Salins-les-Bains et à cette époque le sel était très précieux.

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