Abbaye de Mortemer (Lisors-27)
L'Abbaye Notre-Dame de Mortemer à Lisors
L'abbaye Notre-Dame de Mortemer est une abbaye d'hommes cistercienne fondée en 1134 par le roi Henri Ier d'Angleterre entre Lyons-la-Forêt et Lisors dans l'Eure en Normandie, sur la commune de Lisors. Proche de la Seine-Maritime et, dans une moindre mesure, de l'Oise, Lisors occupe la bordure sud de la forêt de Lyons. À ce titre, elle appartient à la région naturelle du pays de Lyons, tout en jouxtant celle du Vexin normand.
Pour vous rendre à l'abbaye Notre-Dame de Mortemer à partir de Rouen prendre la N31 (41 km), depuis Evreux suivre la D6014 et la D14 (66 km). Le paysage de la route traverse de vastes plaines de culture et massifs forestiers. La route qui vous mène à l'abbaye Notre-Dame de Morteme serpente au milieu des hêtraies puis descend dans un vallon. Il n’y a pas plus isolé que cette abbaye ! Vous voilà arrivé. Devant vous, une grande bâtisse puis les ruines et l’immense colombier. Derrière cette grande demeure du 18e siècle se cachent 2 grands étangs, le chemin des Ducs de Normandie et une fontaine magique.
Préparer votre visite touristique à L'Abbaye de Mortemer
Située dans une hêtraie au coeur de la forêt de Lyons, les ruines de l'Abbaye de Mortemer s'élèvent dans un cadre bucolique qui invite à une promenade presque mystique tant ces lieux sont chargés d'histoire. L'abbaye de Mortemer est fille de l'abbaye Notre-Dame d'Ourscamp et mère de l'abbaye du Valasse et de l'abbaye du Val-Richer. Le prieuré de Port-Mort en relève par ailleurs. Imaginez vous, au coeur de la forêt de Lyons, à l'écart de toute habitation, nichée dans un vallon où coule la source Fouillebroc, les ruines d'une Abbaye... Mortemer, royaume de Dieu sur terre, mais également de Satan si l'on en croit les multiples légendes qui courent à son sujet.
Le nom de la localité de Lisors est attesté sous les formes Lisort en 1190 sur une charte de Robert de Meulan. Apparemment ce toponyme se décompose en deux éléments Lis-ort. Le second élément est vraisemblablement le produit de l'évolution phonétique du gaulois ritu « gué » qui a régulièrement abouti à la finale -or en langue vulgaire. Cette explication est en accord avec la topographie, puisque Lisors est précisément traversé par le ruisseau du Fouillebroc, sur lequel se trouvait sans doute un gué à cet endroit. L'abbaye de Mortemer est située dans la vallée du Fouillebroc. Son nom, du latin « Mortum-mare », est tiré de la topographie locale. Il doit être rapproché du suffixe -mer d'origine germanique: mari / meri au sens de « plan d'eau » le préfixe est tiré de Morte- au sens de « dormant », « stagnant », on le trouve, par exemple, dans Port-Mort.
Une famille de Lisours (de Lisoures, de Lisures, de Lusoriis, de Lizours), attestée depuis 1066, se retrouve en Angleterre ; peut-être tire-t-elle son nom de Lisors, à moins qu'il ne s'agisse plutôt de Lisores dans le pays d'Auge, près de Vimoutiers. Elle s'allie à la famille de Lacy. Le défenseur de Château-Gaillard, Roger de Lacy, descendait de Robert de Lisours par sa grand-mère Aubrée. Du XIIe siècle jusqu'en 1367, Lisors appartenait à la famille Crespin, qui étaient barons d'Étrépagny. Bienfaiteurs de l'abbaye de Mortemer, ils étaient enterrés dans l'église abbatiale.
L'histoire de l'abbaye de Mortemer est bien renseignée par une chronique dans un cartulaire rédigé sous l'abbatiat de Guillaume Tholomée à la fin du XIIe siècle qui relate la vie des abbés jusqu'en 1205 et qui renseigne également sur les circonstances de la fondation de l'abbaye et de la construction du monastère. Robert de Candos, châtelain de Gisors, fonde en 1130 le monastère de Beaumont-le-Perreux (canton de Gisors), à l'instigation et avec l'aide de Guillaume, abbé du Pin (Vienne), suivant les coutumes de l'ordre de Cîteaux, mais sans affiliation à cet ordre. L'abbé Alexandre se retire en 1134 avec sa communauté dans le site de l'abbaye de Mortemer, près d'un étang.
Henri Ier d'Angleterre, dit Henri Beauclerc, roi d'Angleterre et également duc de Normandie de 1106 à sa mort. Quatrième fils de Guillaume le Conquérant et de son épouse Mathilde de Flandre, fait construire les premiers bâtiments et donne à l'abbaye une terre dans la lande de Beauficel pour y construire une grange. En 1137, Hugues III d'Amiens archevêque de Rouen affilie l'abbaye à l'ordre de Cîteaux, sous la dépendance de l'abbaye d'Ourscamp qui nomme désormais les abbés de Mortemer. Le roi Étienne, roi d'Angleterre de 1135 à sa mort, aussi connu sous le nom d'Étienne de Blois (Il est également duc de Normandie entre 1135 et 1144, et comte de Boulogne entre 1125 et 1146), et l'impératrice Mathilde lui donnent à l'Abbaye de Mortemer un ermitage à Bosquentin situé à quelques kilomètres.
Enguerran de Vascœuil, seigneur du fief du même nom, fait édifier sur le site de l'Abbaye de Mortemer une infirmerie, une maison des convers, un dortoir et un réfectoire. Froger commence le cloitre qu'il achève sur trois côtés et fait construire la chapelle de l'infirmerie dédiée à saint Jean l'évangéliste. L'impératrice Mathilde fait construire deux hôtelleries de grande capacité. Geoffroy de La Chaussée abbé de 1164 à 1174, fait construire un mur autour de l'abbaye.
La construction de l'église de l'Abbaye de Mortemer s'étale sur plusieurs années entre 1154 et 1200. Sa construction commence sous l'abbatiat d’Étienne (1154-1163). Henri II, roi d’Angleterre et sa mère Mathilde entreprennent la construction de l'église. Les travaux se poursuivent et Richard de Blosseville, issu d'une famille noble normande, d'abord abbé du Valasse, puis abbé de Mortemer de 1174 à 1180 jette les fondations et avance les travaux du chevet de l'église. L'église est achevée totalement par Guillaume Tholomée, abbé de 1180 à 1200.
C'est seulement en 1209, après la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste que le sanctuaire principal de l'Abbaye de Mortemer est dédicacé par Robert Poulain, archevêque de Rouen. La cinquantaine de moines qui y résidaient, vivaient en totale autarcie et possédaient des terres dans la région. L'Abbaye de Mortemer connait alors son apogée. Les chartes du XIIIe siècle montrent l'importance des acquisitions et des dons de terres. Philippe Auguste, après la conquête de la Normandie, reconnaît les titres de l'abbaye. celle-ci possède alors des maisons à Paris et à Rouen. Le nombre de moines s'accroît.
En 1318, l'Abbaye de Mortemer reçoit le droit de prison. Son importance se maintient durant tout le XIVe siècle. Guillaume d'Autun, abbé de 1405 à 1428, représente en 1412 l'ordre cistercien au concile de Constance. Durant la guerre de Cent Ans, les troupes anglaises assiégeant Gisors, séjournent à Mortemer. L'abbé Guillaume Girard fait décorer la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Un palais abbatial est construit par l'abbé Louis Huillard.
De sa fondation à son apogée, l'abbaye de Mortemer joua un rôle économique important, comme l'atteste le nombre des granges, Beauficel, La Lande, Bosquentin, Rosay, Charleval, Gallarbois-Cressenville, Écouis, Pommiers, Fontenay, Quesneger. L'abbaye possède également des fiefs avec manoir à Bosquentin, Vaux, au Roule, au Montroti, des églises à Verclives, Grainville, Puchay et des moulins. Ces possessions sont essentiellement proches de l'abbaye; s'y ajoutent quelques possessions dans la vallée de la Seine et dans le Beauvaisis, ainsi que des maisons à Rouen, Beauvais et Paris ce qui atteste son rayonnement à cette époque. Le moine Philippe d'Alcripe est connu pour être l'auteur de La Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité.
En 1543, l'Abbaye de Mortemer passe sous le régime de la commende et commence à décliner. Dans le régime de la commende, un ecclésiastique (abbé ou prieur « commendataire ») ou un laïc tient une abbaye ou un prieuré in commendam, c'est-à-dire en percevant personnellement les revenus et, s'il s'agit d'un ecclésiastique, en exerçant aussi une certaine juridiction sans toutefois la moindre autorité sur la discipline intérieure des moines. Les guerres de la Ligue causent de graves dommages à l'abbaye. La mauvaise administration des abbés commendataires et notamment de l'abbé Philippe de La Fontaine, conduit en 1653 le Parlement de Normandie à saisir les revenus pour faire exécuter les réparations indispensables. Cette décision sera suivie de suivantes, les travaux n'ayant pas été effectués.
En 1680, à cause d'un coup de vent violent, la chute des plombs couvrant la toiture du clocher de l'église abbatiale de Mortemer entraîna l'écroulement des voûtes du chœur. Les voûtes sont alors recouvertes d'une charpente lambrissée. En 1695 une partie des combles et les charpentes du dortoir est déjà écroulée. Les murs de clôture s'écroulent et le moulin est détruit à cause d'une inondation provenant de la fonte des neiges. En 1770, il ne reste que six moines à l'abbaye. Pourtant d'importantes réparations sont faites, notamment, sur l'église avec en particulier la reconstruction des voûtes en brique et pierre.
L'Abbaye de Mortemer cesse d'exister officiellement le 11 janvier 1791, par une déclaration en municipalité de Lyons-la-Forêt. Les cinq religieux qui restaient rejoignirent un établissement de Champagne. Le mobilier conventuel fut dispersé dans les églises des environs. Le 17 août 1793, la municipalité d'Écouis se porte acquéreur des stalles et du pavage de l'église, le maitre autel est attribué aux Andelys. Des stalles ont été dispersés à Écouis, Lilly, Fleury-la-Forêt, Lorleau et peut-être aussi à Lyons-la-Forêt. Un lutrin en forme d'aigle fut acheté en 1791 par un sieur Dejonquère demeurant à Lyons-la-Forêt qui le donna en 1795 ou 1802 à l'église de Lyons où il se trouve aujourd'hui. Les grilles de l'abbaye furent transportées à l'entrée du couvent des Cordeliers de Lyons. L'église de Lisors conserve un confessionnal, deux chandeliers en bois sculpté ainsi que les grilles de clôture du chœur.
L'Abbaye de Mortemer elle-même fut vendue comme bien national à un sieur Louis-André Duval, qui participa au déclin en vendant les pierres de taille composant l'église, ainsi que l'aile Est des bâtiments conventuels, pour la construction de maisons locales. Lors d'une revente à un sieur Carpentier en 1808, celui-ci pratiqua l'exploitation comme carrière. Ensuite l'abbaye fut revendue plusieurs fois jusqu'en 1985, année au cours de laquelle l'Association de l'abbaye de Mortemer en devint propriétaire. L'aile sud abrite désormais un musée consacré à la vie des moines et de nombreux spectacles y sont organisés tout au long de l'année.
Visite de l'Abbaye de Mortemer
Vous aimez les endroits un peu étranges, rempli de légendes et un brin surnaturel ? Errez donc entre les ruines de l’Abbaye de Mortemer, située dans un endroit aussi fantastique que fascinant. L'église de l’Abbaye de Mortemer en ruine était très vaste, des fouilles en ont dégagé les substructions. Le chœur avait sept chapelles rayonnantes en style gothique. Par contre, l'ornementation, comme dans tout monastère cistercien, était très sobre. Les chapiteaux par exemple étaient simplement décorés de feuilles d'eau. Au sud, près de la porte donnant sur le cloître, on peut voir un enfeu du XIIe siècle.
L'ordre cistercien est un ordre monastique de droit pontifical. C'est une branche réformée des bénédictins dont l'origine remonte à la fondation de l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098. L'ordre cistercien joue un rôle de premier plan dans l'histoire religieuse du XIIe siècle. Par son organisation et par son autorité spirituelle, il s'impose dans tout l'Occident, jusque sur ses franges. Son influence se révèle particulièrement forte à l'est de l'Elbe où l'ordre fait progresser à la fois le christianisme, la civilisation occidentale et la mise en valeur des terres.
Le dortoir, situé dans la prolongement du transept sud de l'église et également ruiné, ne conserve qu'une petite salle voûtée, la sacristie et son mur ouest. La salle capitulaire se situait au même niveau que la sacristie et on note encore ses trois baies. Au-dessus se trouvait le grand dortoir, d'où le nom de l'ensemble. Le cloître de l’Abbaye de Mortemer est réduit à sa galerie nord en brique et calcaire d'époque tardive, du XVIIIe siècle. A l'intérieur de l'abbaye de Mortemer se trouve un lavabo du XII ème siècle où les moines se lavaient le visage, les mains et les pieds avant d'aller prendre leur repas. Il y jaillit encore une eau aux vertus magiques: c'est la fontaine Sainte Catherine.
Le cellier, à l'extrémité sud, était peut-être originellement une salle de travail de l'Abbaye de Mortemer. Il est voûté en plein-cintre. Le colombier est en calcaire et a été remanié au XVIIe siècle, cependant il conserve des maçonneries du XIIe siècle. C'est un témoin du privilège droit de Colombier du clergé et de la noblesse normande dans l'ancienne coutume de Normandie. La porterie est construite selon le mode usuel : un passage charretier et un passage piéton qui sont voûtés et reposent sur des arcades à impostes moulurées du XIIe siècle. Le frère portier était comme ailleurs le moine le plus important de l'abbaye après le père abbé. Les bâtiments de la ferme entourent la porterie.
Au centre, le grand logis est une bâtisse du XVIIe siècle, où se trouve aujourd'hui le musée de l'abbaye de Mortemer. Plusieurs pièces ont été aménagées que vous pourrez visiter l'actuelle bâtisse qui fut construite à la fin du 18ème siècle et qui abrite un musée. Grâce à un système audiovisuel, vous passerez en revue les scènes de la vie des moines. A l'aide d'un ingénieux système "son et lumière" permettant de mettre en scène les nombreux contes liés à l'Abbaye et à la région, vous vous laisserez entraîner dans un univers de légendes qui ravira petits et grands... Un guide vous accompagnera dans les sous sols de l'Abbaye où vous pourrez voir les Outils, le four à pain, une cellule monacale, sans oublier la petite fontaine, détournement de la célèbre fontaine Sainte Catherine si chère aux jeunes filles désireuses de trouver un mari dans l'année...
En sortant du musée de l'abbaye de Mortemer, ne manquez pas d'admirer le pigeonnier du XVIIIe siècle à la remarquable charpente en bois de châtaignier. Le pigeonnier ou colombier est destiné à l’élevage des pigeons pour leur consommation ou pour élever des pigeons voyageurs. Au Moyen Âge il assurait pour le domaine un apport important en nourriture mais également en engrais, source de richesse pour le seigneur et ses gens. Le Père Abbé dirigeait l'Abbaye mais était également juge de paix. Il rendait la justice pour des petits larcins. En conséquence, il eut droit au bandeau de justice qui est encore visible aujourd'hui sur le pigeonnier : pierres ressortant et qui font le tour du pigeonnier. La sentence rendue, le prisonnier était enfermé à l'intérieur pour y accomplir sa peine.
Dans le fond du parc de 16 hectares, terminez votre visite en flânant le long des trois étangs et sa mangrove autour desquels de nombreux oiseaux se reproduisent en liberté, à moins que vous ne préfériez profiter du petit train rustique qui longe la pièce d'eau ou effectuer de délicieuses promenades sur le chemin des ducs de Normandie. Pour la première fois, treize ducs de Normandie et deux duchesses sont représentés sous forme de sculpture.Chacune de ces sculptures évoque le caractère le plus marquant d’un personnage historique, et se dresse majestueusement le long d’un chemin boisé qui serpente autour des étangs.
A côté des statues, des croix représentent la famille ducale, les épouses légitimes, et les personnages importants de l’histoire de la Normandie ducale. Il ne s’agit pas d’un cimetière imaginaire, les croix sont juste là pour représenter ces personnages historiques qui étaient Chrétiens Catholiques ainsi que les bienfaiteurs, défenseurs de l’Eglise. Les croix sont en fonte de la production française du début du XXème siècle, il s’agit de croix qui n’ont jamais servi.
Les ducs et duchesses de Normandie représentés sont : Rollon ou Rolf dit « le Marcheur ». En 911 à Saint Clerc Sur Epte, le roi des Francs Charles II accorde aux "Normands de la Seine" un territoire qui deviendra la Normandie. Guillaume 1er dit « Longue Epée ». Richard 1er ; Richard II ; Richard III ; Robert 1er dit « le Libéral ou le Magnifique » ; Guillaume II dit « le Bâtard » ou « le Conquérant » après sa conquête de l’Angleterre en 1066 ; Robert II dit « Courte Heuse » ; Henri 1er dit « Beauclerc »; Mathilde d’Angleterre dite « l’Emperesse » ; Geoffroy V comte d’Anjou dit « Le Bel » ou « Plantagenêt » ; Henri II dit « le Plantagenêt », « l’Angevin » ou « Fitz Emperesse » ; Aliénor d’Aquitaine ; Richard 1er dit « Cœur de Lion » ; Jean Plantagenêt dit « Jean Sans Terre ».
Par ailleurs, plusieurs autres édifices du patrimoine culturel se trouve sur la commune: l'église Saint-Martin des XIe, XVe et XIXe siècle. Le mur nord de la nef, qui conserve quelques vestiges du xie siècle, a été reconstruit à la fin du XVe siècle en pierre et silex. La nef porte la date de dédicace 1492. Enfin, la façade clocher et la sacristie ont été construits par Georges-Paul Roussel, architecte à Louviers de 1875 à 1881 ; la fontaine de dévotion Sainte-Catherine au lieu-dit les Fosses Gloriettes. Cette fontaine, située sur les bords du Fouillebroc, fait l'objet d'un pèlerinage populaire de filles à marier ; un château des XVIIe et XIXe siècles au lieu le Logis ; un château des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles au lieu-dit le Bois Préau ; une croix monumentale des XIIe et XIXe siècles au lieu le Logis. La base de la croix est formée d'un chapiteau provenant probablement de l'abbaye de Mortemer ; une maladrerie-ferme du XVIIe siècle au lieu-dit le Coisel.
Quelles sont les légendes qui concernent l'Abbaye de Mortemer ?
De nombreuses légendes et croyances en tout genre sont attachées à l’Abbaye de Mortemer. Personne ne pu jamais parvenir à entreprendre des fouilles sur le site de l'abbaye de Mortemer. Immobilisations, décès, ont toujours contrecarré ces projets. On raconte que les moines assassinés à la Révolution se baladent encore dans les caves pour y boire un vin au goût de sang. On raconte aussi qu’une « Garrache », une femme louve se serait promenée dans les marécages en 1880, apparue en 1884 à Roger Saborreau. Où bien encore Mathilde, la dame blanche, femme et rêve la fois
Et que dire des bruits entendus dans la demeure, des tableaux qui se retournent tout seul la nuit, des objets qui se déplacent. Tout concoure à rendre une ambiance lugubre dans cette grande maison, bâtie sur l’ancien réfectoire du couvent. Et en plus, l’abbaye est en zone blanche, donc aucune connexion n’est possible. La population refuse d'y croire mais la rumeur y fait sans cesse référence. Las de tous ses phénomènes, d’anciens propriétaires avaient même fait exorcisés la maison en 1921.
Victor Hugo, avec cette phrase issue de " la légende des siècles " ne s'y était pas trompé. Rien n'est innocent. Mortum-mare, Mer-morte, l'origine étymologique de Mortemer pèse sur ces lieux ... La forêt, milieu sauvage et inconnu où règnent les elfes et les lutins a-t-elle pris le pas sur la raison ? L'Abbaye renfermait autrefois beaucoup d'interdits. Ainsi, les noces et les banquets devaient toujours se clore à deux heures du matin. S'y aventurer une nuit de pleine lune après le 15 Août ? Personne n'y songeait.
Mathilde l’Emperesse, la terrifiante "dame blanche" de Mortemer
La plus connue des nombreuses légendes attachées à l’Abbaye de Mortemer, c’est sans doute le mythe de la « Dame Blanche ». Il s’agit en effet du soi-disant fantôme de l’Emperesse Mathilde, fille du duc de Normandie et roi d’Angleterre Henri Ier. Morte en 1167, celle qui fut la petite-fille de Guillaume le Conquérant et la grand-mère de Richard Ier Cœur de Lion repose pourtant bien dans un tombeau à la cathédrale de Rouen. Mariée à 12 ans à Henri V, futur empereur du Saint Empire romain germanique, puis à Geoffroi V Plantagenêt, cette forte tête fut enfermée à Mortemer durant cinq ans avant de se voir dépossédée du trône d’Angleterre, morte survenue dans une atroce solitude. Un destin maculé, comme il se doit, de sang et de larmes.
On dit que ce spectre royal hante encore les fossés de l’abbaye. En effet, après sa mort, le fantôme de la dame blanche de Mortemer apparaît depuis plus de 800 ans. On le voit habillé d'une lumière blanche à chaque pleine lune. Un phénomène qui se produit généralement en août, en effrayant les habitants de l'abbaye. La légende raconte que quiconque la verra vêtue de gants noirs mourra la même année. « Il y a une quinzaine d’années, l’une de nos employées qui travaillait à la billetterie affirma avoir vu près de l’ancien cloître une dame blanche gantée de noir, confie Jacqueline Charpentier Caffin, gardienne des lieux. Elle ne voulut plus remettre les pieds à l’abbaye et démissionna. Croyez-le ou non, dans les semaines qui suivirent, son mari m’annonça son décès». Par contre, si elle apparaît avec des gants blancs, cela annoncera un mariage ou une naissance à la personne qui la voit.
La garache, la femme qui se change en loup-garou
Il y a aussi cette histoire de « garache », nom donné usuellement à une femme qui se change en loup-garou à la pleine lune. Le 1er janvier 1884, vers minuit, non loin de la nef écroulée, Roger Saboureau, un braconnier, aurait abattu d’un tir de carabine un monstre aux yeux phosphorescents avant de se rendre compte le lendemain, au lever du jour que cette « bête abattue » était en réalité… son épouse.
Les moines fantômes
Pendant la Révolution, quatre moines vivaient encore dans l’abbaye de Mortemer. Ces religieux auraient été massacrés dans le cellier. Pendant la Première Guerre mondiale, des soldats britanniques les auraient aperçus, allant du cellier au pigeonnier. Aujourd’hui, aucun manuscrit n’a recensé ce massacre !
La chambre rose
Au premier étage de la bâtisse construit sur les restes de l’ancien réfectoire se trouve la chambre rose avec à l’intérieur, un lit à baldaquin. Ses murs sont ornés de petits tableaux macabres très en vogue au XIXe siècle et composés de fleurs dessinées avec des cheveux d’enfants défunts. Un peu comme la non moins célèbre chambre verte du château des Noyers (Calvados) , elle abrite des phénomènes étranges. Des objets qui volent, du bruit, des coups…. Tout ceci a débuté au XXe siècle avec la famille Delarue, alors propriétaire de l’édifice. Une nuit, la fiancée de Charles, l’un des fils de la famille Delarue n’a pas pu fermer l’oeil. Personne n’a aujourd’hui percé ce mystère.
La fontaine des célibataires et la Fontaine Sainte Catherine
À quelques kilomètres de l’abbaye se trouve aussi la "Fontaine Sainte Catherine". Pendant des siècles, cette fontaine a été fréquentée par de nombreuses filles de la région. Un jour, une jeune fille qui cherchait à se marier, a jeté une épingle à cheveux dans la fontaine et a trouvé un mari dans l’année. Si l'épingle flotte, un mariage se produira. Par contre, si l’épingle n’apparaît pas, rien ne se produira. La légende de la fontaine des célibataires est née. Depuis, de nombreuses jeunes filles des alentours viennent jeter leur épingle dans l’espoir de se marier rapidement. aujourd'hui encore, ils sont nombreux, ces gens si heureux d'avoir trouvé l'amour, qu'ils écrivent spontanément pour te remercier fontaine, jolie fontaine...
L’abbaye est aussi très connue pour abriter une fontaine aux pouvoirs magiques, la fontaine Sainte Catherine. Utilisée par les moines à l’époque pour se laver les mains, elle possède aussi sa dose de croyance. Il peut y avoir autant de l'esprit d'un siècle dans une simple légende que dans les pages les plus véridiques de l'histoire.
Si aujourd’hui plus personne ne vit dans l’abbaye, ce n’est pas un lieu oublié pour autant. Si ces contes et légendes vous intéressent, l’abbaye organise le samedi soir pendant un mois (de fin aout à fin septembre) la « Nuit des Fantômes ». Entre 21h et minuit, vous avancez entre les ruines, éclairé par de multiples bougies, à la rencontre des âmes qui hantent les lieux. Ambiance lugubre assurée ! Vous croisez des esprits errants, des créatures cherchant à communiquer, des forces maléfiques. Ames sensibles s’abstenir. Le spectacle est presque réel et on peut vite se laisser prendre au jeu.
Carnet pratique de l'Abbaye de Mortemer
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Visites de Lisors
- L'abbaye de Mortemer est ouverte tous les jours de 11h à 18h. Le parc extérieur est ouvert du 1er avril au 31 août - Pour les visites guidées : le musée des légendes et fantômes, la fontaine des célibataires ainsi que les appartement meublés : ouverture du 1er avril au 31 août de 13h30 à 18h00.
Renseignements pratiques : Abbaye de Mortemer - 27440 Lisors (près de Lyons-la-Forêt) - Tél : 06.71.75.48.84 - mortemer@orange.fr - Site internet
- Visite guidée de l'intérieur.
- Musée des Légendes et Fantômes de l'abbaye (30 min).
- Pièces à thèmes avec des objets religieux rares, des reliquaires, ex-votos, antiphonaire de 1404 (30 min).
Activités de Lisors
- Circuit autour des étangs en petit train rustique (30 min).
Festivités de Lisors
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- Eure médiéval : site internet
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Pour vous rendre à l'Abbaye de Mortemer à Lisors
Charleval
1 °C Couvert
Min: 1 °C | Max: 2 °C | Vent: 26 kmh 26°
Le saviez-vous ?
N'oubliez pas !
Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes.
- Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
- Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
- Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
- Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. Pensez boite à mégots.
Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.
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Date de dernière mise à jour : 04/02/2024
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