Abbaye Notre-Dame de Cormeilles (Saint-Pierre-de-Cormeilles-27)

L'Abbaye Notre-Dame de Cormeilles à Saint-Pierre-de-Cormeilles

Saint-Pierre-de-Cormeilles est située dans le département de Eure dans la région de Normandie et limitrophe de celui du Calvados. Avant la Révolution de 1789, le Royaume de France était fait de paroisses groupées autour de leur église. C'est la révolution qui, en créant les communes et les départements, transformera les trois paroisses de Sainte Croix, de Saint Sylvestre et de Saint Pierre en trois communes : Cormeilles, Saint-Sylvestre-de-Cormeilles et Saint-Pierre-de-Cormeilles.

Cormeilles et à Saint-Pierre-de-Cormeilles, deux villages au passé préservé, , ouvrez les yeux : des curiosités nous attendent à tous les coins de rue. À Saint-Pierre-de-Cormeilles, dans un secret jusqu'alors bien gardé, survivent les ruines ignorées de l'abbaye Notre-Dame de Cormeilles, qui fut puissante au Moyen-Âge.

Le nom de la commune de Cormeilles est attesté sous la forme latinisée Beati Petri de Cormeliis vers 1171 dans une charte de Henri II. Le toponyme Cormeilles est issu de l'ancien français cormeille « cormier », pluriel de l'oïl cormeille « sorte de fruit », qui a dû signifier « sorbier, ensemble de sorbiers » et qui est un dérivé de l'oïl corme, d'origine gauloise. Autrefois rattachée à la commune de Cormeilles, la paroisse de Saint-Pierre-de-Cormeilles, tout comme celle de Saint-Sylvestre-de-Cormeilles est devenue une commune à part entière après la Révolution française.

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Saint-Pierre-de-Cormeilles est traversée par une ancienne voie romaine reliant Lisieux à Lillebonne (Juliobona et Noviomagus Lexoviorum). Cette voie passe notamment par le lieu-dit la Chaule qui abritait la chapelle Saint-Barthélemy, servant de léproserie. Localité fort ancienne puisqu’on y a trouvé des briques romaines et des tuiles à rebords. Un village s’épanouit, dès cette époque romaine, pour surveiller le trafic, une tourelle est aménagée sur le mont Mirel, d’où l’on bénéficie d’une vue imprenable sur les alentours.

Saint pierre de cormeilles colombier routes touristiques de l eure guide touristique de la haute normandie Après l’invasion normande la cité devint le partage de l’un des chefs compagnons de Rhon, qui avait même des relations de parenté avec lui, l’un des descendants de ce conquérant, Guillaume Fitz-Osbern de Crespon, , proche compagnon de Guillaume le Conquérant, ayant résolu de construire sur ses terres deux monastères, il choisit Lyre et Cormeilles pour la réalisation de son pieux dessein. L’heure etait au rayonnement monastique et à la naissance de nombreuses abbayes.

Ce fut en 1060 que Guillaume Fitz-Osbern de Crespon donna par sa charte de fondation, la baronnie avec sa haute justice et le patronage des quatre paroisses composant la baronnie et dont les trois paroisses de Cormeilles, dépendant de l’élection de Pont Audemer, sergenterie du Petit Moyard. C’est encore comme possesseur de cette très ancienne baronnie que l’abbé de Cormeilles avait séance à l’Echiquier de Normandie. Guillaume Fitz-Osbern vécut assez longtemps pour voir son œuvre parachevée. Il se trouvait dans l’armée du Roi de France qui devait agir contre Robert de Frison, qui voulait dépouiller Beaudoin, comte de Flandres. Le Roi s’étant laissé surprendre et chassé honteusement par son ennemi.

Guillaume Fitz-Osbern était sénéchal de Normandie, comte de Breteuil et de Herrefort. Sa mort arriva en 1071. Il fut inhumé, à titre de fondateur, dans l’abbaye de Cormeilles…Après lui ce titre si recherche de Fondateur de l’Abbaye Notre-Dame de Cormeilles, passa successivement à sa fille Emma, femme de Raoul de Guader, puis à Robert de Meulan, comte de Leicestre, qui avait épousé Itte ou Amicie, fille d’Emma ; On les voit figurer à ce titre dans le nécrologe de l’abbaye ainsi que nous l’apprend le Gallia Christiana. L’abbaye prit comme presque toujours les armoiries de son fondateur, avec quelques variantes insignifiantes. Ainsi Guillaume Fitz-Osbern portait, nous dit La Roque, … de sable au cerf d’or. L’abbaye de Notre-Dame de Cormeilles prit et a conservé jusqu’à sa suppression :…le cerf d’or l’extrémité des pieds d’azur sur champ de gueules (Armorial d’Hozier 285).

Le pape Alexandre III confirma en 1159-1181, par une bulle toutes les donations faites aux moines de Cormeilles et elles étaient considérables : les églises de St Pierre, de Ste Croix et St Sylvestre de Cormeilles avec toutes leurs dépendances, le bourg de Cormeilles avec son marché, son four, près, bois, moulin..., l’église de Sainte Marie de Firfol, la chapelle ou prieuré de St Christophe, les dîmes..., la moitié de la dîme de St Germain de Fumichon et de St Aubin de Scellon, des terres à Guibray, Lillebonne, Martigny… et des terres plus nombreuses encore en Angleterre.

Le premier abbé de Cormeilles avait le même nom que le père du fondateur, il est vraisemblable qu’il appartenait à une famille illustre, car il avait obtenu une prébende au chapitre de Lisieux sous le pontificat de l’Evêque Herbet, puis dégoûté des choses de ce monde, désirant s’appliquer plus étroitement au service de Dieu, il s’était fait moine à la Trinité de Rouen, qu’il quitta pour introduire le vie religieuse dans le nouveau monastère fondé par le seigneur de Cormeilles. La prospérité de l’abbaye pendant le XIIIe siècle nous est attestée par le Registre des visites d’Eudes Rigault, archevêque de Rouen qui la visita par quatre fois. En 1249 et 1257, il y avait 25 moines. En 1254 il n’y en avait que 24 dont 22 prêtres ; enfin en 1267, ce nombre s’était élevé à 30.

Saint pierre de cormeilles chateau de malou routes touristiques de l eure guide touristique de la haute normandie Malgré ces débuts prestigieux, le monastère bénédictin connaîtra plus de bas que de hauts. Du XIe au XVIIIe siècle, elle connaîtra des fortunes diverses. Les désordres des guerres civiles des XIVe et XVe siècle étendirent leurs terribles effets jusque sur l’Abbaye Notre-Dame de Cormeilles. Charles le Mauvais dans ses tentatives contre la ville de Pont Audemer fit passer et repasses ses troupes par Cormeilles. Il laissa même dans les demeures des moines, une garnison d’auxiliaires anglais.

Les invasions anglaises furent beaucoup plus fatales, Henry V confisqua le temporel de l’abbaye ; mais il le rendit en 1418 à l’abbé Guillaume Bonnel qui lui prêta serment de fidélité. Il paraît que ce moine entièrement vendu aux intérêts des usurpateurs fut un des commissaires qui avec l’évêque de Beauvais ordonna l’assassinat de la Pucelle. L’histoire ne nous a pas conservé la mémoire des désordres que commirent vraisemblablement sur ces domaines ecclésiastiques les Huguenots pendant les Guerres de Religion.

Vers l’an 1707 l’église abbatiale fut presque détruite par le feu du ciel. Dom Mabillon qui la visita cette même année se plaint de ce que les bâtiments étaient en ruines et les moines réduits à rien, des pouillés constatent cependant que c’était une abbaye à la présentation du Roi et qui n’avait pas moins de 10 ou 12000 livres de revenu. Le pieux Charles d’Orléans en ayant obtenu la commende en 1726 répara l’église et les lieux réguliers et chercha à introduire la réforme parmi les moines. Il rendit quelque lustre à l’abbaye ; mais c’était le dernier reflet d’un flambeau près de s’éteindre. Le 31 mai 1794, Mr Saint-Saulieu, receveur laïc de l’abbaye natif de Routot et résidant dans les bâtiments, fut exécuté par les révolutionnaires à l'Abbaye Notre-Dame de Cormeilles.

Après la Révolution, toutes les abbaye sont déclarées bien national. Le district de Pont-Audemer décide de vendre tous les biens restants : meubles, mais aussi pierres et éléments architecturaux. « On commence à savoir qui a acheté, déclare Éric Dumont. Par exemple, une maison à Cormeilles a incorporé une tête de moine qui devait être un chapiteau de l’abbatiale. » Le diocèse a toutefois récupéré certains objets, comme les stalles données en 1760 à l’église de Glos-sur-Risle et qui y demeurent encore aujourd’hui. Des œuvres sont conservées à l’église de Saint-Pierre-de-Cormeilles, comme des sculptures en bois peintes d’anges musicaux datant du XVIIe siècle, mais aussi à l’église de La Chapelle-Bayvel avec cette fois-ci une statue de moine.

Une grande partie de cet édifice est détruit en 1778, celle-ci complètement détruite a sa réplique dans une petite ville anglaise, Shirehampton. Seuls subsistent de l'ancienne abbaye Notre-Dame de Cormeilles, aujourd'hui, le manoir dit "manoir des Abbés", une partie du mur d'enceinte et le colombier (propriété privée). La construction au Moyen Âge est extrêmement formatée. Cette abbaye etait sur le modèle de celle de l’Abbaye Saint-Georges de Boscherville, en Seine-Maritime.

L’histoire se poursuit, Cormeilles était très réputée pour le travail du lin et au XVIIIe siècle, pour le commerce important de peaux. En effet, le village a compté jusqu'à trente tanneries et six mégisseries. C'était alors le deuxième centre commercial après Pont-Audemer pour le travail des peaux.

Cormeilles et Saint-Pierre-de-Cormeilles compte de nombreux monuments du patrimoine culturel et historique :

L'église de Saint-Pierre-de-Cormeilles : Les parties les plus anciennes, la nef et le chœur remontent au début du XIIIe siècle. Le clocher n'a qu'une centaine d'années, cette construction de briques rouges a remplacé un clocher plus ancien détruit par un incendie en 1855. Les fenêtres de la nef et du côté du chœur, ont été percées dans le style du XIVe siècle à la fin du XIXe. A l'intérieur de cette église, deux jolis anges musiciens en bois de la fin du XVIIe proviennent de la tribune des orgues de l'ancienne abbaye Notre-Dame de Cormeilles.

Ne manquez pas de venir découvrir cette église de Saint-Pierre-de-Cormeilles à la tombée de la nuit, dont l'éclairage personnalisé, met bien en valeur les deux parties totalement différentes de l'édifice ainsi que ses vitraux. Ce sont des témoignages du travail original d'un artiste régional, François Decorchemont, né à Conches près d'Evreux en 1880. Il a appliqué au vitrail une technique qu'il avait inventée pour créer des objets en verre coloré. Ces vitraux évoquent l'histoire de la paroisse et de la commune puisqu'ils relatent quelques épisodes de son histoire du XIe siècle jusqu'à nos jours.

A voir également de nombreuses maisons à colombages datant des XVe, XVIIe et XVIIIe siècle. Un hôtel du XVIIIe siècle, l'église Sainte-Croix des XIIe et XIXe siècle, cette église, située au cœur du quartier du Mont-Mirel, présente la particularité unique en Normandie d'avoir le sol en pente (environ 9 %), mettant ainsi l'autel majeur au niveau des orgues. La mairie se distingue par une façade avant en pierre tandis que celle de l'arrière est en brique. La distillerie Busnel fondée en 1820 par Ernest Busnel, cette distillerie est à l'origine implantée à Pont-l'Évêque. C'est en 1910, sous l'impulsion d'Henri Leblanc, qu'elle s'installe à Cormeilles. À côté du site de production, un musée dévoile l'ensemble du processus de fabrication du calvados.

Autres lieux et édifices : le Bonhomme Cormeilles, sculpture de bois du XVIe siècle représentant la tête d'un homme fumant sa pipe. L'ancien relais de poste datant du XVIe siècle. Il présente un balcon à l'italienne ainsi que des sculptures de chevaux ou de loups rageurs. Un séchoir du XVe siècle équipé d'un système à claire-voie ; plusieurs lavoirs tels que le lavoir du centre-ville ou celui du Frédet, le moulin des Bréards. Un château des XVIe et XXe siècles au lieu-dit le Val-Hébert, le manoir Saint Joseph des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe, un manoir des XVIIe et XXe siècles au lieu-dit Cléranville, un manoir des XVIe et XVIIe siècles au lieu-dit le Fossé.

Le château de Malou des XIVe, XVIe et XXe siècles, dont la présence sous forme de forteresse est déjà notifiée sur les actuelles terres de Saint-Pierre-de-Cormeilles au XIe siècle, a été détruit en 1374 pendant la guerre de Cent Ans par les Anglais, le seigneur étant resté fidèle au roi de France. Le roi Charles VI autorisa sa reconstruction en 1385. À la fin du XVIe siècle, le seigneur acquit le château et le fit reconstruire. Son pont-levis fut détruit peu avant 1789. Un château à tourelles occupe l'emplacement de cette forteresse. Son aspect actuel est définitivement acquis lors de sa restauration par l'architecte Henri Jacquelin au début du XXe siècle.

Carnet pratique de l'Abbaye Notre-Dame de Cormeilles

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Visites à Cormeilles

Abbaye Notre-Dame de Cormeilles : une association va être créée autour du feu monument avec des élus, des détenteurs de documents et des personnes intéressées. Si vous avez des documents ou des vestiges concernant l’abbaye Notre-Dame de Cormeilles, vous pouvez contacter Éric Dumont au 06 61 88 25 98.

Activités à Cormeilles

Le sentier de randonnée du Frédet : 3.5 km au départ de l'église - Durée 1h15. A voir sur le parcours : If et arbres remarquables, source du Frédet avec son lavoir où l'on peut découvrir des bouillonnements dans l'eau (possibilité de pique-niquer).

Festivités à Cormeilles

Plus d'information

Mairie de Cormeilles en Pays d'Auge - 24 bis rue de l'Abbaye - 27260 Cormeilles - mairie.cormeilles@wanadoo.fr
Mairie - 93 route de Thiberville - 27260 Saint-Pierre-de-Cormeilles - Tél. 02 32 57 83 76 - Site internet
Abbayes Normandie : site internet
Patrimoine Normand : site internet
Eure tourisme : site web
Eure en Normandie : site internet
Normandie tourisme : site web

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Sites touristiques à visiter près de Cormeilles

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Abbaye Saint-Georges : Jardins remarquable (48km)
Abbaye Saint Georges de Boscherville (Saint-Martin-de-Boscherville) : Monuments Religieux (48km)

Pour vous rendre à l'Abbaye Notre-Dame de Cormeilles

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