Dans l’écrin des paysages verdoyant des boucles de la Seine, la collégiale Notre-Dame des Andelys, comparable à une cathédrale par ses dimensions impressionnante, la Collégiale Notre-Dame est un des joyaux architecturaux de la région. Le véritable trésor et sanctuaire principal de la ville des Andelys, la collégiale Notre-Dame, occupe une place honorable en tant que monument historique de l'architecture sacrée de France, parallèlement aux légendaires cathédrales de Reims et de Chartres. Impressionnant édifice gothique, elle rayonne par sa splendeur, la collégiale impact dès les premières minutes ; même les voyageurs indifférents à l'architecture sacrée en général. Sa construction monumentale a duré quelques siècles, chaque époque avec un style dominant s’est reflétée dans son apparence.
Au IVe siècle, le Saint Space ou Espes, martyr durant la persécution de l'empereur Julien l'Apostat, entreprit l’évangélisation d’une partie de la Neustrie qui deviendra la Normandie. C’est en 511 que la Reine Clotilde, épouse de Clovis, roi des Francs, fonda sur les lieux de sa sépulture, la première abbaye normande pour accueillir les jeunes filles de la noblesse. Celui-ci fut détruit par les Vikings en 900, et il n’en resté que quelques ruines. C’est au XIIIe siècle, plus précisément en 1215 que les premières pierres du chantier de la Collégiale Notre-Dame des Andelys sont posées sur cette emplacement, quelque temps avant la construction de l’église Saint-Sauveur à quelques kilomètres de là.
Il faut 5 ans pour bâtir le chœur et la façade de la Collégiale Notre-Dame, mais il faudra presque 100 ans pour que le monument ressemble à ce qu’il est toujours aujourd’hui. Pendant 4 siècles, des bâtisseurs sont venus apporter de leur savoir faire, ce qui permet de voir des contrastes étonnants entre les époques. Des agrandissements et des embellissements commencent à la fin du XVe siècle, après la guerre de Cent Ans ; ils s’achèvent en 1570. Le transept méridionnal et le portail de la cour de Rouen sont construits. Les chapelles méridionnales datent du XVIe siècle. Lés chapelles méridionales datent du début de cette période. Le portail nord, appelé portail saint Nicolas, les deux chapelles qui l'accompagnent et le transept intérieur ont du être construits entre 1550 et 1575. Toute la partie supérieure du portail nord, la coupole et les autres chapelles septentrionales sont de l'époque Louis XIII et Louis XIV.
L’actuelle Collégiale Notre-Dame qui est le fruit de plusieurs siècles de labeur offre à vos yeux un contraste saisissant entre un intérieur gothique sobre comparé à un extérieur au style richement flamboyant au sud et un décor Renaissance au nord. Ainsi se découvrent notamment une découpe de pierre en dentelle, d’un côté, les flammes qui règnent dans les fenêtres et les pierres ajourées en dentelle, de l’autre les colonnes à l’Antique et les statues d’inspiration grecque. L'édifice est orienté et de plan allongé. La nef se compose d'un vaisseau central encadré de bas-côté. Le chevet plat reprend le plan tripartite avec les collatéraux. La façade occidentale est occupée par une façade harmonique.
La façade harmonique de la Collégiale Notre-Dame est pourvu d'un porche à trois arcades brisées flanquées de fins contreforts dans son premier niveau d'élévation. Les arcs latéraux sont pourvus de deux niveaux d'arcatures aveugles tandis que l'arcade centrale est ouverte par un portail à deux vantaux. Le portail à fort embrasement est orné de voussures sculptées reposant sur un piédroit à colonnettes, le trumeau (pilier central) est occupé par une statue-colonne de la Vierge à l'Enfant et le tympan brisé est historié. La façade est flanquée de deux petites tours carrées à toiture à pavillon.
Le porche est surmonté dans la partie centrale de la façade d'une baie en arc brisé à voussures, décorée d'une grande rose à remplage gothique, puis d'un pignon percé de deux petites baies géminées en arc brisé. Les parties latérales, occupées par des tours rectangulaires sont percées de grandes baies géminées gothiques à voussures et de baies géminées plus réduites dans la partie haute. Les tours sont coiffées de toitures de type à pavillon et ligne faitière. L'élévation latérale des tours est la même que l'élévation en façade.
Les côtés de la nef sont élevés sur deux niveaux. Les bas-côtés sont percés de larges arcades surmontées de flèches sculptées et percées de baies brisées au remplage complexe sur le côté sud. Le bas-côtés au nord est rythmé de contreforts classicisants séparant de larges baies abaissées dans lesquelles sont inscrites trois baies géminées surmontées d'une petite rose. Les bas-côtés de l'édifice reposent sur un sous-bassement plein et sont surmontés d'une balustrade. La partie haute des la nef est percée de grandes baies brisées à remplage, séparées par des arc-boutants.
Les façades latérales des bras inscrits du transept, flanqué de tours étroites, sont ouvertes par un portail en arc brisé à deux ventaux, surmonté d'une balustrade, et d'une grande rose au remplage complexe dans la partie supérieure. Une autre balustrade surmonte la rose, suivie par un pignon percé d'une baie géminée. La nef et les bras du transept sont couverts de toitures à deux pans. Le chevet est flanqué au nord d'un bâtiment annexe comportant une tour et percé de plusieurs baies en arc brisé. Le mur pignon du chevet, à l'élévation tripartite, est flanqué de contreforts. La partie centrale du chevet est percée d'une haute baie en arc brisé, surmontée de deux petites baies rectangulaires. Les parties latérales sont percées de baies en arc brisé dans la partie inférieure.
Le nef intérieure de la Collégiale Notre-Dame est élevée selon trois niveaux : un niveau de grandes arcades en arc brisé, un triforium aveugle et un niveau de fenêtres hautes. Le vaisseau central est couvert d'une voute en croisées d'ogives. L’élégance et l’harmonie gothique de la longue nef et du chœur frappent le visiteur. Lorsqu’on pénètre dans la Collégiale Notre-Dame, ce sont les vitraux magnifiques, datant du XVIe siècle, qu’on remarque souvent en premier. Ils viennent dépoussiérer immédiatement le côté très sobre de l’élégance gothique. Dessinés et créés par Romain Buron et Arnoult de Nimègue, ils nous racontent la vie des apôtres, des saints et des martyrs chrétiens. Ils apportent une belle lumière qui sublime l’ensemble du décor.
Certaines chapelles de la Collégiale Notre-Dame abritent une statuaire remarquable : une mise au tombeau du XVIe siècle, un Christ polychrome du XVe siècle ainsi que des statues de sainte Clotilde plus ancienne encore, viennent agrémenter la sérénité du lieu. Des tableaux de maîtres agrémentent encore un peu plus la beauté du lieu. Un tableau de Jacques Stella orne un mur, et plusieurs toiles d'un artiste itinérant Quentin Varin, , lequel dut susciter sa vocation de peintre au jeune Nicolas Poussin, sont également exposées.
Des crédences sur les stalles nous parlent de la vie quotidienne des habitants de l’époque, représentent quelques animaux ou montrent aux fidèles défauts et péchés. Une tribune d’orgue est toujours là, depuis 1573. Elle fut sculptée dans le bois, par Étienne Delaune. Les panneaux nous parlent évidemment des vertus chrétiennes, mais aussi de personnages mythologiques ou bien des sciences. Encore aujourd’hui, l’orgue est en état de marche, et il y a régulièrement des concerts ou des messes. D’autres objets religieux issus de la collégiale Notre-Dame sont exposés au Musée d’Histoire locale, Nicolas Poussin.
La Collégiale Notre-Dame des Andelys reste ouverte toute l’année, à l’exception du weekend de la “Foire à Tout”, au début du mois de septembre de chaque année. L’entrée est gratuite et la visite est libre. Les portes s’ouvrent au public à partir de 9h tous les matins, et elles se referment à 17h30 en hiver et 19h en été. Déhambuler dans la Collégiale Notre-Dame, comme dans toutes les cathédrales, c’est se souvenir de ce qu’était la France il y a plusieurs siècles.
La collégiale Notre-Dame des Andelys fait partie d’un ensemble patrimonial exceptionnel : visitez également le célèbre château Gaillard, édifié à la fin du XIIème siècle par Richard Cœur de Lion, Roi d’Angleterre et Duc de Normandie, mais aussi l’hôpital Saint Jacques en bord de Seine, l’église Saint Sauveur et de nombreuses maisons à pans de bois et maisons balnéaires.