Conches-en-Ouche a été célèbre pendant tout le moyen âge, située à l’Ouest d’Evreux fut un territoire maintes fois convoité. Son histoire est mêlée aux évènements et à l’histoire des plus illustres personnages du royaume. L’histoire de Conches commence vers 1034, lorsque les seigneurs de Tosny, héritèrent de ce fief alors appelé Castellio en latin médiéval, Castillon en normand septentrional et occitan, Chastillon en normand méridional et en ancien français, d'où Châtillon. Tantôt partisan des Anglais, tantôt du Roi de France, les remuants Tosny remplirent tout le XIIe siècle de leurs luttes sanglantes contre leurs fiers voisins de Breteuil, de Beaumont et d'Evreux.
En ces temps de pèlerinages, les seigneurs de Tosny participèrent à l'un des plus grands : celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. C’est sur le chemin d'un de ces voyages que Roger Ier de Tosny s’arrêta à Conques-en-Rouergue, ville située à la croisée de deux itinéraires vers Saint-Jacques de Compostelle. On y célébrait ardemment le culte de sainte Foy, martyre d’Agen. Roger y aurait obtenu la guérison de sa femme, en aurait rapporté des reliques de la sainte et, en action de grâce, aurait fait construire une église lui étant dédiée à Castellio, la bourgade prend peu à peu le nom de Conches". Par la suite, elle devint également une étape régionale importante du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
L'église Sainte-Foy ne suffisait plus aux besoins des habitants ; Roger de Tosny fit bâtir la tour et le clocher avec le chœur ; c'est à ce seigneur que Conches doit sa véritable importance. L'église actuelle de style gothique flamboyant, dédiée à Sainte-Foy, fut donc commencée, par Roger de Tosny, au XIIe siècle. Cet édifice participe à la beauté des paysages eurois et à la richesse de son patrimoine. Au cours des siècles, les constructions, qui sont venues se greffer ou s'agglomérer aux alentours, l’ont été dans le cadre d’une structure sociale : la paroisse. Ces constructions constituent des références en matière d'architecture locale, car elles sont bien souvent faites avec des matériaux locaux : tuiles ou ardoises à partir du XIXe siècle, pierres : silex, grison, vallée de seine, grès…, briques ou torchis, enduit à la chaux et des sables ou terres proches.
L’église Sainte-Foy actuelle entièrement reconstruire à partir de la fin du XVème siècle a conservé certains éléments du sanctuaire originel. Totalement reconstruit au XVIème siècle, l’édifice est une belle et imposante construction en pierre de taille de 40,50 m de longueur et de 15,30 m de largeur avec un clocher, reconstruit en 1842, édifié en bois et plomb qui s’élève à 56 mètres. La façade principale est tripartite. La façade est percée au centre d'un portail en arc brisé à voussures, avec un tympan ajouré et coiffé d'un gâble. La partie sud de la façade est percée d'une porte en plein à ébrasements et est surmontée d'une fine baie en arc brisé. Au nord, la façade est de style antiquisant avec une porte rectangulaire surmontée d'une frise sculptée et coiffé d'un fronton. La porte est surmontée d'une baie en plein cintre encadrée de grecques et flanquée de pilastres supportant un entablement d'inspiration dorique. Les murs gouttereaux et le chevet sont flanqués de contreforts en alternance avec des baies à remplages en arc brisé. La tour clocher est percée de baies campanaires brisées et est coiffée d'une flèche sur terrasse de style gothique. La nef est couverte d'une toiture à double pente et le chevet d'un toit en croupe.
Après en avoir fait le tour et avoir contemplé les nombreux graffitis figurant sur les murs extérieurs entrez dans l’église Sainte Foy de Conches-en-Ouche. Elle comporte une nef à bas-côtés de sept travées, un chœur de deux travées à collatéraux prolongeant ceux de la nef et une abside à sept pans. Il n’y a pas de transept. Le style est gothique flamboyant, très sobre et élancé avec des arcades latérales très élevées. La façade mi-gothique mi-Renaissance est comprise entre deux tours : la tour du Nord de style Renaissance à angles très saillants et revêtus de larges pilastres, la tour du midi qui supporte une flèche de 56 m de hauteur, constituée d’une charpente en bois (35 tonnes) et recouverte de plomb (15 tonnes). Elle remplace la précédente dont la chute en 1842 provoqua la destruction de deux magnifiques verrières du XVIème siècle.
Plus que par son architecture le lieu est remarquable par les verrières d'une haute valeur artistique qu’il rassemble. Elles sont un exemple rare de l’art des peintres verriers du second et début du troisième quart du XVIIème siècle, rattachées à l’atelier de Beauvais et à Romain Buron qui signe ici ses plus belles œuvres. Les verrières des baies et tympans sont attribuées à Arnoult de Nimègue, maître verrier flamand de la Renaissance, ainsi que les lancettes de la baie dédiée à la Vie de Saint Jean Baptiste. L’église Sainte-Foy de Conches est également dépositaire de la pierre tombale de Guillaume de Conches (1080-1150) grammairien et philosophe du XIIe siècle, l’un des maîtres de l'École de Chartres, avec Bernard de Chartres, Thierry de Chartres, Bernard Silvestre et Jean de Salisbury.