La cité de Breteuil-sur-Iton est située en bordures d’un des plus grands massifs forestiers de l’Eure, sur la rive droite de l’Iton. Ici, histoire et nature s’entremêlent harmonieusement. Grace au bras forcé de la rivière Iton, la ville respire la nature le long de ses canaux et étangs verdoyants. Le nom ce la cité est attesté sous la forme Bretoil en 1050 - 1066. Son histoire a été dominée au moyen-âge par sa situation aux frontières de la Normandie. La cité fut une place fortifiée en 1054 sous la houlette de Guillaume le Conquérant, appelé également Guillaume le Bâtard ou Guillaume de Normandie, duc de Normandie qui détourna le cours de l'Iton par un canal de dérivation partant de Bourth pour alimenter les fossés entourant la ville. Bouclier de la Normandie, Breteuil a été mêlé à toutes les guerres du moyen âge.
Aujourd'hui vous pouvez découvrir son histoire à travers un parcours historique de 2,5 km disponible à la Maison d’Information du Public ou en Mairie de Breteuil situé rue Huckelhoven. Ce circuit révèle une grande partie de ces merveilles d’hier et d’aujourd’hui. Le bâtiment de style néogothique qui abrite l'Hôtel de Ville de Breteuil est imposant et son architecture est remarquable. L'édifice a été construit de 1860 à 1865 sur les fondations de l'ancienne chapelle de l’ancien Hôtel Dieu qui occupait cet emplacement. Cette dernière accueillait malades, mendiants et pèlerins. C’est en mémoire de cette époque que le bâtiment actuel revêt cette architecture remarquable.
Suivez la rue Huckelhoven pour longer le bâtiment par la droite et observer un bâtiment en damier de briques et de silex : c'est la Maison d'Information du Public, cette construction fut autrefois une prison puis la caserne des pompiers. Poursuivre vers la rue des Lavandières qui porte bien son nom puisqu’elle borde le canal de l’Iton où se trouve encore deux lavoirs. Ils furent longtemps utilisés par les blanchisseuses comme en témoignent deux lavoirs de chaque côté du pont. Pour satisfaire les besoins de la population ainsi que les nécessités de la défense, Guillaume le Conquérant fit creuser, vers 1030, ce canal plus élevé que le cours naturel, dérivant les eaux de l’Iton, en aval de Francheville, pour alimenter les fossés de Breteuil.
Ce passage au bord de l’eau, joliment fleuri, est très agréable. Vous venez de franchir les anciens fossés de défense de la ville. Engagez-vous dans la Rue Ribot, au bout de la rue, près de l'avenue des Plesses, à l'entrée de laquelle s'élève le buste de Théodule Ribot, on voit encore la partie inférieure d'une tour carrée construite en grison. Elle ne présente aucune trace d'ouvertures défensives. Cette tour datant du XIIe ne se défendait donc que par ses étages supérieurs, comme celles de l'époque. De plus, elle était ouverte à la gorge, ce qui la rapproche des tours construites par Henri II Plantagenet au château de Gisors. Il semble donc qu'on soit autorisé à la supposer contemporaine de ce prince, qui se montra partout très attentif à protéger ses villes fortes et ses châteaux.
En déambulant sur les Plesses, lieu de promenade et de loisirs dès le XVIIe siècle, se tient le buste de Théodule Ribot. Une authentique trouée verte au beau milieu du centre ville ! Théodule Ribot était un peintre et aquafortiste français, né en 1823 à Saint-Ouen d'Attez (à 5 km de Breteuil) et mort en 1891 à Colombes (Ile de France). Tournez deux fois à gauche, à côté de la Poste, se trouve l'accès au jardin public juste derrière le monument aux morts.
Il faut franchir un discret ruissellement du canal pour y entrer, rien ne laisse deviner le magnifique parc qui se cache derrière. Don de Charlotte de Buhorel à la ville en 1920, ce parc abrite un étang de 7 hectares. Ses berges sont classées Natura 2000. Ce jardin public traversé de belles allées arborées, abrite un étang de 3,5 hectares aux rives ombragées et parsemé de presqu’iles. Une faune et une flore abondante colonisent les berges classées Natura 2000 et, classé Espace Naturel Sensible.
Vous vous trouvez sur le site de l'emplacement de la forteresse en bois de Guillaume le Conquérant, il ne reste plus aucune trace. Elle a été remplacée par un château dont s’empara plus tard Philippe Auguste. De ce château, il ne subsiste que quelques vestiges, surélévations ou buttes, restes de murailles, appartenant à la grande enceinte située dans le parc de l’ancien château de la famille Pillon de Buhorel et dans le grand jardin public.
En sortant du parc, continuez vers la Place Pillon de Buhorel. Le Château Pillon de Buhorel a été édifié entre 1808 et 1920, propriété de la famille Buhorel de 1840 à 1916 puis légué à la ville par Charlotte de Buhorel. Imposant château de briques rouges orné de nombreuses sculptures. Dirigez-vous à présent jusqu'à la fontaine de la Place Laffitte, sur cette vaste place, commerces, services et restaurants se côtoient depuis toujours. Elle elle était autrefois nommée la place de la halle, en son milieu, s’élevait une vaste Halle aux marchands. Une jolie fontaine siège au centre de la place, Breteuil est une ville ou l’eau et la nature ont leurs droits.
Tournez à droite dans la rue Jacques Girard. Jacques Girard, résistant à été fusillé par les Allemands le 17 août 1944. Dans la rue Jacques Girard, se trouve également une plaque en hommage au caporal Paul Henri Floch, natif de Breteuil-sur-Iton et fusillé pour l’exemple en décembre 1914. Tout un symbole car la plaque se situe à quelques mètres seulement de la maison qu’occupait le caporal Floch dans ce qui s’appelait à l’époque la rue au Loup.
Au bout de la rue Girard laquelle découvrez des vestiges du patrimoine industriel du XIXème siècle. Depuis l'immeuble du N°79 de la rue Jacques Girard jusqu'à l'angle de la rue du Dr Brière, admirez la façade d'un bâtiment ayant servi de dépôt aux activités de M. Pillard Soulain, un entrepreneur du bâtiment. Sa résidence personnelle se situe quelques mètres plus loin, dans la rue du docteur Brière, sur la droite. Elle date de 1868 et comporte des sculptures sur le pignon rappelant l'activité du propriétaire : masse du tailleur de pierre, compas, fil à plomb, équerre...
A présent tournez sur votre droite dans la rue Gambetta, puis engagez-vous sur le boulevard des Alliés, au n°58 se trouve la Maison d'Orléans, construite entre 1842 et 1845, elle fut la propriété du roi Louis Philippe et le siège de l’administration de la forêt de Breteuil dont il était propriétaire. Traversez l’Iton "Bras forcé de Breteuil", en 1054, Guillaume Le Conquérant fit creuser un bras forcé sur une dizaine de kilomètres pour détourner les eaux de la rivière Iton et alimenter la ville et ses fossés. Tournez à gauche dans la rue du Moulin. Cette paisible ruelle résidentielle présente un magnifique point de vue sur Breteuil-sur-Iton et son église Saint-Sulpice.
Outre le cimetière ouvert en 1785 qui abrite les tombeaux des grands bienfaiteurs et donateurs de la ville, avec entre autre, la famille Pillon de Buhorel, vous pouvez remarquer un ancien moulin transformé en immeuble d’habitation. L'origine de ce moulin remonte au XIIIe siècle, il servait à moudre le blé. Plus loin, les maisons aux n°612 et 626 composaient l'Auberge du Cornet, mentionnée dans des textes du XVIIe siècle. Ici, l’eau serpente entre les maisons et les îlots de terre, le site, que l’on nomme La Bonde, est le déversoir du petit étang. Admirez les vestiges des anciens vannages.
La rue du Moulin débouche sur l’église Saint-Sulpice édifiée en 1055, sur ordre de Guillaume le Conquérant. Il y célébra l'alliance de sa fille Adèle avec Etienne de Blois en 1086. Plusieurs étapes de construction se sont succédé jusqu'à l'édifice actuel. Une église originellement en bois est mentionnée avant 1015 où elle subit une reconstruction en pierre et mortier. Ravagée par un incendie en 1138, elle est de nouveau reconstruite en pierre de grison. Elle est cédée au XIe siècle abbaye de Lyre par Guillaume de Crépon dit Fitz Osbern, seigneur de Breteuil et de Cormeilles et 1er comte d'Hereford, fut l'un des plus proches compagnons du duc de Normandie Guillaume le Conquérant. Les vieilles pierres "parlent" de l'histoire de Breteuil.
Sa couleur brune est due à l’utilisation du grison. Dans cette région pauvre en pierre, on a eu recours à un matériau ingrat à travailler, caractéristique des constructions de ce secteur de la Normandie, le « Grison » dont l’emploi explique notamment la simplicité des chapiteaux des piliers cylindriques appareillés de la nef, remplacés par de simples chapiteaux carrés. L'édifice de style roman s'élève majestueusement et dresse son clocher vers les cieux. De cette église Saint-Sulpice du XIe siècle, il ne reste que le transept et le clocher. La nef date de la moitié du XIIe siècle et le chœur a été remanié au XVIe siècle. L'intérieur est tout aussi remarquable particulièrement grâce à ses vitraux qui retracent entre autres l'Institution de l'Eucharistie, la Samaritaine et la résurrection de Lazare.
En sortant de l'église Saint-Sulpice continuez votre balade dans la rue Aristide Briand où se succèdent de belles maisons normandes à pans de bois. Magnifique exemple de maison normande composée de briques et tuileaux, datant du XVIe et XVIIe siècle. En face, sur votre gauche, la poutre maîtresse de la maison à pans de bois (aujourd'hui pharmacie), porte l'inscription suivante : "QUE PROFITE A L'HOMME - D'ACQUÉRIR L'UNIVERSEL MONDE - QUAND SON ÂME - EST SOUILLÉE ET IMMONDE - EN MAI 1565". Dans cette rue, au n°55, l'édifice abritait sous l'Ancien Régime le prétoire royal (salle d'audience d'un tribunal), la Chambre du Conseil, la Conciergerie ou prison et une chapelle à l'usage des prisonniers. Il fut transformé en mairie jusqu'en 1859. Au n°43, la maison bourgeoise possède une façade décorée datant du XVIIIe siècle.
Traversez la place Laffitte et engagez-vous dans la rue Paul d’Urclé. A l'angle, de la Rue du 11 Novembre 1918, entouré par ses grilles, se trouve l’ancien château de Bonald. L'histoire raconte qu’Henri IV y aurait passé la nuit avant la bataille d’Ivry, mais l’origine de cette maison bourgeoise remonterait bien au delà de 1691. De simple manoir à pans de bois, la propriété a pris son aspect actuel en 1854. D’abord maison familiale, puis colonie de vacances, le château est réquisitionné pendant la seconde guerre mondiale pour en faire la « Komandantur ». Une des chambres a servi de prison et les caves, de lieu de questionnement des résistants. Aujourd'hui, elle est propriété de l'Association Richard Baret, un Institut Psycho-Thérapeutique et Pédagogique. Propriété privée. Accès interdit.
Avant de tournez sur la gauche dans la Rue des Lavandières, admirez l'Auberge de la Croix d'Or. La partie inférieure de la bâtisse est datée du XVIe siècle. Cette auberge permettait de trouver le gîte et le couvert, mais servait également de salle de réunion pour prendre les grandes décisions de la vie locale. Aujourd'hui, le bâtiment abrite deux classes où sont scolarisés les enfants de l'association Richard Baret. Pour finir cette escapade, sur votre droite dans la Rue des Lavandières, au bord de l’Iton et des Plesses, se trouve le Musée Vie et Métiers d’Autrefois. Pour retrouver un historique plus poussé de Breteuil-sur-Iton, vous y découvrirez au cours des visites guidées plus de trente métiers et scènes de vie retraçant le quotidien des habitants de Breteuil. Ce musée présente une collection de plus de 7000 outils et objets anciens, parfois insolites, sur l’art populaire.