Route En bord de Seine, entre histoire et nature (76)

Après avoir exploré Rouen (km 0) et profité de son patrimoine historique, poursuivez votre parcours en direction de Déville-lès-Rouen (6 km) , via la D6015. Située dans une vallée de Yonville, dite vallée de Bapaume, Déville-lès-Rouen est traversée par le Cailly qui a rythmé son développement. Le courant rapide de cette rivière a permis, dès le début de l’ère industrielle, la construction de moulins puis l’implantation d’une industrie, surtout textile. Ainsi, en 1850, Déville comptait 51 filatures, 4 entreprises de tissage, 22 indienneries et 17 teintureries jalonnent un territoire long de 44km.

Si, aujourd'hui, la majorité de ces entreprises a fermé, des vestiges de ce riche patrimoine industriel sont encore visibles. La roue Tifine, la cheminée Gresland et le musée de la Corderie Vallois, en sont les exemples les plus notables. Au départ de la mairie de Déville, suivez les chemins aménagés le long du Cailly pour découvrir l'histoire industrielle de la vallée. Quand, à ses débuts, Monet vient peindre dans la capitale normande, il habite Dévilenle-lès-Rouen, chez son frère Léon. Ses tableaux Usines à Déville et Le Convoi de chemin de fer sont un des premiers témoignages de l’intérêt qu’il porte aux paysages industriels et, plus largement, à la modernité. 

Pour se détendre ou se promener lors de votre étape, Dévilenle-lès-Rouen offre de nombreux espaces verts : parcs, jardins, sentiers pédestres et aires de jeux sont à votre disposition pour le plus grand plaisir de tous. La commune a également aménagé une partie des berges du Cailly pour proposer un agréable lieu de promenade. Cette petite rivière a permis le développement, dès le Moyen-âge, de nombreux moulins tout le long de son cours. A voir également le patrimoine religieux de la commune : la chapelle Notre-Dame-de-la-Vallée, la chapelle Saint-Siméon, l'Église Saint-Pierre...

Poursuivre en direction de Bapeaume-lès-Rouen (8 km), via la Rue Chasselièvre en direction de Rue Guillaume d'Estouteville/D86A. Au Moyen Âge, un important réseau hydraulique permet le développement des moulins à blé et à papier, à Bapeaume et sur le bord de Seine. Ces infrastructures serviront de base à un développement de l'industrie textile, et notamment, des indienneries. Ces fabriques sont réintroduites par le Suisse Abraham Frey qui, dès 1758, profite de la levée de l'interdiction d'imprimer les toiles de coton. Entre 1800 et l'après-guerre, l'industrie textile est florissante et vaut à la basse vallée du Cailly le surnom de « petite Manchester », ville britannique qui fut un important centre de l'industrie cotonnière.

C’est dans les prairies de Bapeaume-lès-Rouen que Joseph Delattre, qui voue une grande admiration à Corot et à Monet, forme toute la deuxième génération de l’Ecole de Rouen. Delattre fonde en 1896 « l'Académie libre ». La campagne normande devient alors l'atelier où il enseigne à de jeunes peintres tels que Marcel Couchaux, Narcisse Guilbert, Narcisse Hénocque, Maurice Louvrier, Georges Bradberry entre autres. L'atelier est fréquenté par divers artistes dont Camille Pissarro. Admirez l' Église Saint-Pierre (1869).

La prochaine étape sera Canteleu (11 km), situé au bord du fleuve de la Seine. La ville s'étend sur les falaises blanches, sur les coteaux recouverts de verdure et de forêt. D’abord ville de pêcheurs, de bûcherons et de fermiers, les habitants se servaient des atouts naturels de Canteleu pour survivre. Aux XVIIe et XIXe siècle, le village rural s’est transformé en lieu de villégiature pour la bourgeoisie sur la Rive, à Croisset et à Dieppedalle si bien que de nombreuses demeures y ont été construites. Après la guerre de 1940, la ville a connu des mutations profondes.

À la fois porte d’entrée et de sortie du pays de Caux, Canteleu est un point de départ pour visiter la route des Abbayes Romanes, la première, Saint-Georges-de-Boscherville, est située à 5 km. Canteleu est également une étape du pèlerinage du mont Saint-Michel sur le chemin venant d'Amiens par Rouen. Au détour d’une ruelle ou des rues, vous trouverez un beau patrimoine. Une partie du parc Arthur-Lefebvre (militant et résistant fusillé en 1942) est construit sur l’emplacement d’un temple gaulois, un fanum. Édifice carré ou rectangulaire, le fanum se compose d’une enceinte pouvant constituer une allée couverte dominée par une tour centrale. L’emplacement était choisi car une source ou une mare se trouvait juste à côté. La nature était alors adorée.

Pour les amateurs de Flaubert, il faut savoir que sa bibliothèque privée se trouve à la mairie de Canteleu où il est possible de la visiter sur rendez-vous. Le pavillon de Flaubert se trouve à Croisset à 5 mn de Canteleu. L'ancienne mairie à Croisset de 1937 est inspirée de l'hôtel de ville de Stockholm par le maire de l'époque Henri Breton, directeur des papeteries Aubry, qui en a dessiné les plans. Elle contient des fresques du peintre Roger Tolmer. A voir également : l'église Saint-Martin avec son clocher du XVIe siècle, elle est composée d'un clocher-porche, une nef à 5 travées, un transept et un chœur. Elle abrite 3 cloches (du Nord au Sud) : Marie-Caroline (1872), Marie (1821) et Caroline (1821).

A partir de Canteleu, vous avez deux possibilitées d'itinéraire pour vous rendre à Sahurs (25 km) : soit vous restez sur la Rue Chasselièvre ou la D51 qui longe la Seine. Ce village s'étale sur 6 kilomètres située dans un des méandres de la Seine, entre fleuve et forêt. Dès la Renaissance, la luxuriance de la nature attire à Sahurs seigneurs et bourgeois. En 1637, Anne d'Autriche est venue prier en la chapelle Notre-Dame-de-la Paix. En 1940, les travaux d'élargissement du méandre, trop étroit à cet endroit pour la navigation remontant vers Rouen, occasionnent la perte de vingt-deux maisons, dont quatre fermes. Aujourd’hui, se balader au bord du fleuve est toujours un plaisir.

Le patrimoine est partout présent à Sahurs. Au fil de votre parcours, vous découvrirez notamment l'église Saint-Sauveur des XIe, XIIe et XVe siècles, la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix du XVIe siècle, le château de Soquence, le château des étangs, propriété du frère du Général de Gaulle, le jardin de la Closerie ou encore le Manoir de Marbeuf du XVIe siècle. Vous pourrez visiter le Manoir de Villers, « maison des champs » de hauts personnages rouennais depuis le XVIème siècle. Profitez aussi de la vue sur La Bouille et traversez la Seine avec le bac pour prolonger votre visite !

Depuis Sahurs, empruntez gratuitement, le bac pour traverser la Seine et vous rendre à La Bouille. Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte. Vous êtes tout de suite plongé dans l’atmosphère médiévale de ce village de charme. De nombreux peintres impressionnistes exposent dans leur galerie sur le quai et dans les ruelles du bourg. Sans oublier le Grenier-à-Sel, lieu mythique pour ses expos contemporaines. La Bouille et Sahurs, sont deux charmants villages situés de part et d’autre de la Seine. La route touristique "En bord de Seine, entre histoire et nature", vous conduit à présent à Jumièges (52 km), au creux d’une boucle du fleuve. 

Jumièges est évidemment connue pour son abbaye. Consacrée plus belle ruine de France, l'abbatiale Notre-Dame de Jumièges dresse fièrement ces deux tours, hautes de 46 m, dans le ciel normand. Vendues après la Révolution et transformées en carrière de pierre, les ruines furent sauvées de la destruction totale par Nicolas Casimir Caumont qui le premier entreprit une restauration. De la plus puissante des abbayes normandes, consacrée par Guillaume le Conquérant en 1067, il ne reste que des ruines. Mais, quelles ruines !  Si vous avez le temps, jetez aussi un coup d’œil à l’église du village, sur la colline, de forme et d’architecture un peu bizarres, avec une nef romane des XIe et XIIe siècle et un chœur Renaissance. On y retrouve certaines pièces du mobilier de l’abbaye. 

Reprenez votre chemin, en direction de l'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle (66 km). Cette abbaye est l’une des plus vieilles et des mieux conservées de Normandie. L’abbaye de Saint-Wandrille Rançon est une abbaye normande bien différente de celle de Jumièges et de la plupart des abbayes normandes puisqu’elle accueille toujours une cinquantaine de moines, possibilité d’assister à la messe du matin, chantée en grégorien et visites guidées de l’abbaye tous les week-ends de l’année. Fondée au VIIe siècle sous Clovis II, l’abbaye Saint-Wandrille, anciennement appelée abbaye de Fontenelle en référence au ruisseau qui la traverse, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes. Bâtisseurs, les moines, depuis l’origine, construisent églises, hospice, bibliothèque, …

Entre les raids vikings (IXème siècle), le saccage des Huguenots (1562) et les destructions suite à la révolution française (XVIIIème – XIXème siècle), cette terre de saints a toujours su renaître et rayonner. Au fil des siècles, l'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle a subi des dégradations successives, mais subsistent des joyaux tels que le réfectoire restauré , des bâtiments de l'époque mauriste (XVllème et XVlllème siècle) et un magnifique cloître gothique construit du XIVème au XVlème siècle à la place du cloître roman. Ce cloître est utilisé en permanence par la Communau­té et deux galeries sont ouvertes à la visite. 

Rendez-vous à présent à Caudebec-en-Caux (69 km). La ville fait partie du Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande et est traversée par la rivière Sainte-Gertrude ainsi que l'Ambon, qui donnent un charme exceptionnel aux ruelles de la ville. C’est à Caudebec que le mascaret se faisait autrefois sentir le plus vigoureusement. Les monuments d’une commune, n’importe où dans l’Hexagone, sont liés directement avec son histoire. Ancien village de pêcheurs, Caudebec-en-Caux conserve un attachement fort au fleuve. Les quais en bord de Seine sont d'ailleurs entièrement rénovés et offrent aux visiteurs une promenade des plus agréables en plein coeur de la ville surnommée à juste titre "la Perle du Val de Seine". 

Les vieilles pierres ont trouvé un refuge parfait dans ce village de Caudebec-en-Caux pour témoigner des traces de son passé. La maison des Templiers, musée d'histoire locale qui vous emmènera dans le passé gallo-romain de Caudebec-en-Caux. L'église de Caudebec-en-Caux, "une dentelle de pierre" écrivait Victor Hugo face à cette admirable église de style gothique édifiée entre le XIIIe et le XVIe siècle. Venez admirer ses splendides vitraux et son orgue du XVIe siècle. Ne manquez pas de visiter le musée de la Marine de Seine.

Pour finir votre parcours touristique, direction Villequier (74 km). Niché en bord de Seine, le joli village de Villequier, où se trouve le musée Victor Hugo, est l'une des étapes de la Route Historique des Maisons d'Écrivains. Qu’on y arrive en longeant la Seine ou par les petites rues si préservées du village de Villequier, se rendre à la maison Vacquerie, c’est presque déjà faire un voyage dans le temps.  Installé dans la maison Vacquerie dans laquelle Victor Hugo séjourna à plusieurs reprises, ce lieu empreint d'histoire vous plongera dans les souvenirs de la famille de l'illustre romancier. C'est ici qu'un drame terrible allait marquer à jamais la vie de Victor Hugo : le 4 septembre 1843, sa fille Léopoldine et son mari Charles Vacquerie, ainsi qu'un oncle et un neveu, sont morts noyés lors d'une sortie en barque sur la Seine. 

Retrouvez l’héritage maritime dans les différents édifices de Villequier : les graffitis marins de l’église de Bébec, le vitrail naval de l’église Saint Martin ou encore les chapelles de Barre-y-Va, qui selon la légende, auraient été bâties pour remercier la Vierge d’avoir sauvé des marins. La chapelle de Barre-Y-Va, anciennes chapelle où les marins priaient et déposaient des ex-votos avant de partir naviguer en Seine. La chapelle recèle d'ailleurs de centaines de ces offrandes. Outre ses deux églises, celle de Saint Pierre de Bébec sur le plateau et l’église Saint Martin dans le bourg, Villequier accueille également cinq châteaux et plusieurs manoirs. Composée de plusieurs hameaux, Villequier révèle tout son charme et ses attraits au détour d’une balade en forêt, en bord de Seine ou sur les chemins de campagne du plateau.

Les incontournables de cette route touristique

Visites & Activités

• Déville-lès-Rouen fête la Saint Siméon le deuxième week-end de septembre.
• La forêt de Roumare qui s'étend sur 3500 ha est balisée de pistes cyclables, cavalières et d'un GR.
• Canteleu : Un pèlerinage avait lieu traditionnellement le 9 septembre à la chapelle Saint-Gorgon et était accompagné d'une foire réputée dans la région. Depuis 2001, la fête de la Saint-Gorgon a été ranimée, un week-end proche du 9 septembre, sous une forme modernisée, autour des aventures vécues par deux géants, Gorgon et sa femme.
• Sahurs : 

1. Plusieurs chemins de randonnée sont balisés permettant de découvrir les bords de Seine face à la Bouille et la forêt de Roumare (plan au centre de la commune).
2. Le premier week-end de mai : Foire à tout.
3. Le dernier week-end du mois d'août : Fête de Sahurs (thématique) avec feu d'artifice.

• Tous les deux ans, la fête du Cidre se déroule fin septembre à Caudebec-en-Caux. Attirant de nombreuses personnes et très attendue, elle vous invite à découvrir la gastronomie mais aussi les traditions locales. Restauration, animations, jeux divers des régions sont à découvrir toute la journée. Parking assuré.

Plus d'information

• Rouen Sites et monuments : site internet
• Déville lès Rouen Mairie - 1 place François Mitterrand - BP 73 - 76250 Déville lès Rouen - 02 32 82 34 80 - Site internet
• Hôtel de Ville Canteleu - 13, Place Jean Jaurès - BP 11 - 76380 Canteleu -  02 32 83 40 00 - site internet
• Mairie Salhurs - Place Maurice Alexandre - 76113 Salhurs - Tél : 02 35 32 46 03 - Site internet
• L’abbaye de Jumièges - Rue Guillaume le Conquérant - 76480 Jumièges - Tél : +33(0)2 35 37 24 02 - abbaye-de-jumieges@seinemaritime.fr - Site internet 
• Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle – 76490 Saint-Wandrille-Rançon - Tél : +33(0)2 35 96 23 11 (abbaye) / +33(0)2 35 95 98 44 (boutique) - Site internet
• Caux-Seine Tourisme - 02 32 70 46 32 - office@tourismecauxseine.com
• Abbayes Normandie : site internet
• Seine-Maritime : site internet
• Seine-Maritime Tourisme : site internet
• Patrimoine Normand : site internet
• Normandie tourisme : site web