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Abbaye de Graville (76)

L'abbatiale de Graville : exemple de l’architecture gothique normande !

L’abbaye de Graville, également appelée abbaye de Sainte-Honorine, est située dans le quartier de Graville-Sainte-Honorine au Havre, département de la Seine-Maritime en Normandie. Elle se trouve dans le quartier de Graville annexé au Havre en 1919, édifiée à flanc de falaise, elle domine l’estuaire de la Seine. C'est le plus ancien monument religieux havrais, l'ancienne abbaye Sainte-Honorine se compose d'une église abbatiale romane, remontant à l'époque de Guillaume le Conquérant, de deux salles basses et et de bâtiments conventuels datant du XIIIe siècle, remaniés au XVIIIe siècle. 

L’ensemble religieux abrite un musée , le site classé est aussi prisé des promeneurs pour son point de vue sur l’estuaire de la Seine, son cimetière romantique ou encore sa Vierge noire. Entourée d’arbres et de haies où les jardins paysagers, aménagés en terrasses, sont propices au repos, à la lecture, à la rêverie ou encore à la méditation sous le regard bienveillant et protecteur de la Vierge noire, l’Abbaye de Graville, adossée à la colline, regarde vers l’estuaire de la Seine et la zone portuaire du Havre vous offrant un panorama superbe. Etape incontournable sur la route des abbayes normandes.

Aujourd’hui, l’abbaye de Graville est un site touristique et culturel majeur. Les visiteurs peuvent admirer l’église abbatiale avec ses magnifiques vitraux et son architecture gothique. L’abbaye accueille également des expositions et des événements culturels tout au long de l’année. Pour vous y rendre à partir du Havre prendre la D982 (4,6 km) ou depuis Harfleur suivre également la D982 (3,5 km). 

Préparer votre visite touristique à l'Abbaye Sainte-Honorine de Graville

Que vous soyez passionné d’histoire, ou curieux de découvrir la beauté architecturale normande ou encore simplement en quête de spiritualité, l’abbaye de Graville est une destination incontournable sur la route de vos vacances. Laissez-vous envoûter par la magie de cet endroit paisible et laissez votre esprit s’élever vers des horizons spirituels. L'Abbaye de Graville, constituée d’une église et de bâtiments conventuels, domine l’embouchure de la Seine entre le Havre et Harfleur. L’Abbaye est, parmi les grands établissements religieux installés en bord de Seine, le plus en aval. Il faut gravir la colline, à travers les terrasses ombragées de haies d’ifs et de buis, pour s’approcher lentement de l’Abbaye de Graville et en mesurer toute l’importance, mais aussi pour profiter d’une vue imprenable sur la ville du Havre.

Abbaye de graville routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieAussi loin que l’on s’en souvienne... Le site de Graville est un lieu de culte connu depuis les temps les plus reculés, il conserve des traces d'occupation antique. Dès la fin de l’époque mérovingienne, des ermites vivaient dans les falaises au VIe siècle : on constate encore aujourd’hui, dans des grottes naturelles au nord-est du chœur de l’église prieurale, la présence d’aménagements en pierres de taille. Les origines de l’église Sainte-Honorine sont vraisemblablement liées à une mission de saint Vigor, évêque de Bayeux au milieu du VIe siècle. Depuis le Moyen Age, Abbaye Sainte-Honorine de Graville a connu des moments de grande prospérité et de rayonnement, mais aussi de violence face aux aléas de l’histoire. Abbaye Sainte-Honorine de Graville a brûlé en 1787 et la plupart des archives se sont volatilisées. Mais tous les indices encore en notre possession laissent entrevoir un établissement d’importance. Si le site fut bien un prieuré au cours de son histoire, il est mentionné comme une abbaye sur de nombreux plans anciens et le vide de documentation laisse penser que l’appellation d’abbaye paraît justifié. 

Le village de Graville primitif était probablement situé au pied du coteau formé par la falaise morte de la Seine, sur le tracé de la voie gallo-romaine reliant Harfleur à Saint-Denis Chef-de-Caux. La découverte en 1869 d’un groupe de sépultures en pleine terre sous la motte du château des Malet, à proximité d’une source, peut en effet indiquer la présence d’un premier lieu de culte à cet endroit. Toutefois, aucune donnée archéologique ne nous renseigne sur la nature de l’habitat associé à ce cimetière ni sur ses éventuels antécédents antiques. On ignore également la première dénomination du lieu : le vocable de Graville, formé sur le nom d’homme médiéval Gérard ou Girard, ne peut guère être très antérieur au Xe siècle. En dépit d’une documentation écrite très clairsemée, nous sommes un peu mieux renseignés sur les conditions qui présidèrent vers la fin du XIIe siècle à la fondation du prieuré Sainte-Honorine, en remplacement d’une collégiale du XIe siècle qui avait elle-même succédé à un ermitage mérovingien, ainsi que sur l’histoire de la famille fondatrice, les Malet de Graville, célèbre lignage de barons normands au temps des ducs.

En l’absence de textes pour la période mérovingienne, on ne peut être certain que le site de Graville corresponde à la seconde fondation mentionnée dans la Vie de saint Vigor. La configuration des lieux, une église construite à flanc de coteau avec un abri sous roche derrière le chevet, ainsi que les caractéristiques du « tombeau de sainte Honorine », grand sarcophage monolithe de la fin de l’Antiquité ou du début de l’époque mérovingienne, sont cependant les indices d’un établissement érémitique de haute époque.

Les légendes ont nourris comme bien d’autres, le vide historique ou scientifique. Sur l'origine de la sainte Honorine par exemple. L'abbatiale de Graville est dédiée à sainte Honorine, patronne des bateliers. Il est attesté, aujourd’hui, que l’histoire des reliques de Sainte Honorine, est liée aux religieux venus de Bayeux au VIe siècle. La légende veut que cette sainte soit originaire de Mélamare où elle aurait été martyrisée en 303, sous le règne de l’empereur romain DioclétienLe nom même de Mélamare n'est pas antérieur au Xe siècle et on ne conserve aucune trace d'un nom antérieur avec une substitution de toponyme comme c'est le cas pour Harfleur par exemple.

Une autre légende voudrait que Sainte Honorine ait été jetée dans la Seine par des païens de Lillebonne pour venir s’échouer au niveau de l’abbaye.Mais on sait que de fait, les reliques de sainte Honorine ne sont arrivées à Graville qu’à la fin du IXe siècle. Ces légendes sont loin de la réalité historique.

Les religieux de Graville ont bien abrité les reliques de la sainte, sous le règne d’Eudes Ier (888-898), bien que le lieu même de Graville ne soit pas mentionné avant l'année 1148. Lors des attaques Vikings, Eude réussi à obtenir momentanément une zone de paix le long de la vallée de la Seine, de Paris à son embouchure. Cependant durant l'hiver 889-890, à la suite d'une défaite militaire, les nordiques se dirigent vers la Bretagne à l'est et s'approchent dangereusement de Coutances et de Bayeux.

On assiste alors à de grands exodes de corps de saints vers l'est, Rouen accueille par exemple les reliques de saint Lô et de saint Romphaire. Les reliques de sainte Honorine semblent à ce moment être conservées dans le diocèse de Bayeux, et doivent elles aussi être mises en sécurité. Puisque de nombreux indices laissent supposer de forts rapports entre Sainte-Honorine de Graville et l'évêché de Bayeux, on suppose alors que les reliques sont mises en sécurité à Graville à ce moment, autour de 890. Après la mort d’Eudes Ier, les reliques furent à nouveau menacées par des nordiques, et c’est là qu’elles prirent le chemin de Conflans-Sainte-Honorine en 898.

Abbaye de graville les routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieToutefois, bien que le corps de la sainte ait quitté le prieuré, le culte de Sainte Honorine reste très fort à Graville. Le recueil des miracles de Conflans, dont le récit couvre jusqu’au XIVe  siècle, nous rapporte un épisode qui expliquerait la persistance du culte jusqu'à aujourd'hui. Une riche dame aurait fait fouiller le sarcophage vide, et via le trou percé dans ce dernier, un chevalier parvient à ramener un peu de sang de la sainte, en plus d’une de ses vertèbres. Si on remet en perspective avec la situation du prieuré de Graville au XIIIe  siècle, moment de reconstruction des bâtiments conventuels, du chœur et du cloitre, on comprend alors l’intérêt de relancer le culte de la sainte en s’appuyant sur cette légende. Autrement dit, la présence de reliques de la sainte récemment retrouvées, permettent un afflux de pèlerins, c’est-à-dire  une  rentrée  d’argent  stable  et  abondante. C'est à ce moment que naissent les légendes faisant de sainte Honorine une sainte locale.

Le site de Graville devint lieu de pèlerinage lorsqu’il accueillit les reliques de Sainte Honorine, elle accueillait en effet de nombreux pèlerins étant donné que la sainte était réputée pour guérir de la surdité. La présence d'une collégiale sur le site de Graville est attestée probablement dès le IXe siècle. Entre la fin du Xe et le début du XIIe siècle, le duché de Normandie compta près d’une trentaine d’établissements de clercs séculiers. La plupart de ces collèges de chanoines furent fondés par de grandes familles de barons auprès de leur résidence principale, manoir familial ou château. À la différence des moines bénédictins, qui vivaient cloîtrés, les chanoines bénéficiaient d’une certaine liberté de mouvement.

Chacun d’entre eux disposait d’un fond de ressources propre, la prébende, et d’une maison particulière où il était libre de se retirer en dehors des heures communes réglées par les offices. Rarement très nombreux, pas plus d’une douzaine le plus souvent, ces clercs étaient au service de leurs patrons laïques. Leur fonction première était de prier pour le repos des âmes des défunts, mais ils assumaient aussi souvent auprès des membres de la famille les rôles de chapelains, de secrétaires, de précepteurs ou de médecins. Après avoir occupé une place de premier plan dans la vie religieuse du duché, les collégiales furent presque toutes supprimées avant la fin du XIIe siècle, pour être converties en prieurés ou remplacées par des établissements réguliers. Elles n’ont, pour cette raison, laissé que très peu d’archives.

À Graville, le plus ancien acte conservé est une charte des environs de 1200, postérieure d’un certain nombre d’années à la transformation du lieu en établissement de chanoines augustins. La seule allusion au collège de clercs primitif se trouve dans un document de la première moitié du XIIe siècle, le récit de la translation des reliques de sainte Honorine à Conflans : au prix d’un anachronisme sans doute involontaire, l’épisode étant censé se dérouler sous le règne de Charles le Simple (893-922), l’auteur évoque la présence de clerici à Graville.

C’est à Guillaume Malet, seigneur de Graville et compagnon de Guillaume le Conquérant que l’on doit les premiers élans de l’église abbatiale romane que nous pouvons encore aujourd’hui admirer. Après l'installation des premiers moines bénédictins, Guillaume Malet, compagnon de Guillaume le Conquérant, rentrant vainqueur de la Bataille d’Hastings,  lui donne toute sa grandeur au XIe siècle. C'est à lui que nous devons les premiers élans de l’église abbatiale romane que nous pouvons encore admirer aujourd’hui. Une charte de 1203 rapporte que Guillaume Malet, compagnon de Guillaume le Conquérant, rentre vainqueur de la bataille d’Hastings, et fonde le prieuré de Graville, qui dépendra de Sainte-Barbe-en-Auge. La charte fixe précisément le nombre de chanoines et les règles à suivre, mais aussi détaille la série de dîmes, de droits d'usage et de patronages donnés au prieuré.

Des frères du monastère de Sainte-Barbe-en-Auge : Chanoines Réguliers de Saint Augustin, furent ainsi dépêchés à Graville pour édifier un premier monastère sur une terre appartenant à Guillaume Mallet. Dans la charte de 1203, Guillaume Malet, cède au prieuré les patronnages de Saint-Valéry-de-Fontaine, Saint-Michel-de-Grandcamp, Saint-Sulpice-d'Onvéville, Saint-Nicolas-de-Grandcamp, Saint-Nicolas-de-Tennemare, Saint-Michel-du-Coudray, Saint-Pierre-d'Ermeville, Saint-Martin-de-Cloville, Saint-Pierre-de-Gonneville et de Saint-Sauveur-la-Campagne, dans une autre charte : des droits d'usage dans la forêt des Halates, et dans deux autres chartes : dix acres de terre à la Mare-Blonde et un moulin à Rouelles. Nous ne connaissons pas le détail des donations des générations qui lui ont directement succédé à Guillaume Malet, en revanche, nous savons que Guillaume Nolasque de Graville, seigneur de Graville et baron d'Eye entreprend la construction des bâtiments conventuels fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle, dont il subsiste aujourd'hui des traces dans la salle capitulaire.

L’ampleur et la qualité des parties romanes de l’église de Graville compensent fort heureusement ce silence des textes : manifestement, un édifice d’importance majeure a remplacé, vers le dernier quart du XIe siècle, l’oratoire primitif du haut Moyen Âge.  Au début du XIIIe siècle, Robert II Malet de Graville favorisa les moines. En 1200 et 1203, il leur octroya des dîmes et des patronages sur plusieurs églises comme Saint-Valéry-de-Fontaine, Saint-Sulpice d'Onvéville, Saint-Martin-du-Coudray, Saint-Pierre-de-Gonneville... L'abbaye fut en partie reconstruite au XIIIe siècle avec les deniers du seigneur de Graville. Le chœur de l'abbatiale, cloître et la salle capitulaire furent alors remaniés en style gothique.

Le 1er mai 1252, le journal d’Eudes Rigaud, archevêque de Rouen de 1248 à 1275, mentionne qu’il souhaite restreindre l’accès au chœur de l'église paroissiale, et donc la vénération des reliques, aux laïcs. Les diverses fouilles effectuées aux XIXe  et XXe  siècles n’apportent aucun indice lié à son existence, et aucun stigmate n’est visible dans l’architecture. La présence d’une cloison en dur est donc à écarter. D’autres matériaux ont pu être utilisés sans laisser de trace, mais ni la construction, ni la présence de cette cloison n’étant évoquée dans les textes, son existence est donc tout de même remise en cause.

Abbaye de graville la nef romane routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieEn 1256, Jean II Malet de Graville donna la moitié du moulin de Rouelles à la communauté, et en 1260, dix acres de terre à la Lande-Alart. En 1346, Jean IV Malet confia une terre aux chanoines située également à La Lande Alart. Au cours de son histoire, l'Abbaye Sainte-Honorine de Graville a accueilli les grands de ce monde comme quartier général : Philippe le Bel en Août 1295, Henri V de Lancastre, roi d'Angleterre en août 1415, Charles Ier de Cossé, maréchal de France et Charles IX en 1563. Le cœur de Louis Malet de Graville, amiral de France a été déposé dans l'église. Avec la guerre de Cent Ans, l'abbatiale subit des dégradations. En 1360, pendant la guerre de Cent AnsHonfleur est aux mains des Anglais. La tour Nord du massif occidental de l'église prieurale est partiellement détruite de peur qu’elle ne serve de lieu d’observation aux Anglais. La tour Sud a totalement disparu pendant les guerres de religion.

Enfin en 1563, pendant les guerres de religion, le Havre change de mains plusieurs fois, et durant un temps l’église aurait été utilisée comme écuries. Naturellement durant ces événements, peu de soins sont accordés à la conservation de l’édificeEn 1641, ce sont les génovéfains de la congrégation de Saint-Maur qui s’installent à l'Abbaye Sainte-Honorine de Graville, apportant de nouvelles modifications aux bâtiments et de nouvelles règles. L’abbatiale fut alors séparée en deux parties, l’une destinée aux paroissiens, l’autre aux moines. Jusqu'à la Révolution française, l'église sera donc partagée en deux : le choeur pour la communauté religieuse et la nef pour les paroissiens. C'est à Eudes Rigaud, archevêque de Rouen de 1248 à 1275,que nous devons cette séparation. Cela créa des confusions historiques puisque les deux parties prirent des dédicaces différentes, la nef s’appelant Notre-Dame des Bruyères et le chœur, église Sainte-Honorine. C’est ainsi que certains historiens cherchèrent une deuxième église.

Dans le chœur, un remarquable retable baroque prend place dans les premières années du XVIIe siècle. Les génovéfains installés à Graville ont compté parmi eux de grands savants, astronome et naturaliste, comme les chanoines Pingré ou Ventanat. Les bâtiments conventuels sont reconstruits au XVIIIe siècle. Ils seront en partie détruits par un incendie en 1787. En 1840, il est décidé d’entrer dans une phase de travaux importants afin de préserver l'Abbaye Sainte-Honorine de Graville de la ruine et de retrouver un état d’origine. L’architecte désigné pour la restauration est Charles Louis Fortuné Brunet-Debaines, architecte de la Ville du Havre. Le petit porche au Nord de la nef, visible sur certaines gravures anciennes, est supprimé.

A l’intérieur de l’église Sainte-Honorine de Graville, la galerie ogivale à l’est de la nef est également supprimée pour retrouver le plan primitif de l’église. La croisée du transept est restaurée. Des fouilles menées par Albert Naef sont entreprises en 1890. Elles ont largement contribué à faire connaître l’Abbaye. En 1909, c’est au tour du pignon et du transept Nord d’être restaurés. L’attention est alors portée aux salles basses, elles seront à leur tour classées Monuments Historiques en 1921. En 1944, l'église, et plus particulièrement le chevet, sont endommagés. Après restauration, la nef et le transept sont rouverts en 1982, puis le chœur quelques années plus tard.

À la découverte de l’abbaye de Graville : un sanctuaire de spiritualité et d’histoire

L’Abbaye Sainte-Honorine de Graville et son environnement : joyau médiéval et chef-d’œuvre de l’art roman en Normandie, cette abbaye bénédictine est un exemple saisissant de l’architecture gothique normande, avec ses imposantes tours, ses voûtes élégantes et ses vitraux colorés qui racontent des histoires sacrées. Accrochée au coteau, elle domine la ville du Havre et le fleuve, ses jardins en terrasses dévoilent un superbe panorama sur les côtes de Basse-Normandie jusqu’à Caen.

Abbaye de graville ancien prieure les routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieSur le parcours vers l’église abbatiale Sainte-Honorine de Graville vous tombez face à face avec une statue en bois polychrome de Saint-Nicolas qui accentue l'émotion. Lorsque vous entrez dans l’église, vous serez subjugués par la beauté et la blancheur de la pierre : le style épuré du roman. Le lieu est habité par un nombre impressionnant de sculptures et de statuettes polychromes nous plongeant dans un véritable voyage artistique médiéval. L’église, de plan allongé en croix latine, est orientée à l’Est. Sa nef est composée d'un vaisseau central flanqué de bas-côtés saillants. On compte six travées pour la nef et deux pour le chœur, ces deux espaces étant séparés par un transept saillant qui se termine par un mur pignon. L'église s’achève par un chevet plat pourvu de deux baies en arcs-brisés, de trois contrefort et d’un pignon.

Sans entrer dans le détail de ses dispositions architecturales, observez tout d’abord que ses proportions et son plan d’ensemble sont assez proches de ceux de la collégiale de Gournay-enBray, construite au début du XIIe siècle : une nef à collatéraux de six travées, des chapelles à absidioles orientées aux extrémités des bras de transept, un chœur à collatéraux, une façade occidentale à deux tours. Seule différence notable, les deux tours sont intégrées à la première travée de la nef à Gournay, alors qu’elles forment un avant-corps à Graville, avec un niveau inférieur voûté comme une crypte. Cette différence correspond à l’évolution générale des corps de façade entre la seconde moitié du XIe siècle et le début du XIIe siècle, même si la présence d’un étage inférieur voûté à Graville n’est nullement un trait archaïque, ce dispositif résultant de la simple nécessité de racheter la pente du terrain.

L’entrée dans l’église abbatiale Sainte-Honorine de Graville se fait par une façade à pignon composée de deux niveaux. Le premier niveau est pourvu d’une porte en arc-brisé et le second d’une baie à remplages. La façade est encadrée par une tour nord quadrangulaire collée contre elle, la tour sud ayant été détruite et remplacée par un contrefort. Le clocher est situé sur la croisée du transept. Il est composé de deux niveaux de baies géminées et couvert par une flèche de type Fry tandis que la nef, le transept et le chœur sont recouverts par une toiture à double pente.

La partie haute des murs du transept s’orne de grandes arcatures plates entrecroisées, dispositif relativement peu fréquent dans le duché ; on a évoqué, en l’occurrence, de possibles modèles anglais. À cela s’ajoute, au sommet du pignon nord du transept, une longue frise de décors sculptés en méplat, présentant une grande variété de motifs géométriques, végétaux et animaliers. Les collatéraux sont quant à eux couverts par une toiture en appentis. Les murs latéraux de la nef présentent deux niveaux. Le premier est formé par les collatéraux saillants épaulés de contreforts et percés de baies en arcs-brisés. Le second niveau se constitue, lui, de petits contreforts séparant des oculus.

La pierre utilisée pour les appareils et les décors sculptés de l'édifice est une variété de pierre de Caen, matériau très apprécié des bâtisseurs romans. Extraite des carrières de la plaine de Caen et du Bessin, elle fut exploitée et commercialisée à grande échelle aux XIe et XIIe siècle. Les livraisons à longue distance se faisaient par la voie maritime, les éléments de décors étant le plus souvent façonnés à proximité des carrières et arrivant tout taillés sur le chantier, prêts à être posés.

Abbaye de graville arc trilobe de la salle capitulaire routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieDans l’église abbatiale Sainte-Honorine de Graville, la nef est surmontée d’une toiture en bois suffisamment légère pour percer des fenêtres sur les bas-côtés, une spécificité de l’art roman normand. Le vaisseau central s’élève sur deux niveaux. Le premier est composé d’arcades reposant sur des piliers flanqués de colonnes. Elles donnent sur des bas-côtés percés de baies à ébrasement en plein cintre, tout comme le deuxième niveau du vaisseau central. Le sanctuaire est séparé du reste de l’édifice par un arc triomphant en plein cintre. Le couvrement présente une charpente en bois apparente à entraits et fermes.

Les dispositions générales de l’édifice roman sont bien conservées, à l’exception du chœur et de ses collatéraux, entièrement refaits au XIIIe siècle. La nef présente une alternance de piles faibles et de piles fortes comme à Jumièges, les bras du transept sont relativement longs et une tour-lanterne classique, sur plan carré, s’élève au-dessus de la croisée. Selon l’usage en Normandie, la nef était couverte d’un simple plafond de bois, mais alors que les collatéraux de Jumièges sont voûtés, ceux de Graville ne laissent voir qu’une couverture de charpente. La principale originalité de l’église romane de Graville réside dans son décor architectural. Le transept Nord du XIe siècle et les chapiteaux des colonnes retiendront votre attention par leur beauté. 

Dans la nef l’église abbatiale Sainte-Honorine de Graville, les chapiteaux des colonnes sud sont riches et variés et représentent des entrelacs, soleil, quadrupèdes, un homme, un animal dressé sur sa queue, une tête d'homme, des draperies, des volutes, des hommes qui semblent se battre, des chevaliers l'épée au poing, des têtes de chevaux, des feuillages et des arabesques, un homme sur un cheval. Ces chapiteaux ont été beaucoup restaurés, parfois partiellement, peu sont originauxSur le côté nord, les chapiteaux sont plus cubiques voire d'inspiration carolingienne et contrastent avec la fantaisie de ceux du sud. Ils permettent un rapprochement avec ceux de l'abbaye Saint-Georges de Boscherville, de l'abbaye Sainte-Trinité de Lessay, de l'église Saint-Gervais de Falaise et d'autres églises en Angleterre, ce qui place l'église de Graville au centre de courants et d'échanges artistiques entre le duché et l'Angleterre. Les différences stylistiques des chapiteaux et des arcades sud et nord de la nef sont aujourd'hui inexpliquées.

La façade du bras du transept nord est remarquable avec, de bas en haut, deux petites baies romanes, puis deux grands arcs cintrés dont l'enlacement forme trois ogives, celle du milieu percée d'une fenêtre. Le fronton est orné de deux baies géminées. La frise est couverte de losanges avec un carré et le monogramme du Christ, deux lièvres en pleine course, des entrelacs, des étoiles, des zigzags, une figure de Sagittaire, un lion luttant avec un serpent, une étoile et un lion, une bête monstrueuse, des oiseaux, des dragons, une tête d'âne, un griffon ailé. Ce décors, comme l'ensemble du décors extérieur est comparable à ce qui se trouve dans le Bessin, comme à Secqueville ou Saint-Pierre de Taon.

Le chœur de l’église abbatiale de Graville taillé en gothique contraste avec l’épure du style roman. Le chœur, reconstruit en style gothique au XIIIe siècle, abrite un remarquable retable baroque du XVIIe siècle et un sarcophage antique qui aurait contenu les reliques de sainte Honorine, avant qu’elles ne rejoignent Conflans-Sainte-Honorine.

Poursuivez ensuite la visite de l'édifice par les bâtiments conventuels datant du XIIe au XVIIe siècle. Le réfectoire et le cloître ayant disparu, partiellement détruits par un incendie en 1787, il ne reste que la salle capitulaire et le scriptorium. Quelle surprise de découvrir à l'entrée du site une statue géante d’une vierge à l’enfant, accompagnée d’un sanctuaire qui fait encore l’objet de nombreuses dévotions. Les jardins en terrasses épousent les dénivelés. Dominant la ville, y est donc érigées une monumentale statue de la vierge à l’enfant de six mètres de haut, appelée « Vierge noire » parce qu’elle remplace une autre vierge fondue dans un alliage moins noble devenu noir par corrosion. Dessinée par Froc-Robert suite au vœu de l’association des Mères chrétiennes pour ériger une statue si la ville n’était pas envahie par les Prussiens en 1870. Resté brut, le métal qui devait être recouvert d’argent a noirci, d’où le nom de Vierge noire. Des ex-voto sont toujours déposés aux pieds de la copie inaugurée en 1985, la statue ayant été endommagée en 1944. Cette Vierge noire dans le cimetière est une réplique. La statue originale, réduite en miettes par les bombardements, a seulement pu sauver sa tête, conservée à l’intérieur de l’Abbaye.

Avant de rentrer dans les bâtiments conventuels, profitez des jardins construits en espalier et offrant une profusion de couleurs. Les bâtiments conventuels, jadis lieux de vie des moines, ont été transformés en espaces d’accueil et en musée dès 1926.

Dans la première salle vous serez surpris par la découverte d’une statuaire religieuse des XIVe, XVe, et XVIe siècles parmi les plus belles de Normandie. C’est un ancien conservateur, sculpteur lui-même, qui a constitué la riche collection de statues antiques, dotée de quelques vierges aux traits délicats. Les sculptures proviennent de diverses églises de la région avec notamment une statuaire religieuse remarquable, la plus belle de Normandie selon la légende. Parmi les statues remarquables, se distinguent plusieurs Vierges à l’enfant, des Christs ou saints illustrant la richesse et la diversité de la production statuaire du XIVe au XIXe siècle.

Abbaye de graville ancien prieure routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieA l’étage supérieur, on verra une incroyable collection de maquettes de maisons de tous les styles, de toutes les époques, de la fin du XIXe siècle et du commencement du XXe siècle, et de tous les pays. C’est l’œuvre d’un passionné de la région, Jules Gosselin, qui passa à la fin du XIXe siècle de nombreuses années à réaliser ces étonnantes maisons. Jules GOSSELIN, est né en 1863 à Gonneville-la-Mallet, dans la région du Havre. Ces maquettes sont toutes réalisées avec des matériaux simples : plâtres, bois, osier, tissus, cuir, peinture. Toutefois, à partir de ces matériaux, Gosselin a toujours cherché la reproduction fidèle, transformant, mêlant les matériaux. Outre la maison, l’auteur a cherché, lorsque c’était possible, à présenter le site dans lequel elle s’élevait: piton rocheux, lac, forêt. Si la technique n’évolue guère au fil des années, le souci du détail, du réalisme, s’affirme. Retraçant une « Histoire rétrospective de l’habitation humaine » cette collection est offerte à la ville du Havre en 1949. De nombreux meubles anciens leurs sont associés.

Des éléments lapidaires provenant d’édifices religieux de la région ou de l’Abbaye même sont également visibles. Notamment quatre dalles funéraires découvertes en 1856 à l’occasion des travaux de terrassements engagés pour établir les fondations de l’abside d’une nouvelle église Saint-Nicolas de l’Eure, au Havre. Déposées au Musée municipal, elles sont installées un siècle plus tard par Reynold Arnould dans la grande salle basse de l’Abbaye de Graville.

Petite nouveauté accessible seulement via les visites guidées car il faut descendre dans les sous-sols classés : une apothicairerie, reconstituée à l’aide de pots à pharmacie anciens et d’éléments en bois provenant de l’ancien hôpital du Havre, rappelant que les moines avaient pour mission de prodiguer leurs soins aux plus démunis.

Accolé au jardin, un cimetière romantique datant du XIXe siècle, mêlant sépulture et végétation, sert d’écrin à ce lieu pittoresque, renferme quelques stèles valant le coup d’œil, notamment celles des enfants Lefèvre, issus d’une famille chère à Victor Hugo. Rien ne prouve que le poète ait visité l’Abbaye, mais c’est bien lui qui a composé les épitaphes, gravées sur les pierres tombales.  Sur la terrasse située à l’emplacement de l’ancien cloître, vous êtes de nouveau emportés par une vue exceptionnelle sur la Seine et son estuaire. Des bancs nous incitent à nous poser pour admirer, méditer et sentir le vent du littoral tout proche. Un cèdre du Liban, distingué comme « un arbre remarquable de France », marque comme un immense parasol l’entrée de l’abbatiale.

L'Abbaye de Graville met en place, chaque année, des expositions temporaires et des événements culturels. Au-delà de sa dimension spirituelle, l’abbaye de Graville est également un témoin précieux de l’histoire et de la culture normandes. Des événements marquants ont eu lieu entre ses murs, notamment la signature du traité de Graville qui a mis fin à la guerre de Cent Ans.

Carnet pratique de l'Abbaye de Graville

Les incontournables du Havre

  • Les visites des villes et villages. 
  • Circuits de randonnées pédestres et cyclotouristiques.
  • Panoramas
  • Gastronomie : n'oubliez pas votre panier gourmand.

Visites au Havre

  • Musée du prieuré de Graville - 22 Rue Elisée Reclus – 76600 Le Havre - Tél : 02 35 47 14 01
  • Réservation des visites guidées - et/ou atelier au 02 35 41 69 15 - ou 02 35 41 69 17 - Toute l’année sauf le mardi. Abbaye de Graville - Rue de l’Abbaye - 76600 Le Havre - Tél : 02 35 24 51 00 ou 02 35 42 27 90 - albane.chaignon@lehavre.fr - Site internet
  • Musée Le Havre - mah@lehavre.fr - Site internet

Activités du Havre

Festivités au Havre

  • Festival littéraire, le Goût des Autres se tient en janvier. A travers des lectures, des conférences et autres évènements culturels, il met en avant les littératures du monde.
  • Originale, la Fest Yves est un évènement aux couleurs bretonnes qui prend place dans le quartier Saint-François chaque mois de mai.
  • Dixie Days est un festival de jazz qui se déroule en juin sur les plages du Havre et de Sainte-Adresse.
  • Polar à la Plage, festival littéraire dédié aux romans policiers, est organisé chaque année en juillet. Tout comme le festival des musiques du monde, Moz'aïques, il prend place dans le cadre des Z'Estivales, animations de rue se déroulant tout l'été.
  • En septembre, la fête de la mer dévoile le départ d'une course reliant Le Havre à Bahia au Brésil.

Consulter nos pages : 

  • A voir au Havre
  • A faire au Havre
  • Parcours touristique au Havre
  • Histoire du Havre

Marchés à visiter autour du Havre

  • Le Havre : marché Mardi & Jeudi & Samedi toute la journée & Vendredi (0km)
  • Harfleur : marché Dimanche (7km)
  • Montivilliers : marché Jeudi (9km)
  • Honfleur : marché Samedi (13km)
  • Trouville : marché Mercredi & Mercredi & Dimanche & Dimanche (14km)
  • Deauville : marché Mardi & Samedi & Vendredi (15km)
  • Blonville-sur-Mer : marché Vendredi (18km)
  • Blonville-sur-Mer : marché Mardi (18km)
  • Gonneville-la-Mallet : marché Mercredi (18km)
  • Saint-Romain-de-Colbosc : marché Samedi (19km)

Sites touristiques à visiter près du Havre

  • Honfleur : plus beau détour de France(12 km)
  • Touques : ville fleurie 4* (16 km)
  • Falaises d'Etretat : site de grand beauté naturel (25 km)
  • Cabourg : ville fleurie 4* (28 km)
  • Pont-Audemer : plus beau détour de France (34 km)
  • Notre-Dame-de-Gravenchon : ville fleurie 4* (34 km)
  • Beuvron : plus beaux village de France (35 km)
  • Boutemont : jardin remarquable (35 km)
  • Fecamp : ville d'art et histoire (36 km)
  • Cote d'Alabatre : site de grand beauté naturel (36 km)
  • Parc zoologique de Lisieux : parc animalier ou zoo (38 km)

Plus d'information

Pour vous rendre à l'Abbaye de Graville

Légère pluie

Bereult

6 °C Légère pluie

Min: 2 °C | Max: 6 °C | Vent: 29 kmh 280°

Le saviez-vous ?

N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

  • Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
  • Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
  • Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
  • Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.

Nos coups de cœur au Havre

Hébergement :

Restauration :

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Date de dernière mise à jour : 05/05/2024