Qu’on y arrive en longeant la Seine ou par les petites rues si préservées du village de Villequier, se rendre à la maison Vacquerie, c’est presque déjà faire un voyage dans le temps. Cette maison, baignée d’une atmosphère particulière et dotée d’une magnifique vue sur la Seine par son jardin romantique, est devenu un musée consacré à Victor Hugo, debout à l’entrée du superbe jardin restauré et enrichi au fil des années, l’imagination s’emballe facilement.
Le musée Victor Hugo de Villequier conserve le souvenir des passages et séjours des deux familles Hugo-Vacquerie unies par le mariage. Si ce lieu, où Victor Hugo a finalement très peu séjourné, est passé à la postérité, c’est malheureusement à un drame qu’il le doit. C'est ici qu'un drame terrible allait marquer à jamais la vie de Victor Hugo : le 4 septembre 1843, Léopoldine, la fille de Victor Hugo, et son mari Charles Vacquerie, accompagné de son oncle et de son jeune cousin, sont morts noyés lors d'une sortie en barque sur la Seine. Dévasté, l’écrivain qui apprend seulement la nouvelle dans le journal quelques jours plus tard, composera d’ailleurs plusieurs textes émouvants en hommage à sa fille, dont « Demain, dès l’aube... », l’un de ses plus célèbres poèmes.
C'est en souvenir du poète que la maison familiale des Vaqueries à Villequier fut transformée en 1951 en musée Victor Hugo. De nombreux documents retracent dans les différentes pièces de la grande maison bourgeoise, où à l’étage deux d’entre-elles rappellent aussi la courte existence du couple. Il rassemble de nombreux témoignages sur la vie de l'écrivain et sa famille. Il possède en outre une importante collection de ses dessins. Au rez-de-chaussée du musée Victor Hugo, on apprend plus également sur Auguste Vacquerie, le fils du premier propriétaire. Fidèle parmi les fidèles, il accompagnera même Hugo en exil à Guernesey.
Dès son rachat aux descendants de la famille Vacquerie en 1951 par le conseil général de l’époque, l’idée a toujours été de conserver au lieu son atmosphère si particulière, le caractère authentique d’une maison bourgeoise du XIXe siècle. Des travaux, notamment sur la façade, ont même permis de retrouver l’aspect d’origine d’une bâtisse qui avait été modifiée au fil des années. Et plus récemment, c’est tout l’intérieur, avec ses nombreux tableaux et œuvres d’art, qui a bénéficié d’une cure de jouvence, donnant aux différentes pièces une touche de modernité à un ensemble qui a su conserver la mémoire d’une époque.
En prolongeant jusqu'à l'église de Villequier, on parvient au cimetière où reposent Léopoldine et sa soeur Adèle, Charles Vaquerie et l'épouse du poète. Ces lieux empreint d'histoire vous plongeront dans les souvenirs de la famille de l'illustre romancier.