La ville de Bolbec est située en amont de la vallée du Commerce. Cette rivière y prend sa source, traversant ensuite Lillebonne avant de se jeter dans la Seine. La rivière du Commerce ne prend ce nom qu’à partir de Lillebonne, en aval de Bolbec. En amont, où est donc situé Bolbec, elle est nommée par une appellation plus ancienne : Le Bolbec ou la rivière de Bolbec. Née au Xe siècle, Bolbec tire son nom de bol, homme scandinave, et de bec. Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -bec, appellatif fréquent dans l'hydronymie et la toponymie normande. Cet élément désigne un ruisseau, un cours d'eau, et il a dû s'appliquer tout d'abord à la rivière de Bolbec. Il s'agit donc d'un cas de transfert du nom de la rivière au bourg principal situé sur son cours. Le nom de la localité est attesté sous la forme Bolebec, dès la fin du XIe siècle.
Des découvertes archéologiques permettent d’affirmer que Bolbec est habitée depuis la plus haute antiquité tout comme Rouen. Son premier seigneur connu fut Osbern de Bolbec vers 992. Connu sous le nom de Osborne Giffard de Bolbec, seigneur de Bolbec et seigneur de Giffard. Le dernier seigneur fut le duc de Charost mort sur l’échafaud révolutionnaire. D’abord formée de deux hameaux, Bolbec en accueille un troisième au XIIe siècle, le Val-au-Grès. Des moulins sont alors édifiés le long de la rivière, le Bolbec, et la fabrication de toiles de laine, puis de coton se développe. C'est ainsi que la commune a été marquée par l'industrie textile, et ce, jusqu'au début du XXe siècle. Elle était notamment connue pour sa production d'Indiennes. Aujourd’hui, seuls trois moulins subsistent : un à la source de la rivière dans l’enceinte de l’usine Oril, un au Vallot et le dernier, ruelle Papavoine.
A votre arrivée à Bolbec, garez-vous au centre-ville, place Charles-De-Gaulle. Un circuit "Au fil de Bolbec", vous invite à redécouvrir Bolbec à l’époque de l’industrie textile, dont le développement a façonné l’urbanisme et l’architecture de la ville. Tout au long de cet itinéraire pédestre, vous découvrirez les bâtiments qui témoignent aujourd’hui d'un passé florissant. Le moulin du Vallot, l'ancien séchoir et l'usine Desgenétais, vous transporteront dans l'univers ouvrier et industriel qui a marqué le territoire. La promenade est balisée et les étapes matérialisées par des panneaux qui mêlent commentaires historiques et anecdotes, tout en accordant une large place aux photographies. Ainsi, vous pourrez comprendre d’où vient l’expression « se mettre sur son 31 » ou encore la signification de la devise en latin inscrite sur le devant de la chapelle Sainte Anne.
Engagez-vous dans la Rue de la République, prenez la rue à droite puis la ruelle à gauche. Tournez à gauche pour passer sur le Bolbec, longez la rivière, repassez-la pour rejoindre la rue Pasteur à gauche. En passant par la rue Pasteur, vous ne pourrez pas manquer l’imposante façade du temple protestant de Bolbec. Ses quatre colonnes ioniques supportent un fronton triangulaire. Le toit à longs pans est recouvert d’ardoises. Témoin de la foi protestante dans la ville depuis 1796, le monument abrite un orgue du XIXe siècle. Ce lieu très vivant accueille régulièrement des concerts, organisés par le Centre culturel du Val-aux-Grès. On peut y entendre des chorales, du gospel ou de petites formations.
Prenez à gauche vers la rue de la République. Suivez-la sur la droite jusqu’à l’église Saint-Michel. Construite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sur les vestiges d'un ancien édifice du XIe siècle. Dominant la place Léon Desgenétais du haut de son solide escalier, cette église du XVIIIe impose son style cauchois dans le centre-ville de Bolbec. A l'intérieur, dans la chapelle de la Vierge, située derrière le maître-autel, se trouve un retable provenant de l’abbaye de Saint Wandrille, de nombreuses statues et vitraux du XIXe siècle complètent l’ensemble. L’Eglise est également un lieu de spectacle vivant puisqu’elle accueille plusieurs concerts par an, notamment en raison de l’orgue remarquable qu’elle abrite. Construit par Guillaume Lesselier en 1631, il provient de la paroisse Sainte-Croix-St-Ouen de Rouen et a été installé pendant la Révolution. Cet orgue est un instrument unique en son genre dans le paysage des orgues français et même européens, où il existe peu d’instruments de cette époque aussi complets et d’une telle qualité sonore, pour jouer et écouter la musique de la fin de la renaissance et de l’époque baroque.
Revenez sur vos pas. Au n° 17, prenez le passage à gauche. Vous repassez sur le Bolbec. Suivez la ruelle à droite. Au bout, montez à gauche rue Pasteur. Traversez une rue, au bout, virez à gauche et montez tout de suite à droite rue du Val-aux-Grès. Au rond-point faites un A/R dans le square jusqu’au château du Val-aux-Grès. Le château de Val-aux-Grès est une ancienne léproserie du XIIe siècle. Le château, seul bâtiment qui subsiste de nos jours, a été édifié en 1752. Après avoir accueilli de nombreux prieurés, il devient propriété de la ville et transformé en centre culturel dans les années 1970. Aujourd’hui, il héberge l’antenne bolbécaise du Conservatoire Caux Seine Agglo, la MJC de Bolbec, plusieurs associations et des salles d’exposition. Le centre culturel du Val-aux-Grès, avec la salle « Guy de Maupassant », propose tout au long de l’année une grande variété de spectacles et d’autres manifestations. Un grand jardin abrite des arbres d’essences rares.
Au retour, montez l’avenue Debray à gauche. Dans la côte, virez à droite rue du Gal-Blondel. Au bout, montez à gauche. En haut, entrez dans le parc de l’hôtel de ville de Bolbec. Ancienne demeure de manufacturier, l'hôtel de ville a été vendu à la ville à la fin du XIXe siècle. Entouré d’un sublime jardin, l’hôtel de ville est une massive construction identifiable grâce à ses murs d’un blanc immaculé. Au rez-de-chaussée de cette ancienne propriété de manufacturier vendue à la ville en 1881, l’impressionnante salle des mariages était à l’origine une salle de billard. Une belle bibliothèque au 2ème étage, créée par le maire de l’époque Jacques Fauquet-Pouchet en 1834, regroupe plus de 3 600 ouvrages. Vous pouvez visiter les lieux en faisant la demande auprès de la mairie. Dans le jardin public qui l'entoure, deux statues embellissent la partie extérieure depuis 1887 : Diane chasseresse et Les Arts relevés par le Temps. Les statues originales étant actuellement au Musée-Promenade de Marly le Roi, elles ont été remplacées par deux moulages.
Descendez l’allée vers la rue principale. Prenez à gauche, poursuivez sur la D109. À 350 m, tournez à droite, rue de la Cavée et entrez à gauche dans le parc à l’arrière de la piscine. Au passage admirer la chapelle Sainte-Anne, construite dans un mélange de styles romans, byzantins et cauchois tout en conservant une large part de sa modernité. C'est Louis Desgenétais, maître du textile à Bolbec, qui la fit élever en 1902 à la mémoire de ses parents et la fit nommer pour sa femme Anne qui est morte pendant la construction. Elle vous surprendra avec son fronton de briques et de silex, et son maillage façon moucharabieh surmonté d'une devise en mosaïque d'or : " Venite ad me omnes qui laboratis et ego reficiam " (Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués par le travail, je vous reposerai), une invitation adressée aux ouvriers à venir y trouver le repos. À l'intérieur, les fresques murales qui décorent les murs sont de l'artiste rouennais Paul Baudoüin. Hormis quelques détails de décoration, cette chapelle a été entièrement construite par des entrepreneurs Bolbecais. En 1905, lors de la séparation de l'Église et de l'État, les biens de la chapelle sont répartis entre le bureau de bienfaisance et l'hôpital de Bolbec. En 1907, la fille de Louis Desgénétais, Marguerite de Castelbajac, hérite de la chapelle et en fait dont au diocése de Rouen.
La chapelle Sainte-Anne est située à proximité des usines Desgenétais ainsi que des maisons ouvrières du XIXème siècle. Au bout de la rue, virez à gauche et reprenez la D109 à droite jusqu’à l’ancienne usine Desgenétais, lieu incontournable de Bolbec. L’ancienne usine Desgenétais est le symbole de l’âge d’or de la ville mais aussi du savoir-faire des habitants. D’anciens ouvriers du textile vous accueillent et animent un atelier vivant avec passion pour vous présenter la chaîne de fabrication depuis la fibre de coton jusqu’à la confection du tissu. On peut y admirer des indiennes, ces toiles de coton imprimées dont la production a été, au XIXe siècle, la principale source de richesse de la commune. Aujourd’hui, seule une petite production de mouchoirs subsiste à destination des visiteurs. Le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac a offert à l’atelier, en mai 2018, un dessin original en hommage à sa grand-mère, Marguerite née Desgenétais. Celui-ci doit servir à fabriquer un foulard.
Revenez sur vos pas. Montez à droite la sente du Vivier. Au bout, prenez la rue à gauche sur 20 m et descendez les escaliers à gauche. En bas, continuez rue Azarias-Selles à gauche puis reprenez la D109 à droite jusqu’à la place. Reprenez votre véhicule. En sortant de Bolbec, direction Yvetot, une petite route conduit au Manoir de la Ferme du Colombier et au château des Tourelles, ensemble composant le domaine du Cailletot. Le Manoir de Cailletot remonte au XVIe siècle, il ne se visite pas sauf pendant les Journées Européennes du Patrimoine.
A l’entrée, se trouve une solide porte charretière. On découvre ensuite trois beaux bâtiments. Le Manoir possède un étroit corps de bâtiment flanqué de deux hautes tourelles. Ses murs présentent un beau décor polychrome traditionnel formé de briques de couleur noire ou orangée, des pierres blanches et des silex taillés. A côté se trouve la ferme dite « du Colombier » qui possède un rez-de-chaussée en pierre blanche et un étage à pans de bois. L’extrémité de la façade se termine par une tour tronquée. On trouve également un très beau colombier de style Renaissance ornementé de croisillons formés par l’alternance de briques rouges et noires.
Il reste quelques vestiges des moulins qui ont fait la gloire de Bolbec entre le Moyen Âge et le début du XXe siècle. Il est ainsi possible de découvrir les moulins du Vallot et Seminel.
