Caudebec-en-Caux est entourée d’un écrin de verdure entre Vallée de la Seine, forêt de Brotonne et le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine, une cité au cœur d’une nature abondante et verdoyante. Le site fut occupé dès l’époque gauloise : les Gaulois se seraient retranchés sur le site du Calidu, colline dominant à l’ouest le débouché de la vallée. Certains auraient voulu voir là l’origine du nom de Caudebec. Il est bien possible que Caledu soit une variante de Caleto pour Caletoduno (dunum) : « l'oppidum des Calètes » et senodon pour senoduno « vieil oppidum ». Dans ce cas, Caudebec aurait pu être l'oppidum principal des calètes avant son remplacement par la cité gallo-romaine de Lillebonne (Juliobona). Le nom de la localité est attesté sous les formes Caldebec vers 943, 966 et 1025, puis Caudebec dès 1060. Il s'agit d'une formation toponymique médiévale contemporaine de l'installation des Scandinaves dans la basse vallée de la Seine.
Les historiens normands estiment que l'occupation romaine commence au IIIe siècle apr. J.-C. Des objets gallo-romains ont été trouvés sur la commune. A l’époque mérovingienne, une abbaye de femmes est établie à l’emplacement du centre actuel de Caudebec-en-Caux ; elle avait pour nom Logium, des recherches récentes l’ont mise en évidence. Elle disparaît avec les raids vikings. En fait, c’est l’aide et la protection de l’abbaye de Fontenelle (Saint-Wandrille), toute proche, qui permit à un premier village de prendre son essor.
Caudebec-en-Caux a été pendant plusieurs siècles capitale du Bailliage de Caux. De nombreux témoignages de l'importance historique de Caudebec-en-Caux demeurent. Épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, il est encore aujourd’hui possible de voir les vestiges de sa prospérité au Moyen-âge. Admirez les bâtiments comme l’ancienne prison, les maisons à pans de bois des XVIIe et XVIIIe siècles ou la Maison des Templiers. La Sainte Gertrude et l’Ambion, deux rivières utilisées autrefois pour la tannerie, témoignent du passé économique de la ville.
Située à plus de 40 km de l’embouchure de la Seine, Caudebec-en-Caux était réputée, jusque vers 1960, pour son mascaret qu’on nomme localement la barre, une vague de plus de deux mètres de haut qui remontait le fleuve à vive allure. Il n’était pas rare que des spectateurs imprudents, voulant l’observer au bord des quais, soient emportés par les eaux. Mais depuis les aménagements du port du Havre et l’endiguement de l’estuaire du fleuve, ce phénomène spectaculaire a disparu.
En arrivant à Caudebec-en-Caux, dirigez-vous vers l'Office du tourisme, sur la place de l'Orme, actuelle place du Général De Gaulle. Le café des Sports, situé à l'angle de la place du Général De Gaulle et de la rue Saint-Clair, a été épargné par la guerre et a résisté au temps. 1944 - le 31 août, jour de la Libération Caudebec libérée acclame les troupes britanniques et belges venant par la route de Rouen et se dirigeant vers Le Havre. Après les années de guerre, le café des Sports est devenu "Restaurant des Routiers", puis devenu le restaurant-crêperie « Au Fil du Temps », il s’agrémente d’une superbe terrasse donnant sur la place.
Tournez sur votre gauche dans la Rue de la Vicomté, puis engagez-vous dans la rue du Bailliage. Passer devant l'ancienne prison, du XIVe siècle, c'est le seul bâtiment qui subsiste de l'ensemble judiciaire royal et l’une des rares prisons médiévales existant encore en France. Elle fut construite pendant le règne de Charles V, dit le Sage, et accueillit le grand bailliage de Caux au XVIIIe siècle. L’ancienne prison, à admirer de l’extérieur, se situe dans la vieille ville, au niveau des remparts. La prison était encastrée dans les remparts de la ville. Deux basses fosses constituent l’intérêt majeur de celle-ci. Les murs font 1 mètre d’épaisseur. À l’origine, le bâtiment comprenait trois niveaux d’élévation, le niveau supérieur a été détruit en 1960. Au rez-de-chaussée : les cachots pour les longues peines et les condamnés à mort. Au premier étage : les cachots pour les peines légères et les chambres de sûreté. Au deuxième étage : le grenier qui servait de dortoir pour les gardiens.
Les procès se faisaient dans la cour, puis les condamnés à mort étaient emmenés au gibet du Calidu, dans l’actuelle côte allant vers Saint Arnoult. Les pendus étaient ainsi exposés à toutes les personnes qui entraient dans la ville. Le puits servait à la torture : on pouvait faire boire jusqu’à 18 litres d’eau. De l’autre côté de la cour se trouvait la salle dite des questions : la salle des tortures. Une chapelle Saint-Léonard, contiguë, était attachée à l’établissement. L’actuelle rue du Bailliage s’appelait rue Malrepast, sans doute pour faire allusion aux mauvais repas qui étaient servis aux pensionnaires.
Prendre la rue Aristide Cauchois sur votre gauche. En suivant la rivière, par la rue des Tanneurs, passer devant la Tour des Fascines et la Tour d'Harfleur. Souvenirs des anciennes fortifications qui protégeaient Caudebec-en-Caux, ces deux tours datent des XIVe et XVe siècles. Le rôle militaire de Caudebec-en-Caux commence avec la Guerre de Cent ans. Vers 1364-1369, des remparts de 3 à 4m d’épaisseur sont construits autour de la ville, entourée de fossés avec des murailles garnies de tours et de places fortes. Cinq lourdes portes gardent les entrées de la cité, reliée aux ports de Rouen et Harfleur et au château du Maulévrier qui contrôle le passage vers le plateau de Caux. Henri V d’Angleterre assiège la cité et s’en empare en 1415. Des insurrections éclatent mais elles prennent fin par la nomination de Foulques Eyton en 1438 comme capitaine du Pays de Caux, basé à Caudebec.
La Tour des Fascines est dénommée ainsi car elle a remplacé une tour formée à la hâte avec des fascines, fagots assemblés servant à combler les fossés. Il n’en reste que le rez-de-chaussée et une petite partie du souterrain menant à la rivière. Ces tours ont en partie été arasées à la fin du XVe siècle afin de les transformer en casemates : abri entouré d’un fort, destiné à loger les troupes ou à entreposer les munitions. Elles ont ensuite été détruites en grande partie au cours du XVIIIe siècle, la Tour des Fascines en 1783. Au total, cinq tours défendaient l’embouchure de l’Ambion. Au nord de la tour des Fascines se trouvaient des marais ; une salle voûtée y existe encore. Dans le couloir, on trouve des vestiges d’un escalier de pierre qui devait accéder aux terrasses supérieures.
La Tour d’Harfleur ou d'Harrefleu présente un intérêt historique puisque c’est un exemple d’architecture militaire En 1480, Louis XI ordonne la construction des tours d’Harrefleu et de Rouen afin d’améliorer les fortifications. Les travaux de reconstruction entrepris dès 1945 ont permis de mettre à jour leurs fondations. Démolie en 1783, la tour d’Harfleur doit son nom au fait qu’elle était reliée à la route qui menaient à Harfleur, ville très importante alors appelée Harrefleu.
Vous voici arrivé sur la place René Coty du nom du président de la République d’origine normande, devant l'hôtel du Cheval Blanc. Cet hôtel à pans de bois, dont l’origine du nom est probablement due au cheval blanc d'Henri IV, était situé place du Havre. Caudebec était la cité des rôtisseurs, des gargotiers tenant table ouverte pour chacun. Cet hôtel fut détruit à la suite du bombardement et à l'incendie qui suivit. Il fut ensuite reconstruit, en pierre de Caen, à partir de 1950. Continuer vers la Grande Rue et sa maison du Bailli de Caux. La Grande Rue était au Moyen-âge l'artère principale de la ville où se faisait toute la circulation entre Lillebonne et Rouen, que ce soit le transport de marchandises ou de passagers. Le marché était important, il se situait à un endroit stratégique, à deux pas de la Grande Rue. Le passage le long de l’église était étroit et ne permettait la circulation que dans un seul sens.
En 1592, Henri IV fait de Caudebec le grand Bailliage du Pays de Caux, en quelque sorte la capitale, avec son casernement et la maison du Bailli. Elle a été construite entre 1760 et 1782. Cependant, peu de baillis y ont habité car le siège a été transféré à Yvetot durant la révolution. Le bâtiment est vendu comme bien national en 1793. C’est aujourd’hui une propriété privée. La Grande Rue, comme presque toute la ville, a brûlé en 1940. Seules la maison du Bailli, l'église et les maisons situées derrière celle-ci au Nord, ont été épargnées. Ces parties anciennes existent encore aujourd'hui. Déhambulez jusqu'à l’Église Notre-Dame, A l’origine, sur l’emplacement de l’actuelle Église Notre-Dame de Caudebec-en-Caux, existait l’église abbatiale du Monastère Bénédictin des Loges destiné aux femmes. Fondé à la fin du VIIe siècle sous les Mérovingiens, il disparait au IXe siècle.
Une église romane est bâtie au XIe siècle sur les lieux et c’est à partir de la fin du XIVe qu’elle est jugée trop petite et sombre pour les besoins des paroissiens. La construction d’agrandissement et de transformation se fait en style gothique flamboyant, à l’image de Saint-Maclou à Rouen, avec un plan ne comportant pas de transept. S’ensuit différentes périodes dans la construction de l’édifice actuel. Henri IV a qualifié l’édifice de « la plus belle chapelle de mon royaume ». Les vitraux du XVe siècle de toute beauté marquent le visiteur. Au-dessus du portail du bas-côté nord, on remarque les quatre vitraux de facture anglaise datant du début de la construction de l'église, offerts par Foulques Eyton, capitaine de Caudebec de la garnison britannique pendant la guerre de Cent Ans.
Passez derrière l’Église Notre-Dame de Caudebec-en-Caux et revenir vers la place du Parvis. Prendre la direction de la rue Guillaume Letellier, puis de la rue Thomas Bazin au passage remarquez la maison dite des Templiers. La maison des Templiers date du XIIIe siècle, c’est la plus ancienne construction de la ville. L’origine de son nom reste énigmatique car rien n’a pu confirmer que l’ordre des Templiers y a pris place. Elle accueille aujourd’hui le musée Biochet-Bréchot, musée d’histoire et d’archéologie locale qui montre divers objets, poteries, dessins, gravures et lithographies découverts entre autres sur le site du Calidu. Des concerts et des expositions y ont lieu régulièrement. Elle a été sauvée par une association. La maison des Templiers est actuellement gérée par l’association Les Amis du Vieux Caudebec, qui a permis sa sauvegarde. Elle a bien failli disparaître car au tout début du siècle, en 1918, un Américain a envisagé de l’emmener pierre par pierre aux états-Unis. L’association est intervenue pour acheter le bâtiment avec le concours de l’état.
Poursuivre vers la place d'Armes par la rue de la Cordonnerie. Au détour d’une rue, lors d'une visite d'un village, d'une ville ; le nom peut-être important. La rue de la Cordonnerie était l’une des rues commerçantes les plus étroites de la ville. Au Moyen-âge, le métier de cordonnier était étroitement lié au travail du cuir et était de ce fait très complémentaire de l’activité des tanneurs. Ces deux professions bénéficiaient de la présence des deux rivières qui traversent Caudebec. Un nombre important d'habitants était concerné par ces métiers. Vous voilà arrivée sur la place d’Armes après avoir traversé la rue de la Poissonnerie. Avant 1940, l'endroit est dénommé place de la Poissonnerie. Là, les marchandes de poisson écorchent, au bord d'un seau d'eau placé entre leurs jambes, des tronçons d'anguille. Elles font un signe de croix avec la première pièce blanche qu'elles reçoivent, laquelle doit leur porter bonheur. Par la suite ce marché a été déplacé vers la place de l'église.
À la fin du XVe siècle, un regain économique se fait sentir dans la cité de Caudebec. La plupart des maisons à pans de bois de la ville sont construites à cette époque. Les incendies sont redoutés car les maisons à ossature en bois brûlent vite. La rue de la Poissonnerie était la seule rue sans vieilles maisons, un incendie terrible au XVIIe siècle ayant détruit tous les immeubles. Hélas en juin 1940, cette rue n'échappa pas au nouvel incendie et fut entièrement détruite. Dans les années 1949/1950, la reconstruction commence, chaque quartier retrouve sensiblement son emplacement d'avant-guerre avec quelques différences, l'architecture n'étant plus la même. Cette rue est à nouveau pourvue de commerces. En décrochement, on aperçoit la rue des Belles Femmes et au fond, une vue partielle de l'Église Notre-Dame, admirer au passage sa façade sud.
Traverser la place d’Armes vers la rue du 8 mai. Rejoindre l'Hôtel de Ville de Caudebec-en-Caux. D'époque napoléonienne, construit à la fin du XVIIIe siècle et début XIXe siècle, avant 1805 par la famille Chandoisel de Caumont, le château est situé à l'extrémité ouest de la ville et entouré d'un parc d'où l'on peut contempler la Seine et la courbe des falaises crayeuses du Pays de Caux. C'est la plus belle propriété de la ville par son emplacement, son étendue et le point de vue magnifique sur les horizons du Trait jusqu'à Villequier. L'immeuble possède un salon Louis XV entièrement doré et une cheminée du même style. Depuis ce château, qui fut un hôtel dans les années 1920-1930, on pouvait admirer le mascaret - aujourd'hui disparu, dont le flot écumeux effleurait la terrasse. C'est à partir de 1953 qu'il devint l'Hôtel de Ville. Après un incendie en 1994, seules trois pièces ont conservé leur décor d'origine.
Retour à l’Office de Tourisme par le bord de Seine, en jetant un œil en passant devant la maison Caron et la maison Bénard. Admirez la grandeur de la Seine sur les quais de Caudebec-en-Caux. Visitez le MuséoSeine, sur l'histoire de la navigation fluviale sur la Seine et à la thématique de l’eau. Pour les amoureux du patrimoine, allez découvrir l’Abbaye de Fontenelle à Saint-Wandrille Rançon, qui fait partie de la route des abbayes.