Le nom de la localité est attesté sous la forme Wellas en 1025, Welles, Veules au XIVe siècle. Il s'agit du vieil anglais wella (anglais moderne well « puits ») ou du vieux norrois vella, au pluriel qui peut désigner un cours d'eau ou une source, en l'occurrence « la Veules ». Le transfert du nom d'un cours d'eau au nom d'un lieu est fréquemment observé, ainsi trouve-t-on en Seine-Maritime : Dieppe, Fécamp, Eu,... Veules-en-Caux honora tellement les roses qu'elle changea de nom en 1897 pour prendre celui qu'on lui connaît aujourd'hui. Le déterminant complémentaire -les-Roses a remplacé celui de -en-Caux, il revêt un caractère quelque peu publicitaire, car il n'y a aucune production de roses dans cette cité balnéaire.
Veules-les-Roses est l’un des plus anciens villages du Pays-de-Caux, la fondation du village de Veules date de la fin du IIIe siècle. Dans cette valleuse verdoyante, Veules-les-Roses est tout d’abord un village de pêcheurs établi près de la mer, maisons de bois à toits de chaume sur assises de pierre et de silex. La découverte d’un cimetière mérovingien montre son importance dès cette époque. Dès le XIe siècle, la rivière a servi de ligne de partage entre deux paroisses : Saint-Martin sur la rive gauche et Saint Nicolas sur la rive droite. Sur la rive orientale de la Veules, qui forme limite, l’église Saint-Nicolas dépend des chamoines de Saint-Quentin-de-Vermandois (Picardie). Au cours des siècles, Veules connut la prospérité, l'opulence va alors s’étendre jusqu’en 1348 : petit port de pêche florissant au Moyen Âge, bourg de tisserands au XVIIIe et début du XIXe siècle, mais aussi bien des épreuves : invasions, incendies, ouragans, famine, la peste noire décîme la population…
Au XIXe siècle, grâce à la mode des bains de mer, Veules-les-Roses devient une des stations balnéaires les plus fréquentées du littoral cauchois. En 1881 "le tout Paris" artistique de l'époque se retrouve sur la terrasse du casino et aux bains chauds. De grands hôtels ainsi que de belles villas sont construits. Cette période florissante va durer jusqu'en 1940. A cette date, les troupes françaises et anglaises sont encerclées par l'armée allemande. Le 12 juin 1940, Veules est le théâtre d'une violente bataille et va subir l'occupation allemande jusqu'en 1944. Le front de mer est en partie détruit, et les villas saccagées. Les années ont passé, mais le charme demeure.
Veules-les-Roses présente aussi la particularité d’être traversé par le plus petit fleuve de France, la Veules, long de 1100 m. En longeant ce dernier, vous remontez le temps et découvrez l’histoire du bourg. Le village est aussi renommée pour ses huîtres uniques remises au goût du jour. Concernant le stationnement, bien que des parkings soit présents, il peut être difficile de trouver une place de parking au coeur de Veules-les-Roses, nous vous recommandons de vous garer au parking du Canon situé en bordure est du village. L’office de tourisme, situé au 27 de la rue Victor Hugo, met à disposition des visiteurs un dépliant sur le circuit du plus petit fleuve de France. Le suivre c’est s’assurer de découvrir l’essentiel de Veules-les-Roses. Le circuit de découverte est également balisé à l’aide de panneaux directionnels et à chaque étape, une explication est donnée au voyageur. L’ensemble du parcours est long de 3.5 kilomètres.
Le parking des Falaises qui est gratuit vous permettra, dès votre arrivée, d’avoir une belle vue sur le village et la plage. Dans une lumière aux contrastes changeants, les falaises du Pays de Caux, baptisées du fait de leur couleur «falaises de la Côte d’Albâtre », forment une coupe géologique de craie remarquable sur 120 km du Havre au Tréport. A la fois majestueuses et fragiles, elles constituent un écrin de biodiversité. Baignée par les eaux vertes et bleues de la Manche, la Côte d'Albâtre offre les plus impressionnants paysages de Normandie. L’emplacement du parking permet de profiter des paysages, notamment au belvédère du Point d’Interrogation. Ce sera aussi l’occasion d’apercevoir les canons du Cérons.
De la, dirigez-vous vers la plage. Vous voici à l’embouchure de la Veules où jadis se dressait fièrement un moulin ainsi qu’un casino et la villa de Victor Hugo, démolie en juin 1940. Veules-les-Roses présente à son embouchure, un deuxième visage, beaucoup plus grandiose. La plage laisse en effet découvrir à marée basse une superbe étendue de sable fin. Et, au pied des falaises crayeuses, sont cultivées depuis peu les seules huîtres élevées dans le département de la Seine-Maritime. Ce sont des ostréiculteurs bas-normands qui ont lancé le projet, notamment parce que l'endroit bénéfice des eaux douces de la Veules. Les huîtres ont la particularité d’être brassées par les marées et ont aussi un apport d’eau douce grâce aux ruisseaux qui coulent des falaises de calcaire. Une spécialité à déguster en rentrant de promenade.
Découvrez ensuite le village en lui-même a travers les ruelles, du front de mer, montez à gauche le chemin pour rejoindre la rue Bellemère puis la rue de la Mer. Vous rejoignez la place des Écossais. Ancienne place du marché rebaptisée place des Ecossais le jour de la Libération de Veules-les-Roses en août 1944. Poursuivez en face par la rue Eugène-Manuel et la rue du Manoir. Admirez les belles maisons en pierre et les beaux jardins.
Longer la salle «Anaïs Aubert» sur la droite et prendre la rue Eugène Manuel. Au carrefour des Centenaires, continuez tout droit dans une une ruelle non dépourvue de pittoresque jusqu’à la chapelle du Couvent des Pénitents. Les religieux du Tiers-Ordre de Saint-François d'Assise venant fréquemment à Veules pour y quêter du poisson. Les habitants les prièrent de s'installer dans leur bourgade, ce qu'ils firent en 1617. En mars 1647, Anne d'Autriche approuva leur établissement et, le 16 mai suivant, le parlement de Rouen enregistra les lettres patentes. Au nombre de douze à seize au cours du XVIIe siècle, ces religieux n'étaient plus que trois ou quatre à la veille de la Révolution. Du couvent subsiste une chapelle en grès, édifiée en 1662. Le portail en anse de panier est surmonté d'une baie au cintre surbaissé, accostée des statues des saints Pierre et Paul et dominée, sous un cartouche portant la date de construction, par la statue de saint Jean-Baptiste, le grand pénitent du désert de Juda, patron de ces religieux.
Revenez sur vos pas et empruntez la première rue à gauche. Sur la pente de la colline, se trouve le site du Vieux Château, ceint de murs en grès. On y aperçoit encore un colombier circulaire du XVIIIe siècle, dont les murs sont faits de lits alternés de grès et de silex, auquel est adossé un puits. Cette structuration est très rare en Normandie. Devant le portail du vieux château, remonter sur la gauche la cavée bordée d’arbres, puis prendre à droite le Chemin des Cressonnières pour rejoindre les sources de la Veules. Veules-les-Roses ne serait rien sans la Veules, la vie du village tourne autour de ce dernier. Fleuve dont le nom a été donné à la ville et désigné comme "le plus petit fleuve de France" avec ses 1 149 m de long. Notamment les cressicultures qui ont pris place dans ses sources. Aux sources de la Veules, le cresson est cultivé dans ce cours d’eau depuis le XIVe siècle. Le cresson de Veules, réputé pour son goût si particulier et la finesse de ses feuilles, régale les papilles.
Depuis les sources de la Veules, revenir sur vos pas en suivant le cours de la Veules en longeant les cressonnières pour admirer le premier moulin. Jadis il existait 11 moulins sur la Veules. Leurs vestiges témoignent du rôle des meuniers dans le développement de la richesse du bourg. Le long de la Veules s'alignent de vieilles maisons en brique et silex typiquement cauchoises, des chaumières au jardin foisonnant, les pieds dans l'eau, des abreuvoirs, ou encore des « pucheux », l'endroit où les habitants venaient puiser l'eau.
Face à l’entrée de l’ancien château, montez la rue à gauche. Bifurquez à droite et suivez le chemin de l’Abreuvoir dans le prolongement. Bordé de ravissantes chaumières, le gué de l’abreuvoir garde une authenticité qui en fait le charme actuel. Longer la Veules pour passer sur la passerelle en grès. Après la passerelle, tournez dans le passage à gauche, dans le «passage des peintres russes» avant de traverser la rue du Docteur Girard et empruntez en face le chemin des Champs-Élysées.
La particularité de Veules-les-Roses, c’est aussi le seul autre endroit de l’Hexagone où l’on peut marcher sur les Champs-Élysées… mais en pleine nature, en remontant le temps le long de la Veules, en se laissant bercer par les bruits des oiseaux et de l’eau des moulins. Descendre les "Champs Elysées". Vous atteignez le moulin Anquetil, acheté en 1775 et 1780 par Marin Petit au Sieur Ango, il sera “laissé en chômage” pendant 10 ans. Moulin à huile de colza, puis minoterie, celui-ci fut vendu comme bien national en 1793 à Martin Guesnel, fermier des moulins de l’abbaye de Fécamp. Transformé en 1809 en moulin à blé, il redevient moulin à huile en 1856. Il fonctionnera jusqu’à sa destruction lors des combats de juin 1940. Le bief, les bases des murs, et une roue hydraulique en métal sont les seuls témoins conservés. Il a vu sa roue refaite et tourne actuellement, le village compte une dizaine de moulins, bâtis du XIIe au XIXe siècle.
Un peu plus loin se trouve le moulin des Aïeux, le seul moulin ayant gardé son mécanisme intérieur sur trois étages. Construit au XVIIIe siècle, le moulin des Aieux a produit de l'huile jusqu'en 1789. Ce moulin changera de propriétaires de 1755 à 1874, le moulin revendu à la veuve Chevalier, elle lui rendit sa fonction de moulin à blé en 1806. Le moulin sera réglé par un arrêté préfectoral le 12 juillet 1822. En 1909, Auguste Blondel en est le propriétaire et reste dans le patrimoine de la famille Blondel jusqu’en 1952, date de cessation d’activités. En mai 1998, le moulin est racheté par des particuliers. Moulin à blé, seul à présenter encore un équipement complet, il a été restauré avec une roue hydraulique et un arbre tournant neufs, en 2002. Son grand rouet en bois est assez remarquable.
Descendre la sente "Henri Maret" qui descend à gauche pour rejoindre le fleuve et continuer tout droit en passant derrière "le Manoir des Tourelles", édifiées au XVIIe siècle puis remaniées. Une large entrée à l'arc surbaissé est flanquée de deux tourelles à poivrière. L'inscription porte : «Facte M Vcc LXXII et replacée en l'an 1676 ». Ce manoir, dit Hôtel des Tourelles, était le presbytère de l'église Saint-Martin. Ce remarquable édifice eut diverses vocations au fil du temps : maison de charité, hôtel des Voyageurs, ... Au bout prendre à gauche pour passer sur l’autre rive de la Veules, poursuivez le long de la Veules jusqu’au niveau du moulin du Marché. Il abrite en 1910 la première turbine qui alimente Veules en courant électrique.
Continuez à gauche la rue du Bouloir, traverser la rue du Docteur Girard, en face la rue Emile Ferret vous mène à l’église Saint-Martin, nommée dès 1026 dans la charte octroyée par le duc Richard II à l'abbaye de Fécamp. La contourner par la gauche pour découvrir sur la droite le porche d’entrée. Rien ne subsiste de l'édifice mentionné dans l'acte ducal. Reconstruit au début du XIIIe siècle, il disparut une nouvelle fois, à l'exception de la tour, durant la guerre de Cent Ans ou les incursions de Charles de Bourgogne, plus connu sous son surnom posthume de Charles le Téméraire. C'est au cours du XVIe siècle que l'on rebâtit en grès, extrait à profusion des «gréières » de Veules, les trois nefs actuelles, le choeur et les deux chapelles qui l'encandrent. Commencés vers 1520, les travaux, interrompus durant les guerres de Religion, se terminèrent vers 1612. Le XIXe siècle enfin flanqua d'une sacristie le côté nord de la chapelle de la Vierge. L’église Saint-Martin abrite de remarquables piliers en grès sculptés.
En sortant de l’église Saint-Martin, descendre sur la droite vers la rue principale, traversez la rue et prenez la ruelle légèrement sur la gauche. De nombreux accès aménagés (les Pucheux) pour accéder et puiser la précieuse eau courante du fleuve sont encore visibles. Continuez la sente le long de la Veules. Puis s’engager sur la gauche dans la sente de l’abbé Retout. Au bout, tourner à droite, traverser le pont et aussitôt à gauche, prendre la rue Melingue, puis remonter sur la droite la rue Paul Meurice. Ici fut construite la seconde paroisse de Veules. Une croix hosannière du XVIe siècle sculptée dans le grès est visible dans son ancien cimetière.
e cimetière de jadis et l'emplacement de l'église ont été aménagés en un paisible jardin fleuri d'où la vue embrasse, en un extraordinaire panorama, la longue suite des blanches falaises de Caux et la baie de Saint-Valery. Traverser le jardin Saint-Nicolas pour redescendre par les escaliers jusqu’au front de mer par "le quai des Amériques" jusqu’à l’embouchure de la Veules. Cité dès le XIIe siècle, le moulin de la mer situé à l’embouchure de la Veules a aujourd’hui complètement disparu, comme le casino. Au XIXe siècle, le casino à Veules, occupait tout le front de mer. Sur l'esplanade se situait également la villa Paul Meurice, détruite en juin 1940. Cette villa fut le lieu de villégiature de Victor Hugo en 1879,1880, 1882, 1884. Victor Hugo rendait très souvent visite à Paul Meurice résidant dans une villa de 1868 à 1905. Cette demeure construite sur une ancienne poudrière fut détruite en juin 1940.
Faites un aller-retour vers l’estacade à droite en passant devant la grotte Victor Hugo. Parmi les endroits qu’affectionnait le poète à Veules-les-Roses, l’un d’entre eux demeure encore. Il s’agit d’une grotte dans laquelle il aimait se réfugier pour méditer, écrire et observer l’horizon à l’abri des regards. Pour y accéder, rendez-vous derrière le monument en hommage à Victor Hugo sur le front de mer, un chemin fléché grimpe dans la falaise pour accéder à la grotte. De quoi trouver peut-être l’inspiration et écrire le prochain best-seller.
En revenant sur vos pas, montez à gauche l’escalier qui longe les cabines. En haut suivre sur la gauche le chemin sur la falaise pour arriver au panorama du Canon. Veules-les-Roses a été le théâtre de combats terrestres et maritimes violents lors de la Seconde Guerre mondiale. Les deux canons, dont l'un pointe fièrement sur son affut, installées sur la falaise amont de Veules-les-Roses, constituent le monument commémoratif des événements tragiques de la bataille de France qui se sont déroulés en ces lieux, le 11 juin 1940. Inauguré en juin 1998, le monument a été érigé en souvenir des marins du Cérons tombés au combat. Les deux canons furent récupérés sur l'épave du Cérons, visible lors des grandes marées, par les démineurs de la Marine nationale et offerts à la commune. Le Cérons était un cargo de 66 m de longueur et de 10 m de largeur, il fut réquisitionné par la marine française et transformé en patrouilleur.