Minerve (plus beaux villages)

Entre Cévennes, Montagne Noire, et Canal du Midi, la cité de Minerve est une prestigieuse porte d'entrée du Parc Régional Naturel du Haut-Languedoc. Ce petit village est perché sur un éperon rocheux, au confluent des gorges de la Cesse et du Brian, constituant un site languedocien exceptionnel d'Occitanie.

Parsemé de villages pittoresques, de châteaux, d’églises,  de chapelles, d’édifices fortifiés…, le Minervois renferme des richesses inestimables, Minerve en est l’illustration. Le site de Minerve est un des plus surprenants du Languedoc. Une longue histoire géologique et un travail sans répit de l'eau a creusé le calcaire du causse, formant ainsi d'étroits canyons. 

Le Brian et la Cesse, les cours d'eau aux débits capricieux, sont à l'origine de cette véritable forteresse rocheuse. Mais plus surprenant encore, ces rivières ont formé des ponts naturels, sorte de tunnels percés dans la roche, que l'on peut arpenter à loisir en saison sèche.

Le village de Minerve est la capitale historique du pays minervois. La cité occupe la totalité d'un petit promontoire rocheux isolé du Causse par les gorges de 2 petits cours d'eau intermittents : la Cesse et le Brian. L'unique accès au village se fait par le pont que l'on devine à gauche. Seules sont autorisées dans le bourg les automobiles des autochtones.

Porteuse de l'empreinte des chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire, Minerve est surtout connue par le siège qu'elle subit en 1210 lors de la douloureuse croisade contre les Cathares. L’ascension vers le village vous mènera vers la Colombe de Lumière de l’artiste Jean-Luc Séverac, sculptée en mémoire du bûcher tragique de 1210, à proximité de l’Eglise Saint-Etienne du XIème. Cette histoire est à découvrir dans les musées de la Cité et à l’Office de Tourisme. 

Il ne reste presque rien de ce siège, hormis quelques éléments de maçonnerie des soubassements des remparts et du château. Les éléments actuellement les plus visibles datent, dans le cadre d'un mouvement de reconstruction des forteresses occitanes, de la fin du XIIIe siècle.

Minerve est l'une des portes prestigieuses du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc et figure parmi les 'Plus Beaux Villages de France'. Sur son éperon rocheux, ce village minéral se niche entre vallons verdoyants de garrigues, de vignes, d'oliveraies et de châtaigners.

Le Causse alentour est couvert de vignes ou par la garrigue. Le paysage autour du village, souvent boisées, crée un environnement très agréable à découvrir à pied ou en vélo. Envoutante et authentique, avec ses jardins en calades, Minerve a su séduire de nombreux artisans d'art.

La route pour accéder à la Cité Cathare est un plaisir, l'arrivée sur site est spectaculaire. Arrivée sur place, suivez les panneaux parking, il se trouve de l’autre côté du vallon, en amont du village. Une fois garée au parking, Minerve se dévoile de mille façons mais toujours avec émotion.

Deux portes principales ouvrent la voie aux visiteurs, l’une au nord-ouest par le lit de la Cesse aujourd’hui abandonnée, l’autre par le lit actif de la Cesse au sud puis un pont de pierre enjambant la Cesse construit au début du XXe siècle.

Dans cet environnement de pierre merveilleusement conservé, vous vous promènerez tranquilement dans les rues du petit village de Minerve, sur les pas des "Parfaits". Au centre du village, accessible par un labyrinthe de ruelles pavées ou en escaliers, vous trouverez l'église Saint-Étienne mentionnée depuis l'année 828, puis remaniée au XI° et XII° s.

L’Eglise Saint-Etienne de style roman est d’une pureté absolue. A l'intérieur, un des autels roman dont la table en marbre blanc, est considéré en France comme l'un des vestiges religieux les plus anciens. L’autel Saint-Rustique, dans le chœur, en marbre blanc immaculé remonte à l’an 456 grâce aux inscriptions gravées dans la pierre (80 graffitis carolingiens).

Face à l’entrée de l’église Saint-Etienne, sur une petite esplanade, se dresse une stèle dédiée aux Cathares condamnés au bûcher en 1210 exécutés probablement dans le lit de la Cesse. Cette stèle, très sobre, a été sculptée par J. Luc Séverac pour en faire un monument de la paix. Il explique : "Le catharisme représentait la lumière, le soleil et la paix ; voilà pourquoi j'ai fait une colombe de lumière...".Inscription : "aux cathares - 1210".

La visite se poursuivra en empruntant la rue des Martyrs, en fait la voie principale de la cité par une porte en arc brisé. Celle-ci est la maison dite des Templiers dont une croix de Malte, aujourd’hui effacée, ornait la clef de voûte.

Situé sur un éperon rocheux, vous descendrez voir les restes des fortifications médiévales, la "Candela", colonne octogonale avec amorce de deux corniches qui supportaient les étages, est l'un des rares restes du château construit au XIII° s après la croisade contre les Albigeois. Le puits appelé Saint-Rustique se trouvait à la verticale de ces fortifications, en bordure du ruisseau.

En effet, le pouvoir monarchique a fait détruire systématiquement les châteaux actifs pendant les guerres de religion pour annihiler les derniers contre-pouvoirs seigneuriaux. C'est Louis XIII qui a fait démonter le château de Minerve. Après la colonne, lvotre parcours de découverte descend dans le lit du Brian. Pour ce faire, il emprunte une vire rocheuse naturelle qui contourne le village par l'est.

Ce chemin en corniche domine le cours d'eau et s'enfonce dans ses gorges. En se retournant, on a une idée du système de défense naturel du village, renforcé par les murs extérieurs aveugles des maisons qui servent de remparts. La balade continu en montant sur la rive opposée de la gorge du Brian. Pour cela, une petite passerelle surélevée permet de traverser le ruisseau, quand il y a de l'eau...

Un escalier permet ensuite de franchir le rebord de la falaise en surplomb, avant de rattraper un sentier taillé dans le rocher. Sur la rive opposée, une copie de catapulte médiévale a été installée afin de commémorer le siège de Minerve pendant la croisade contre les Albigeois. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle n'a pas servi à propulser des pierres, mais des cadavres d'animaux pour polluer l'unique puits qui fournissait l'eau potable aux assiégés !

Vous aurez une vue d'ensemble de la gorge du Brian au niveau du village de Minerve. Le bourg resserre ses vieilles maisons autour de son église, et l'on aperçoit au premier plan à gauche un reste de mur de rempart de enceinte sud. Voici maintenant la partie sud-ouest du village, baignée par les eaux de la Cesse, qui reçoit celles du Brian. On aperçoit le cheminement rocheux qui contourne le bourg.

Sur la gauche, la porte basse entourée de quelques fortifications. Après avoir retraversé le Brian par la passerelle présentée précédemment (le gué sur la Cesse étant impraticable en raison du niveau de l'eau) nous continuons le contournement de Minerve par le bas. Le cheminement s'effectue à nouveau sur une vire rocheuse, creusée il y a très longtemps par l'eau de la rivière et aménagée au début de l'époque médiévale.

La porte basse, cet accès au village s'effectue par une côte pavée, qui était protégée par une tour semi circulaire du XIII° s : la tour de la prison. Une ruelle caladée, ou plus simplement une calade, est une rue pavée de galets ou de pierres. Elles sont nombreuses dans les villages médiévaux. Le chemin remonte vers le centre du village, en passant sous le pont qui permet d'accéder à Minerve, sous les arches duquel on aperçoit la "Candéla", restes du fort médiéval.

Sur la gauche on devine une autre curiosité, d'ordre géologique, du secteur : une arche d'un des ponts naturels qui ponctuent le lit de la Cesse. Dans les proches environs du village, la Cesse a creusé 2 ponts naturels de plus de 100 mètres de long dans la roche tendre des falaises. Voici la partie aval de celui qui ressort juste en face du bourg.

Puis, remontez vous perdre à nouveau dans les ruelles de Minerve, manger une glace ou vous installer à une terrasse boire un verre de blanc sec à l’ombre d’une glycine… Outre les "caves" installées dans Minerve par certains domaines du Minervois(*), potiers, peintres sculpteurs, photographes, artisans divers participent l'été à l'animation du bourg.

(*) Le Minervois est l'un des plus anciens vignobles méditerranéens : les Romains y ont planté les premières vignes. Les sols caillouteux et arides, en coteaux offrent des vins charpentés, ronds, fruités, se bonifiant au long des années.

La cité s’enorgueillit de son Musée d’Archéologie, de Paléontologie et de Minéralogie.

La Vallée de la Cesse est au premier plan  avec l’exposition des différents trilobites du Cambrien (500 millions d’années) trouvés dans le Brian, les plus anciens fossiles recensés en France. Les autres salles présentent l’évolution de la taille du silex à travers les âges et les cultures. Du siège de Minerve en 1210, seuls quelques fragments de poteries sont exposés tandis qu’une maquette reconstitue le siège de Simon de Montfort, chef militaire de la Croisade décidé à prendre d’assaut la cité réputée imprenable en installant des catapultes et des trébuchets autour de la place forte et ordonnant en final sa destruction. Les croisés ne laissent pas d’autres choix aux cathares réfugiés à Minerve que de se convertir. Devant leur refus, 140 Cathares sont condamnés au bûcher.

Au total, près de 6000 objets archéologiques de plus de 3000 ans sont présentés dans les salles du Musée (Musée de Minerve, Tél. 04 68 91 22 92 – ouvert de mars à novembre).

Cette cité médiévale a été témoin du drame cathare. En 1210, après le massacre de Béziers, la région, largement convertie à l'hérésie albigeoise, fait de Minerve sa citadelle et les cathares s'y réfugient.

Dans la plus pure tradition féodale, le seigneur de Minerve leur donne asile et les protège. Après un siège de sept semaines, résistant à l'armée de Simon de Montfort mais vaincue par la soif, la ville capitule. Les assaillants disposent de machines de siège, qui pillonnent les remparts et la rampe fortifiée conduisant à l'unique puit.

Le seul point d’eau de la cité, le puits saint-Rustique, devint inutilisable. C'est le manque d'eau, le 22 juillet 1210, qui obligea les "parfaits" à se rendre, et 140 cathares, refusant de renier leur foi, iront d'eux-mêmes au bûcher.

En 1271, Philippe le Hardi réunit définitivement le Languedoc à la couronne de France, et Minerve devient alors une châtellenie avec un gouverneur.