Que l’on arrive à Bergues par la voie d’eau ou par la route, c’est toujours au son du carillon de Bergues que vous serez accueillis dans cette ville. Votre visite sera rythmée par les ritournelles du beffroi, qui ne seront pas sans vous rappeler les scènes culte du film "Bienvenue chez les Ch'tis", qui a porté haut la convivialité et la simplicité des gens du Nord. Symbole des libertés communales et de la ville, le Beffroi se dresse fièrement dans le ciel des Flandres face à l’Hôtel de ville.
Le beffroi de Bergues est l'attraction la plus célèbre de la ville. Son histoire est longue et mouvementée. Sa construction a commencé dès 1112, une tour de bois construite sur les fortifications. Il s'agit alors plus d'une tour de guet que d'un réel beffroi. En 1240, une charte communale est accordée par Jeanne de Flandre à la cité. Ce beffroi de bois est détruit en 1383 lors de l'invasion française de la ville. Mais la même année on refond une nouvelle banklocke et on entreprend l'édification d'un nouveau bâtiment, en brique et pierre cette fois. Ce second beffroi sera atteint par l'incendie de la ville par les troupes française d'Henri II en 1558 mais la tour est réparée dès 1560 (toitures et charpentes).
Le beffroi de Bergues ne prend son aspect définitif qu’en 1627 avec l’ajout d’une lanterne octogonale couverte d’ardoises puis en 1787 avec la construction des halles contiguës. Au cours de la seconde Guerre mondiale, sa charpente est incendiée le 30 mai 1940 lors du siège de la ville. Les dégâts importants ne sont pourtant rien à côté du sort que lui réservent les Allemands. En effet, la tour est dynamitée en septembre 1944, au départ des troupes occupantes et en représailles de l'opération Dynamo.
La reconstruction est entreprise en 1958 et si la silhouette est conservée, les décors seront simplifiés selon les plans de l’architecte Paul Gélis. L’inauguration du beffroi actuel a lieu le 2 juillet 1961. Il a été à nouveau classé monument historique (M.H.) en 2004, et il fait partie des beffrois de Belgique et de France, classés sur la liste du Patrimoine mondial par l'UNESCO le 16 juillet 2005.
Haut de 47 mètres, construit de briques de sable jaune, il était d'un type unique et tout à fait hors norme. Ses quatre faces étaient recouvertes de panneaux, composés chacun de deux arcatures gothiques aveugles superposées, avec remplages trilobés, qui allaient en s'élargissant dans les parties supérieures, très spectaculaires, assez profondes et uniques en leur genre, en tous cas sans équivalent du côté français ou belge de la frontière, qui affinaient sa puissante silhouette marquée par 4 énormes échauguettes octogonales.
Au cours des siècles, le beffroi de Bergues aura différentes fonctions : Porte de la ville : vraisemblablement, la première tour a servi également de porte de la ville face au mont de Groenberg. Tour de guet : le beffroi va garder cette fonction jusqu’en 1914. Jusqu’à cette date, deux guetteurs vivant dans la toiture, surveillaient la ville et ses alentours (ennemis et incendies). Hôtel de ville : le bourgmestre et ses échevins se réunissaient au premier étage de la tour jusqu’en 1586, époque où Philippe II décida de la fusion de la ville et de la châtellenie. L’administration communale quitta alors le beffroi pour intégrer le Landhuys, de l’autre côté de la place. Tour des cloches : Tour de la « Banklocke » (cloche officielle de la commune) puis tour des cloches, le beffroi garde de nos jours cette fonction. Aujourd'hui le Beffroi abrite aujourd’hui le carillon, l’Office de Tourisme, l’Espace Beffroi, ainsi que des gîtes.
Un moment de contemplation sans égal vous attend, si vous grimpez les 206 marches du beffroi de Bergues qui mènent aux 50 cloches du carillon. Une vue exceptionnelle sur la campagne qui s’étire s’offrira à vous et des effluves parfumée des estaminets qui fleurent bon la cuisine flamande. L’entrée est protégée par un porche à grandes arcades et recouvert de tuiles vernissées. Quelques mètres au-dessus se remarquent de longues arcatures aveugles, suivies de plus petites, percées de meurtrières et de cadrans d’horloge sur les quatre faces de la tour. A chaque angle, des échauguettes sont coiffées d’une petite lanterne octogonale surmontée d’un petit bulbe.
L’intérieur du beffroi comporte six étages accessibles par un escalier en colimaçon. Le rez-de-chaussée est affecté à l’office de tourisme. Le deuxième étage présente le beffroi et son territoire (maquette de la ville, projections) tandis que le troisième niveau évoque le carnaval. Le quatrième étage dévoile l'histoire et l'architecture du beffroi. Enfin, le cinquième niveau explique l'horloge, les cloches et le carillon. L'ascension de la tour se termine par la cabine du carillonneur ainsi qu'un belvédère pour admirer toute la ville et la plaine flamande environnante.
Le carillon du beffroi de Bergues se trouve dans un campanile, construction aérée qui laisse entrevoir quelques unes de ses 50 cloches. Certaines des cloches, sauvées après le désastre de 1944, datent des XVIIe et XVIIIe siècles. D’un poids total de plus de 6 tonnes, la plus grosse cloche pèse 1500 kg, la plus petite, 14 kg. Le premier carillon qui date de 1544 ne possédait que 10 cloches. On peut les entendre tous les lundis matin à 11 heures et d'autres festivités, comme le célèbre carnaval. Ce campanile est surmonté d’un bulbe en haut duquel tourne une girouette, le lion Nicolas.
A proximité immédiate de Bergues, c'est la découverte de la Flandre, de ce plat pays où fleurissent ces gros bourgs aux murs de briques et leurs gigantesques églises, de cette terre que sillonnent canaux et watergangs, et dont les chemins, jalonnés de chapelles ou de petits ponts, conduisent encore parfois jusqu'à quelques moulins ou quelques estaminets…