En face de la tour abbatiale et du mur d’enceinte, se dressent un moulin à vent. Il occupe les restes du bastion dit « d’Elbeuf ». Acquis par la commune en 1985, il est entièrement rénové avec l’Association régionale des amis des moulins (ARAM) et celle des Amis du Vieux Watten et de sa région. Des trois moulins de Watten, seul demeure celui de la Montagne.
Ce moulin à vent puise ses origines en 1731. Il vint à cette époque remplacer un moulin en bois en adoptant des matériaux plus durables : les pierres provenant de l’ancienne abbaye détruite. On a retrouvé un fragment de statue en pierre blanche dans les matériaux de construction ! Les ailes du moulin de Watten furent détruites par une tempête en 1937, sept ans après la fin de son exploitation. Son fut, idéalement placé sur le mont de Watten, servit ensuite dès octobre 1940 de poste d’observation par l’armée allemande. L’occupant allemand a démonté le toit et les ailes du moulin.
Entre 1945 et 1978, le moulin de la montagne de Watten a été laissé à l’abandon. Il a finalement été racheté par la ville en 1985. Une nouvelle toiture a été posée en 1987, et des ailes en 1988. Un nouveau mécanisme a été installé en 1994, permettant au moulin de moudre du grain comme autrefois.
Le moulin de Watten est coiffé d’une calotte tournante haute de 5 mètres et pesant 15 tonnes ! La toiture tourne sur des patins en fonte, avec les ailes, lorsque le meunier déplace un cabestan sur roue fixé à l’un des anneaux qui entoure le moulin pour déplacer la poutre arrière et donc la toiture. Les ailes du moulin de Watten sont dites flamandes ou hollandaises, invention de J.A. Leeghwater vers 1600. Elles sont au nombre de quatre. L’aile flamande est composée de deux parties : à droite, les planches à vent, à gauche, le quadrillage de lattes. Une fois voilées elles constituent son élément moteur. Les ailes du moulin tournent toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Leur envergure est de 20,60 mètres.
Deux autres moulins se trouvaient en contrebas dans le village, rue de Millam et rue de Saint-Omer. C'était des moulins à pivot, probablement en bois, à plan orthogonal. Le premier était situé à côté de Watten, et était fortifié au XVIIe siècle avec sa propre « redoute » le protégeant des assauts. Il apparaît, comme celui de la Montagne, sur les plans et les profils de Watten à cette époque.
Le second, sur la rive gauche de l'Aa, apparaît sur les cadastres du XIXe siècle, lorsque Watten était en plein essor industriel. Puis ces deux moulins disparaissent à l'aube du XXe siècle, laissant seul le moulin de la Montagne fonctionner jusqu'à l'entre-deux guerres. Jusqu'à la Révolution, les meuniers étaient groupés en corps de maîtres meuniers, généralement sous le patronage de Saint-Victor, martyr chrétien qui mourut en 290, broyé entre deux meules.
Les anciennes fortifications
Au sommet du mont de Watten subsistent les vestiges du « Fort de Watten » datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce sont d'anciennes fortifications non-recouvertes (en terre), dont il reste encore les bastions de la citadelle (par exemple le bastion du moulin haut de 14 mètres), un chemin de ronde bien conservé et bordé d'arbres centenaires (côté est de la route départementale), et les vestiges d'une demi-lune côté ouest et d'un ouvrage à cornes accolé au bastion du moulin, tous deux en terre. Il ne reste rien du « fort du Bourg » en contrebas, si ce n'est dans le tracé urbain des rues et des murs entourant l'église et le cimetière.
Facilement accessible à pied, le lieu est un véritable bonheur pour les randonneurs. Visite libre et gratuite du bastion du moulin de Watten et du Sentier de la Montagne toute l’année. Des visites guidées du moulin sont organisées chaque dimanche, de juin à septembre, par l’association des Amis du Vieux Watten et de sa région. Le guide vous explique l’histoire et le fonctionnement du moulin, mais vous invite aussi à en faire le tour.
Le site complet de l’abbaye de Watten est ouvert exceptionnellement aux Journées des sites fortifiés, aux Journées Européennes du Patrimoine et quelques dates en été. Vous apprendrez durant la visite qu’en 1769, la mission anglaise qui logeait dans l’abbaye de Watten en fut chassée en faveur de l’évêque de Saint-Omer, reconnu seul propriétaire des lieux. Pour éviter des frais d’entretien, l’évêque fit démolir tous les bâtiments, sauf la tour et les murailles qui formaient le jardin, puis, avec les matériaux de la démolition, se fit construire une maison de campagne et une ferme.
Les autres bastions ne sont pas accessibles au public, mais sont visibles de l’extérieur. Une signalétique et des panneaux pédagogiques placés le long du Sentier de la Montagne (reliant la fortification à la ville) permettent aux visiteurs de comprendre l’histoire du site et du paysage.