Le musée de Bergues se situe dans l’ancien “Mont-de-piété”, un organisme de prêt sur gage, bâti entre 1629 et 1633 sur les plans de Wenceslas Cobergher. Cet homme était un artiste, architecte, ingénieur et inventeur Anversois qui a fait élever des monts-de-piété dans tous les Pays-Bas espagnols, dont ceux d’Anvers, Tournai et Gand, mais aussi Arras, Lille, Douai, Valenciennes… L’édifice offre deux remarquables pignons richement décorés.
Comme de nombreux musées français, le musée du Mont-de-Piété trouve son origine à la Révolution. Les saisies effectuées alors dans les maisons religieuses de la ville, dont la très riche abbaye de Saint-Winoc, et des alentours ainsi que chez des particuliers permettent de rassembler près de 450 tableaux. Ce dépôt artistique, situé dans un local dépendant de l’ancien collège des jésuites est confié à la garde d’un certain J. Delorge, se déclarant directeur de l'académie de Bergues. En 1791, il dresse un premier inventaire des tableaux provenant de l’abbaye de Saint-Winoc qui fait apparaître 347 numéros dont le tableau de Georges de La Tour catalogué sous le nom d’Urbain Carrache. Delorge effectue également un premier « bilan sanitaire » sommaire des collections, indiquant que « les tableaux de peinture sont en général dans un très mauvais état, la plus grande partie retouchée et trouée, le tout sous la crasse ». En 1795, en vue d’un récolement, il dresse une seconde liste, faisant apparaître 432 tableaux.
En 1877, une donation de 1 500 feuilles de dessins parmi lesquels des chefs-d’œuvre signés de Poussin, Le Brun ou Van Dyck, de Pierre-Antoine Verlinde, un peintre, marchand et restaurateur de tableaux natif de Bergues, vient compléter le fond. Durant la guerre, la ville est durement touchée en 1940 et 1944, les restes de la collection d’animaux naturalisés sont détruits, les tableaux non évacués sont endommagés. Une cinquantaine de dessins de la collection Verlinde disparaissent également pendant cette période. Il est à noter que six dessins seront retrouvés en Allemagne et réintégreront les collections en 1978 alors qu’un dessin de Giandomenico Tiepolo sera racheté en 1991. Au sortir du conflit, le musée se réorganise peu à peu, les tableaux sont de retour en 1946 et de nouveau visibles en mairie à partir de 1947.
Le musée de Bergues, labellisé Musée de France, loge donc depuis 1956 ses collections de peintures, de dessins et d’histoire naturelle dans un bel édifice datant de la Renaissance. La collection de peinture est essentiellement composée d’œuvres flamandes du XVIe au XVIIIe siècle. La collection de dessins anciens est l’une des plus importantes de la région. Le musée dispose de la 2e collection régionale de dessins anciens après celle de Lille. Elle comprend aujourd’hui un peu plus de 2000 feuilles majoritairement des écoles du Nord des XVIe au XIXe siècle. Le musée du Mont-de-piété de Bergues propose également des expositions temporaires.
Le parcours du musée du Mont-de-Piété de Bergues s’articule autour de quatre thématiques : au rez-de-chaussée le portrait et l’art religieux, à l’étage, la figure de la femme dans l’art et la nature morte. Parmi les chefs-d’œuvre du musée, vous admirerez « Le Vielleur au chien » de Georges de La Tour. Le plus grand tableau conservé de ce peintre. Il provient de l’ancienne abbaye de Saint-Winoc, exceptionnel !
L’abbaye de Saint-Winoc a marqué la vie de la ville de Bergues. La salle qui lui est consacrée se compose de peintures et de gravure provenant de l’abbaye ou évoquant la vie du saint, de pièces d’orfèvrerie, de documents d’archives ainsi que d’objets provenant de fouilles effectuées sur le site. On y trouve notamment un important buste reliquaire, ainsi que des éléments en pierre provenant de la défunte abbaye. Dans la salle consacrée à l’art religieux sont exposées des pièces d’orfèvrerie provenant du trésor de l’église Saint-Martin de Bergues.
Dans la salle se trouvant à côté, la figure de la femme dans l’art est mise à l’honneur à travers des œuvres d’artistes anciens et modernes. Comme dans chacune des salles, un grand panneau explique la thématique et les œuvres présentées. Deux salles sont dévolues à la nature morte, du bouquet de fleurs à la nourriture. Enfin, une dernière salle de l’étage propose un choix d’œuvres du XIXe siècle. Des panneaux décoratifs montés en paravent représentent une “kermesse flamande” typique, peinte au XVIIIe siècle. Le paravent provient du Musée de la piscine de Roubaix.
C’est l’endroit parfait pour approfondir votre compréhension du patrimoine culturel de Bergues après avoir exploré ses sites historiques et participé à des activités interactives. La visite du musée du Mont-de-Piété enrichit l’expérience globale en offrant des perspectives détaillées et souvent inattendues sur la richesse historique de la région.