La route pour vous rendre à Avesnes-sur-Helpe parsemés par des petits villages, est caractérisée par un paysage vallonné, des bocages, des vergers... La cité fut officiellement fondée vers 1050 par les comtes de Hainaut, toutefois, le site était déjà occupé par les Gaulois, comme en témoignent d'anciennes pièces retrouvées sur place. Avesnes, située à la frontière entre la France et le Saint Empire Romain Germanique, est restée une place forte jusqu'en 1873. Le nom de la localité est attesté sous les formes De Avisnis en 1107 ; altare de Avesnis en 1131 - Avesnes en 1174 (Charte de Jacques, seigneur d'Avesnes). Jusqu'à 1962, le nom officiel était simplement Avesnes.
Avesnes-sur-Helpe possède un patrimoine culturel et architectural riche qui séduit tous les visiteurs. Une particularité des édifices saute aux yeux : la pierre bleue remplace les briques des villes voisines, autant sur les fortifications que les habitations. Datant du XVIe et du XVIIIe siècle, les remparts, dont la partie la plus ancienne est due à Vauban, sont le principal attrait touristique d'Avesnes-sur-Helpe. Lors de ses modifications, Vauban a ainsi intégré un réseau moderne d'ouvrages extérieurs ainsi qu'un système d'inondation. Une partie de ces travaux est encore visible, et certaines ont même été restaurées.
Rendez-vous au parking à proximité de la collégiale Saint-Nicolas située place du Général-Leclerc. Commencez votre visite par la Collégiale Saint-Nicolas, un bel édifice gothique. Il s'agit de la place principale de la ville. C'est une grand-place un peu étroite, ornée notamment d'un hôtel de ville du XVIIIe siècle, d'une église collégiale en partie des XIIe – XIIIe siècle à gros clocher carré et d'une "maison espagnole" du XVIe siècle. Les débuts de la construction de l'église remontent au XIIIe siècle. Après la destruction de la ville en 1477, seul son choeur subsiste. Elle est reconstruite, et de nouveau détruite en 1514. Lors de la libération de 1944, un obus incendiaire allemand détruit la charpente de l'église. L'ensemble a été restauré à l'exception des peintures de style gothique de 1885.
La collégiale Saint-Nicolas, abrite un mobilier important et remarquable, et une cloche offerte par Charles Quint, et que l'on peut entendre sonner tous les vendredis à 10h30. Sortez de la collégiale, toujours sur la Place du Général Leclerc, admirez l'Hôtel de ville d'Avesnes-sur-Helpe. Construit en 1757 sur l'emplacement d'une ancienne maison de ville, il s'agit d'un très bel exemple d'architecture typique du Nord. Sa façade en pierres bleues, ornée d'un gracieux perron, fait l'ornement de la place d'armes. L'ancien édifice était divisé en deux bâtiments séparés par une petite cour intérieure. Au-dessous du bureau de la mairie se trouvait le corps de garde. Au-dessus, la grande salle servit de salle d'audience au tribunal. Le bâtiment arrière qui renfermait la prison fut reconstruit en 1811.
Après la maison du chanoine, devenue le Bureau de l'office de tourisme d'Avesnes-sur-Helpe, prenez à gauche. Puis, de nouveau tournez à gauche dans la rue d'Albret en direction de la Place Guillemin.
Situé sur cette place, l'ancien palais de justice est implanté sur un site qui domine la ville basse. Édifice construit en 1827 sur l'emplacement de l'ancien château. En 1815, l'explosion d'une poudrière détruit le château. Son péristyle rappelle l'architecture des temples grecs. Le palais de justice conçu par Victor Leplus est alors construit à la place entre 1827 et 1829. Le même architecte réalise un étage supplémentaire entre 1835 et 1840 afin d'accueillir les archives. En 1853, le bâtiment est entièrement réaménagé par l'architecte Jules Fiévet. Il a été utilisé comme tribunal de grande instance jusqu'à la construction du nouveau palais de justice en 2006. La façade de l'ancien palais de justice est marquée par un portique soutenu par six colonnes cannelées sans base, supportant un fronton. Le bâtiment adopte un plan en T : la salle d'audience occupe le coeur de l'édifice ; elle est précédée d'un vestibule qui se prolonge de part et d'autre par les couloirs de circulation qui encadrent la salle d'audience. Ils mènent aux bureau situés à l'arrière sur trois niveaux. Ainsi les différentes fonctions des lieux sont très clairement identifiées.
A côte de l'ancien tribunal se trouve l'ancienne Maison d'arrêt et gendarmerie. Ce grand bâtiment, à peine achevé en 1863 a été construit sur les terrains de l'ancienne prison rebâtie en 1809. Au passage, admirez le Monument aux Guillemin : œuvre de René Bertrand-Boutée érigée en 1910 en hommage aux anciens députés Ernest et Léon Guillemin.
Prenez la direction du Musée d'histoire, situé au n° 16 de la rue Villien. Visible uniquement lors des journées européennes du patrimoine ou sur rendez-vous. Le Musée de la Société Archéologique situé dans l'Institut Villien, héberge plusieurs objets de grande importance historique. Le vase de Sains-du-Nord, datant de 250, représente le dieu Mercure et a été retrouvé au sein de vestiges gallo-romains. Une fibule de Ferrière-La-Grande datant de 600, retrouvée au lieu-dit Le Trieux-des-Poteries, provient d'un cimetière mérovingien. Un évangéliaire de Liessies datant de 1145. Un retable de la nativité datant de 1540. Si toutefois vous avez envie de vous y rendre, n’hésitez pas à prendre contact avec le conservateur qui se fera un plaisir de vous recevoir et partager ses connaissances.
Engagez-vous dans la Rue Jeanne de Lalaing, reprendre la Rue d'Albret et tournez à gauche dans la Rue de Berry pour rejoindre le Presbytère. Le presbytère, aujourd'hui propriété de la ville, eut l'honneur d'accueillir l'empereur Napoléon Bonaparte dans la nuit du 13 au 14 juin 1815, juste avant la fameuse bataille de Waterloo. Poursuivez sur les grimpettes dans la Rue de Berry. Empruntez l’escalier sur votre droite pour accéder au Bastion Saint-Jean. Le "Bastion en avant de la tour Saint-Jean" présente la forme d'un "as de pique" et a la particularité de posséder un saillant tronqué. Devenu exigu pour faire face aux progrès de l'artillerie, le Bastion Saint-Jean est englobé dès 1650 dans un nouvel ouvrage de plan polygonal comprenant deux faces et deux flancs, du double en superficie, configuration actuellement visible. Les chambres de tir et les galeries de contre-mines deviennent ainsi rapidement obsolètes car trop éloignées des nouveaux parements.
Retournez sur vos pas pour rejoindre la Rue de Berry. Descendez les grimpettes et effectuez un rapide crochet gauche-droite Rue Jean-Paul Chabloz pour vous engager à droite dans l'étroite Rue du Pont des Dames. L'écluse du Pont des Dames était à la fois destiné à réguler les eaux de l'Helpe et à inonder le pourtour de la ville en cas de siège. Cet ouvrage faisait partie d'un dispositif imaginé par Vauban. Les Dames étaient en fait des colonnes rondes en pierre, coiffées en pointe, qui étaient posées sur le batardeau séparant les deux lits de la rivière. Elles rendaient la circulation particulièrement périlleuse à un éventuel assaillant. Pour pimenter le système, ce dispositif était complété par des chaperons en pierre à toiture en pointe tout le long des murs. Il y avait autrefois deux batardeaux et donc deux dames d'où le nom de pont des Dames. Une nouvelle fois, le nom des rues et ruelles sont la mémoire de notre patrimoine historique.
Passez le pont sur l'Helpe majeure et continuer jusqu'à la Rue de Mons. Parmi les trésors architecturaux de la ville d’Avesnes-sur-Helpe, invisible de la voie publique, la porte de Mons prend une place particulière. Empruntez le passage piétons et tournez à droite Quai de l’hôpital.
Fondé dans des temps très éloignés, l'ancien hôpital construit avant le XVIIe siècle, il avait sa dotation particulière et bénéficia également à cette époque des biens de la maladrerie d'Avesnes, devenue sans utilité. Epargné par le siège de Louis XI en 1477, quelques années plus tard, il fut brûlé et saccagé par les français. Il a été reconstruit et agrandi à différentes époques. Le bâtiment le plus ancien est la chapelle Sainte Elisabeth qui date du XVIIe siècle. En 1790 et ensuite en 1815, l'hôpital était encore rempli de blessés et un pont en bois passait au-dessus de la rivère pour rejoindre le quartier affecté à l'hôpital militaire et les restes du couvent des récollets. Aujourd'hui il abrite des logements pour les particuliers.
Poursuivez sur la gauche dans la Rue du lavoir, autrefois rue de l’abreuvoir. De nos jours, il n’y a plus ni fontaine, ni abreuvoir, ni lavoir. Prenez à droite Rue des Près sur 150 m environ. Traversez pour rejoindre l'impressionnante muraille du Bastion de la Reyne qui se trouve sur votre gauche après les escaliers. Poursuivez votre chemin sur la partie en gazon en conservant le mur des remparts à votre gauche. Empruntez sur votre gauche les escaliers "les petits pas". Vous atteignez le parvis Jean Mossay, ancien plateau Chemerault. Vous êtes au point culminant d’Avesnes-sur-Helpe et bénéficiez d’une vue à 360°.
Dirigez-vous vers les casernes, puis traversez la rue du Maréchal Joffre et continuez tout droit Rue Bultot. Traversez la Rue Léo Lagrange et empruntez en face les petits degrés. Descendez la Rue Villien à gauche pour trouver la Place Guillemin. Remontez à droite Rue du 46e Mobile et rejoignez votre point de départ. Le Parc Naturel Régional de l'Avesnois offre un cadre unique pour des randonnées ou des promenades à la découverte de la faune et de la flore locales. Bois et bocages cernent ainsi la ville d'Avesnes-sur-Helpe pour le plus grand plaisir des amoureux de la nature.