Bailleul se nomme Belle en néerlandais et en flamand occidental, Bailleu en picard. Le nom de la localité est attestée sous les formes Badgiole au XIe siècle, Ballolium en 1193. Ce toponyme est issu du latin balliculum (palissade), la ville a été nommée d'après la palissade qui l'entourait, ou qui entourait le château à la base de l'agglomération. Comme beaucoup de villes de Flandre, Bailleul a connu au Moyen Âge et à l'époque moderne, une forte activité économique fondée sur le textile : draperie, travail du lin à partir du XVIe siècle, prospère jusqu'au XVIIIe siècle, dentelle, une école existe toujours dans la ville.
Campée au sommet d'une légère colline, Bailleul ne laisse jamais le visiteur indifférent. La ville est dotée d'un magnifique patrimoine mais elle a surtout conservé l'ancien plan de la ville avec ses constructions traditionnelles. Un panel de monuments à découvrir dans l'itinéraire du patrimoine, disponible à l'office de tourisme des Monts de Flandre. L’Office du tourisme est situé juste en face de l’hôtel de ville. N’hésitez pas à y réserver une visite du beffroi !
Pour débuter votre visite dirigez-vous vers la rue Saint Jacques, au croisement, dans un petit jardin, remarquer les bancs qui mettent en valeur les grands noms de la ville de Bailleul et les traditions flamandes. Puis, Sortez de ce jardin en empruntant la Rue Edmond de Coussemacker, tournez à droite vers la Place Charles de Gaulle. La Grand'Place, fleurie, est dominée par l'imposant beffroi de l'hôtel de ville, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le beffroi et l’hôtel de ville de Bailleul composent un ensemble architectural imposant. Le beffroi de Bailleul, massive tour de briques jaunes, haute de 62 mètres, est construit dans le style néo-renaissance flamande.
Le premier beffroi de Bailleul en pierres fut édifié au XIIe siècle, détruit à de nombreuses reprises suite aux guerres, et des incendies, toutefois, il fut reconstruit à chaque fois. Bailleul a gardé son superbe beffroi jusqu’à la Première Guerre mondiale, durant laquelle la ville a été presque complètement détruite. Il ne restait de l’ancien beffroi qu’un pan de mur en pierre blanche (gré d’Artois), sur lequel le nouveau a été construit en briques jaunes à partir du milieu des années 1920. Louis-Marie Cordonnier le termina, ainsi que l’hôtel de ville accolé, en 1932.
Votre visite commence par la salle gothique, seule rescapée des bombardements de 1918. A l’origine Salle des gardes, elle conserve de belles clés de voûte représentant notamment les armes de Bailleul et le lion des Flandres. Plus haut, une salle d’exposition rappelle à l’aide de cartes postales que la ville fut détruite à 80% lors de la première Guerre Mondiale. Un métier à tisser installé dans cette salle rappelle le passé « lainier » de Bailleul. Au-dessus, après avoir grimpé un autre escalier, vous arrivez dans la salle des horloges avec ses volets rouges et verts si typiquement flamands. La salle des horloges contient toujours le mécanisme original même si celui-ci n’officie plus aujourd’hui.
Puis, après avoir monter une nouvelle volée de marches, vous entrez dans la charpente du campanile, une reproduction de la girouette (la sirène Mélusine, qui veille sur la ville) ’offre à vos yeux. Au même niveau, derrière une discrète petite porte, se cache le mécanisme du carillon. Un carillon de 35 cloches dont la plus grosse approche la tonne. Le carillon pesant plus de 5000 kilos est certainement un des plus beaux fleurons du patrimoine bailleullois. Impossible de ne pas l’entendre : tous les quarts d’heure une ritournelle différente résonne dans la cité. Vous pouvez tester vos talents de musiciens sur la console du carillonneur ou admirer la mécanique, ancienne, mais bien huilée, qui fait tinter les cloches à intervalles réguliers pour jouer des airs flamands.
Après une ascension d’environ 200 marches, vous pourrez enfin admirer le chemin de ronde vous faisant découvrir un agréable panorama sur les Monts de Flandre. On y remarquera la girouette symbolisant la légendaire sirène Mélusine, parée d’un miroir dans la main gauche et se peignant de la droite. Cette femme-poisson protège les guetteurs et se charge de veiller sur la ville.
Au bout de la place Charles de Gaulle, l’ancienne école Jeanne d’Arc, de style Art déco, accueille à présent le Comité Bailleulois Club Jeanne d’Arc, une association culturelle et de loisirs. A présent, vous arrivez Place du cardinal Achille Lienart où trône l’église Saint Vaast, reconstruite après la Première Guerre Mondiale. L’ancienne église à trois nefs (hallekerk), détruite en 1918, a laissé la place à un nouvel édifice construit en 1932, conçu par les architectes Louis-Marie et Louis-Stanislas Cordonnier.
Le Christ Roi est sculpté dans le tympan du portail central de l’église Saint Vaast,. Quant à la Vierge et les corporations qui l'entourent, elles s'inscrivent dans celui du portail latéral droit. À l'intérieur prédomine l'Art Déco. Dans le chœur, en hauteur, sept petites niches qui hébergent une brochette de six saints, en mosaïque, entourant le Christ : Saint Augustin, Saint Dominique, Saint François, Saint Ignace, Saint Vincent de Paul, Saint Alphonse. La céramique et les mosaïques s’entremêlent pour dessiner des formes élégantes sur les murs. Les vingt-trois vitraux retracent l'histoire de la ville de Bailleul et de ses illustres visiteurs, ainsi que celle des saints de Flandre.
Derrière l’église Saint Vaast, se situe un petit jardin au sein duquel sont plantés quelques blancs qui figurent également des célébrités de la ville. Entre autres, Marguerite Yourcenar et Benoit de Puydt. Le monument aux morts est situé rue du Collège, à proximité de l’église Saint Vaast. Il se situe sur l’ancien site de l’église Saint-Amand, détruite dans le conflit de 1918. Juste à côté du monument aux morts, vous pouvez admirer la très jolie école dentellière, construite en 1925. Typiquement flamand avec ses briques jaunes, ses pignons à gradins, ses petites fenêtres, ses fers d’ancrage… L'école académique de Dentelle de style néo-flamand présente une exposition des pièces d'élèves..
Poursuivez votre déhambulation vers le Musée Benoît-De-Puydt, situé au n°24 Rue du Musée. Dans un cadre élégant d'une maison bourgeoise, le musée rassemble divers objets d'art témoins de la culture flamande du XV au XXe siècle. Le musée Benoit du Puydt présente également plusieurs tableaux d’artistes nés ou ayant vécu à Bailleul, et notamment du plus célèbre, Pharaon de Winter. Totalement détruit durant la Guerre 1914-1918, le musée a perdu nombre de ses peintures qui sont aujourd’hui contées sur des panneaux aux dimensions d’origine, avec, pour chacun, leur description précise telle qu’elle avait été notée lors de l’inventaire d’avant-guerre.
Benoit de Puydt était un greffier passionné d’art qui, au XIXe siècle, rassembla une vaste collection d’art flamand, hollandais, français et asiatique : peintures, sculptures, céramiques, dentelles, arts graphiques et mobiliers. Tout en flânant dans les rues Bailleul, admirez les nombreuses maisons typiquement flamandes ou l’établissement public de santé mentale des Flandres (EPSM), implanté à Bailleul depuis le XIX siècle. Auparavant à Lille, il est transféré sur le site d'une ancienne abbaye dédiée à Saint-Antoine, en bordure de la ville et dédié initialement aux femmes. Bombardé et reconstruit deux fois, durant les conflits mondiaux, sa forme actuelle date des années 1950.
A voir également, le Conservatoire botanique national de Bailleul, situé Hameau de Haendries. Le Jardin des plantes sauvages est un jardin conservatoire à ciel ouvert d’un hectare. 1 000 espèces végétales y sont regroupées en 64 parcelles thématiques. Tout est fait pour allier connaissance et flânerie. Chaque espèce est étiquetée et divers panneaux et cubes rotatifs sont disposés de-ci de-là pour informer le visiteur. Le Jardin des plantes médicinales, d’organisation plus géométrique, regroupe 500 espèces d’origine européenne. Les plantes sont réparties selon leur milieu de vie.
Mais la ville de Bailleul possède encore de nombreux éléments architecturaux que le visiteur s'empresse d'admirer : la bibliothèque municipale, le Présidial… vous pouvez aussi vous rendre au cimetière de Bailleul. Outre d’élégants monuments funéraires ou des chapelles anciennes, vous y trouverez les tombeaux de célébrités locales, tels les Cleenewerck de Crayencour (la famille de Marguerite Yourcenar), celles du peintre Pharaon de Winter ou encore Natalis Dumez, ancien maire de Bailleul, résistant, et co-fondateur du quotidien “La Voix du Nord”.
Le cimetière de Bailleul abrite également un grand cimetière du Commonwealth et un petit cimetière militaire français. Dans le « Bailleul Communal Cemetery And Extension » se dressent 5014 tombes de soldats britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, sud-africains et indiens. Le Cœur de Flandre a été le théâtre de terribles opérations durant la Première Guerre mondiale. De nombreux villages ont été détruits et ils ont dû se relever de leurs cendres. La reconstruction a souvent été réussie, comme à Bailleul, qui fait par ailleurs partie du réseau « Chemins de Mémoire » du Nord – Pas-de-Calais.
Pour les amoureux de la nature, Bailleul possède de nombreux sentiers de randonnées à travers les Monts de Flandre